Comment « pénétrer » le Royaume de Dieu ?
par Jean-Luc B
« que
ton Règne vienne, que Ta volonté soit faite sur la terre
comme au
ciel. » (Mat.
6 :
10.)
Depuis
2 000 ans, cette prière que nous a enseigné le Seigneur motive
tous
ceux qui se sont engagé à sa suite. Mais il est important de
prendre conscience que le Règne de Dieu ne s'établit pas de la
même
manière que les règnes humains et qu'il est donc important de
ne
pas chercher à employer des moyens humains pour établir un
Règne
Divin. Sinon nous manquerons le but.
Au
cours des siècles, des gens religieux ont malheureusement
essayé
d'en convaincre d'autres par des moyens coercitifs (menaces,
violences, supplices, etc... ). Ils ont parfois obtenu des
« conversions » des reniements et des adhésions, mais
contrairement à ce qu'ils imaginaient ils n'ont pas fait
avancer
d'un pouce le véritable Règne de Dieu. Car il ne s'établira
jamais
avec des procédés contraignants qui sont contraires à sa
Nature
même. Dieu ne cherche pas des adhérents, Il ne cherche pas non
plus
à influencer le monde, mais Il veut que nous lui ouvrions
notre
cœur. Il veut que les humains répondent librement à son amour,
car
le Règne de Dieu est un règne d'amour qui ne peut
s'épanouir
que dans la liberté et le don réciproque. Celui qui a
reçu
dans son cœur ce Règne d'amour en deviendra partie intégrante
et
ne pourra évidemment pas l'imposer aux autres.
Nous
allons dans un premier temps essayer de comprendre au travers
de
l’Écriture comment appréhender ce Royaume Divin, puis
dans
un deuxième chapitre nous étudierons la bonne façon de
l'établir.
Le Royaume Invisible
Chez
les chrétiens contemporains, une large majorité a aujourd'hui
compris (au moins théoriquement!) que ce n'est pas par la
contrainte
que le Règne Divin peut s'établir. Mais ce n'est pas pour
autant
qu'ils ne tombent pas dans d'autres erreurs. Nous allons
essayer ici
de bien saisir à l'aide de l’Écriture ce qui différencie
fondamentalement le règne de Dieu de tous les autres règnes
que
l'on peut trouver sur la terre.
« Le
règne de Dieu ne vient pas après un regard.
On
ne dira point:regarde ici, ou: regarde
là. Car regardez, le
règne de Dieu
est en vous. Et il dit aux disciples: Des jours
viendront où
vous désirerez voir l'un des jours du
Fils de
l'homme, et vous ne le verrez point.
On vous
dira: regardez ici, regardez
là.
N'y allez pas, ne courez pas après. Car, comme l'éclair
resplendit et brille d'une extrémité du ciel à l'autre,
ainsi sera
le Fils de l'homme en son jour. » (Luc 17 : 20-21.)
« Si
quelqu'un vous dit alors: regardez Le
Christ est
ici, ou: regardez Il est là, ne le
croyez pas.
Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils
feront
de grands prodiges et des miracles, au point de séduire,
s'il était
possible, même les élus. Voici, je vous l'ai annoncé
d'avance. Si
donc on vous dit: Voyez, il est dans
le désert,
n'y allez pas; voyez, il est dans les
chambres,
ne le croyez pas. Car, comme l'éclair part de l'orient et se
montre
jusqu'en occident, ainsi sera la Présence du Fils de
l'homme. »
(Mat. 24 : 24-27.)
Je
précise tout de suite que ces traductions n'existent pas sous
cette
forme dans les versions françaises de la Bible. Ce sont des
traductions littérales du grec et malgré leur style un peu
« lourd » elles ont l'avantage de mettre en valeur des
aspects peu connus de la pensée biblique que les traductions
ordinaires laissent malheureusement un peu de côté. J'ai
consulté
des experts qui m'ont confirmé que ces traductions des paroles
du
Christ sont fidèles aux Textes originaux.
Dans
ces Textes, le Seigneur nous met en garde contre une
mauvaise
manière de regarder qui a été fatale à nos premiers
parents.
Car n'oublions pas que c'est en regardant l'arbre de
la
connaissance du bien et du mal qu'ils ont été tentés (Gen. 3 :
6.) et ont perdu la possibilité de tendre la main pour manger
de
l'Arbre de Vie vers lequel ils ne s'étaient pas encore
tournés..
Car contrairement à l'arbre défendu, Celui qui est la « Source
de
la vie » n'était pas agréable à regarder. Il
s’élevait comme une faible plante, comme une racine qui
sort
d'une terre desséchée. Il n'avait rien pour attirer nos
regard et son aspect n'avait rien pour nous plaire... Nous
l'avons dédaigné...
