3° partie. Sara : épouse honorée- princesse libérée



Sara : épouse honorée- princesse libérée

L’entrée dans sa destinée et son appel de princesse passait par un changement du nom de la femme d’Abraham ; changement qui allait impacter profondément son esprit et modifier son attitude, la faire quitter la posture d’esclave pour incarner celle de princesse. Dieu devait changer l’identité de Sara et transformer son caractère afin de la faire entrer dans la bénédiction de l’enfantement promis : elle ne s’appellerait plus Saraï mais Sara. Nous avons vu que les deux termes signifient « princesse » mais nous comprenons désormais dans quelle mesure la connotation est bien différente.

Cette transformation dans l’identité de Saraï ne s’est pas faite d’un coup ; il y a eu un processus, des étapes, comme le Seigneur s’y prend avec nous.
C’est comme un arbre qui a été courbé par l’effet du vent et des intempéries durant de nombreuses années ; si on le redressait d’un seul coup il se casserait. Et le Seigneur va agir avec tact et délicatesse pour reformater l’identité de Sara. Il va tenir compte de toutes les circonstances entourant la vie de Sara et Abraham et qui vont être comme des éléments pédagogiques que Dieu va utiliser pour les transformer, pour les mener jusqu’à leur destinée. C’est pourquoi l’entrée dans son identité n’était pas encore tout à fait pour Sara l’entrée immédiate dans son appel et la destinée attachée à son nouveau nom ; car après le changement de son nom, il y eut encore l’épisode avec Abimélek. En transformant le nom de Saraï en celui de Sara, Dieu la mettait en état de devenir réellement une princesse mais il y avait encore tout un processus pour aboutir à ce résultat ; un processus au travers duquel Dieu allait changer le caractère de Sara en profondeur mais aussi celui d’Abraham. Le texte d’1 Pierre 3 évoqué ci-dessus dit que c’est d’elle Sara que nous sommes les filles. Il ne dit pas que nous sommes les filles de Saraï celle qui tout en étant appelée princesse fut traitée un temps comme une esclave. Nous sommes les filles de Sara, celle qui n’est pas seulement appelée à être une princesse mais de celle qui le devient réellement, celle que Dieu approuve quand elle donne un conseil avisé à son mari (lorsqu’elle dit à Abraham de renvoyer l’esclave et son fils). Souvenons-nous que la première fois que Sara avait donné un conseil à Abraham elle était encore Saraï et Dieu n’était pas intervenu pour l’approuver (il s’agissait du conseil de prendre Agar pour femme) ; ce n’était pas un conseil avisé, elle parlait encore sous l’influence de l’esprit de servitude qui installe dans la crainte ; la crainte de ne pas être en mesure de donner un enfant à Abraham à cause de sa stérilité, c’est aussi cet esprit de servitude qui installe dans l’incrédulité face à la promesse de Dieu. C’était le conseil de la chair et Dieu n’était pas là dedans: Saraï agissait sous la mentalité de l’esclave qui, n’ayant pas d’héritage dans la maison, est obligée de se démener par ses propres forces selon ses propres pensées. Dans cette décision importante qui avait présidé à la naissance d’Ismaël, il est remarquable de constater que Dieu avait été silencieux (attention à ne pas se méprendre sur les silences de Dieu) : ils étaient Saraï et Abram vêtus du seul vêtement de leur identité charnelle. Il a fallu que Dieu les transforme l’un et l’autre pour qu’ils incarnent progressivement un comportement en rapport avec leur appel. Et c’est lorsque Saraï devient réellement Sara « la princesse », qu’Abraham peut à son tour réellement entrer dans son appel à devenir Abraham le « père d’une multitude ». L’un a déclenché l’autre, les deux étant interdépendants. Dieu doit souvent changer notre caractère pour nous faire entrer dans l’appel qu’Il nous adresse ainsi qu’Il l’a fait pour Abraham et pour Sara.


Sara la princesse libérée

Romains 8/15 : «  Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte.. » ; Galates 5/1 : « C’est pour la liberté que Christ vous a affranchis » ; Jean 8/36 : si donc le fils vous affranchit, vous serez réellement libres ».

