Le bon usage de la loi.
« Le but du commandement, c’est l'amour qui vient d’un coeur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sans hypocrisie. Quelques–uns, s’en étant détournés, se sont égarés dans de vains discours; ils veulent être docteurs de la loi, et ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils affirment. »
Nous n’ignorons pas que la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime, sachant bien que la loi n’est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les rebelles, les impies et les pécheurs, les irréligieux et les profanes, les parricides, les meurtriers, les impudiques, les infâmes, les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et tout ce qui est contraire à la saine doctrine, – conformément à l'Évangile de la gloire du Dieu bienheureux, Évangile qui m’a été confié. » (1 Tim. 1: 1 à 11.)
Cet enseignement de l'apôtre Paul (même s'il est très peu connu et enseigné) est fondamental concernant l'usage et le but de la Loi mosaïque. Il est développé dans l'épitre aux Galates , ainsi que dans la lettre de Paul aux Romains et nous allons essayer d'en extraire la dynamique nécessaire pour nous aujourd'hui.
La fonction de la Loi.
Dans la médecine moderne, il existe des batteries de tests qui aident à diagnostiquer les parties du corps qui sont lésées après un accident, une maladie invalidante ou une grossesse à problèmes. Ces tests consistent la plupart du temps en des ordres précis ou des sollicitations, qui permettent de constater les incapacités ainsi que leurs origines cérébrales et/ou mécaniques. Ces moyens ne soignent pas, mais ils sont un outil indispensable pour mettre en place les thérapies qui permettront de sortir du handicap.
Selon ce que nous en dit l'apôtre Paul, la Loi de Moïse a cette même fonction de détection des problèmes de l'homme devant Dieu. Il est important de préciser qu'elle n'a pas de pouvoir curatif, mais sert à établir le diagnostic qui permettra les soins appropriés que Dieu nous a préparé en Christ. Ce processus est très bien expliqué dans le chapitre 7 de l'épître aux Romains:
« Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché? Certes non! Mais je n'ai connu le péché que par la loi. Car je n'aurais pas connu la convoitise, si la loi n'avait dit: Tu ne convoiteras pas. Et le péché, profitant de l'occasion, produisit en moi par le commandement toutes sortes de convoitises ; car sans loi, le péché est mort. Pour moi, autrefois sans loi, je vivais; mais quand le commandement est venu, le péché a pris vie, et moi je mourus. Ainsi, le commandement qui mène à la vie se trouva pour moi mener à la mort. Car le péché, profitant de l'occasion, me séduisit par le commandement, et par lui me fit mourir. Ainsi la loi est sainte, et le commandement saint, juste et bon. Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi la mort? Certes non! Mais le péché, afin de se manifester en tant que péché, a produit en moi la mort par ce qui est bon, afin que, par le commandement, le péché apparaisse démesurément péché.
Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle; mais moi, je suis charnel, vendu au péché. Car ce que j'accomplis, je ne le comprends pas. Ce que je veux, je ne le pratique pas, mais ce que je hais, voilà ce que je fais. Si ce que je ne veux pas, je le fais, je déclare, d'accord avec la loi, qu'elle est bonne. Maintenant, ce n'est plus moi qui accomplis cela, mais le péché qui habite en moi. Car je le sais : ce qui est bon n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair. Car je suis à même de vouloir, mais non pas d'accomplir le bien. Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas. Si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui l'accomplis, mais le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi pour moi qui veux faire le bien: le mal est présent à côté de moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, dans mon for intérieur, mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. » (Rom. 7: 7 à 23.)Un outils de diagnostic.
Si on voulait la comparer à des procédures modernes, on pourrait dire que la Loi est à la fois un scanner (qui permet de détecter ce qui est caché sous la peau, dans le coeur de l'homme), et un « bouillon de culture » qui permet le développement des germes infectieux pour les rendre évidents et permettre ainsi la mise en place d'un traitement efficace.
« Le cœur est tortueux par-dessus tout Et il est incurable: Qui peut le connaître? Moi, l'Éternel, j'éprouve le cœur, Je sonde les reins, Pour rendre à chacun selon ses voies, Selon le fruit de ses agissements. » (Jer. 17: 9-10.)
