Devenir meilleurs
Jean-Luc B
Depuis la Résurrection les chrétiens se réunissent régulièrement,
mais la plupart du temps sans beaucoup s'interroger sur la façon
dont est conçue véritablement l'édification du Corps de Christ.
Pourtant, comme l'apôtre Paul le déclare très clairement il est
tout à fait possible de se réunir en assemblée pour devenir
pires (1 Corinthiens 11 ; 17.), et l'histoire des
rassemblement chrétiens depuis 2 000 ans en a malheureusement fait
trop souvent la démonstration...
Lorsque Paul écrit sa première épître aux
Corinthiens, il est conscient de ce problème et il y apporte des
solutions inspirées par l'Esprit, mais il semble bien que la lecture
que nous faisons de ces enseignements soit passablement déformée
par notre propre vécu ecclésial, qui avec les siècles et l'apport
des philosophies extérieures s'est hélas beaucoup éloigné des
pratiques initiales de la première Église. Car contrairement à
ce que s'imaginent certains prétendus « littéralistes »
la lecture d'un texte (quel qu'il soit) n'est jamais instantanée ni
littérale, mais passe forcément par le filtre déformant plus ou moins
conscient de notre interprétation personnelle. C'est déjà
valable pour les lectures profanes, mais ça l'est encore plus pour
les Textes Inspirés. Nous avons donc besoin d'un profond
renouvellement intérieur pour comprendre la véritable intention des
auteurs (les prophètes et les apôtres) et encore plus de
l'Inspirateur (le Souffle Saint) des Textes Sacrés. Selon ce
qu'en écrivait Paul :
« Ne
vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par
le renouvellement de votre compréhension, afin que vous discerniez
quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et
parfait. » (Romains 12 ; 2.).
Je vous propose donc une
réflexion basée sur l’Écriture et les lois naturelles établies
par le Créateur, pour nous aider à comprendre quelle est la
surprenante pédagogie employée par le Seigneur et les apôtres pour
amener l'ensemble du Corps à la maturité en Christ. Car c'est bien
pour faire parvenir l'ensemble des croyants à l'état d'adultes en
Christ que le Seigneur a fondé l’Église et mis en place les
différents ministères qui vont contribuer à la croissance dont
elle a besoin (voir Éphésiens 4 : 10 à 16.)
Quelle dynamique ?
Au début du
christianisme, les structures employées dans l'église étaient
celle de la famille et du clan. Par exemple, les anciens et les
surveillants n'étaient pas le produit d'un centre de formation qui
parachutait ses adeptes pour contrôler la transmission des dogmes
dans les églises, mais ils étaient choisis par un vote à main
levée au milieu des disciples de la localité. L'expression « ils
firent nommer pour eux des anciens » (Actes 14 ;
23.) traduit assez mal un verbe grec (cheirotonéo) qui
signifie littéralement « voter à main levée ».
Remarquons que ce mode de désignation qui fait confiance à
l'assemblée pour désigner ceux qui sont reconnus par elle comme
étant animés de l'Esprit, est déjà une façon pédagogique de
faire comprendre à l'ensemble des disciples qu'ils ont la capacité
de discerner par eux-même. C'est d'ailleurs la même méthode
qui est employée par les apôtres à Jérusalem pour faire désigner
ceux qui vont les remplacer à la distribution aux tables (Actes 6 ;
3.). Au lieu de « prendre les choses en mains » et d'agir
par leur propre leadership pour nommer des responsables, ils chargent
au contraire l'assemblée de désigner elle-même ceux qui leurs
apparaissent « plein d'Esprit Saint et de sagesse »
et de qui ils peuvent « rendre un bon témoignage ».
Déjà du temps de
Moïse, les soixante dix anciens désignés pour recevoir une part de
son onction, l'étaient sur leur réputation et leur autorité
reconnue au milieu du peuple (Deutéronome 11 : 16.) et il est
fort probable que les apôtres à Jérusalem, qui connaissaient ces
Textes s'en soient inspiré pour agir de la même façon.