(Es. 53 : 2 et suivants).
Dès
le commencement, dans le jardin, l'homme a démontré qu'il
avait des
tendances opposées à celles de l'Esprit Divin et il a dédaigné
le
bon arbre au profit de celui -plus agréable à voir- qui l'a
entraîné dans la mort et la séparation d'avec la source
vitale.
« YHWH
ne regarde pas comme Adam; Adam regarde par les yeux, mais
YHWH
regarde l'intérieur. » (1 Samuel 16 : 7.)
Selon
ce que nous apprennent les Écritures, le Règne de Dieu ne
peut
pas être observé avec le regard charnel et physique que nous
ont
légué nos ancêtres, mais il nous faut apprendre à
regarder
vers l'intérieur, vers ce qui se passe au fond du cœur, au
fond des
choses. Reconnaissons tout de suite que, par nature, nous
sommes
aveugles à cette réalité éternelle et que nous avons besoin du
miracle du recouvrement de la vue pour que nous puissions
contempler
correctement les réalités spirituelles.
Le Règne de Dieu s'est approché, mais n'a été manifesté qu'au yeux de ceux qui y sont entrés pas la foi. Rappelons-nous comment notre Seigneur en parlait :
« Mon Règne n'est pas de ce monde... /... actuellement mon Règne n'est pas d'ici bas. » (Jean 18 : 36.)
Mais nous savons qu'il s'établira ici bas de la même manière qu'il est déjà établi En Haut. Nous verrons dans un autre chapitre comment et avec quels moyens spirituels et non terrestres ce Règne s'établira jusqu'à remplir la terre. Mais avant cela, voyons comment il nous est possible de l'appréhender.
Le sens des mots
1) Règne :
En grec, le terme « basilea » peut se traduire en
français aussi bien par « Royaume » que par
« Règne », mais j'ai choisi le terme « Règne »
car nous avons tellement dans l'idée que le « Royaume de
Dieu » serait seulement situé dans le futur, après notre
mort, que nous en oublions souvent que l’Écriture en parle
comme
d'une réalité déjà présente, même si elle n'aura son plein
accomplissement qu'après la résurrection.
Il
me semble que c'est à cause de l'incapacité qu'avaient les
théologiens à rendre vivantes et présentes les réalités du
Règne
de Dieu, qu'ils ont fini par le repousser uniquement vers un
avenir
lointain, post-mortem, alors qu'il s'agit pourtant d'une
Réalité
vivante éternelle (c'est à dire « hors de notre vue »),
qui s'est approchée à portée de main de l'énergique qui y
pénètre
en force par la foi. (Mat. 11 : 12.). Si les énergiques
pouvaient déjà forcer la porte du Règne de Dieu au temps de
Jean-Baptiste, nous pouvons évidemment y pénétrer encore
aujourd'hui. Le tout étant de bien saisir comment procéder...
car
il ne s'agit pas de se tromper de porte, ni de royaume !
2) Pénétrer :
traduction
par Chouraki du verbe hébreu « connaître »
qui signifie également « avoir une relation intime »
et qui correspond tout à fait au type de relation que Dieu
veut
établir avec les humains, qui n'est pas limitée à une
connaissance intellectuelle et théologique, mais qui est du
domaine
de la communion et de l'interpénétration.
3) éternité :
En
hébreu éternité vient du mot « olam » qui a
pour origine le mot « élem » = « hors de
vue », « caché ». Dans la pensée
hébraïque, ce qui est « olam » c'est donc ce qui
échappe à notre vue humaine et ne peut se pénétrer que par la
foi. Ce qui est hors de portée de notre vue parce que trop
loin dans
le temps, dans l'espace, et également hors de la capacité
d'appréhension, de notre intelligence limitée. L'éternité est
donc ce monde divin qui nous échappe car il est invisible,
mais pas
uniquement parce que le temps n'y est pas le même que dans la
Création (éternité signifiant dans ce cas = « sans
commencement ni fin »), mais également parce que nous
sommes des êtres finis qui portons notre attention vers une
Réalité
Infinie... Et d'après ce que nous apprennent les Saintes
Écritures
le seul moyen d'y entrer fait appel à certains de nos sens
mais en
écarte d'autres. Paul le résumera très bien avec cette
formule qui résume l'ensemble de cette étude:
« nous
marchons par la foi et non par la vue. » (
Cor.
5 : 7.).
La
vue charnelle fait obstacle à la Vie.
