Ratzi, c’est fini

Monseigneur,



« Monseigneur,

Ayant été baptisé en la cathédrale de X sous le nom de NN. le 1
er janvier 1957, étant depuis trente-trois ans passé au protestantisme, et réprouvant le récent soutien apporté au pape Benoît XVI par la Conférence des évêques de France concernant les affaires de pédophilie sur lesquelles il a complaisamment fermé les yeux lorsqu’il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter sur le registre des baptêmes et en regard de mon nom la mention suivante : « a renié son baptême par lettre datée du 26 mars 2010. »

Cela n’entachera nullement mes relations avec les catholiques locaux que j’apprécie et respecte. Mais l’affaire que j’évoque, outre les concessions inadmissibles
aux prélats révisionnistes et aux lefebvristes, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Statutairement, je ne veux donc plus être lié à l’église de Rome, dont je ne reconnais pas l’autorité.
Merci de bien vouloir accuser réception de cette requête.

Avec mes salutations distinguées,

Fait à X, le 26 mars 2010 »


=======
Tels sont les termes de la lettre que j’ai glissée dans la boîte aux lettres de l’évêque de « mon » diocèse, chaque évêché considérant que toutes les églises, y compris protestantes ou orthodoxes, se situant sur son territoire, relèvent de sa juridiction.

Or, depuis Luther et surtout Calvin, les « frères séparés » ne se considèrent plus comme relevant de l’autorité vaticanesque. À mon sens, il convenait de marquer cela de manière très officielle alors que Rome se distingue par des attitudes très « babyloniennes », préférant sauver la machinerie plutôt que l’Esprit. Une catholique entendue sur France Inter saluait le courage de Benoît XVI faisant sortir au grand jour ces affaires de pédophilie jusqu’ici cachées. C’est oublier qu’il vient de le faire tardivement, sous la contrainte de la presse, parce qu’il ne pouvait plus éviter le scandale. Il est permis de douter de la bonne foi (voire de la foi…) de l’actuel « vicaire du Christ » pour les raisons énoncées dans mon courrier, entre autres.

Sortez de Babylone !


On peut également s’étonner que les nombreux catholiques qui ont honte de leur église préfèrent demeurer dans la schizophrénie au lieu de suivre la voie inaugurée par Luther. Moine augustin, celui-ci n’avait pas pour intention initiale de faire sécession, mais bien de réformer l’Église de l’intérieur (d’où la « Réforme »). Or, quand on sait que la révolte de Luther est partie du trafic des indulgences, et que celles-ci ont été remises à l’honneur par Jean-Paul II, il y a de quoi rester frileux par rapport aux discours et rencontres œcuméniques : dans ces conditions, il s’agit —au moins au niveau du Vatican— d’une escroquerie. J’ai pour ma part renoncé à voir le catholicisme se réformer de l’intérieur : tant que ses fidèles préfèreront leur Sainte Mère l’Église à la Parole de Dieu, le malentendu persistera.

« C’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu », écrit l’apôtre Pierre (I Pi 4.17). Si l’on concède que l’Église catholique peut se voir attribuer ce qualificatif (mais pas exclusivement), il serait grand temps qu’elle fasse un sérieux ménage, non seulement dans le clergé de base, mais à sa tête. Après tout, un pape peut être déposé et des schismes se sont déjà produits dans le catholicisme. Ancien Grand Inquisiteur sous Jean-Paul II, Joseph Ratzinger alias Benoît XVI est beaucoup plus un homme d’appareil et un dogmaticien qu’un spirituel inspiré. Seule la bonté du Seigneur permet que l’Évangile parvienne à se frayer un chemin au milieu d’une telle corruption.

Corruption romaine qui ne doit pas nous faire oublier que « Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes » (Rom. 2.16), parmi lesquels des protestants de toutes confessions. La paille et la poutre…

Philippe Malidor


Commentaires

  1. Tu as raison Jean-Luc de parler de cette affaire honteuse et abominable qui souille le nom de notre Seigneur, parce que ces personnes se réclament du nom de chrétien.

    Je me demande comment on peut s'appeler d'ailleurs. Je ne veux pas me faire identifier avec eux. Les gens du monde ne font pas de différence entre ceux qui sont en Christ et ceux qui n'en ont que le nom. Cela me chagrine beaucoup car il y a là un obstacle qui les empêche de vouloir connaître Christ.

    Et toi, qu'en penses-tu ?

