Le témoignage du pasteur Mehdi Dibaj (1929 - 1994)

Un plaidoyer chrétien


Voici le plaidoyer du pasteur Mehdi Dibaj devant un tribunal en Iran, le 3 décembre 1993. En attendant son procès, il avait déjà passé neuf ans en prison. Il avait mis sa défense par écrit et une copie est arrivée, en son temps, à Portes Ouvertes.

Au saint Nom de Dieu par qui nous vivons et existons.

En toute humilité je remercie le Juge de la terre et des cieux pour cette occasion précieuse, et je m’attends à lui avec un esprit brisé pour qu’il me délivre de cette accusation selon sa promesse. Je supplie aussi les membres honorables de cette cour d’écouter ma défense avec patience et dans le respect du Nom du Seigneur.



Mehdy Dibaj

 Je suis Chrétien, un pécheur qui crois que Jésus est mort pour mes péchés à la croix, et qu’il m’a déclaré juste devant le Dieu saint par sa résurrection et sa victoire sur la mort. Le vrai Dieu témoigne de ceci dans sa Parole sainte, l’Evangile. Jésus signifie ‘Sauveur’, “car il sauvera son peuple de leurs péchés.” Jésus a payé le châtiment de nos péchés par son propre sang. Il nous a donné une vie nouvelle pour que nous vivions à la gloire de Dieu par le secours de l’Esprit-Saint, pour que nous soyons une digue contre la corruption et un canal pour la bénédiction et la guérison, en étant protégé par l’amour de Dieu.

En réponse à cette bonté, il m’a demandé de renoncer à moi-même et de me soumettre entièrement à lui comme un disciple dévoué, sans craindre les hommes, même s’ils devaient tuer mon corps. Il désire que j’aie confiance dans le Créateur de la vie qui m’a couronné de la couronne de la grâce et de la miséricorde et qui est protège et récompense ses bien-aimés.

On m’accuse d’apostasie ! Le Dieu invisible, qui connaît nos cœurs, nous a donné, à nous chrétiens, l’assurance que nous ne serons pas comptés parmi ceux qui se perdent par leur abandon de la foi, mais parmi les croyants pour que nos vies soient sauvées. Selon la législation islamique, un apostat est quelqu’un qui ne croit pas en Dieu, aux prophètes ou à la résurrection des morts. Nous, Chrétiens, nous croyons à tous les trois !

Ils disent : “Tu étais Musulman et tu es devenu Chrétien.” Je dis non à cela. J’étais sans religion pendant des années. Après avoir longtemps cherché et étudié, j’ai répondu à l’appel de Dieu et j’ai mis ma confiance dans le Seigneur Jésus, pour recevoir la vie éternelle. Les gens choisissent leur foi, mais un Chrétien est choisi par le Christ. Il dit : “Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi je vous ai choisis.” Quand nous a-t-il choisis ? Avant même la fondation du monde.

Les gens disent : “Depuis ta naissance, tu étais Musulman.” Dieu dit : “Depuis le commencement, tu étais Chrétien.” Il déclare qu’il nous a choisis depuis des milliers d’années, avant la création de l’univers, pour que nous soyons à lui par le sacrifice de Jésus-Christ. Etre Chrétien veut dire : appartenir à Jésus-Christ.

Le Dieu éternel, qui voit la fin du début et qui m’a choisi pour lui appartenir, savait de toute éternité qui serait attiré par lui, mais aussi qui vendrait sa foi et son salut éternel pour une assiette de potage. Je préfère avoir le monde entier contre moi, tant que je sais que le Dieu tout-puissant est avec moi. Je préfère qu’on m’appelle un apostat, tant que je sais que j’ai l’approbation du Dieu de gloire. Car l’homme ne voit que ce qui frappe les yeux, mais Dieu regarde le cœur. Pour lui, le Dieu des siècles, rien n’est impossible. Tout le pouvoir dans les cieux et sur la terre est entre ses mains.

Le Dieu tout-puissant élèvera qui il veut et abaissera qui il veut. Il acceptera les uns et rejettera les autres. Il accueillera les uns au ciel, les autres iront en enfer. Si Dieu fait ce qu’il veut, qui peut alors nous séparer de l’amour de Dieu ? Qui peut briser le lien entre le Créateur et la créature ? Qui peut vaincre le cœur de celui qui est fidèle à son Seigneur ? Il sera en sécurité sous l’ombre du Tout-puissant ! Notre refuge est le trône éternel de grâce de Dieu. Je sais en qui j’ai cru et il est capable de garder jusqu’au bout ce que je lui ai confié, jusqu’à ce que j’aie atteint le Royaume de Dieu, le lieu où les justes brilleront comme le soleil, mais où les méchants recevront leur punition dans le feu de l’enfer.