Voilà ce que fait l’Éternel par la fonction de la Loi. Il éprouve le coeur et sonde l'être intérieur avec ses motivations tordues, afin de nous permettre de connaitre le diagnostic et le traitement. Et ce diagnostic est sans appel : si le traitement approprié n'est pas mis en oeuvre, le pronostic vital est engagé. C'est à dire la mort! Car selon ce qui est écrit, ceux qui n'accomplissent pas « toutes les paroles de cette Loi » font la démonstration de leurs dysfonctionnements et peuvent constater qu'ils sont donc sous la malédiction et la condamnation (Deut. 27: 26 – Gal. 3: 10.).
A la lecture des Paroles de Jérémie, nous voyons que la psychologie moderne, même si elle arrive à décrypter quelques mécanismes intérieurs, est bien loin de sonder le fond des choses. Dieu seul peut aller voir ce qui se passe dans les fondements de nos motivations et de nos schémas de pensées. Et c'est Lui Seul qui pourra nous donner les soins appropriés que mérite notre état.
Le « bouillon de culture » du monde.
Lorsque nous parlons d'Israël comme étant le « Peuple élu », nous avons souvent en arrière-pensée que l'élection donnerait des droits et des avantages supérieurs, mais nous oublions souvent que c'est cette même élection qui va montrer au monde tout ce qu'il y a de pervers et de malade dans l'être humain, puisque, grâce à la Loi, le Peuple choisi va devenir le « bouillon de culture » de l'humanité entière. Car Dieu va faire au travers de lui la démonstration publique de l'incapacité de l'homme à accomplir Sa volonté et du besoin indispensable d'un Sauveur pour rétablir les choses dans l'ordre voulu par Dieu.
A la suite d'Adam, le « Peuple élu » va démontrer en même temps la justice de Dieu et les errements de l'homme. En effet, il a suffit au début de l'histoire humaine que Dieu établisse une juste interdiction dans le jardin d'Eden, pour qu'elle devienne le révélateur du problème de l'Homme devant Dieu. Plus tard, après la libération de l'esclavage, il a suffit que Dieu fasse connaître sa Loi Parfaite pour que se dévoile une réalité bien cachée au fond du coeur du Peuple élu: les Commandements justes de Dieu font la démonstration sans appel que l'homme naturel est incapable d'y obéir. L'épisode du « veau d'or » est très parlant à cet égard. Par le don de ses « 10 Paroles », Dieu fait la démonstration de sa justice, et l'homme démontre en même temps qu'il est injuste et sujet à la révolte. Comme l'a découvert l'apôtre (et comme je l'ai découvert également): « La Loi est est sainte, et le commandement est saint, juste et bon... la Loi est spirituelle, mais moi je suis charnel, vendu au péché. » (Rom. 7: 12 et 14.). Et devant ce constat, les « Tables de la Loi » écrites du Doigt de Dieu sont brisées par celui-là même qui est chargé de les transmettre, car elles ont été le miroir dérangeant qui dévoile la réalité sinistre du coeur du peuple!
La Loi est donc un instrument nécessaire de diagnostic et de dévoilement du coeur de l'homme. Non pas pour Dieu (qui connait déjà le coeur de l'homme : Jer. 17: 9-10.) mais pour que les humains découvrent par eux-mêmes ce qui se cache derrière leurs prétendues « bonnes intentions » et la satisfaction qu'ils recherchent (sans jamais l'assouvir) au travers de leurs pratiques religieuses plus ou moins assidues où Dieu n'est pas le Maître d'un projet de bénédiction, mais seulement un alibi pour faire une fête plus ou moins sacrée en se fabriquant une bonne conscience religieuse...
L'usage de la Loi.