Je cite ces textes car nous allons parler de liberté, de la nécessité de sortir des liens de la captivité et de l’esclavage. Saraï bien qu’appelée à être une princesse, a d’abord marché dans une mentalité d’esclave. Dieu a changé son nom comme un signe de la transformation de son caractère et de sa mentalité. Nous aussi, nous avons en tant qu’enfant de Dieu cet appel à la liberté qui est sur nous. Le Seigneur veut nous faire passer du sentiment d’esclavage qui nous habite souvent, à celui de liberté glorieuse qui appartient à la condition d’enfant de Dieu, de fille installée dans la maison du Père, de sorte que nous sentions en nous le travail de l’Esprit d’adoption du Père qui nous installe dans la maison et qui va attester en nous que nous sommes des filles du Père. Et ce sentiment n’est pas appelé à rester intérieur mais doit se manifester par des conséquences réelles. Nous verrons plus loin comment cette situation juridique d’enfant doit pouvoir se manifester par une situation de fait constatable sur le terrain des réalités spirituelles et de leurs conséquences dans le naturel, mais aussi des faits incontestable par l’ennemi.

Secouer le joug de la servitude

Bien souvent cet appel de Dieu à la liberté aura besoin de notre implication. Esaïe prophétisait (Esaïe 52/2) : « Secoue ta poussière, lève-toi! Détache les liens de ton cou, Captive, fille de Sion ! L’Eternel te rachète de la servitude. ».

Il n’est pas dit « je vais secouer ta poussière, je vais te soulever, je vais détacher les liens » ; non ! Il est dit : « l’Eternel te rachète de la servitude », donc parce qu’il l’a fait, secoue ta poussière, lève-toi  détaches les liens de ton cou ! S’il est bien vrai que le Seigneur nous a rachetées de la servitude par son sang précieux versé à la croix, il nous appartient « à nous » de nous lever et de détacher les liens de nos cous. A Dieu sa part et aux hommes leur part. Le Seigneur requiert toujours l’action d’une volonté qui se soumet à Lui ; même dans la liberté à laquelle il nous appelle il attend que nous assumions la part qui nous revient. Bien sûr nous pouvons être aidés par les frères et sœurs en ce qui concerne les liens qui nous paralysent les mains et les pieds mais ils ne pourront pas se lever à notre place ni secouer à notre place le joug de nos cous, c’est un travail personnel, individuel.

De même que par Sa parole Jésus a ordonné que Lazare sorte du tombeau, Dieu nous appelle aussi à sortir de la captivité. Il n’a pas tout fait à la place de Lazare, celui-ci a du se lever lui-même pour sortir du tombeau obéissant à l’ordre du Seigneur : « Lazare sors ! ». Ce que la Parole du Seigneur avait fait c’était anéantir la puissance de la mort qui le retenait au tombeau dans la captivité de la mort, et il en est de même pour nous. En réponse à ce que le Seigneur a accompli pour nous à la croix, cet affranchissement acquis au prix de son sang versé, nous devons comme Lazare nous lever, secouer la poussière du tombeau de servitude qui avait recouvert nos membres jusqu’à les ankyloser. Mais plus que cela nous devons aller jusqu’à voir tomber les liens de nos cous, ces liens ont été réellement brisés puisque l’Eternel nous a rachetés de la servitude.
Nous aurons beau ne plus être dans la captivité, si nous ne nous levons pas à un moment pour le manifester, c’est le signe que nous gardons encore sur nous les marques de l’esclavage : ces fameux liens du cou dont parle ce texte d’Esaïe 52. Le cou est le lieu du marquage de la propriété pour les animaux (songez au collier des animaux domestiques) et cela l’a aussi été pour les esclaves. C’est également le lieu où se pose le joug, que ce soit celui de l’ennemi ou celui de Dieu. Le joug de l’ennemi dont Jésus vient nous libérer est un joug cruel et malfaisant, un joug de malédiction. Dieu ne nous libère pas du joug de l’ennemi pour nous laisser à vide sinon nous retournerions nous placer dans notre ancien esclavage sous les mêmes jougs du passé car le cou est fait pour porter le joug. Non ! Il veut à la place poser son joug à lui sur nos cous. Il a dit (Matthieu 11/28-30) : « vous tous qui êtes fatigués et chargés venez à moi et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger ». Il ne nous laisse pas à vide, mais nous remplit des choses qui appartiennent au royaume de son amour à mesure qu’il nous vide des choses qui appartenait au royaume destructeur de l’ennemi et qui nous asservissaient en nous stérilisant. C’est parfois un processus qui peut prendre du temps car Dieu agit là encore comme un chirurgien avec délicatesse et précision pour redresser l’âme courbée et blessée. Il brise le joug de l’ennemi mais à la place il nous appelle à recevoir son joug à lui, Sa marque de propriété son collier qui montre que dorénavant nous avons changé de propriétaire puisqu’il nous a rachetés comme cela se passe lorsqu’on rachète un esclave. Nous sommes passés à un nouveau maître mais nous sommes affranchis car c’est pour nous rendre libres qu’il nous a rachetés. Et s’il nous a rendus libres, c’est pour que nous lui appartenions.