Ils disent : “Reviens !” Mais vers qui pourrais-je revenir en sortant des bras de mon Dieu ? Est-il juste de croire ce que disent les hommes plutôt que d’obéir à la Parole de Dieu ? Cela fait 45 années que je marche avec le Dieu des miracles. Sa bonté me couvre de son ombre et son amour et ses tendres soins de Père ont fait de moi son obligé.

L’amour de Jésus a rempli tout mon être et je sens la chaleur de son amour dans chaque fibre de mon corps. Par ses riches bénédictions et ses miracles, Dieu, qui est sa gloire, mon honneur et mon protecteur, a mis sur moi le sceau de son approbation.

L’épreuve de ma foi est un exemple. Le Dieu miséricordieux exhorte et corrige ceux qu’il aime. Il les éprouve en vue de la récompense. Le Dieu de Daniel, qui a protégé ses amis dans la fournaise ardente, m’a protégé en prison depuis neuf ans déjà. Tout le mal qui m’est arrivé a œuvré à mon bien, de sorte que je déborde de joie et de reconnaissance.

Le Dieu de Job a éprouvé ma foi et ma consécration, afin de fortifier ma patience et ma fidélité. Pendant ces neuf années, il m’a délivré de toutes mes responsabilités. Ainsi, sous la protection de son Nom béni, j’ai pu passer le temps dans la prière et dans l’étude de sa Parole, en éprouvant mon cœur avec un esprit brisé, pour que je puisse grandir dans la connaissance du Seigneur. Je lui rends grâce pour cette occasion unique. “Dans ma détresse tu m’a mis au large, tu m’as apporté la guérison dans mes privations et ta bonté m’a fait revivre.” Oh, quelles bénédictions Dieu prépare pour ceux qui le craignent !

Ils s’offusquent de mon travail d’évangélisation. Mais, selon un de nos poèmes persans, “si tu vois un aveugle à côté d’un puits et si tu ne l’avertis pas, alors tu a péché.” Tant que la porte de la grâce de Dieu est ouverte, il est de notre devoir religieux de convaincre les méchants qu’ils ont à se repentir de leur vie de péché et qu’ils doivent chercher refuge auprès de lui, afin qu’ils soient sauvés de la colère d’un Dieu juste et du châtiment terrible qui vient.

Jésus-Christ a dit : “Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi il sera sauvé. Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.” “Le salut ne se trouve en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.” De tous les prophètes, seul Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts. Il est à jamais notre Médiateur vivant.

Il est notre Sauveur, et il est le Fils de Dieu. Le connaître, c’est connaître la vie éternelle. Moi, un pécheur insignifiant, j’ai aimé son avènement, et toutes ses paroles et ses miracles sont écrits dans l’Evangile, et j’ai remis ma vie entre ses mains. Pour moi, la vie est l’occasion de le servir et la mort sera l’occasion encore meilleure pour être avec Christ. C’est pour cela que je ne me contente pas d’être en prison pour l’honneur de son saint Nom, mais je suis prêt à donner ma vie pour mon Seigneur Jésus, et ainsi j’entrerai dans son Royaume, le lieu où les élus de Dieu entrent dans la vie, mais où les méchants entrent dans la damnation éternelle.

Que l’ombre de la bonté de Dieu et sa main qui guérit soient sur vous et restera avec vous pour toujours. Amen.

Avec le respect que je vous doit, votre prisonnier chrétien,
 
Mehdi Dibaj.”

Traduit du Néerlandais


Mais, auparavant, on se saisira de vous, on vous persécutera, on vous traduira devant les autorités religieuses juives et vous serez jetés en prison. A cause de moi, vous serez traînés devant des rois et des gouverneurs. Ces choses vous arriveront pour vous donner l’occasion d’apporter un témoignage. Ayez donc cette ferme conviction : vous n’aurez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi, en effet, qui vous donnerai des paroles qu’aucun de vos adversaires ne pourra réfuter, et une sagesse à laquelle personne ne pourra résister.  (Luc 21 : 12-15. Semeur)

A la fin de son procès, sous la pression internationale, et malgré le fait qu’il avait été condamné à mort, le pasteur Dibaj fut relâché. Le 24 juin 1994, il disparut. Son corps fut retrouvé le 5 juillet 1994 dans un parc à Téhéran.

Tiré de :



- Un exposé général assez récent de la situation des chrétiens en Iran (2008) :


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