L'église squelettique. (Chapitre 4)




Suivre Jésus

L’église ne peut pas s’élever, car elle refuse de tomber raide morte. (Robert Farrar Capon)


Pourquoi Dieu rassemble-t-il un peuple pour Lui-même? Est-ce tout simplement parce qu’il peut le faire? Non, Le Peuple de Dieu est réunis pour une raison. Il est réuni dans un but. Le début de cet objectif se trouve dans le ministère de Jésus-Christ. Le Peuple de Dieu est réuni pour apprendre de Jésus, pour le suivre, et être comme Lui. Les os de l’église-squelette ne sont pas réunis par quelque sculpteur sur bois pris au hasard, et mis en place en un assemblage cauchemardesque de crânes et d’os. Non, le peuple de Dieu est formé par un charpentier, Jésus Christ, pour être Son image glorieuse dans le monde. Jésus est le seul à façonner l’église, et il le fait à Sa propre image. Pour voir ce que l’église doit être, il suffit de regarder Jésus. Lorsque nous regardons à Jésus, nous avons là une vision pour l’église.


Vivre l’Évangile

Cette vision de l’église de Jésus-Christ commence en lisant correctement les Évangiles. De nombreuses personnes lisent des choses concernant Jésus dans les Évangiles à travers un paradigme défectueux. Ils lisent les Évangiles pour savoir ce que Jésus a fait et dit, et puis, sur la base de ce qu’ils découvrent, essayent de faire et de dire des choses semblables à celles de Jésus. Bien que ce soit là assez proche de la manière dont nous devrions lire les Écritures, cela s’en éloigne sur un point de taille. Nous ne devons pas lire les Écritures pour voir ce que Jésus a dit et fait pour que nous puissions à notre tour dire et faire de même. Au lieu de cela, nous lisons tout simplement les Écritures afin de pouvoir voir ce que Jésus a dit et fait. C’est tout. N’allons pas plus loin. Les Évangiles sont en eux-mêmes une belle histoire de transformation. Ils sont source d’inspiration. Mais si nous sommes tentés de passer à l’étape suivante et d’essayer de copier et imiter ce que nous lisons dans les pages des Évangiles, nous finissons par tuer le message et l’inspiration des Écritures. Lorsque nous essayons de nous saisir des histoires contenues dans les Évangiles, de trouver la morale de ces histoires, de mettre en pratique cette morale dans nos vies de sorte que nous puissions être comme Jésus, nous perdons la force, la portée et l’importance de l’histoire. Nous moralisons la vie à travers celle-ci. Nous moralisons également Jésus jusqu’à la mort en essayant d ‘ « appliquer » à nos propres vies ce que nous lisons dans les Évangiles.



Mais Jésus n’est pas venu pour être la morale de l’histoire. Il est venu pour être le Chemin, la Vérité et la Vie de ce monde. Si nous pensons qu’Il est juste bon pour quelques sermons et de banals exemples sur la manière de vivre la vie, alors nous ne Le connaîtrons jamais comme Il l’entend. C’est pourquoi la majorité des églises n’est plus qu’un empilement d’ossements desséchés. Nous sommes à la recherche de la vie dans la Bible, mais la vie ne se trouve pas dans la Bible. La vie est en Jésus-Christ Lui-même (Jean 5:39). Si nous cherchons la vie dans la Bible, nous n’allons trouver que plus d’os desséchés. Mais si nous permettons aux histoires contenues dans les Écritures de devenir notre force vitale, et notre âme, elles nous transformeront en Qui Dieu veut que nous soyons. Et Dieu ne veut pas que nous soyons Abraham, Moïse, David, les prophètes, les apôtres, ou Paul. Nous ne sommes pas ces hommes, et Dieu ne veut pas que nous devenions ces hommes. La même chose est vraie de Jésus. Nous ne sommes pas Jésus, et Dieu ne veut pas que nous essayons de devenir Jésus. En cela, je veux dire que nous ne sommes pas censés être le Jésus du premier siècle après JC, un rabbin juif qui se promenait dans le désert de Judée, guérissant les autres et enseignant les personnes au sujet du
Royaume de Dieu. Nous n’avons pas besoin de ce genre de Jésus aujourd’hui, et Dieu ne veut pas ce genre de Jésus aujourd’hui, et nous ne devrions pas essayer d’être ce genre de Jésus.

