Le regard Souverain du Sacrificateur



Dans le Livre de la Loi, nous est expliqué de manière symbolique et détaillée ce que le Christ accomplit pour l'Église. Les différents aspects de l'image du souverain sacrificateur sont une source d'enseignements concernant la fonction et l'oeuvre du Seigneur. L'auteur de l'épître aux Hébreux l'avait bien compris et nous en donne d'excellents exemples. Mais je voudrais mettre en lumière ici un aspect important concernant le regard qu'Il pose sur nous et les décrets qui peuvent en résulter.

« Lorsqu’il y aura sur un homme une plaie de lèpre, on l’amènera au sacrificateur. » (Lev. 13. 9.)

La lèpre était considérée par la Loi de Moïse comme une impureté suffisamment grave pour exclure de la communion fraternelle celui qui en était atteint. Sur le plan symbolique, la lèpre est une image du péché qui pourrit de façon incurable la vie des hommes. La fonction du souverain sacrificateur consistait à
discerner si la personne qui se présentait était réellement atteinte de la lèpre, et en cas de confirmation, l'exclusion de l'assemblée était prononcée. Un lépreux ne pouvait pas participer aux actes communautaires du peuple de Dieu. Il n'avait pas le droit d'entrer dans le temple, ni d'offrir des sacrifices et était tenu à l'écart à cause de son « impureté ».

Néanmoins, il y a dans la Loi une exception de taille, qui ne peut pas s'expliquer en termes d'hygiène, mais qui se comprend dans un sens spirituel et prophétique.

« Si la lèpre fait une éruption sur la peau et couvre toute la peau de celui qui a la plaie, depuis la tête jusqu’aux pieds, partout où le sacrificateur portera ses regards, le sacrificateur l’examinera; et quand il aura vu que la lèpre couvre tout le corps, il déclarera pur celui qui a la plaie: comme il est entièrement devenu blanc, il est pur. » (Lev. 13. 12-13.)

Remarquons bien ce que nous dit ce Texte Inspiré : lorsqu'un humain se met devant le regard perçant du Souverain Sacrificateur et que toute sa chair est constatée comme étant couverte de l'impureté de la lèpre, il est déclaré « pur » par une décision sans appel de Celui que Dieu a désigné pour cela! Mais attention! Ce « décret de pureté » est conditionnel (rappelons qu'il ne provient pas d'une oeuvre humaine, mais seulement d'une déclaration souveraine qui a son origine en Dieu) : il est indispensable que TOUTE la chair de celui qui se présente devant Lui soit effectivement morte :

« Mais le jour où l’on apercevra en lui de la chair vive, il sera impur; quand le sacrificateur aura vu la chair vive, il le déclarera impur: la chair vive est impure, c’est la lèpre. » (versets 14-15.)

A la lecture de ce Texte nous comprenons mieux sur quoi s'appuyaient les apôtres lorsqu'ils parlaient de la mise à mort de la chair et de la grâce de Dieu qui décrétait « purs » ceux qui se reconnaissaient souillés (Actes 10: 15.).

« Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair » (Romains 7:18.)

« Et l’affection de la chair, c’est la mort » (Romains 8:6.)

« Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Romains 8:13.)

Le Christ, à l'image du souverain sacrificateur de l'Ancienne Alliance, a décrété notre pureté lorsque notre totale impureté a été mise en lumière :

« c’est en Lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair... Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses. » (Col. 2: 11 et 13.)

Les premiers chrétiens avaient expérimentés ce que nous appelons aujourd'hui la « conviction de péché ». Cette prise de conscience par la puissance de l'Esprit de notre indignité totale sous le regard de Dieu. Et c'est pour cela qu'ils ont été déclarés purs par le Christ.

« Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit: Seigneur, retire–toi de moi, parce que je suis un homme pécheur... Alors Jésus dit à Simon: Ne crains point; désormais tu seras pêcheur d’hommes. » (Luc 5: 8 et 10.)

L'apôtre Paul, lui aussi se tenait en garde contre l'idée qu'il puisse avoir quelque raison de tirer gloire de ses qualités charnelles :

« Moi aussi, cependant, j’aurais sujet de mettre ma confiance en la chair. Si quelque autre croit pouvoir se confier en la chair, je le puis bien davantage... Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus–Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ... » (Phil. 3: 4 à 8.)

Lorsque Pierre, emporté par son audace, a laissé la chair reprendre vie et qu'il s'est cru capable par ses qualités humaines de suivre le Seigneur jusqu'à la croix, il a expérimenté la totale incapacité de la chair à marcher sur le bon Chemin. Mais lorsque le regard du Seigneur a rencontré le sien et qu'il a pleuré amèrement sur son incapacité, il a pu devenir un instrument de choix pour l'édification de l'Église.

Il n'y a pas de victoire, ni d'édification possible dans la vie d'un disciple du Christ, tant que n'a pas été expérimenté ce que Paul appelle « la tristesse selon Dieu » (2 Cor. 7: 10.). C'est cette prise de conscience de notre perversion totale, initiée par l'Esprit (car c'est Lui seul qui « convaincra de péché » Jean 16. 18.), qui nous permet d'avoir accès à la puissance divine qui libère de l'esclavage du péché. Ce n'est qu'après avoir rougis de honte et pleurés sur notre misère que la révélation de l'Église véritable et de son fonctionnement peuvent nous être donnés pour notre édification, pas avant :

« Jésus leur répondit: Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai... il parlait du Temple de son corps. » (Jean 2: 19 et 21.)