Le joug de la servitude laisse des traces c’est pour cela qu’il a besoin d’être secoué afin que tous les décombres en soient dispersés et les traces effacées. Sinon bien qu’ayant été libérées nous marcherions encore comme si nous étions sous le pouvoir de l’ancien propriétaire. C’est pourquoi bien que rachetées de la maison de servitude, beaucoup d’enfants de Dieu, filles de la maison du père se comportent encore parfois comme si elles étaient les filles d’Agar exclues de l’héritage de la maison.

Lorsque Dieu nous libère de l’esclavage nous devons être en mesure de prendre conscience de deux choses qui sont l’une la résultante de l’autre : notre état d’enfant et notre condition d’héritier : Romains 8/ 16-17 : « l’Esprit de Dieu atteste lui-même à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Nous sommes ses enfants, donc nous aurons aussi part aux biens que Dieu a promis à son peuple.. ». Lorsque nous sommes réellement affranchis, l’esprit d’adoption vient remplacer l’esprit de servitude. Aussi il peut être parfois utile de se demander quel est l’esprit à l’œuvre pour être le moteur dans notre marche : l’esprit d’adoption ou l’esprit de servitude ? L’esprit d’adoption a ceci de particulier qu’il est le seul à pouvoir nous installer dans notre identité, ce qui a comme nous allons le voir des incidences sur la condition d’héritier.

L’Esprit d’adoption et l’identité

Galates 4 Versets 6 et 7 : « Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.

De la différence entre l’esprit de servitude et l’Esprit d’adoption

L’Esprit d’adoption crie en nous (au dedans de nos cœurs) : Abba Père ! Il dit « si tu es fille, tu es aussi héritière par la grâce de Dieu » ; donc une identité pour un héritage : les deux vont ensemble ; ceci est vrai dans le domaine spirituel comme dans le domaine naturel car en matière de succession, on ne peut prétendre à l’héritage d’un ascendant que dans la mesure où le lien parental est prouvé, en l’occurrence pour la succession dans l’héritage d’un « père », un lien filial (la position de fille) devra absolument être prouvé par ce qu’on appelle un certificat d’hérédité appelé encore acte de notoriété. Et c’est à cet endroit que se situe une différence fondamentale entre l’esprit de servitude et l’esprit d’adoption.

C’est l’Esprit d’adoption qui va non seulement nous rendre conscientes de notre filiation divine, mais encore l’attester publiquement avec des effets similaires à ceux d’un acte de notoriété. Il va déposer en nous une marque qui contrairement à la marque de l’esclavage, va aller au-delà de ce que produit la simple appartenance à un propriétaire. Cette marque atteste que bien que nous ayons changé de maître, le Seigneur ne se contente pas d’être un maître pour nous : Il devient notre Père. Cela manifeste que nous sommes passés d’un joug d’asservissement à un joug de libération. Nous avons besoin du joug du Seigneur sur notre cou pour être guidés ; et cela se manifestera par l’action de l’Esprit qui désormais nous guidera disant à notre esprit « voici le chemin marchez-y ». Dieu n’est pas seulement notre nouveau propriétaire car il ne nous appelle pas seulement à être des serviteurs et servantes mais des fils et des filles ; le serviteur ou la servante n’ont pas d’héritage dans la maison contrairement à l’enfant. Et l’Esprit d’adoption atteste de la paternité de Dieu sur nous afin de nous donner les moyens d’entrer dans l’héritage du Père. C’est un sentiment très fort qui va libérer un positionnement d’enfant en nous.

