Pluriel/Singulier
Un texte de Jon Zens publié le 2011/01/23 par tommya
En écoutant les enseignants de la Bible dans les églises et dans les médias, la plupart des gens ne se rendent bpas compte que le corps de Christ est absent de leur utilisation du Nouveau Testament. La majorité du temps, l’approche adoptée est individualiste – « comment le Christ peut-il m’aider à vivre la vie chrétienne? » Pourtant, le Nouveau Testament n’a pas été écrit à des individus mais à des groupes de croyants dans différentes villes et régions.
Cela ne saute pas aux yeux dans les traductions en anglais, parce que le mot traduit en anglais par « you » peut en grec être au singulier ou au pluriel. Par exemple, le « vous » dans « Christ en vous, l’espérance de la gloire » est au pluriel, et parle du Corps du Christ. (1)
Considérez en effet ceci: les lettres du Nouveau Testament ont été envoyées à des ekklesias (assemblées) - « lorsque vous vous réunissez en tant que ekklesia » (1 Corinthiens 14). Même la lettre envoyée à un individu – Philémon – a elle aussi une dimension corporative/de corps s’y rattachant- « à la soeur Apphia, à Archippe, notre compagnon de combat, et à l’Église qui est dans ta maison » (v. 2).
C’est l’élément manquant d'une majeure partie de l’enseignement de la Bible aujourd’hui. La vie du Christ fut donnée par le Seigneur pour qu’elle soit vécue par les disciples au sein de la communauté, non pas de façon isolée. Notre pratique est très loin de cette réalité. Le Nouveau Testament contient au moins 58 utilisations de l’expression « les uns les autres » qui ne signifie rien si la réalité de relations profondes et concrètes est absente. L’appel à être patient et tolérant les uns avec les autres implique que cela soit vécu au quotidien, et cela ne peut tout simplement pas avoir lieu en voyant les gens quelques heures par semaine lors de réunions religieuses bien ordonnées.
Sur quoi met-on généralement l’accent dans ce que les gens appelle « l’église » ? Ça revient la plupart du temps autours du « pasteur ». Il est celui qui a reçu une ordination et une formation théologique, qui a une vision, et c’est celui qui prononce les sermons. Sans un «pasteur» les gens concluent généralement qu’il n’est pas possible d’avoir une église complète. Aucune église n’est considérée comme complète si elle n’a pas de « pasteur ». Si un « pasteur » quitte une église, alors il vous faut alors rapidement en trouver un autre.
Qu’avons-nous alors fait? Nous avons donné une grande importance à une chose pour laquelle il n’existe pas la moindre preuve dans le NT – qu’il doit y avoir un « pasteur » pour diriger l’église – et ce faisant, la plupart des structures de l’église supprime la vie de Jésus qui s’exprime dans ces 58 « les uns les autres » qui eux sont clairement dans le Nouveau Testament.
Comme l’aspect de « les uns les autres » est relégué au second plan, le « pasteur » doit donc passer beaucoup de son temps à aider le troupeau à vivre la vie chrétienne en tant qu’individus.
Dans le Nouveau Testament, nous voyons que la vie de Christ présente dans chaque croyant s’exprime lorsqu’ils sont ensemble dans des réunions ouvertes et qu’ils s’édifient les uns les autres (1 Corinthiens14: 26). Le Nouveau Testament de dit absolument rien à propos de la tenue de « services » à l’église. Dans les réunions de l’église primitive il n’y avait personne, ni aucun groupe, « à l’avant » pour diriger le temps passé ensemble. C’était une réunion du corps, dirigée par l’Esprit Saint pour être une expression de Jésus-Christ lui-même.
Mais qu’avons-nous fait? Nous réunissons des individus qui ne se sont pas vu depuis le dimanche d’avant pour chanter quelques chansons, mettre de l’argent dans un plat, écouter une prière pastorale, écouter un sermon, et rentrer ensuite à la maison pour s’occuper du rôti dans le four et aller voir la partie de football l’après-midi. Le « service » du dimanche matin culmine avec le sermon et parfois un « appel à l’autel ». Les gens peuvent très bien assister à tout ce qui est listé dans un bulletin paroissial, et quand même de pas avoir une once d’engagement et d’amour envers qui que ce soit. Les familles peuvent être assises dans les bancs semaine après semaine alors qu’elles sont sur le point d’exploser ou de terminer par un divorce, et leurs besoins passent à travers les fissures de la machinerie de l’église. Simplification à outrance? Je pense que vous savez dans votre for intérieur que l’essence de ce que je décris est une réalité pour la plupart des gens dans les «églises».