Quelle structure ?
Dans la structure de
l'assemblée du Nouveau Testament, nous pouvons également remarquer
que l'enseignement de la doctrine n'est qu'une petite partie des
paroles inspirées qui animaient un rassemblement. A cette époque la
prédication depuis une chaire n'était pas la norme et la plupart
des gens étaient encouragés à participer à ces moments où chacun
partageait ce qu'il avait reçu d'En Haut. Comme le conseillait
Paul :
« Que faire
donc, frères? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les
autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction,
une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse
pour l'édification. ». (1 Corinthiens 14 ; 26.)
Quelle différence avec
ce qui se pratique aujourd'hui ! Comment s'imaginer amener à la
maturité en Christ des gens qui restent assis en rangs à regarder
et écouter le spectacle qui se produit devant eux sur l'estrade ?
Même si ce qui est dit depuis la chaire est exact au niveau
doctrinal, la manière de l'exprimer laisse malheureusement trop
souvent les auditeurs dans la passivité. Ils ne sont plus des
acteurs d'une oeuvre de partage au milieu de l'assemblée dans
laquelle le Seigneur répand ses dons à chacun, mais ils deviennent
et demeurent malheureusement des spectateurs passifs, seulement
autorisés à répondre par des « amen ! » et des
« alléluias ! » aux moments voulus par le pasteur
et son éventuelle équipe cléricale... Pourtant, comme le rappelait
aussi l'apôtre Pierre nous sommes tous appelés à partager en
assemblée avec les autres le charisme qui chacun de nous a reçu
personnellement :
« Comme de
bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous
mette au service des autres le don qu'il a reçu,
Si quelqu'un parle, que ce soit comme annonçant les oracles de Dieu;
si quelqu'un remplit un ministère, qu'il le remplisse selon la force
que Dieu communique, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par
Jésus Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance, aux
siècles des siècles. Amen! » (1 Pierre 4 ; 10-11.)
N'oublions jamais que
« chacun tient de Dieu un don particulier »
(1 Corinthiens 7 ; 7.) et que nous sommes appelés à le
partager avec les autres. Tous n'ont pas des dons de paroles, mais
chacun de nous a reçu « un don particulier »
qui devrait être mis en valeur dans l'assemblée. Mais comment
l'exercer et le partager en restant assis en rangs d'oignons devant
une estrade ?
Une famille.
Dans
la famille biblique, la transmission de l'enseignement ne se passe
pas assis en rang devant une estrade, mais dans la vie de tous les
jours et les activités ordinaires de l'existence. « Mettez
dans votre coeur et dans votre âme ces paroles que je vous dis. Vous les lierez comme un signe sur vos mains, et elles seront comme des fronteaux entre vos yeux. Vous
les enseignerez à vos enfants, et vous leur en parlerez quand tu
seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras
et quand tu te lèveras. »
(Deutéronome11 ; 18-19.). Là nous sommes très loin des
synagogues. des bancs des séminaires et des centres de formation
modernes qui privilégient tellement la partie théo(rique/logique)
qu'ils ne remarquent pas que ceux qui apprennent uniquement de cette
façon ne seront pas équipés pour enseigner eux-mêmes à la
manière biblique... et, à moins d'un remise en cause profonde, ils
ne feront le plus souvent que reproduire leur modèle
théo(rique/logique) pyramidal initial... C'est le même schéma de
formatage des briques qui servirent à bâtir la tour de Babel... Ne
nous y trompons pas : l'édification dans l'amour des « pierres
vivantes »
de l’« Édifice
de Dieu »
(1 Pierre 2 ; 5.) est diamétralement opposée aux modes de
construction de la religion babylonienne.
Remarquons
que dans une famille ordinaire, les plus anciens, les patriarches, ne
sont pas salariés par le reste de la famille. Car ils occupent un
rôle et non pas une fonction. Dans le Nouveau Testament, les seuls
rôles éminents qui nécessitent une participation financière
concernent les « docteurs/enseignants » (Galates 6 ;
6.). Cependant dans ce cas précis, nous voyons qu'il n'est pas
question d'un salaire, mais d'une participation aux biens communs.