Jamais l’esprit de servitude ne nous installera dans une filiation spirituelle émanant de Dieu; au contraire par son biais l’ennemi cherchera par tous les moyens à contester cette filiation spirituelle et la paternité de Dieu sur nous. Contrairement à l’Esprit d’adoption, l’esprit de servitude ne dira pas « si tu es fille tu es héritière ». Mais de même que Jésus fut éprouvé par le diable dans le désert (Matthieu 4/3 -10), cet esprit fera en sorte que nous soyons tentés dans notre corps dans notre âme et dans notre esprit en nous insufflant un : «  Si tu es vraiment fille, que Dieu ordonne ceci ou cela pour toi car il en a le devoir». Là il nous propulse dans un positionnement complètement pervers vis-à-vis de Dieu, un raisonnement tordu où nous agissons non pas comme des enfants mais comme des syndicalistes qui réclament leur du au patron. Or Dieu n’est pas notre débiteur, il est notre Père, il connait les obligations de Père et il veut nous faire entrer dans les droits et devoirs de fils et filles du Père de telle sorte que la bénédiction de grâce du Père soit libérée correctement sur les enfants que nous sommes.

Mais l’esprit de servitude est un esprit qui installe dans l’esclavage de la frustration et rend incapable d’hériter de la grâce de Dieu ; or le verset que nous avons lu dit bien que c’est par la grâce de Dieu que nous sommes héritiers si nous sommes fils, uniquement par sa grâce. Or cet esprit nous fait sortir de ce principe de la grâce, en nous faisant demander mal dans le but de satisfaire des convoitises liées à l’orgueil de la vie, la convoitise de la chair et la convoitise des yeux : les 3 domaines (corps âme et esprit) où l’ennemi va chercher à nous tenter comme il l’a fait avec Jésus en inversant le questionnement « Si tu es fils (ou fille) de Dieu ». Cet esprit pousse à s’approprier par la force ce que Dieu n’a pas promis ; ce n’est pas le genre d’héritage que Dieu a prévu dans sa grâce pour ses enfants : ce sont là des Ismaël et jamais des Isaac. Notons bien qu’avec le « si » du « Si tu es fils ou fille », l’ennemi insuffle d’emblée à notre esprit le doute quant à la paternité de Dieu.

L’esprit d’adoption au contraire donne de connaître le Père puisque par lui nous crions «Abba Père ». Il répand dans nos cœurs l’amour du Père, un amour qui redresse toute âme courbée et meurtrie par des années de servitude, un amour qui va restaurer ce qui est tordu en nous, réparer ce qui est cassé, fêlé, brisé. Il va faire couler l’huile de consolation et de guérison sur ce qui est meurtri, blessé. Cet amour est déversé en nous pour la manifestation du caractère du Père et c’est ce qui va restaurer l’image de Dieu qui était en nous au commencement mais qui a été gâchée à cause du péché. Ce caractère du père (tel un phénotype) va être comme imprimé dans le fils et la fille, comme une empreinte de la personne du Père (Hébreux 1/ 3) : l’empreinte marque l’identité, elle agit comme un sceau (2Corinthiens 1/22) : « celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c'est Dieu, lequel nous a aussi marqués d'un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l'Esprit ».

Ces arrhes sont une sorte d’acompte (un avancement d’hoirie) sur la plénitude de l’héritage glorieux qui nous attend en Sa présence quand nous Le verrons face à face. Mais pour l’heure nous avons à recevoir en totalité dans notre cœur ces arrhes comme un « gage » de tout ce que le Père tient en réserve pour Ses enfants. Nous avons besoin de cet amour du Père pour le développement et la maturation de notre caractère afin que nous croissions à la mesure de la stature parfaite prévue pour les fils et filles du Père céleste.

Le « faire » une conséquence de l’ « être » : Une identité pour un héritage

Tu as besoin d’être dans ton identité de fils ou fille pour hériter ; ne perdons pas de vue que dans le domaine naturel le certificat d’hérédité (ou acte de notoriété) est incontournable pour attester de notre identité au moment de la liquidation d’une succession pour l’entrée en possession d’un héritage.