Il existe donc un usage légitime de la Loi. Et c'est pour cet usage de diagnostic et de dévoilement que la Loi devra être gardée jusqu'à ce que tous les humains en aient expérimenté l'effet révélateur. « jusqu'à ce que tout soit accompli » selon les paroles du Christ (Mat. 5: 18.). Mais contrairement à ce que croyaient les pharisiens, la Loi n'a aucun effet curatif. Elle ne rend malheureusement pas meilleur, puisque ce n'est pas son rôle. Elle prépare simplement à accepter le traitement curatif radical, qui transformera le coeur humain et le rendra enfin capable (selon ce qu'annonçaient les prophètes) de pratiquer parfaitement les Commandements d'amour du Dieu Créateur.
En résumé, la Loi est comme le laboratoire d'analyses, qui détecte et révèle le problème, mais c'est seulement l’Évangile qui contient le traitement curatif qui permettra à celui qui croit, de vivre la transformation intérieure indispensable à la réalisation parfaite de l'homme selon le plan de Dieu.
Un fois que le diagnostic est fait et que le problème est révélé, il n'est donc pas utile de rajouter de nouveaux commandements ou de nouveaux interdits, ce qu'il faut c'est traiter le problème à la base, c'est à dire dans le coeur. Or le Seul capable d'accomplir correctement ce traitement, c'est notre Créateur.
« La loi est-elle donc contre les promesses (de Dieu) ? Certes non ! S'il avait été donné une loi qui puisse procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. Mais l'Écriture a tout enfermé sous le péché, afin que la promesse soit donnée par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient. Avant que la foi vienne, nous étions enfermés sous la surveillance de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été un précepteur (grec pedagogos: esclave qui surveille les enfants pour les amener à l'école) pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce précepteur. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ-Jésus : vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus. Et si vous êtes à Christ, alors vous êtes la descendance d'Abraham, héritiers selon la promesse. » (Gal.3: 21-29.)
Une Alliance limitée.
Il est important de préciser que l'Alliance mosaïque (basée sur la Loi) était limitée et conditionnelle. En effet, si nous regardons bien, c'est un contrat basé sur des « SI », sur des conditions: « SI tu pratiques toute la Loi, tu seras béni... mais maudit soit quiconque n'accomplit pas TOUTES les paroles de cette Loi » (voir Deut. 27 et 28.). Nous savons tous qu'à part le Christ, personne n'a pu accomplir TOUTES les paroles de la Loi. Grâce à sa Nature Divine Il est le Seul qui ait pu l'accomplir parfaitement.
En hébreu, le mot « Torah » (Loi) vient d'un verbe qui signifie « viser dans une direction précise ». Celui qui pèche, c'est donc celui qui « manque le but ». Et le Christ-Jésus est le but de la loi. C'est Lui que la Loi vise, Il en est l'Objectif, le but et l'aboutissement. Selon qu'il est écrit: « Christ est la fin (littéralement: le but, la finalité) de la loi, en vue de la justice pour tout croyant. » (Rom. 10: 4.) et c'est pour cela qu'après l'accomplissement de sa mission (selon ce qu'annonçaient les prophètes), l'Alliance ne peut plus être la même.
En hébreu, le mot « Torah » (Loi) vient d'un verbe qui signifie « viser dans une direction précise ». Celui qui pèche, c'est donc celui qui « manque le but ». Et le Christ-Jésus est le but de la loi. C'est Lui que la Loi vise, Il en est l'Objectif, le but et l'aboutissement. Selon qu'il est écrit: « Christ est la fin (littéralement: le but, la finalité) de la loi, en vue de la justice pour tout croyant. » (Rom. 10: 4.) et c'est pour cela qu'après l'accomplissement de sa mission (selon ce qu'annonçaient les prophètes), l'Alliance ne peut plus être la même.
« Il y a ainsi abolition d’une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son profit limité, – car la loi n’a rien amené à la perfection, –et introduction d’une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu. » (Heb. 7: 18-19.)
Deux Alliances différentes.
