Qu’est-ce qu’un martyr ?




Le mot « martyr » vient du grec μάρτυς (pluriel : martyrès) qui signifie simplement « témoins ». On le retrouve dans la célèbre phrase du Christ qui annonce la Pentecôte, juste avant son Ascension :


« ...vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre. » (Actes 1 ; 8.)

A force de « témoigner » pacifiquement de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ pendant les terribles persécutions des premiers siècles de l’ère chrétienne, le terme est devenu synonyme de « mort en martyr ». Mourir en témoin du Christ et de son amour pour tous les hommes n’avait évidemment rien à voir avec l’idée d’imposer ses convictions ou sa religion aux incrédules ou aux ignorants. Il ne s’agissait absolument pas d’imposer la paix au monde par la force, (force des armes ou des arguments d’autorité, tout cela au prétexte de Dieu) mais simplement d’en être les témoins. Or, le témoignage de quelqu’un ne vient pas de ses mérites ni de ses efforts, mais vient simplement de ce qu’il a vu ou entendu quelque chose qu’il ne garde pas pour lui.


Le témoignage rendu par les premiers disciples du Christ ne venait pas de leurs mérites ou de leurs efforts, mais de la puissance du Saint Esprit qui leur a permis de parler, de vivre et de mourir sans crainte, puisqu’ils se savaient adoptés comme « enfants de Dieu » et donc héritiers de la vie éternelle. Il est important de bien préciser qu’ils ne cherchaient pas à mourir en martyres pour obtenir la vie éternelle, mais ils ont soufferts en témoins de cette vie éternelle qu’ils avaient déjà reçus par la foi en Christ. Il y a malheureusement eu dans l’histoire de l’Église de sombres périodes où cette source de douceur et d’amour a semblé tarie et où les peuples ont été contraints par la force et la menace à rendre un culte à un « Dieu des chrétiens » qui n’avait rien à voir avec le Père éternel dont le Christ avait témoigné. Il existera toujours une tentation de prendre les armes en criant « Dieu le veut », mais ce n’est pas ainsi que le Christ nous a enseigné. Remettons nos épées au fourreau, revenons à son Évangile et à l’image de l’apôtre Pierre nous expérimenterons paisiblement la Vie d’En Haut qu’IL est venu partager avec nous.

Le premier à rendre témoignage, c’est l’Esprit qui nous donne la conviction de notre adoption en Christ. Notre témoignage personnel n’en est que la conséquence et agit dans la même pensée :

« L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui. » (Romains. 8 ; 16-17.)

Celui qui a écrit ces lignes inspirées s’appelait Saul de Tarse. C’était un religieux radical qui persécutait et faisait mettre à mort ceux qui ne pensaient pas Dieu de la même manière que lui. Il avait joint son suffrage à ceux qui voulait lapider le diacre Étienne, ce premier martyr du Christ qui, comme son Maître, intercédait pour ceux qui le mettaient à mort (Actes 7 ; 60.). Mais une rencontre sur le chemin de Damas va transformer ce religieux fanatique en témoin pacifique du Christ. Lui qui était « un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent » (1 Timothée 1 ; 13.) va devenir sous le nom de Paul un témoin vivant de la douceur et de l’amour de Celui qui l’avait sauvé et pardonné. Car c’est dans la douceur et dans l’amour que s’établit le Règne des Cieux au milieu des hommes. Et d’après les prophètes ce Règne remplira la terre et n’aura pas de fin (Daniel 2 ; 44.).

Le Règne qui vient et pour lequel le Seigneur nous a enseigné à prier (Mathieu 6 ; 10.) s’établira certainement et remplira la terre, mais ce ne sera ni par la puissance, ni par la force, ni par les croisades, ni par le djihad, mais par l’Esprit de grâce du Seigneur (Zacharie 4 ; 6.). C’est cet Esprit qui nous pousse à vouloir le bien de ceux qui nous entourent, selon qu’il est écrit :

« Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas. » (Romains 12 ; 14.)

« Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l'insulte pour l'insulte; bénissez au contraire. Vous le savez, c'est à cela que vous avez été appelés afin d'hériter de la bénédiction. » (1 Pierre 3 ; 9.)

L’ennemi qui te fait du mal aujourd’hui est peut-être un futur frère en Christ qui ne le sait pas encore… en le bénissant, tu contribues à enlever des obstacles à son éventuelle destinée éternelle d’enfant de Dieu.

« Vous avez appris qu'il a été dit: ‘Tu aimeras ton prochain et tu détesteras ton ennemi.' Mais moi je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous détestent et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin d'être les fils de votre Père céleste. En effet, il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.. vous serez donc parfaits comme votre Père Céleste est parfait. » (Mathieu 5 ; 43-48.)

Comme le Christ Lui-même le disait, cette paisible assurance, cette paix qui vient d’En Haut ne se donne pas comme le monde donne (Jean 14 ; 27.). Elle est un Règne nouveau qui ne s’impose pas, mais qui se répand par l’amour et la douceur, comme Il nous l’a montré par sa vie, par sa mort et par sa résurrection, car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (Jean 15 ; 13.). Et Il nous a donné cet exemple afin que nous suivions ses traces (1 Pierre 2 ; 21.).

Le Verbe de Dieu ne s’est pas imposé aux hommes, mais il s’est dépouillé de sa gloire divine pour venir jusqu’à nous en se rendant vulnérable jusqu’à la mort de la croix (Philippiens. 2 ; 5-11.). Au lieu de l’accueillir, les hommes religieux de l’époque ont conspirés pour le faire mettre à mort. Comme le prophète Ésaïe l’avait annoncé (Ésaïe 53), on l’a frappé, flagellé, on lui a craché au visage, on s’est moqué de Lui, on l’a crucifié. Et dans ces moments là, Il n’a pas ouvert la bouche pour se défendre, mais rempli d’amour Il a intercédé pour ceux qui se moquaient de Lui :

« Père, pardonne-leur, Ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23 ; 34.)

Ceux qui ont reçu l’Esprit de Christ agiront de la même manière et suivront ses traces sur ce chemin nouveau qu’Il a ouvert et qui mène au Père (Jean 14 ; 6.). Ils deviendront une source d’eau qui calme la soif et qui jaillira jusque dans la vie éternelle (Jean 4 ; 14.).




Jean-Luc B




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