Nous observons encore qu'il s'agit d'une vision familiale des
échanges (avec tout ce que cela entend de dimensions affectives) et
non pas d'une froide organisation qui salarie ses employés et est
capable de les expulser s'ils ne servent pas les intérêts du
groupe. Il est néanmoins évident que si un ancien passe tous son
temps à s'occuper des autres, il a besoin aussi de nourrir sa
famille et les premières églises prenaient cela en compte. Comme le
rappelle l'apôtre Paul :
« Que les
anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d'un double honneur,
surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l'enseignement.
Car l’Écriture dit : Tu n'emmuselleras point le boeuf quand il
foule le grain. Et l'ouvrier mérite son salaire. » (1
Timothée 5 ; 17-25 )
Là,
il est effectivement question de salaire, mais nous voyons bien qu'il
n'est pas dû à un diplôme, ni à un poste, mais qu'il dépend d'un
résultat (« les anciens qui dirigent bien »). A
l'époque du Nouveau Testament, le salaire éventuel d'un ancien ne
dépendait donc pas de son poste ou de sa « formation
théologique », mais seulement de la manière correcte dont il
occupait cette fonction. Ce qui permet de comprendre qu'il ne
touchait un éventuel salaire qu'après avoir donné des preuves
pratiques d'une réelle capacité à diriger et enseigner
correctement la mise en pratique de la Vie d'En-Haut.
Il
est avantageux pour vous que je m'en aille.
Dans
le Nouveau Testament, il est symptomatique de constater que les
apôtres ne sont pas destinés à s'installer, mais ils sont
« envoyés » plus loin (ce qui est le sens parfois oublié
du mot « apôtre »). Lorsqu'ils s'installent à
Jérusalem, il faut la persécution pour les séparer de leurs
ouailles et permettre que la Bonne Nouvelle soit répandue comme
annoncé : « A
Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu'aux
extrémités de la terre »
(Actes 1 : 8.). Remarquons d'ailleurs que ce ne sont pas les 12
apôtres qui s'empressent d'annoncer l'Évangile au delà du monde
juif, mais de simples diacres comme Philippe (à l'eunuque éthiopien
et à Samarie) et les chrétiens ordinaires dispersés dans le monde
grec et romain. La première église missionnaire se trouve à
Antioche et n'a pas été fondée par l'un des 12 apôtres, mais par
les premiers disciples grecs dispersés après la persécution de
Jérusalem (Actes 11 ; 20 et suivants...). Et pendant ce temps
là, les « apôtres/envoyés » restaient à Jérusalem
malgré le commandement du Maître... (Actes 8 ; 1.)
De
même, avez-vous observé la durée d'études qu'il a fallut à
l'eunuque éthiopien avant que l'Esprit considère que Philippe
n'avait plus à garder le contrôle sur ce catéchumène et l'envoie
vers d'autres tâches ? Nous observons là une relation
d'enseignant à enseigné qui n'a duré que quelques heures, même si
l'eunuque avait précisé « comment
comprendrai-je (ce
que je lis de l’Écriture) si
quelqu'un ne me guide ? ».
L'Esprit qui a enlevé très rapidement Philippe a considéré qu'il
n'était pas nécessaire d'enseigner plus longtemps ce nouveau
converti. Grâce à au ministère de ce diacre, l'eunuque avait saisi
rapidement que Celui dont parlait Ésaïe était vivant et habitait
dorénavant dans son cœur. Il n'avait plus besoin d'un clerc qui
l'aiderait à décrypter des Textes obscurs, puissqu'il lui suffisait
d'écouter Celui qui parlait maintenant à son cœur au travers de la
loi spirituelle qu'Il y avait gravé par son Esprit. L'apôtre Paul
explique très bien ce processus dans l'épître au Romains :
« Quand
les païens, qui n'ont point la loi, font naturellement ce que
prescrit la loi, ils sont, eux qui n'ont point la loi, une loi pour
eux-mêmes; ils montrent que l'oeuvre de la loi est écrite dans
leurs coeurs, leur
conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s'accusant ou se
défendant tour à tour.