Les premières églises se réunissaient d’une telle façon que tous les membres du corps pouvaient être une expression de Christ sur terre. Mais pour la plupart d’entre nous, nous allons maintenant à « l’église » pour voir une personne exercer sa fonction et pour entendre un sermon qui est censé nous aider à vivre une vie meilleure dans un monde déchu. Ne voyez-vous pas la différence? Dans la première église, le Christ comme l’eau vive coule sur son peuple dans une vie d’interdépendance. Dans l’autre, l’institutionnalisation encourage la dépendance envers une partie de l’église : le pasteur.
Considérez maintenant la question de la repentance. En général, ce sujet est abordé de manière individualiste – « De quoi devrais-je me repentir dans ma vie chrétienne? » Mais dans les paroles du Christ aux ekklesias dans Apocalypse 2 et 3, nous voyons que dans une ville il appelle tout le corps des croyants en entier à se repentir de divers péchés. C’est une repentance collective, et non individuelle. Quelle est la dernière fois que vous avez entendu parler d’un corps de croyants se repentir de quelque chose?
Ceci illustre comment nous avons complètement oublié la dimension fondamentale du corps dans le Nouveau Testament. L’une des principales raisons pour lesquelles le « nous » a été remplacé par « moi » est à cause de toutes les traditions humaines qui ont enseveli le Christ vivant et exalté des trucs d’église beaucoup moins importants.
En fait, l’ekklesia se compose d’individus uniques. Mais dans la construction par le Seigneur de son ekklesia ces individus ne trouvent une existence significative que lorsqu’ils sont ensemble, et non séparés les uns des autres. Il veut que sa vigne soit vivante et fructueuse, et ce dans chacune de ses branches, pour la santé et la croissance de la plante dans son entier.
Notre vie est comme une vapeur. Allons-nous dépenser nos énergies à entretenir des machines religieuses, ou allons-nous la passer à poursuivre la vie? « Christ en nous l’espérance de la gloire ». (Pour poursuivre la réflexion sur ce thème et sur d’autres sujets connexes, voir le livre de l’auteur A Church Building Every ½ Mile: What Makes American Christianity Tick?)
Le Nouveau Testament est au pluriel (nous) et non au singulier (je). Jon Zens, Janvier 2011SearchingTogether.org JonZens.com
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(1) Note du traducteur: en français la difficulté se pose moins, puisque la deuxième personne est différente au singulier « tu » et au pluriel « vous », quoique malgré cette distinction, notre lecture est très individualiste, et par exemple ce verset de Colossiens 1 est le plus souvent lu comme se rapportant à « Christ en (toi), l’espérance de la gloire », ou encore, probablement plus souvent « Christ en (chacun de) vous, l’espérance de la gloire », et non comme une caractéristique du Corps de Christ.
Source: http://tommyab.wordpress.com/2011/01/23/plurielsingulier-un-texte-de-jon-zens/
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En écoutant les enseignants de la Bible dans les églises et dans les médias, la plupart des gens ne se rendent bpas compte que le corps de Christ est absent de leur utilisation du Nouveau Testament. La majorité du temps, l’approche adoptée est individualiste – « comment le Christ peut-il m’aider à vivre la vie chrétienne? » Pourtant, le Nouveau Testament n’a pas été écrit à des individus mais à des groupes de croyants dans différentes villes et régions.
Cela ne saute pas aux yeux dans les traductions en anglais, parce que le mot traduit en anglais par « you » peut en grec être au singulier ou au pluriel. Par exemple, le « vous » dans « Christ en vous, l’espérance de la gloire » est au pluriel, et parle du Corps du Christ. (1)
Considérez en effet ceci: les lettres du Nouveau Testament ont été envoyées à des ekklesias (assemblées) - « lorsque vous vous réunissez en tant que ekklesia » (1 Corinthiens 14). Même la lettre envoyée à un individu – Philémon – a elle aussi une dimension corporative/de corps s’y rattachant- « à la soeur Apphia, à Archippe, notre compagnon de combat, et à l’Église qui est dans ta maison » (v. 2).