Ne vous méprenez pas! Nous avons désespérément besoin de Jésus comme il était et comme il est venu! Je ne voudrais pas qu’il en soit autrement. Mais c’est une erreur de penser que chaque personne, chaque époque, chaque génération, chaque lieu doit essayer de reproduire le ministère de Jésus à notre époque et nos lieux. Jésus faisait ce qu’il faisait et où il le faisait parce que c’était ce qu’il voulait faire à ce moment-là et à cet endroit-là. Mais Il ne veut pas faire les mêmes choses à notre époque et dans nos lieux! Il veut faire des choses différentes.

Des choses meilleures. Des choses merveilleuses. Il peut même désirer faire certaines choses de façon similaire. Mais il ne fera pas les choses de façon identique. Les histoires de Jésus dans les Evangiles sont des histoires de Jésus en Israël durant le premier siècle. Mais au vingt et unième siècle à New York, ou vingt et unième siècle à Londres, ou vingt et unième siècle à Hong Kong, Jésus veut faire de nouvelles choses et des choses différentes. Quelques-unes des choses qu’il a faites en Israël il y a 2000 ans peuvent ressembler à ce qu’il veut faire aujourd’hui, mais elles ne seront pas identiques. Il veut toujours enseigner, guérir, nourrir, et aimer, mais d’une manière qui s’adapte à notre époque et à nos cultures. Et ce qu’il veut faire à Hong Kong aura un aspect différent de ce qu’il veut faire à Londres tout comme ces deux réalités ont un aspect différent de ce qu’il a déjà accompli à Jérusalem. Les histoires tirées des Evangiles fournissent l’inspiration, l’orientation, et une impulsion dans la bonne direction, mais elles ne fournissent pas d’instructions explicites qui doivent être reproduites dans chaque époque et chaque culture. Et comment Jésus va-t-il enseigner, guérir, et nourrir, et aimer les autres aujourd’hui? Comment est-ce qu’Il va faire cela à New York, à Londres, et Hong Kong? A travers l’église. A travers son peuple. A travers le Peuple de Dieu. A travers Son corps dans le monde. C’est pourquoi nous ne lisons pas les évangiles pour savoir ce que Jésus faisait afin que nous puissions le faire aussi. Non, nous étudions les évangiles pour savoir ce que faisait Jésus. Ensuite, nous examinons nos propres vies, notre propre époque, et notre propre culture, et nous écoutons l’impulsion de Christ en nous, et nous essayons de comprendre ce que Jésus veut faire dans le monde d’aujourd’hui. De cette manière, les Écritures nous inspirent pour tenter de nouvelles choses et aussi servir d’une nouvelle façon dont peut-être les Ecritures elles-mêmes ne parlent jamais. Les Ecritures contiennent de nombreux passages qui tentent de décrire comment cela fonctionne et ce à quoi cela ressemble. Un principe célèbre de Paul, c’est d’être «en Christ» ou le Christ étant «en vous» (par exemple, Rom 12:5; 2 Cor 2:14; 5:17; Gal 3:28; Col 1:27). Nous trouvons aussi être le serviteur de Christ (1Cor 4:1), l’ouvrage de Christ (Ep 2:10), et de nombreux autres principes et titres. Le point de toutes ces myriades de principes, c’est que Jésus est toujours à l’œuvre dans le monde à travers nous. Il est de retour dans et à travers nous. Les os de l’église ont été rassemblés pour être Jésus dans le monde. L’église primitive a essayé de vivre cette vision, et le livre des Actes nous montre un grand nombre de directions nouvelles que les apôtres ont prises alors qu’ils tentaient de suivre Jésus. Ils n’essayaient pas de reproduire à nouveau le ministère de Jésus, mais tentaient de faire des choses semblables, mais différentes dans leurs villes et leurs cités. Ils lisaient les Écritures afin d’être inspirés, priaient pour être guidés, cherchaient la sagesse auprès des uns et des autres, puis sortaient par la foi pour voir où Jésus les conduirait. C’est ce que cela signifie suivre Jésus. Nous n’avons pas à revenir sur Ses pas d’il y a 2000 ans. Nous le suivons là où Il nous dirige aujourd’hui (cf. Jean 10:27). A quoi cela ressemble-t-il? Commençons par un terme avec lequel la plupart des personnes sont familières : le discipolat.