« Toi, fils de l’homme, montre ce Temple à la maison d’Israël; qu’ils en mesurent la perfection, et qu’ils rougissent de leurs iniquités. S’ils rougissent de toute leur conduite, fais–leur connaître la forme de cette maison, sa disposition, ses issues et ses entrées, tous ses dessins et toutes ses ordonnances, tous ses dessins et toutes ses lois; mets–en la description sous leurs yeux, afin qu’ils gardent tous ses dessins et toutes ses ordonnances, et qu’ils s’y conforment dans l’exécution. Telle est la loi de la maison. » (Ez. 43: 10-12.)

C'est exactement ce qui s'est passé le jour de la pentecôte à Jérusalem. L'apôtre Pierre à présenté le Christ (Temple de Dieu parmi les hommes) aux gens rassemblés (Actes 2: 21 à 36.), la puissance de l'Esprit les a « convaincu de péché » (Actes 2: 37 : « Ils eurent le coeur vivement touché »), et donc après cela, « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. » Actes 2: 42.)

Il existe malheureusement des enseignants qui prétendent que nous pourrions apporter nos qualités à Dieu pour l'aider dans son oeuvre. Ils racontent que tout n'est pas à rejeter dans notre personnalité, qu'il y aurait en nous des bonnes choses qu'on pourrait offrir pour le service de Dieu, afin de leur épargner d'être « dévoués par interdit » (1 Sam. 15. 15.). C'est mettre de côté la réalité scripturaire que nous avons relevés ci-dessus : aucun humain ne pourra être déclaré pur devant Dieu tant qu'il n'aura pas été reconnu comme complètement souillé. 

Vouloir enseigner dans les voies de Dieu des gens qui n'ont pas encore saisis qu'ils en sont totalement indignes, ne fera que nourrir leur chair. Car la chair est tellement corrompue, qu'elle arrive même à se nourrir de la connaissance dispensée par la Parole de Dieu pour renforcer son pouvoir et éviter de passer par la croix.

Pour que la grâce de Dieu puisse opérer dans une vie, il est nécessaire que le regard du Souverain Sacrificateur ait mis en lumière la totale souillure de celui qui se présente devant Lui. Alors, et alors seulement, l'Oeuvre de Dieu par la foi en Christ pourra faire tomber les chaines et libérer les esclaves pour les amener dans « la liberté de la gloire des enfants de Dieu. » (Rom. 8: 21.).

« Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas ... sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Luc 14: 26.)

« car celui qui est mort est libre du péché. » (Rom. 6: 7.)

« Afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. » (1 Corinthiens 1:29.)


Jean-Luc B

Commentaires

  1. Bonjour Jean-Luc et merci pour ce texte.

    Quand tu dis : "Vouloir enseigner dans les voies de Dieu des gens qui n'ont pas encore saisi qu'ils en sont totalement indignes, ne fera que nourrir leur chair, car la chair est tellement corrompue, qu'elle arrive même à se nourrir de la connaissance dispensée par la parole de Dieu pour renforcer son pouvoir et éviter de passer par la croix".

    Cela, je peux dire que je l'ai constaté en moi, et depuis, je peux le constater dans autrui aussi. C'est terrible de faire ce constat. Cette phrase m'a éclairée aujourd'hui sur un problème grave, très grave, dont je prends conscience aujourd'hui. Je ne l'avais jamais concrétisé dans mes pensées et je peux dire que ça a été une vérité pour moi.

    Heureusement, l'Esprit-Saint m'a conduit dans l'humilité, la crainte du Seigneur, le renoncement à ma chair et à ses oeuvres mortes. Maintenant, après cette oeuvre de Christ en moi, j'ai pu entrer dans les oeuvres bonnes qu'IL a préparées d'avance pour moi, et qui le glorifient LUI seul.

    Combien je désirerais que tous ceux qui n'ont pas encore reçu cette révélation en soient illuminés, car c'est une vraie libération et une véritable source de joie.

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  2. Bonsoir à tous, salut Aline !

    Je suis heureuse de te lire ainsi car c'est une notion essentielle.

    C'est pour cela qu'il n'y a pas beaucoup de membres qui compatissent sincèrement, qui exhortent équitablement, qui font ce que Dieu demande comme IL le demande.
    Beaucoup le font, et s'acharnent même à le faire en pensant être dans le vrai. Mais dès qu'ils sont confrontés à une souffrance, ils la fuient tout simplement !

    La croix est le lieu où tout est accompli.
    Tant que nous n'avons pas été souillés et que nous n'avons pas conscience de combien nous ne recevons tout que par grâce, nous continuerons à croire des choses basées sur la parole de Dieu, certes, mais pas forcément en accord avec Son Esprit.

    Voilà pourquoi je pense sincèrement qu'il nous faut vraiment méditer Sa Parole, TOUS LES JOURS en demandant au Saint-Esprit de nous conduire pour que le Père puisse nous éclairer pour la comprendre comme Lui le veut.
    J'espère que nous parviendrons à nous débarrasser, chacun, de ce qui nous reste de chair un peu plus chaque jour pour nous rapprocher de Lui, en esprit et en vérité.

    Bonne suite dans ta vie. Que Dieu te garde, dans le Nom de Jésus, amen !

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