    Fraternellement, Aline

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  2. Concernant la pédophilie, Je tiens à bien préciser les choses.

    Contrairement à l'opinion générale manipulée par les médias laïques, je ne crois pas que le célibat forcé des prêtres constitue le fond du problème, même si l'interdiction de se marier sous prétexte d'occuper un poste de responsable dans l'église est carrément à l'opposé de la volonté de Dieu (voir 1 Tim. 4. 3. et 1 Tim. 3. 2.).

    Mais reconnaissons que la pédophilie se retrouve malheureusement aussi (et dans des proportions équivalentes !) dans d'autres institutions civiles ou religieuses dont les membres sont pourtant mariés (enseignement, animation de jeunes, églises anglicanes, orthodoxes, protestantes, évangéliques, écoles coraniques, etc...).

    Pour que la pédophilie se manifeste, il suffit en effet qu'une personne perverse se trouve dans une position d'autorité qui la mette en contact avec des enfants. En ce qui concerne les catholiques, c'était le cas à une époque où beaucoup de prêtres faisaient fonction d'enseignants ou animaient des groupes de jeunes. C'est moins le cas aujourd'hui dans l'enseignement catholique, car avec la pénurie des prêtres, on préfère les employer à d'autres taches plus ecclésiastiques et moins proches des enfants...

    Nous nous trouvons néanmoins devant deux scandales (qui ne sont d'ailleurs pas l'apanage du système catholique) :

    - Comment quelqu'un qui professe être chrétien peut-il agir de cette horrible façon pendant des années sans être capable d'arrêter?

    - Pourquoi lorsque les faits étaient connus, rien n'avait-il été fait pour arrêter ces pratiques et protéger et prendre soin des enfants?

    Ceux qui ont réellement saisis la puissance de résurrection qui est dans le Nom de Jésus peuvent être délivrés de leurs pulsions perverses, mais beaucoup de « chrétiens de nom » ne sont malheureusement que les adhérents à un système religieux et n'ont rien compris à la réalité d'une vie transformée par la puissance de Dieu. Et là, je ne parle pas que des prêtres catholiques ! Car dans nos milieux aussi, il existe de ces histoires sordides qui durent des années et qui sont étouffées par les instances dirigeantes.

    Je crois que la seule solution consiste à annoncer clairement TOUT le conseil de Dieu avec la puissance de l'Esprit. Car la vie chrétienne n'est pas l'adhésion à une profession de foi théorique, mais la réception d'une Vie sainte, puissante et impérissable, à condition de passer auparavant par une repentance sincère.

    Ce qui pose le plus gros problème, c'est le sceau du silence qui a été mis sur ces agissements répréhensibles. Comme le fait remarquer fort justement Philippe dans son article, c'est venu du fait que la protection de l'institution a été considérée comme étant plus importante que la protection des victimes.

    Je pense que c'est là que se situe le plus gros scandale de cette histoire. Car les gens du monde considèrent l'église (avec son discours moral) comme devant être exemplaire, et les faits ont démontrés publiquement que ce n'était pas du tout le cas.

    Il ne faut pas oublier que pendant des années, des pressions énormes ont été exercées sur les parents d'enfants abusés pour les dissuader de porter plainte et que ces contraintes morales étaient initiées et mise en oeuvre par l'institution elle-même jusqu'au plus haut niveau.

    http://deblog-notes.over-blog.com/article-eglise-maltraitances-pedophilie-et-tartufferie-44689651.html

    (à suivre)

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  3. Dans l'ensemble, je trouve ce site excellent, comme tu dis Aline, "Les gens ne font pas la différence entre ceux qui sont en Christ et ceux qui n'en n'ont que le nom". On a compris qu'on peut être de babylonne autant ds un systéme catho romain qu'évangélique ...
    Je crois qu'en sortir, c'est pas forcément quitter physiquement son lieu local de rassemblement, c'est simplement laisser grandir l'identité de Christ en nous, en ayant la vision commune de travailler pour le Roy de Dieu.
    Si Christ est la vérité, il n'est pas un dogme, on s'en fou des debats d'idée les meilleurs soient-ils.
    Notre unité ne sera pas ds la théologie mais ds une communion d'Esprit pour son royaume Que ton règne vienne...
    Je crois que qd on montera là-haut il ne dira pas :
    - t'en étais ou ds ta théologie sur le voile,
    - t'en étais ou ds ta théologie sur babylonne
    - t'en étais ou sur : le ministère de la femme, le sabat, la forme de la st cène, la prospérité, le vin nouveau, la dime, etc etc
    il ns dira simplement:
    - j'ai eu faim et qu'est-ce que tu as fait ?
    - j'ai eu soif et qu'est-ce que tu as fait ?