N'oublions
pas que la chute est venue par le regard qui a été posé sur
l'arbre de la connaissance : « La femme VIT
que l'arbre était bon à manger et agréable à la
vue,
et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle
prit de
son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui
était
auprès d'elle, et il en mangea. Les yeux de l'un
et
de l'autre s'ouvrirent ... » (Gen. 3 :
6-7.)
Dès
le début de l'histoire humaine, il nous est montré une
opposition
fondamentale entre la Parole Divine et la vue humaine. Puisque
l'homme primordial n'a pas cru la Parole, il s'est appuyé sur
son
regard et c'est ce qui l'a fait chuter... et voir sa
nudité/ruse
devant un Dieu auquel rien n'échappe.
Vu
sous cet angle, l'interdiction dans le Décalogue de faire des
images/représentations des choses et des forces
invisibles
nous ouvre à une compréhension plus profonde du danger de
chercher
à « voir » (et à faire voir) par des moyens
humains les choses relevant du monde spirituel du Royaume de
Dieu :
« Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. Tu
ne
te feras point d'image taillée, ni d'image quelconque
des
choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur
la terre,
et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te
prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras
point; car
moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis
l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et
la
quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais
miséricorde jusqu'en mille générations à ceux qui m'aiment
et qui
gardent mes commandements » (Ex. 20 : 3-6.).
Cette
Parole est forte, puisqu'elle déclare que ceux qui voudraient
rendre
visibles les réalités éternelles au moyen d'images et d'idoles
sont en réalité remplis de la haine du Très Haut et se placent
malheureusement ainsi sous Sa malédiction jusqu'à leurs
arrières
petits enfants ! Mais nous apprenons aussi que ceux qui L'aiment, L'écoutent et gardent Ses paroles sont bénis jusqu'à
mille générations.
C'est ainsi que nous apprenons que le peuple élu n'a même pas attendu la descente des « dix paroles » que Moïse devait leur apporter, mais qu'il a voulu absolument « voir » le Dieu qui marcherait devant eux. Il s'est rassemblé autour d'un « guide spirituel » -en l'occurrence Aaron- afin de le charger de faire une « représentation » de YHWH « le Dieu qui t'a fait sortir d’Égypte. » (Exode 32.). Remarquons bien qu'il ne s'agissait pas d'une idole étrangère, mais bien d'une tentative charnelle de rendre visible la Divinité Éternelle qui les avait délivré. Nous retrouvons malheureusement cette même démarche visuelle avec les idoles et les icônes « chrétiennes » qui charment les yeux, satisfont la chair mais détournent malheureusement le peuple de « l'écoute de la foi », qui est pourtant la seule façon que nous a donné le Père pour avoir accès à la Vie d'En Haut.
C'est ainsi que nous apprenons que le peuple élu n'a même pas attendu la descente des « dix paroles » que Moïse devait leur apporter, mais qu'il a voulu absolument « voir » le Dieu qui marcherait devant eux. Il s'est rassemblé autour d'un « guide spirituel » -en l'occurrence Aaron- afin de le charger de faire une « représentation » de YHWH « le Dieu qui t'a fait sortir d’Égypte. » (Exode 32.). Remarquons bien qu'il ne s'agissait pas d'une idole étrangère, mais bien d'une tentative charnelle de rendre visible la Divinité Éternelle qui les avait délivré. Nous retrouvons malheureusement cette même démarche visuelle avec les idoles et les icônes « chrétiennes » qui charment les yeux, satisfont la chair mais détournent malheureusement le peuple de « l'écoute de la foi », qui est pourtant la seule façon que nous a donné le Père pour avoir accès à la Vie d'En Haut.
Notre Dieu est Celui de la Parole, du Verbe. La rencontre avec Lui ne se fait donc pas par la vue, mais seulement lorsque nous accueillons sa Parole et qu'elle nous régénère, qu'elle nous fait naître d'En Haut. Comme le décrit très bien l'apôtre Paul : « La foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la Parole de Christ. » (Rom. 10 : 17.)
Selon
l’Écriture, la foi ne vient donc pas de ce qu'on pourrait
voir
avec le regard d'Adam, mais bien de ce qu'on entend de la
Parole
Divine. Les
statues et les
icônes « chrétiennes » ne sont donc pas des « aides
à la foi » comme certains le prétendent, mais bien plutôt
des obstacles à l'établissement de la véritable foi qui
vient de
la réception de la Parole. Car la Parole de YHWH dit
clairement que
faire des images/représentations de ce qui est dans les
cieux est
une manifestation de haine contre Celui qui a parlé pour
les
interdire.