D'un côté, il y a l'Alliance de la promesse que Dieu a faite à Abraham (voir Genèse 12; 15; 22; 26 et 28.), qui est perpétuelle, et de l'autre, il y a l'Alliance de la Loi mosaïque. Cette deuxième Alliance était limitée et conditionnelle, et a été rompue par les israélites, comme le déclare Jérémie 31:
« Voici que les jours viennent, — Oracle de l'Éternel —, Où je conclurai avec la maison d'Israël et la maison de Juda Une alliance nouvelle, Non comme l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères, Le jour où je les ai saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte, Alliance qu'ils ont rompue, Quoique je sois leur maître, — Oracle de l'Éternel.
Mettre le miroir de la Loi à l'intérieur du coeur, voilà ce que Dieu fait dans celui qui le croit. C'est pour cela qu'il est important de conserver une conscience en bon état, sinon nous risquons de faire naufrage par rapport à la foi (.1 Tim. 1: 19.)
L'Alliance de l'engagement de Dieu.
Une alliance est un engagement pris entre deux parties contractantes. L'Alliance établie avec Abraham est basée d'un côté sur l’engagement de Dieu qui promet, et de l'autre côté sur la confiance d'Abraham, qui croit Dieu. Selon qu'il est écrit:
« Abraham cru Dieu et cela lui fut considéré comme justice. » (Gen. 15: 6 – Rom. 4: 3.)
Dans cette Alliance perpétuelle, Dieu fait des promesses qu'Il s'engage à accomplir, mais du côté d'Abraham, le pacte consiste simplement à croire que ce que Dieu promet. Selon qu'il est écrit:
« Il ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que ce qu’Il promet Il peut aussi l’accomplir. C’est pourquoi cela lui fut compté comme justice. » (Rom. 4: 20-22.)
L'Alliance de la foi dans les promesses de Dieu est la seule qui soit perpétuelle, car rien, ni personne, ne pourra s'opposer à ce que Dieu a décidé et promis. Mais seuls ceux qui croiront pourront entrer en possession des promesses divines, car il n'y a que par la foi qu'il est possible d'y avoir accès. C'est à dire en accueillant avec sérieux et respect la Parole Vivante que Dieu nous envoie pour notre salut.
Remarquons bien que l'Alliance que Dieu a faite avec Abraham est sans conditions. Il n'y a pas de « SI », mais seulement un dévoilement des projets de bénédictions de Dieu envers l'humanité, au travers de la Descendance d'Abraham, le « père des croyants ».
Cette Alliance ne reposant pas sur l'obéissance de l'homme, mais uniquement sur la Volonté de Dieu, ne peut être qu'éternelle, car rien ni personne n'est capable d'y faire obstacle. Elle n'est donc pas limitée. C'est dans cette Alliance « basée sur des meilleures promesses » (Heb. 8: 6.) que les disciples du Christ sont entrés par le passage spirituel qu'Il a ouvert pour eux lors de sa Pâque sanglante.
Ceux qui se persuadent qu'ils seraient capables de faire par eux-même la Volonté de Dieu, se privent à cause de cela de la solution que Dieu leur a préparée. C'était le cas de beaucoup de pharisiens du temps de Jésus, mais c'est aussi le cas de tous ceux qui, tout au long de l'histoire, se sont imaginés que leur oeuvres méritoires pourraient leur ouvrir le chemin du ciel.
Depuis Caïn, cette illusion de justice les a rendu méchants et agressifs envers ceux que Dieu agrée non pas à cause de leurs oeuvres, mais par leur foi dans Ses promesses et dans l'Oeuvre parfaite qu'Il accomplit Lui-même pour les amener au Salut.
L'apôtre Paul a fait partie de ces hommes violents, jusqu'à ce que la grâce de Dieu le confronte sur le chemin de Damas. Mais après cela, à la suite de David et de beaucoup d'autres, il a compris que ce n'est pas en essayant (vainement) de pratiquer la Loi qu'il serait agréable à Dieu, mais en saisissant par la foi le pardon de Dieu et le projet que le Seigneur avait à son égard.
Voilà pourquoi il est important de bien remarquer la différence de valeur importante que nous pouvons observer entre ces deux Alliances. Et je souhaite à tout ceux qui me lisent d'entrer par la foi dans cette Alliance Nouvelle inaugurée par le Christ et dans laquelle Il nous invite à sa suite.
Jean-Luc B
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