Etre et faire

L’identité nous assure l’être (qui nous sommes) et l’héritage nous assure le faire (la capacité et la puissance d’agir comme des filles et fils dans la maison. Dans l’ordre prévu par Dieu, nous ne faisons pas pour être, mais parce que nous sommes. Ne pas comprendre cela nous fait entrer dans des œuvres mortes dans le but de recevoir de la « reconnaissance » mais cela ne procure que plus de frustration. Ceci est particulièrement vrai pour celles qui souffrent ou ont souffert de rejet. Elles pensent que lorsqu’elles feront telle ou telle chose, qu’elles auront telle ou telle responsabilité, elles seront reconnues ; mais ceci est une source constante de frustration, d’épuisement et de désillusion ; et malheur à nous si nous sommes aimées, appréciées et reconnues pour ce que nous faisons et représentons dans le monde ou l’église, et non pas pour ce que nous sommes simplement avec nos faiblesses et manquements que Dieu comble dans sa grâce. C’est encore l’esprit de servitude qui nous plonge dans cette agitation du « faire » et qui génère en nous les œuvres de type Marthe ; alors que l’Esprit d’adoption nous fait pénétrer le cœur du Père à l’instar de Marie : « être » au pied du Seigneur cherchant à être pénétrée de sa pensée, recevoir ses directives avant de pouvoir « faire ». Dieu n’avait pas besoin que Saraï et Abram se démènent pour faire venir la bénédiction promise; ils avaient juste besoin d’être là comme des canaux disponibles entre Ses mains afin qu’Il fasse descendre sur eux et en eux Sa bénédiction à Sa façon et en Son temps. L’Esprit d’adoption nous donne de marcher et d’agir dans un esprit complètement différent de ce que permet l’esprit de servitude : nous allons agir non pas « pour » mais « parce que ». Parce que Dieu aura d’abord fait couler quelque chose de Lui dans nos cœurs ; notre action sera alors la résultante de Son action en nous, dans nos cœurs. L’amour de Dieu dans le cœur de ses enfants est ce qui va libérer « l’être ».

Notre identité est révélée par l’amour du Père dont la plénitude sera manifestée par la reconnaissance de ses enfants en tant que tels « celle-ci est ma fille bien aimée en qui j’ai mis toute mon affection. C’est ainsi que l’esprit d’adoption déverse l’amour du Père dans nos cœurs et nous atteste que nous sommes bien filles du Père. La reconnaissance d’enfant est aussi importante dans le domaine spirituel. On a besoin de se sentir reconnu, c’est un sentiment ancré en tout être humain. Et notre Père céleste a posé un tel acte de reconnaissance pour son Fils Jésus-Christ. C’était important que Dieu atteste publiquement de Sa paternité sur le Fils avant que Jésus entre dans la manifestation des ses œuvres sur terre. Le Père a dit devant témoins : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection, écoutez-le » : Il l’a reconnu ! Ainsi, de même, l’Esprit d’adoption dépose dans nos cœurs cette assurance que nous sommes la fille bien-aimée de Dieu en qui le Père met toute son affection.
Malheureusement nous recherchons souvent la reconnaissance à de mauvaises sources. Nous la cherchons souvent dans le regard ou l’approbation des autres ; mais c’est uniquement le regard et l’approbation de Dieu qui pourront satisfaire ce besoin de reconnaissance, rien d’autre. Pourtant nous cherchons cette reconnaissance dans le regard du père, de la mère, des frères et sœurs, du pasteur, de ceux qui sont élevés en autorité sur nous, au travail par exemple. Mais la reconnaissance ne se trouve pas en ces endroits et nous sommes laissés dans la frustration et dans une fuite en avant dans des œuvres qui vont inutilement nous épuiser ; des œuvres de type Caïn qui poussent à se mesurer à son frère cherchant à le supplanter aux yeux du Père : des œuvres qui poussent au meurtre du frère (la haine ou le ressentiment) parce que l’on ne parvient pas à s’approprier son manteau. Et c’est là qu’il est important de saisir que nous ne pourrons jamais être à l’aise dans le manteau d’un autre, dans les chaussures d’un autre ; ou bien nous allons être à l’étroit ou le vêtement de l’autre sera trop large pour nos épaules et nous allons trébucher sous le poids de ce vêtement inapproprié, car aux yeux du Père nous ne serons jamais notre frère ou notre sœur nous serons nous-mêmes, et en tant que tels Dieu a prévu un vêtement spécial pour nous en dehors duquel nous ne serons jamais à l’aise, jamais au repos dans notre âme. En voulant marcher dans le vêtement de l’autre, nous nous exposons à être laissés à vide et à devoir tourner en rond dans le désert de la frustration et de l’insatisfaction, à moins de revenir au point où Dieu nous attend, là où il pourra à nouveau parler à nos cœurs : Osée 2/16, l’ensemencer par sa parole afin de nous faire produire les œuvres préparées pour nous. Car nous ne serons dans le repos qu’en étant installés dans les œuvres que Dieu a prévues spécifiquement pour nous. Et c’est l’Esprit d’adoption qui nous fait entrer dans les œuvres préparées d’avance, les Isaacs promis qui sont le miracle complet et total de Dieu qui prend place malgré les circonstances contraires. Elles nous installent aussi dans la reconnaissance du Père « celle-ci est ma fille bien-aimée en qui j’ai mis toute mon affection », et Son « écoutez-la » nous donne le feu vert pour commencer à entrer dans le « faire ».