C’est l’élément manquant d'une majeure partie de l’enseignement de la Bible aujourd’hui. La vie du Christ fut donnée par le Seigneur pour qu’elle soit vécue par les disciples au sein de la communauté, non pas de façon isolée. Notre pratique est très loin de cette réalité. Le Nouveau Testament contient au moins 58 utilisations de l’expression « les uns les autres » qui ne signifie rien si la réalité de relations profondes et concrètes est absente. L’appel à être patient et tolérant les uns avec les autres implique que cela soit vécu au quotidien, et cela ne peut tout simplement pas avoir lieu en voyant les gens quelques heures par semaine lors de réunions religieuses bien ordonnées.
Sur quoi met-on généralement l’accent dans ce que les gens appelle « l’église » ? Ça revient la plupart du temps autours du « pasteur ». Il est celui qui a reçu une ordination et une formation théologique, qui a une vision, et c’est celui qui prononce les sermons. Sans un «pasteur» les gens concluent généralement qu’il n’est pas possible d’avoir une église complète. Aucune église n’est considérée comme complète si elle n’a pas de « pasteur ». Si un « pasteur » quitte une église, alors il vous faut alors rapidement en trouver un autre.
Qu’avons-nous alors fait? Nous avons donné une grande importance à une chose pour laquelle il n’existe pas la moindre preuve dans le NT – qu’il doit y avoir un « pasteur » pour diriger l’église – et ce faisant, la plupart des structures de l’église supprime la vie de Jésus qui s’exprime dans ces 58 « les uns les autres » qui eux sont clairement dans le Nouveau Testament.
Comme l’aspect de « les uns les autres » est relégué au second plan, le « pasteur » doit donc passer beaucoup de son temps à aider le troupeau à vivre la vie chrétienne en tant qu’individus.
Dans le Nouveau Testament, nous voyons que la vie de Christ présente dans chaque croyant s’exprime lorsqu’ils sont ensemble dans des réunions ouvertes et qu’ils s’édifient les uns les autres (1 Corinthiens14: 26). Le Nouveau Testament de dit absolument rien à propos de la tenue de « services » à l’église. Dans les réunions de l’église primitive il n’y avait personne, ni aucun groupe, « à l’avant » pour diriger le temps passé ensemble. C’était une réunion du corps, dirigée par l’Esprit Saint pour être une expression de Jésus-Christ lui-même.
Mais qu’avons-nous fait? Nous réunissons des individus qui ne se sont pas vu depuis le dimanche d’avant pour chanter quelques chansons, mettre de l’argent dans un plat, écouter une prière pastorale, écouter un sermon, et rentrer ensuite à la maison pour s’occuper du rôti dans le four et aller voir la partie de football l’après-midi. Le « service » du dimanche matin culmine avec le sermon et parfois un « appel à l’autel ». Les gens peuvent très bien assister à tout ce qui est listé dans un bulletin paroissial, et quand même de pas avoir une once d’engagement et d’amour envers qui que ce soit. Les familles peuvent être assises dans les bancs semaine après semaine alors qu’elles sont sur le point d’exploser ou de terminer par un divorce, et leurs besoins passent à travers les fissures de la machinerie de l’église. Simplification à outrance? Je pense que vous savez dans votre for intérieur que l’essence de ce que je décris est une réalité pour la plupart des gens dans les «églises».
Les premières églises se réunissaient d’une telle façon que tous les membres du corps pouvaient être une expression de Christ sur terre. Mais pour la plupart d’entre nous, nous allons maintenant à « l’église » pour voir une personne exercer sa fonction et pour entendre un sermon qui est censé nous aider à vivre une vie meilleure dans un monde déchu. Ne voyez-vous pas la différence? Dans la première église, le Christ comme l’eau vive coule sur son peuple dans une vie d’interdépendance. Dans l’autre, l’institutionnalisation encourage la dépendance envers une partie de l’église : le pasteur.