C'est ce qui paraîtra au jour où, SELON
MON ÉVANGILE,
Dieu jugera par Jésus Christ les actions secrètes des hommes. »
(Romains 2 ; 14-16.)
Ce
passage est souvent mal compris, car beaucoup s'imaginent que Paul
parlerait dans ce Texte de ceux qui ne connaîtraient pas L'Évangile
et qui seraient sauvés à cause de leurs bonnes œuvres. Pourtant
l'apôtre prend bien soin de préciser qu'il est question ici de SON
ÉVANGILE,
c'est à dire du Salut en Christ sans
les œuvres de la loi,
selon ce que l'ensemble de ses épîtres enseigne clairement.
Il s'agit en fait de cette Nouvelle Alliance où Dieu gravera ses
lois dans les cœurs des disciples et où Lui-même oeuvrera pour que
ceux qui croient puissent, par l'Esprit, mettre en pratique la Loi
divine (voir Jérémie 31; 31 et Ézéchiel 36 ; 27.).
Laisser
pratiquer en s'éloignant.
Nous
pouvons également constater que l'apôtre Paul ne restait jamais
longtemps après avoir fondé une assemblée et que la maturité des
disciples semble paradoxalement inversement proportionnelle à la durée de son
ministère sur place. Il est resté plus de deux ans à Corinthe et
il remarque que les disciples de cette ville sont encore des bébés
en Christ (1 Corinthiens 3 ; 2.). Mais en comparaison, il n'a pu
rester que quelques semaines à Philippe et nous pouvons cependant
constater que c'est l'une des rares églises qui a soutenu son
ministère, ce qui est une preuve de maturité quand on sait que
l'apôtre n'avait jamais rien demandé pour lui-même. Remarquons
également qu'il n'emploie pas le même ton dans ses épîtres,
tenant compte de la différence de maturité entre ces deux
assemblées.
Nous
devrions prendre conscience que les schémas d'enseignements actuels
(venus des mondes grec et romain) qui assoient les « élèves »
en rang devant un « maître » perché sur son l'estrade
ne favorisent pas une véritable « expérience de la Parole
de justice » car seul un usage pratique et régulier est
capable de donner un discernement exercé qui mènera à une
véritable maturité (Hébreux 5 ; 13-14.).
C'est
pour cela que le Christ a déclaré à ses disciples : « il
est avantageux pour vous que je m'en aille »
(Jean 16 ; 7.), car c'est dans la mise à distance et dans
l'absence de contrôle que chacun peut expérimenter personnellement
l'action de l'Esprit en lui et qu'il peut ainsi parvenir à mettre en
pratique dans l'amour et l'humilité le don qu'il a reçu du Maître.
C'est uniquement dans cet espace de liberté qu'il est possible de
grandir en maturité.
Mais
depuis, les choses ont bien changées. On ne compte plus aujourd'hui
les missionnaires (terme moderne pour désigner les
« apôtres/envoyés ») qui restent malheureusement des
années dans les églises qu'ils ont contribuées à fonder. Et quand
ils s'en vont, c'est pour laisser la place à un autre « parachuté »
qui gardera le contrôle paternaliste de la dénomination sur ces
brebis infantiles qui, à cause de cela, auront d'énormes
difficultés pour parvenir à l'age adulte en Christ. Nous pouvons
d'ailleurs constater que faire parvenir les disciples à maturité
est malheureusement très rarement le but recherché dans ces schémas
d'églises et par ceux qui en sont les employés. Probablement
parce que cela ferait disparaître le fossé entre les « clercs »
et les « laïques » et ne permettrait plus de justifier
la soumission continue du bas-peuple et la rente mensuelle des
« responsables » diplômés...