Nous devons marcher à l’exemple du Seigneur Jésus-Christ qui n’a commencé à agir que lorsque son identité a été révélée. C’est lorsqu’il a été révélé comme Fils de Dieu au sortir de l’eau du Jourdain (Matthieu 3/17) qu’il a commencé à marcher comme Dieu le Fils en manifestant les œuvres de son père, des œuvres préparées d’avance pour lui. De même que la colombe est descendue sur Jésus pour manifester sa nature de Fils, l’Esprit d’adoption vient manifester en nous notre identité de filles du Père céleste. Puis après avoir attesté de notre identité de fille (l’être), l’Esprit vient nous remplir et nous donner la capacité d’entrer dans notre héritage (le faire). Tout enfant de Dieu dont l’identité est manifestée doit aussi pouvoir entrer dans son héritage ; cet héritage est en rapport les bénédictions spirituelles dont nous sommes bénis dans les lieux célestes en Jésus-Christ (Ephésiens 1/12).

Les filles de  Sara et l’héritage de la femme libre

Rappel : Galates 4/ 7 : Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu. L’épître de Paul aux Galates parle d’Agar et de Sara de façon allégorique en disant qu’Agar représente l’enfantement de la servitude  et (Sara notre mère), l’enfantement de la liberté Galates 4/ 24-25-26 : « Ces choses sont allégoriques ; car ces femmes sont deux alliances. L'une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c'est Agar, - car Agar, c'est le mont Sinaï en Arabie, -et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants. ».Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est notre mère ».

Galates 4/ 30-31 : « Mais que dit l'Écriture ? Chasse l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave n'héritera pas avec le fils de la femme libre. C'est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de l'esclave, mais de la femme libre.

Alors, de qui êtes-vous la fille ? Celle de la servitude ou celle de la liberté ? Telle était la question centrale de la rencontre de cette journée. Demandons-nous si nous possédons les attributs d’une personne libre ou ceux d’une personne esclave.

La possession d’état et l’identité

On peut penser être une fille de Sara tout en ayant la mentalité et l’attitude qui manifestent un esprit de servitude (Agar). Saraï la princesse-esclave illustre aussi parfaitement le fait que la condition juridique n’emporte pas automatiquement possession d’état car tout en étant appelée à être princesse elle marchait sous un lien de servitude.

Le terme « possession d’état » s’utilise en droit de la famille, particulièrement en ce qui concerne la filiation : il désigne une présomption légale permettant d'établir la filiation d'une personne sur la base de certains faits constatés par la famille et par l’entourage relativement aux relations ayant existé entre elle et la personne dont elle se dit être le fils ou la fille ; c’est en gros ce qui va démontrer qu’une personne possède « tout » ce qui définit concrètement l’état d’enfant (fils ou fille) d’une personne déterminée. Dans le cas qui nous occupe, notre état de fille de Sara (la princesse) dont la destinée est d’hériter dans la maison, doit pouvoir être prouvé par des faits incontestables. Ce n’est pas mauvais de dire « la Bible dit  que je suis donc je suis » mais pour ne pas être juste un mantra évangélique il nous faut aller plus loin car les déclarations de Dieu aboutissent toujours à des faits concrets : Dieu dit et Dieu fait. La foi vient de  ce qu’on entend lorsque Dieu nous parle. J’ai besoin de recevoir sur les tables de mon cœur une attestation de Sa parole qui va générer l’incarnation de Sa volonté dans ma vie. Il est sûr que par son joug sur moi (son esprit qui me guide) Dieu va me conduire à entendre sa voix qui me dira « voici le chemin marches-y, vas à droite ou à gauche ou va tout droit», en tout cas mon cou sentira la conduite de sa houlette comme une brebis est conduite par son berger parce qu’elle entend sa voix.