Le discipolat aujourd’hui

Généralement, quand quelqu’un décrit l’action ou le processus de suivre Jésus, il utilise le terme «disciple». C’est un bon terme, et c’est l’un des mots utilisés par les Saintes Écritures pour décrire notre relation à Jésus dans ce monde. Toutefois, le terme a perdu la plupart de ses divers sens ainsi que sa signification propre au fil des années, et il signifie habituellement aujourd’hui quelque chose qu’il ne signifiait pas durant la vie de Jésus. Aujourd’hui, quand les personnes entendent le mot « disciple » elles pensent à un «étudiant» ou un «élève». Ce sont en fait des synonymes du mot, mais être un étudiant ou un élève aujourd’hui semble être très différent de ce que c’était aux temps de Jésus. Aujourd’hui, nous pensons à une salle de classe, où une personne se tient debout sur le devant et donne des cours, et où toutes les autres personnes sont assises consciencieusement sur des chaises ou à des bureaux et s’imprègnent de la connaissance qui provient de l’enseignant, et généralement prennent des notes et écrivent ce qui est dit. C’est le principal moyen par lequel les élèves apprennent aujourd’hui, et si nous avons cette pensée qu’être un disciple de Jésus signifie être un étudiant de Jésus, alors être Son disciple signifie l’étudier Lui. Nous pensons que de bons disciples ce sont de bons élèves. Ils lisent la Bible, assistent à l’étude biblique, mémorisent les versets de la Bible, écoutent les sermons tirés de la Bible, lisent des livres sur la Bible. Ils prennent des notes, et soulignent des versets dans la Bible, écrivent des idées importantes dans les marges. Les élèves les plus avancés apprennent l’hébreu et le grec afin qu’ils puissent étudier la Bible à partir des langues d’origines. Mais ce n’est pas ce que cela signifiait à l’époque de Jésus être un disciple, ou un étudiant.



Deux mots dans le Nouveau Testament sont traduits par « disciple ». Le premier est mathētēs. Le mot signifie « apprenant, étudiant ou élève», mais cela semblait être très différent dans le premier siècle par rapport à aujourd’hui. Bien qu’il y ait « un temps de classe » cela était toujours entrecoupé et suivi par des temps passés à l’extérieur, dans les rues et les marchés de la communauté, afin de mettre en pratique ce qui avait été appris en «salle de classe ». On a souvent pensé que l’enseignement primaire se faisait, non pas à travers les cours, mais à l’extérieur avec les personnes, alors que les élèves suivaient l’exemple de leur maître en aimant et à servant les personnes de la ville. Ce serait très proche de ce à quoi nous pensons en tant que «formation d’apprenti». L’élève apprend une compétence du maître en quatre étapes: d’abord, il écoute les instructions du maître. Deuxièmement, il regarde le maître accomplir l’action. Troisièmement, il exécute l’action avec l’aide du maître. Quatrièmement, il est capable d’effectuer l’action de son propre chef, et commence à l’enseigner à d’autres. Un mathētēs qui écoute uniquement l’enseignement du maître, et ne progresse jamais hors de la classe, ne serait jamais en mesure de bien fonctionner dans la société. Le deuxième mot qui est souvent traduit par «disciple» est akoloutheō. Seule la forme verbale se retrouve dans le Nouveau Testament, et elle exprime une action. La racine de ce mot signifie « chemin » et implique de suivre derrière ou d’accompagner une personne. Encore une fois, il n’y a pas la moindre idée dans ce mot d’un élève passif assis sur une chaise s’imprégnant des paroles d’un enseignant semaine après semaine après semaine. L’enseignement est inclus, mais la pratique est l’activité principale. Ainsi, le discipolat de l’époque du Nouveau Testament n’est pas équivalent de celui qui nous est souvent présenté aujourd’hui. Aujourd’hui, quelqu’un est considéré comme un bon disciple s’il fréquente toutes les réunions d’église, prend des notes sur tous les sermons, lit tous les meilleurs livres chrétiens, écoute les sermons à la radio, mémorise les écritures, fait des prières quotidiennes, et va à l’étude biblique en semaine. Quelqu’un qui fait cela à l’époque du Nouveau Testament serait félicité pour son dévouement à l’étude des Ecritures, mais il ne serait pas appelé disciple. Un disciple c’est quelqu’un qui a réellement fait quelque chose avec ce qu’il a appris, et il le faisait d’une manière qui ressemblait à celle de son maître (cf. Luc 6:40). Donc, être un disciple de Jésus implique plus qu’un simple apprentissage le concernant Lui, mais cela signifie d’essayer d’être réellement comme Lui dans notre propre époque et culture. Puisque le mot «disciple» a perdu une bonne part de ce sens-là, je préfère utiliser le terme «suivre Jésus», puisque cela inclut cette capacité de se mouvoir.