Considérez maintenant la question de la repentance. En général, ce sujet est abordé de manière individualiste – « De quoi devrais-je me repentir dans ma vie chrétienne? » Mais dans les paroles du Christ aux ekklesias dans Apocalypse 2 et 3, nous voyons que dans une ville il appelle tout le corps des croyants en entier à se repentir de divers péchés. C’est une repentance collective, et non individuelle. Quelle est la dernière fois que vous avez entendu parler d’un corps de croyants se repentir de quelque chose?
Ceci illustre comment nous avons complètement oublié la dimension fondamentale du corps dans le Nouveau Testament. L’une des principales raisons pour lesquelles le « nous » a été remplacé par « moi » est à cause de toutes les traditions humaines qui ont enseveli le Christ vivant et exalté des trucs d’église beaucoup moins importants.
En fait, l’ekklesia se compose d’individus uniques. Mais dans la construction par le Seigneur de son ekklesia ces individus ne trouvent une existence significative que lorsqu’ils sont ensemble, et non séparés les uns des autres. Il veut que sa vigne soit vivante et fructueuse, et ce dans chacune de ses branches, pour la santé et la croissance de la plante dans son entier.
Notre vie est comme une vapeur. Allons-nous dépenser nos énergies à entretenir des machines religieuses, ou allons-nous la passer à poursuivre la vie? « Christ en nous l’espérance de la gloire ». (Pour poursuivre la réflexion sur ce thème et sur d’autres sujets connexes, voir le livre de l’auteur A Church Building Every ½ Mile: What Makes American Christianity Tick?)
Le Nouveau Testament est au pluriel (nous) et non au singulier (je). Jon Zens, Janvier 2011SearchingTogether.org JonZens.com
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(1) Note du traducteur: en français la difficulté se pose moins, puisque la deuxième personne est différente au singulier « tu » et au pluriel « vous », quoique malgré cette distinction, notre lecture est très individualiste, et par exemple ce verset de Colossiens 1 est le plus souvent lu comme se rapportant à « Christ en (toi), l’espérance de la gloire », ou encore, probablement plus souvent « Christ en (chacun de) vous, l’espérance de la gloire », et non comme une caractéristique du Corps de Christ.
Source: http://tommyab.wordpress.com/2011/01/23/plurielsingulier-un-texte-de-jon-zens/
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Des centaines de livres chrétiens ont été écrits sur la croissance spirituelle, sur la sanctification, sur la repentance, sur la vie de prière, ect, ect. Presque tous ne concernent que le chrétien individuellement, et dans plusieurs de ces écrits, les frères et soeurs, l'église, ne servant que d'accessoire pour le but primaire qui est MA croissance et MA sanctification.
RépondreSupprimerest-ce que quelqu'un connait des écrits chrétiens qui s'intéressent au sujet de la croissance spirituelle d'un corps formés de croyants ? de sa repentance, de sa sanctification, de sa vie de prière ? J'en cherche, quelqu'un en connait ?
Personnellement, je connais un Livre que je conseille à tout ceux qui sont intéressés par un enseignement équilibré: la Bible.
RépondreSupprimerEn effet, la Bible est le seul enseignement équilibré dans ce domaine. Parlant à l'individu, comme à la communauté, sans privilégier l'un par rapport à l'autre, mais en mettant chacun devant ses responsabilités.
Mais lire ce Livre ne suffit pas, car il existe un grand risque de déséquilibre dans une étude inappropriée de ces sujets. Il n'y a que l'Esprit du Dieu Vivant qui, dans une communion vivante, nous gardera de tomber dans les excès de l'individualisme ou, à son opposé, du communautarisme.
Si notre recherche ne se fait pas dans cette communion réelle, nous passeront d'un excès à son contraire, mais nous n'arriverons jamais à marcher droit sur le Chemin étroit.
Il n'y a qu'en « demeurant en Christ » que nous serons rendu capables d'aimer à la fois Dieu,notre prochain et nous-même.
Tout la vie d'En Haut ne peut germer et s'épanouir que dans cette relation de disciples attentifs.
Jean-Luc B
amen
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