Quelle
édification ?
La
grâce de Dieu se manifeste étonnamment dans ce qu'on appelle
actuellement la « crise des vocations ». Elle oblige les
églises à une plus grande inventivité pour essayer de conserver
leurs fidèles malgré le manque de « clercs ». Il s'agit
alors de trouver de nouvelles formes d'enseignements qui laissent la
place à l'engagement de la totalité du peuple de Dieu. Ces nouveaux
engagés n'ont pas vécus un formatage aussi long que les prêtres et
les pasteurs et ils sont souvent plus inventif dans leurs méthodes
de partages des fondements chrétiens. Ce qui permet parfois des
rencontres plus vivantes et plus embrayées dans la réalité
quotidienne. Le « message » devient alors beaucoup moins
magistral, ne descendant plus forcément du haut de la chaire et il
fait davantage l'objet des partages « horizontaux » .
Le brassage des populations dans les communautés ecclésiales entre
des chrétiens de cultures différentes pourrait permettre également
une plus grande ouverture à des expériences chrétiennes
différentes de celle du terroir très restreint dans lequel des
générations ont été traditionnellement baignées.
Il
semble que l'action du Seigneur dans les temps actuels consiste à
rapprocher ceux qui croient en Christ, au delà de frontières
dénominationnelles qui n'ont jamais été aussi « poreuses ».
Et la persécution vécue par les chrétiens dans beaucoup de pays a
déclenché des vagues de compassion qui ont contribué à faire
prendre conscience que c'est à cause de leur foi en Christ qu'ils
étaient haïs et persécutés. La solidarité qui s'en est suivie a
dépassé les barrières confessionnelles et a aidé les chrétiens à
comprendre et à approfondir ce qui fait la spécificité de leur foi
commune et les a amené à resserrer les liens fraternels. Ceux qui
expérimentent ces choses en reviennent plus naturellement aux
manières collégiales de vivre le partage en assemblées.
Dans
ce contexte, il devient logique de faire l'effort de prendre enfin en
compte les conseils néotestamentaires concernant l'exhortation et
l'édification mutuelle. On remarque alors que la pratique de
l'exhortation et des enseignements a sa place à n'importe quel
moment de la journée et de la semaine et n'est absolument pas
limités aux moments rituels d'invention récente que sont les
« messes » et les « cultes » qui enferment
malheureusement tellement de croyants dans une passivité infantile.
Observons que les apôtres ont écrit ces Textes inspirés bien avant
que les « clercs » ne prennent le pouvoir dans les
rassemblements. C'est à cause de cela qu'ils sont rarement écouté
et pratiqués aujourd'hui dans les moments en commun. Pourtant,
l’Église aurait tout à gagner à se réapproprier la sagesses des
enseignements apostoliques et à revenir à ces « anciens
sentiers » sur lesquels ont marché avec succès ceux qui
nous ont précédés dans la foi...
« Que
faire donc, frères? Lorsque vous vous assemblez, les uns
ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une
instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que
tout se fasse pour l'édification. » (1 Corinthiens 14 :
26.)
« C'est
pourquoi exhortez-vous réciproquement, et édifiez-vous les
uns les autres, comme en réalité vous le faites. »
(1 Thessaloniciens 5 : 11.)
« Exhortez-vous
les uns les
autres chaque
jour, aussi longtemps qu'on peut dire: Aujourd'hui! afin qu'aucun de
vous ne s'endurcisse par la séduction du péché. »
(Hébreux 3 : 13.)
« Édifiez-vous
vous-mêmes... »
(1 Pierre 2 : 5.)
La
pratique collégiale de l'édification et de l'exhortation était la
norme dans les églises des premiers siècles et c'est ce qui a fait
leur force au travers des persécutions. A
ce sujet il est important de remarquer que dans leurs épîtres les
apôtres s'adressaient à l'assemblée toute entière, et non pas
seulement à une classe de « dirigeants ». Car pour les
apôtres, c'est l'Assemblée toute entière qui devait prendre ses
responsabilités pour parvenir à la maturité en Christ. Et c'était
la Présence au milieu d'elle du Seigneur Jésus-Christ par son
Esprit qui la faisait vivre et croître.