Dans la possession d’état, il y a trois aspects : le nomen, le tractatus et le fama. Trois éléments qui vont établir dans les faits ma position d’enfant. Le Nomen (nom) c’est le fait de porter le nom qui correspond à l’état qu’on prétend avoir : le nomen doit établir que je suis une Sara, que je possède les attributs d’une princesse. Le Tractatus (traitement) : c’est le fait d’être ou d’avoir été traité par les proches comme étant celle dont on prétend avoir l’état : suis-je dans mon environnement honorée comme une Sara et non comme une Agar ou une Saraï ? Voilà ce que va établir le Tractatus. Enfin le Fama (notoriété) : c’est le fait notoire (public) d’être considéré par le Père (celui de qui on prétend hériter) comme ayant l’état dont on se prévaut : celle-ci est bien ma fille bien aimée ; est-ce que j’ai en moi cette attestation du Père par une telle déclaration de reconnaissance ? Cet acte de notoriété spirituel est-il établi dans mon cœur et mon esprit par l’Esprit d’adoption ? N’oublions pas que l’acte de notoriété est incontournable pour entrer en possession de l’héritage.

Les prérogatives des filles de Sara

En matière de filiation, lorsque la possession d’état est établie, elle fait obstacle à toute action en contestation de la filiation qui pourrait être intentée. Et dans le domaine spirituel, nous n’ignorons pas à quel point l’ennemi aime à contester notre état d’enfant et par conséquence notre droit à l’héritage céleste. Je ne vais pas insister sur le fait qu’il tente régulièrement de faire croire à certaines que leur héritage est moindre que celui des hommes (d’où le verset de la lettre de Pierre pour recadrer les choses). Mais en outre, de façon récurrente l’ennemi cherche à contester notre filiation « légitime » en nous faisant croire que nous ne sommes pas vraiment des enfants de Dieu, ou que Dieu n’est pas vraiment un bon père pour nous (avec ce que ce terme suppose provision sécurité etc) ou encore en nous maintenant dans une mentalité d’esclave qui tout en sachant que le Maître  a tout dans sa maison, pense ne pas pouvoir en bénéficier. L’enfant (fils ou fille) demande à son Père et use des biens de la maison en toute liberté, mais l’esclave ou serviteur n’ose pas demander, il doit attendre que le maître veuille bien user de bienveillance à son égard. Le frère ainé du Fils prodigue avait la condition juridique de fils dans la maison, pour autant il n’est pas entré de façon effective dans la possession d’état correspondant à cette position juridique ; il s’est contenté d’être dans la maison comme un serviteur et non comme un fils qui pouvait user de tout en accord avec la volonté du père.

Lorsque notre filiation spirituelle est appuyée par la possession d’état, elle met en échec toute contestation de l’ennemi. Lorsque l’ennemi viendra nous insuffler ses « si tu es vraiment fille » nous saurons comment répondre ; comme Jésus nous serons en mesure de dire « il est écrit que.. » parce que Dieu aura inscrit sa paternité sur les tables de nos cœurs, cet acte de notoriété spirituel aura un impact décisif dans le monde spirituel brisant les flèches de l’accusateur. Nous serons établies dans « tout » ce qui définit concrètement l’état de filles : toutes les caractéristiques d’une fille de Sara princesse établie sur notre héritage céleste.

La possession d’état est la base de l’acte de notoriété spirituel servant à nous faire entrer dans l’héritage : « celle-ci est réellement une fille bien-aimée … écoutez-là », Dieu nous approuve dans l’exercice des prérogatives spirituelles que Lui-même nous confie  Genèse 21/12 : « Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera » ; j’ai cité cette phrase plus haut en parlant du fait que Dieu avait appuyé auprès d’Abraham la décision de Sara de chasser Agar et son fils. Une sœur en Christ me faisait remarquer qu’en Hébreu le sens de cette phrase est : « pour tout ce que Sara te dit, obéis à sa voix ». Ici on retrouve en substance ce que Dieu le Père a dit au Jourdain après la reconnaissance publique de son Fils bien aimé « écoutez-le ». En disant à Abraham obéis à sa voix, Dieu fait entrer Sara dans ses prérogatives de princesse : elle manifeste, par une capacité de décision et des actes qui vont être posés, qu’elle est à même de régner sur l’héritage qui lui est confié. Elle prend des actes d’autorité mais une autorité confiée spécifiquement par Dieu et qui ne sert pas à dominer mais à permettre la libération de la bénédiction. Et aujourd’hui nous savons ce que signifie prophétiquement cette parole dans la nouvelle alliance « chasse l’esclave et son fils car le fils de l’esclave n’héritera pas avec mon fils ».