Un
processus de liberté
Pour comprendre un peu le mécanisme en jeu, il est intéressant de savoir que le Créateur a mis en place dans notre cerveau des circuits neuronaux concernant la vue et l’ouïe qui ne fonctionnent pas avec les mêmes processus. La vue ne fait pas appel à notre libre arbitre, mais amène directement dans notre conscience ce que nous voyons. En effet, l'image que nos yeux nous apportent pénètre directement sans filtre dans notre cerveau. Alors que ce que nous entendons passe au travers divers filtres plus ou moins conscients. A commencer par le lobe frontal qui va nous permettre de trier, d'accepter ou de refuser ce que nous entendons. Ensuite nous avons divers processus qui « décryptent » les phrases et nous permettent de leur donner un sens. Dans ce registre, nous devons considérer que la lecture des Textes bibliques obéit au processus de l'écoute plutôt que de la vue, le circuit employé n'étant pas celui de l'image directe, puisqu'il passe par les filtres de liberté et de décision du lobe frontal, qui sont précisément liés à l'écoute. Le passage par le lobe frontal met donc en marche une capacité de liberté de choix qui n'existe pas dans le processus de la vision. En résumant, nous pouvons dire que Dieu a fait en sorte que LA VUE IMPOSE ALORS QUE L'ÉCOUTE PROPOSE.
Ce que
nous
pouvons mettre en parallèle avec cet Avertissement Divin
rapporté
par Moïse :
« Puisque
vous n'avez vu aucune image le jour où l'Éternel vous
parla du
milieu du feu, à Horeb, VEILLEZ
ATTENTIVEMENT
SUR VOS ÂMES, de peur que vous ne vous
corrompiez et que
vous ne vous fassiez une idole taillée,
une
image de quelque idole,
la
forme d'un homme ou d'une femme, la
forme
d'un animal qui soit sur la terre, la forme
d'un
oiseau qui vole dans les cieux, la forme
d'une
bête qui rampe sur le sol, la forme d'un
poisson
qui vive dans les eaux au-dessous de la terre.
VEILLE SUR TON ÂME, de peur que, levant tes yeux vers le ciel, et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l'armée des cieux, tu ne sois entraîné à te prosterner en leur présence et à leur rendre un culte: ce sont des choses que l'Éternel, ton Dieu, a données en partage à tous les peuples, sous le ciel tout entier. Mais vous, l'Éternel vous a pris, et vous a fait sortir de la fournaise de fer de l'Égypte, afin que vous soyez un peuple qui lui appartienne personnellement, comme vous l'êtes aujourd'hui. »
VEILLE SUR TON ÂME, de peur que, levant tes yeux vers le ciel, et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l'armée des cieux, tu ne sois entraîné à te prosterner en leur présence et à leur rendre un culte: ce sont des choses que l'Éternel, ton Dieu, a données en partage à tous les peuples, sous le ciel tout entier. Mais vous, l'Éternel vous a pris, et vous a fait sortir de la fournaise de fer de l'Égypte, afin que vous soyez un peuple qui lui appartienne personnellement, comme vous l'êtes aujourd'hui. »
(Deut.
4 : 15-20.)
Nous
constatons ici que Dieu se révèle au travers de notre liberté.
C'est à nous de choisir comment nous voulons nous approcher
(ou nous
éloigner...) de Lui. Il nous met donc en garde contre l'emploi
du
regard pour chercher à l’appréhender et contre les
constructions
humaines qui sollicitent la « vue religieuse adamique »
par des images et des représentations visibles des choses qui
sont
dans les cieux, sur la terre et sous la terre.
Pour
la Bible, derrière les idoles sensées représenter « ce
qui est dans les cieux », se cachent des dynamiques
perverses qui sont des puissances démoniaques dont nous devons
nous
garder (Ps. 106 : 37 - 1 Cor. 10 : 19-22.).
Une foi qui
sera fondée sur les choses visibles ne sera donc pas le bon
moyen
de « pénétrer » (traduction Chouraki du
verbe « connaître ») les réalités
divines (le « olam » hébreu). Pour le dire
autrement : la foi dans la Parole Divine est le seul moyen
donné par le Père pour nous permettre d'entrer dans le
Royaume
invisible de Dieu et d'y demeurer jusqu'à son retour.
Voir
« l'image du Dieu invisible »
Le
Créateur est le seul capable de donner à voir une image
correcte de
la Divinité et de nous la révéler. Il nous l'a démontré en
Christ : « Il est l'image du Dieu invisible... »
(Col. 1 : 15.). Comme il l'avait annoncé à Moïse, Il a fait
passer toute sa bonté en Christ sans que personne n'y voie la
Divinité, même ceux qui s'étaient réfugié sous sa main, sous
la
protection du « Rocher des siècles » ne l'ont pas
« vu » dans sa Réalité Éternelle à ce moment là. Ils
ne l'ont reconnu dans sa Divinité qu'après son passage (Ex.