Il ne faudrait pas oublier que c'est encore et toujours le cas
aujourd'hui. Mais quelle place est accordée réellement à cette
Présence aimante dans la direction de nos rassemblements
conventionnels ? Ne sommes-nous pas revenus au même stade que
lors du premier Noël où la mangeoire d'une étable était la seule
place accordée à cette Parole Divine qui dans son amour venait
libérer les humains ?
Si c'est le cas, savons-nous où nous
pourrons trouver ce « pain
vivant qui est descendu du ciel »
et qui n'a pas été accueilli au milieu des siens ? Seuls les
humbles du pays (ceux qui étaient méprisés par la classe des
« clercs ») ont pu en reconnaître la gloire et l'adorer,
ce qui était une excellente manière de l'accueillir. Cela reste
vrai aujourd'hui et c'est encourageant pour ceux qui ne chercheront
pas à « investir » dans une assemblée pour acquérir
quelque chose, mais qui se rassembleront simplement pour partager
ensemble la Présence de Celui qui veut nous mettre en mouvement à
sa suite au service des autres. C'est ainsi que nous pourrons
« devenir
meilleurs »
selon l'objectif divin.
Jean-Luc
B
(à
suivre : La
croissance en Christ.)
Dans le même ordre d'idée :
AMEN AMEN MERCI
RépondreSupprimerMerci pour ton étude Jean-Luc.
RépondreSupprimerFinalement, tout cela ne s'adresse-t-il pas, dès le départ, à celles et ceux qui ont ou auront un penchant pour voir la beauté de la vie ?
A celles et ceux qui ne calculent pas, n'enferment pas mais préfèrent aimer, ne pas juger, ne pas détruire mais réfléchir, trouver une sagesse ici-bas ?
A celles et ceux qui sont curieux, n'aiment pas les préjugés et pensent que s'il y a un Dieu, il a forcément une idée derrière la tête pour laisser les choses aller de mal en pis (en apparence et pour un temps) ?
Finalement, tout cela ne s'adresse-t-il pas, dès le départ, à celles et ceux qui cherchent de l'amitié, du contact humain, du partage sans intérêt, qui savent de façon inconsciente que les choses semblent liées, qu'il n'y a pas de hasard et qu'effectivement il doit bien y avoir un Dieu quelque part ?
A celles et ceux qui croient ou croiront au potentiel que le Royaume est déjà au dedans d'eux comme le dit Jésus et ne plus se soumettre à la loi du plus fort ?
SupprimerFranck
A celles et ceux qui croient ou croiront au potentiel que le Royaume est déjà au dedans d'eux comme le dit Jésus et ne plus se soumettre à la loi du plus fort ?
***Oui je suis assez d'accord avec vous en ce qui concerne les rapports de forces......c'est bien là que se trouve la clef de la vie chrétienne équilibrée .
Certainement nous pourrions tous être équilibrés puisque Dieu ne fait pas de favoritismes, nous sommes tous égaux devant Lui comme des enfants devant leurs parents.
RépondreSupprimerEt l'autre repère pour garder cet équilibre spirituel c'est ce que nous découvrons de l'amour/charité personnifié en Jésus est décrit par l'apôtre Paul dans le chapitre 13 des Corinthiens : "...La charité est patience, elle est douce, la charité n'est point envieuse, la charité n'use point d'insolence, elle ne s'enorgueillit point, elle ne se porte point déshonnêtement, elle ne cherche point son propre profit, elle ne s'aigrit point, elle ne pense point à mal, elle ne se réjouit point de l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité, elle endure tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne périt jamais...".
Je crois que les premiers martyrs ont dû vivre cela, ont dû être vraiment en Jésus pour accepter leurs sorts, comprendre la toute puissance merveilleuse histoire de ce qu'est la Vie en réalité.