Psaume 45/13 « Toute resplendissante est la fille du roi dans l'intérieur du palais ; Elle porte un vêtement tissé d'or. »

L’enfant du Seigneur (fille du Roi) affranchie, n’est pas plus courbée ni couverte de cendres mais elle resplendit et est établie dans la maison (à l’intérieur du palais) ; elle est une fille de Sara dont il est dit qu’elle représente la Jérusalem d’en haut. Savons-nous comment elle est décrite cette Jérusalem ? Si en Esaïe 52 Dieu lui dit de se lever, de secouer la poussière et le joug de son cou, en Esaïe 54 Il lui dit (Verset 4) qu’elle ne sera plus humiliée, ni déshonorée, ni honteuse, qu’elle ne sera plus rejetée mais qu’elle sera rebâtie (verset 11 et suivants) ; en Esaïe 62 il est dit qu’elle sera comme un turban dans la main de Dieu, comme une couronne éclatante, de fête et qu’elle sera nommée épouse, n’est-ce pas glorieux ? Il est dit aussi qu’on la nommera épouse, « on te nommera la « bien mariée » : cela signifie que les choses sont rectifiées pour l’épouse autrefois bafouée, il y a une restauration. Et dans la Révélation de Jean elle est décrite comme l’épouse de l’agneau la glorieuse que l’époux vient chercher. Sara qui représente la Jérusalem d’en haut est une figuration prophétique qui véhicule un message à toute l’église du Seigneur.

Voilà la destinée et l’appel des filles de Sara dans la maison du Père, ce que Dieu veut faire au travers de nos vies, nous amener à figurer cette épouse glorieuse, cette Jérusalem céleste que Jésus va épouser. Nous sommes au-delà de toutes ces choses une prophétie de Dieu à son église. Et c’est ici que je vais m’arrêter.

Éliane Colard

Commentaires

  1. Après avoir lu ces trois messages bibliques je voudrai vous remercier pour ce merveilleux travail d'approfondissement de ce sujet ci important pour nous femme !

    Alors que je lisais, les versets bibliques arrivaient dans ma pensée avant même que je les lise avec joie sur le texte .... Je me sentais vraiment en communion avec votre approche du texte, votre fil de pensée me rejoignait vraiment et je pense au merveilleux psaume 45 qui indique justement cette séparation d'avec le père et la famille qui inclue les traditions familiales souvent vécus comme un patrimoine (précieux) qu'il faut garder et pérenniser pour ne pas renier ses origines et son identité.

    Justement Le prince exige le contraire :

    Verset 11, écoute ma fille, vois et prête l'oreille;
    Oublie ton peuple et la maison de ton père.

    Le Roi porte ses désirs sur ta beauté;Puisqu'il est ton Seigneur, prosterne-toi devant Lui.....

    Ce texte rejoint l'ordre de D.ieu au mari de quitter père et mère ainsi que toute la maison du père pour s'attacher à sa femme et devenir une seul chair ...C'est le mari qui doit poser un interdit entre sa famille et sa femme et c'est un ordre de D.ieu.

    C'est un mystère qui nous explique comment nous devons être attaché à l’Époux céleste pour demeurer en Lui.

    Pour bien comprendre notre relation de fille et d'épouse il faut impérativement avoir trouvé sa place dans le Père qui nous nomme (filiation spirituelle) qui est le fondement de notre existence terrestre et céleste et avoir quitté le père terrestre (filiation charnelle ) pour être établie dans notre véritable identité de fille, de femme et d'épouse avec la mentalité d'en haut celle du Royaume ....

    J'ai beaucoup reçu dans ce message et je dois encore le travailler pour bien entrer dans cette liberté et cette héritage dont parle Galates4.21 à 31

    J'ai annoté dans ma bible un 2ème titre à ces versets: l’Épouse, car l'épouse de l'Agneau c'est la Jérusalem d'en haut

    Merci Martine

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  2. JE RAJOUTE CE LIEN un message d’Éliane qui permet de bien comprendre la place de la femme dans le corps au coté de l'homme

    http://www.alliances-delivrances.com/article-deborah-ou-jezabel-eliane-colard-77655431.html

    Martine

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