L’Essence de l’action de Suivre Jésus

Comme je l’ai indiqué ci-dessus, suivre Jésus ce n’est pas simplement faire les mêmes choses que Lui a accomplies dans Sa vie et durant Son ministère. Bien que suivre Jésus implique le fait d’être comme Jésus, cela ne signifie pas que nous devons être exactement comme Lui. Certains parlent et écrivent sur le fait «d’être Jésus » dans le monde, et bien que je sois d’accord avec cette idée, nous devons faire attention à ce que nous voulons dire. Nous ne voulons pas dire que nous devons avoir exacte l’apparence et façon d’agir de Jésus. Non, quelqu’un qui essaie de faire cela, ne suit pas vraiment Jésus, voire même «n’est pas vraiment Jésus.». Certains ont attiré l’attention sur le fait que le mot «chrétien» signifie «petit Christ » et bien que ce soit vrai, je ne pense pas que Dieu veuille d’une poignée de petite Christ qui court partout tentant d’exercer le ministère de Dieu sur terre. Dieu ne veut pas de clones de Christ qui essaient tous d’avoir l’exacte apparence, langage et façon d’agir de Jésus. Dieu a réuni un groupe diversifié de personnes au sein du Peuple de Dieu parce que Dieu veut que l’Église en tant que Peuple de Dieu implique un groupe diversifié de personnes. Mais lorsque nous essayons de faire rentrer tout ce monde dans un moule particulier parce que nous pensons que cela ressemble plus à Jésus, nous ne permettons pas à la vie de Jésus de vivifier les ossements desséchés que Dieu a réunis, et nous essayons seulement de remodeler et de réformer le tas d’os secs en quelque chose d’un peu plus organisée. Mais cela finit par ressembler à la mort. Dieu a réuni un tas d’os secs de sorte que ceux-ci puissent être mis en place et assemblés par Jésus et remplis de la puissance vivifiante de l’Esprit Saint, et non pas afin que nous ayons l’apparence et l’exacte manière d’agir du Jésus que nous lisons dans les Saintes Ecritures, mais afin que nous puissions avoir l’apparence et la façon d’agir du Jésus que Dieu veut voir dans notre monde d’aujourd’hui. Plutôt que de nous demander, «Qu’est-ce que Jésus faisait ? », c’est plus juste de demander, « Que ferait Jésus aujourd’hui? A quoi Jésus ressemblerait-il aujourd’hui? Comment Jésus parlerait-t-il et agirait-il aujourd’hui? ».



Nous ne devrions pas répondre à cette question trop vite, car beaucoup trop souvent, nous pensons que le Jésus d’aujourd’hui ressemblerait, agirait et parlerait exactement comme le Jésus juif du premier siècle en Israël. Mais le Jésus de 2000 ans ressemblait et agissait comme toute personne lambda de Son époque. Bien sûr, Il a dit et fait certaines choses différemment, mais la plupart du temps, vous n’auriez probablement pas pu le distinguer dans la foule. Cela serait aussi vrai aujourd’hui. Ainsi, lorsque nous suivons Jésus aujourd’hui, nous ne devrions pas essayer de vivre, d’agir et de parler d’une manière qui permet aux personnes de « nous distinguer dans la foule ». Bien sûr, nous allons faire et dire certaines choses différemment, ces choses qui concrétisent les rêves et les aspirations de l’humanité tout entière, et qui mettent en application les valeurs de Dieu et la vision pour ce monde, mais pour la plupart du temps, nous aurons la même apparence et nous agirons comme tout le monde. Lorsque nous suivons Jésus, nous n’essayons pas d’être le Jésus d’il y a 2000 ans. Ce n’est pas ce que Jésus veut. Il veut que nous soyons le Jésus d’aujourd’hui, le Jésus d’ici et maintenant, le Jésus des blue-jeans et des téléphones portables, qui n’utilise pas le jargon religieux ou discute uniquement avec des personnes religieuses. « L’église n’est pas une enclave peuplée de réfugiés en provenance du monde; c’est le sacrement de la présence de Dieu dans le monde à travers le Mystère de l’incarnation. Elle n’est pas censée avoir l’apparence du monde autant que possible mais doit aimer le monde autant que possible »