    Alors quittons Babylonne, alléluia, moi aussi j'ai quitté babylonne mais n'entrons pas ds ceux qui se méfie tout et se mettent en garde contre tout et veillons à se disperser dans le monde mais pour sauver ceux qui peuvent l'etre encore.
    Excusez moi, je ne veux viser personne, surtout pas ce blog que je trouve excellent,cpd à Besançon, je trouve des etats d'esprit de gens "sortis" mais qui se mettent en garde contre tout critique tout et me donne plutôt l'impression maintenant d'enterrer leur talent.

    Mon choix personnel qui n'engage que moi c'est qu'il vaut mieux accepter ou rechercher une collaboration avec ds structures locales même si interieurement on doute de leur vrai motivations et pouvoir encore témoigner que se retouver à enterrer ses talents.
    L'idéal et qu'un consensus amène à mutualiser les efforts chacun dans sa "sphère d'autorité".
    Quand on cheche son appel, Dieu ns donne toujours une sphère de travail pour que son règne avance..
    Cordialement
    Jean-paul M (Besançon)

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  4. (suite)

    Un prêtre qui abuse d'un enfant, pèche personnellement et individuellement, mais quand c'est l'institution elle-même qui le protège et le cache, il s'agit d'un péché collectif et institutionnel qui n'a même pas l'excuse d'une pulsion incontrôlée.

    Un chrétien soumis à des pulsions pédophiles a besoin de repentance et d'une véritable conversion qui le délivrera du péché qui le domine. Mais qui a jamais vu une institution passer par la repentance et la conversion? L'instinct de conservation d'un système religieux l'empêchera toujours de passer par la croix.

    Car un système (même et surtout un système religieux) n'a pas de coeur qui puisse être touché par la prédication de l'évangile. Il a été bâti sur des raisonnements pour pérenniser une pensée et des dogmes et il n'acceptera jamais de renoncer à lui-même et à perdre sa propre vie. Un système religieux par sa nature même, est dominé par la « peur de la mort qui rend tous hommes « esclaves du péché » (Heb. 2. 15.).

    C'est pour cela qu'un système religieux n'est pas réformable et que la seule solution viable que nous donne la Bible consiste à en sortir pour ne pas participer à ses péchés, car il cherchera forcément à défendre à tout prix l'institution, au détriment de la vérité et de la vie qui sont pourtant les fondements de la Bonne Nouvelle de l'Evangile.

    « Nous avons voulu guérir Babylone, mais elle n’a pas guéri. Abandonnons-la, et allons chacun dans son pays; Car son châtiment atteint jusqu’aux cieux, Et s’élève jusqu’aux nues. » (Jer. 51. 9.)

    « Et j’entendis du ciel une autre voix qui disait: Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux » (Apoc. 18. 4.)

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  5. Je suis tout à fait d'accord avec Jean-Luc que le problème ne pourra se résoudre au niveau d'un système (catho, ou autre). Et que c'est par une véritable conversion personnelle que le coeur pervers peut être transformé et purifié.
    C'est le temps de la révélation des choses abominables, cachées, et le Seigneur met tout en lumière.

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  6. Bonsoir Jean-Luc et autres lecteurs...

    Jean 14:6
    "Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi."

    Je pense que lorsqu'on reçoit Jésus, en Esprit et en Vérité et que nous NAISSONS DE NOUVEAU, alors, nous prenons le chemin de la vérité et de la vie qui mène au Père.

    Nous ne sommes pas exempts de pécher ou de commettre des erreurs de parcours parce que tant que nous sommes dans la chair, nous restons un tant soit peu vulnérable.

    Mais nous pouvons tout par celui qui nous fortifie (Philippiens 4:13) et lorsque nous nous repentons sincèrement, la bénédiction s'en suit sans tarder.
    Alors quiconque cache volontairement un péché aussi monstrueux que celui-ci peut-il être vraiment né de nouveau ?

    Examinons notre conscience chaque jour et mettons-nous humblement devant le Seigneur pour nous laisser éprouver par le fer car c'est ainsi, que nous obtenons la victoire en Lui, ainsi que sa Sainteté, alléluia !

    Je vous souhaite à tous et à toutes le meilleur dans vos vies, amen !

    Flo.

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