33:19-23.). Grâce à ce Texte prophétique, nous comprenons
mieux
pourquoi la Divinité du Fils n'a été reconnue par les
disciples
qu'après sa résurrection.
Et
pourtant même de cette façon, il est indispensable d'avoir un
regard régénéré pour le discerner correctement : « Ainsi,
dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair ;
et
si nous avons connu Christ selon la chair,
maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. »
(2
Cor. 5 : 18.).
Combien il est important que nous
comprenions que nous sommes des aveugles pour les choses
spirituelles
et que nous avons besoin que le Fils nous ouvre les yeux
(Jean 9 :
41.) pour nous permettre de « pénétrer »
la
réalité de son Règne !
« parce
que
nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles
qui
sont invisibles » ; car les choses visibles sont
passagères, et les invisibles sont éternelles. » (2 Cor. 4: 18.)
Après
ces explications de l'apôtre Paul, il devient plus facile de
comprendre ces paroles du Christ citées plus haut :
« Le
Règne de Dieu ne vient pas après un regard.
On
ne dira point:regarde ici, ou: regarde
là. Car regardez, le
Règne de Dieu
est en vous. ». (Luc 17 : 20.)
C'est
en parlant, c'est-à-dire en s'adressant à nos oreilles et au
travers d'elles à notre réflexion (« tu aimeras... de
TOUTE ta pensée... ») que le Seigneur nous appelle à
« regarder au fond » ce Règne Divin qui est en
chacun de ceux qui croient et au milieu des rassemblements de
ses
disciples. Comprenons bien que nous n'y arriverons pas avec un
regard
psychique qui recherche ce qui impacte les yeux, mais par un
regard
renouvelé par notre « nouvelle naissance » qui
nous permet de « pénétrer » enfin les choses
invisibles et éternelles auxquelles Dieu nous fait participer
en
Christ. Cependant, prenons bien garde de ne pas rechercher
cette
révélation par des expériences mystiques, par des
« illuminations » à la sauce extrême orientale, car
nous nous égarerions dans nos visions (Col. 2 : 18.).
Celui
qui
nous révèle le Règne Divin, ce n'est pas un Jésus mystique que
chacun peut fantasmer à sa sauce, mais selon ce qui est écrit
il
s'agit de « Jésus-Christ homme » seul
médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tim. 2 : 5.) et
la
seule façon de le connaître correctement passe donc par
l'écoute
des évangiles qui nous témoignent de cette Incarnation qui
avait
été annoncées dans les Saintes Lettres qui
prophétisaient
bien longtemps à l'avance son humble venue et la gloire dont
elle
serait suivie.
«
Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier, c'est ce
qui est
psychique ; ce qui est spirituel vient ensuite. » (1
Cor.
15 : 48.)
Lorsque
l'Esprit de Dieu est venu changer notre cœur il n'a pas
détruit le
« vieil homme » psychique, mais il nous a appelé
à prendre nous-même possession de Son Règne en faisant
disparaître
en nous ce qui est charnel pour le remplacer par le nouvel
Esprit
qu'Il nous a donné. Il y aura donc toujours en nous une
tension et
un conflit entre le psychique et le spirituel, ce qui implique
de se
tenir en garde contre certaines de nos vieilles tendances qui
peuvent
resurgir par moments. C'est dans cette optique que le Christ
met en
garde ses disciples contre l'envie qui leur prendra à un
moment
donné de « désirer VOIR l'un des
jours du Fils de l'homme ». Il n'en parle pas comme
d'une
circonstance éventuelle, mais comme une tendance qui les
affectera
certainement et contre laquelle il leur faudra se tenir en garde. Le
danger
est réel pour chacun de nous de retomber dans des pratiques
rituelles visibles mais mortes après avoir pourtant bien
commencé à
recevoir la Vie par « l'écoute de la foi »... et
nous avons donc à persévérer jusqu'à la fin dans une foi sans
vue
humaine qui est la démonstration réelle de l'amour que nous
portons
à « Celui qui parle du haut des cieux »
pour notre salut et notre régénération (Heb. 12 : 25.).
« C'est
pourquoi, ayant saisi un Règne inébranlable, montrons notre
reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit
agréable,
avec piété et avec crainte »
(Heb. 12 : 28-29.)
Nous
étudierons dans un troisième chapitre cet aspect de la
tentation
par la vue qui est inhérent à la nature humaine et contre
lequel le
Seigneur nous a précisément mis en garde...
Jean-Luc
B
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