C’était la voie de l’église primitive. Ils se mélangeaient à la culture environnante si parfaitement, qu’en les regardant simplement, vous ne pouviez pas affirmer par leur vêtement ou leur langage qui était chrétien et qui ne l’était pas. A la fin du deuxième siècle après JC, un historien et érudit romain du nom de Diognète a écrit au sujet des Chrétiens de son époque. Regardez à ce qu’il dit qui les met à part:

Le chrétien ne peut se distinguer du reste de la race humaine par leur pays, par leur langue ou leur coutume. Ils ne vivent pas dans des villes qui leur appartiennent, ils n’utilisent pas de tournures particulières de langage, ils ne vivent pas de manière excentrique …. Pourtant, bien qu’ils vivent dans des villes grecques et barbares … et suivent les coutumes du pays concernant les vêtements, l’alimentation et d’autres domaines de la vie quotidienne, dans le même temps ils donnent la preuve de la constitution remarquable et certes extraordinaire de leur propre communauté. Ils vivent dans leurs propres pays, mais seulement comme des étrangers. Ils participent à tout en tant que citoyens, et supportent tout comme des étrangers. N’importe quelle terre étrangère est leur patrie, et pourtant pour eux leur patrie est une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, et engendrent des enfants, mais ils ne rejettent pas leur progéniture. Ils partagent leur table, mais pas leur lit conjugal. Ils s’affairent sur la terre, mais leur citoyenneté est dans les cieux. Ils obéissent aux lois établies, mais dans leurs propres vies, ils vont bien au-delà de ce que les lois exigent. Ils aiment tous les hommes, et sont persécutés par tous…. Ils sont pauvres, et pourtant ils font beaucoup de riches, ils sont complètement démunis, et pourtant ils jouissent d’une abondance complète. ».

Les premiers chrétiens se démarquaient du monde autour d’eux, non pas par leur apparence ou leur langage, ou leur comportement, sauf pour ce dernier en ce qui concerne les comportements qui contredisent les valeurs et les objectifs de Jésus-Christ. Ces chrétiens se fondaient si bien dans la culture et de la société de l’époque, que vous ne pouviez en distinguer un dans la foule. Cela devrait être la même chose aujourd’hui. Nous devons nous différencier de notre culture uniquement par notre amour, notre générosité, notre service, et notre bonté. Le Jésus d’aujourd’hui est très différent du Jésus de 2000 ans, et Jésus nous veut tous, ensemble, en tant que Peuple de Dieu, pour être le Jésus d’aujourd’hui dans ce monde. Nous ne sommes pas une poignée de petits Christ qui courent partout, essayant d’avoir l’apparence, les manières d’agir et de parler d’un rabbin juif barbu vêtu de blanc. Au lieu de cela, nous devons montrer au monde ce à quoi ressemblent à notre époque et dans notre propre culture l’amour, la miséricorde, la grâce et le pardon du Royaume des Cieux. Jésus était l’incarnation de Dieu, l’église doit être l’incarnation de Jésus.



L’Incarnation de l’Église

Philippiens 2 peut être le passage le plus célèbre sur l’incarnation de Jésus dans les Écritures. Le point central de ce passage est que Jésus s’est humilié complètement en devenant humain, au point même de se soumettre à la mort à la croix. Mais Paul dit que c’était à cause de l’humilité complète de Jésus-Christ, que Dieu l’a élevé et glorifié au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse et toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur. Alors que nous cherchons à suivre Jésus, l’une des premières directions vers lesquelles Jésus nous conduira c’est l’humilité et la mort. Si une personne, une organisation ou un groupe proclament suivre Jésus, mais manœuvrent afin d’obtenir le pouvoir, la force, une position, l’autorité, la proéminence, la célébrité et la gloire, cette personne ou ce groupe ne suit sans doute pas Jésus du tout. Il ne nous conduit pas dans ces lieux. Si les Évangiles et Philippiens 2 ont quelque chose à nous dire à tous, c’est que dans ce monde le chemin de Jésus pour ceux qui le suivent va en direction de l’humilité et de la mort. Même le concept de «suivre Jésus» implique une mort au passé ou à une rupture avec ce que nous avions l’habitude d’être. Il s’agit d’un changement de direction, un changement en cours, un nouveau but et un nouvel objectif. « Suivre Jésus signifie l’abnégation, l’humilité, la pauvreté, la souffrance … Le terme « suivre » est utilisé par ailleurs dans toute son acception c’est-à-dire participer à la vocation de Jésus, à la souffrance et la mort. ».



Ce n’est pas un message populaire, mais le vrai discipolat qui consiste à suivre Jésus dans l’humilité et la mort n’est jamais populaire.
Nos églises essayent souvent de vendre le discipolat comme remède à tous les maux : « Prenez deux comprimés, et tout ce qui vous indispose disparaîtra! Jésus va s’occuper de votre mariage, de votre travail, de vos finances, et même de votre voiture! ». Mais c’est exactement ce que n’est pas le discipolat. Le réel discipolat peut mener à pas d’argent et pas de voiture du tout. Se mettre à suivre Jésus c’est signer pour une mission suicide. Si nous suivons Jésus jusqu’à la fin, nous Le suivons dans la mort. Mais ce n’est pas décourageant. La mort c’est la seule façon d’avancer. Jésus savait cela, et c’est pourquoi il a si résolument fait face à la douleur et la souffrance de la crucifixion. Il savait ce que beaucoup d’entre nous aujourd’hui ne semblent pas reconnaître: la mort précède la résurrection. Nous voulons la résurrection sans la mort. Nous prions pour des réveils et demandons à Dieu de déverser une nouvelle vie et une puissance nouvelle dans nos églises et ministères, et Dieu dit: «J’essaie, mais vous refusez de mourir! J’ai essayé de crucifier votre ministère afin qu’il puisse s’élever dans la gloire, mais vous l’avez mis sous respirateur artificiel. Laissez-le donc mourir! Tuez-le, si besoin est! C’est seulement alors que vous pourrez être élevé en puissance et en gloire, afin qu’à travers vous et votre ministère, tout genou fléchisse et toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur. ». C’est seulement quand nous mourons et nous ressuscitons à nouveau de cette manière que nous commençons vraiment à suivre Jésus et à être l’incarnation de Jésus dans ce monde. En tant qu’incarnation de Dieu, Jésus regardait au Père et ne faisait uniquement que ce qu’il voyait le Père faire.



En tant qu’incarnation de Jésus, nous devons regarder à Lui pour voir ce qu’il fait dans nos vies, nos familles, nos quartiers, nos communautés et nos pays, et ensuite seulement faire ce que nous le voyons déjà faire. Et quand nous faisons de telles choses, c’est en fait Jésus qui fait ces choses à l’intérieur de nous et à travers nous. Nous ne devrions pas être surpris lorsqu’ il nous mène dans une direction où il n’est pas allé dans les Evangiles. Nous ne devrions pas être choqués lorsqu’il veut que nous fassions des choses qu’il n’a pas faites, et aider des personnes qu’ il n’a pas aidées. Les évangiles ne nous fournissent pas une feuille de route clé en main ou un modèle à reproduire, mais plutôt une trajectoire pour nous propulser vers l’avant dans de nouvelles directions et de nouveaux lieux. Certaines de ces directions seront semblables à celles que nous voyons Jésus prendre dans les Evangiles, mais elles ne seront jamais tout à fait identiques. Mais ce sera toujours la même trajectoire. Jésus se meut afin d’aller toujours plus loin et toujours plus en profondeur. Lorsque nous suivons Jésus, nous Le suivons, non pas loin du monde, mais plus profondément dans le monde.

Jeremy Myers  :  Skeleton Church


Remerciements à Eliane Colard et Nadine Pierre pour les traductions et à Blogdei pour la diffusion


 Renvois :

 L'église squelettique. Chapitre  1

 L'église squelettique. Chapitre  2

  L'église squelettique. Chapitre 3
 
 L'église squelettique. Chapitre  4
 
 L'église squelettique. Chapitre  5
 
 L'église squelettique. Chapitre  6 


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La grippe, la foi et la réflexion...

La Vallée d’Acor : ce lieu où Dieu transforme le malheur en Bénédictions !

La vision d’Ove Falg en 1928.