La Lèpre d’Ozias ou ma place et mon service dans le Corps
par Éliane
COLARD
(Message
donné en Guadeloupe le 07 Octobre 2016)
Le
Seigneur a mis sur mon cœur ce message qui questionne sur notre
place dans le Corps et plus largement, notre service dans l’Église.
Nous verrons comment cette place dans le service ne peut se trouver
que dans le cadre d’une obéissance à un ordre reçu de la tête
de ce Corps et non selon des convenances humaines.
Nous
ne sommes pas appelés à faire les choses par convenance
personnelle, sociale ou traditionnelle, ni même parce qu’il faut
les faire ou qu’il n’y aurait personne d’autre pour les faire.
Si cela peut fonctionner ainsi sur un plan naturel, humain, charnel,
ce n’est pas le cas sur le plan spirituel où nous sommes censés
vivre selon des règles qui ne sont pas celles de ce royaume
terrestre qui nous environne mais celles du royaume céleste de Dieu.
Nous avons constamment le choix entre faire les choses selon nos
idées et conceptions, ou les faire selon la pensée du Seigneur.
Tout en étant Chrétiens, nous pouvons soit marcher par l’Esprit
avec une intelligence renouvelée par l’Esprit de Dieu, soit
marcher par la chair selon notre propre intelligence nos propres
pensées.
C’est
pourquoi il y a d’un côté des assemblées bâties pour
le Seigneur selon les hommes, leurs schémas et structures de
pensées, et de l’autre celles qui vont simplement entrer
dans un fonctionnement résultant d’une obéissance au Seigneur. Et
dans ce dernier cas les choses ne seront pas forcément alignées sur
les règles de fonctionnement de traditions humaines (elles pourront
même par moment malmener ces traditions) mais elles seront régies
par des lois spirituelles issues de la pensée et de la volonté de
Dieu.
Ce
message est le second des deux messages apportés à la Guadeloupe
cet Automne. Avant de le délivrer, nous avons eu dans la maison de
ceux qui m’invitaient un temps dans la louange où le Seigneur nous
a visités ; temps durant lequel la sœur Mickaëlle
a partagé le texte d'Ésaïe 6 qu’elle recevait en accord avec la
visitation dont nous étions l’objet à cet instant-là. Elle ne
savait pas que le message que le Seigneur avait mis sur mon cœur
prenait sa racine précisément dans ce merveilleux passage où Ésaïe
décrit la gloire de Dieu telle qu’elle lui fut montrée l’année
de la mort du Roi Ozias. Nous étions d’autant plus remplis de
crainte de cette merveilleuse concordance dans la révélation de
Dieu.
Je
dois dire que depuis la diffusion du premier message qui fut faite
peu de temps après mon retour, j’ai tenté vainement de mettre
celui-ci en ordre afin de le diffuser je n’y arrivais pas jusqu’à
ces derniers jours, hier pour être précis. Je pense qu’il n’y a
qu’une seule raison à cela : c’est que pour une raison qui
m’échappe, c’est certainement maintenant seulement que le temps
est venu de le diffuser.
Lisons
Ésaïe 6 qui met en perspective ce que le Prophète a vu cette année
là de la mort du roi Ozias…
Lisons
aussi 2 Chroniques 26 car c’est le texte qui nous déroule le
contexte dans lequel la lèpre est venue couvrir le front du roi
Ozias ; donc ce texte situe le contexte de ce que relate Ésaïe
au chapitre 6.
La
force de Dieu ou nos propres forces ?
Ozias
signifie : L’Éternel
est ma force.
Et de fait, avec la force de Dieu en lui Ozias a pu faire de grandes
choses. Ce texte des Chroniques décrit tout ce qu’il a réussi à
faire et à construire tant qu’il s’appuyait sur Dieu et non
sur ses propres forces,
tant qu’il ne faisait rien par présomption ou de sa propre
initiative.
Mais
il est dit que lorsque Ozias devint puissant, son cœur s’éleva au
point qu’il s’est permis de faire ce qui sortait du cadre de sa
consécration, quelque chose qui ne correspondait pas à ce pour quoi
il avait été oint et appelé (« puisque
Dieu me bénit qu’est ce qui m’empêcherait de faire ça
aussi ? »),
il a décidé de faire brûler lui-même des parfums sur l’autel
des parfums. Ce qu’il faisait était en soi une bonne chose car ce
parfum était brûlé pour être offert à l’Éternel. Cependant ce
n’était pas à lui de faire ça mais aux Sacrificateurs qui
avaient été consacrés pour cette tâche. Et c’est ainsi que les
choses ont commencé à mal tourner : à partir de ce moment où
Ozias a décidé d’agir à sa façon en contradiction avec l’ordre
de Dieu, en faisant des choses à une place qui n’était pas la
sienne : verset 16 et c’est à cause de cela que la lèpre
vint sur lui.
Ésaïe
6 évoque (sans entrer dans les détails) cet évènement précis de
la mort du Roi Ozias. Ce chapitre marque aussi comme un tournant dans
le ministère du Prophète. Car ce n’est pas à ce moment là que
commençait le Ministère d'Ésaïe puisque les chapitres précédents
rapportent des paroles prophétiques qu’il avait déjà portées et
pas des moindres. Mais à ce moment là il y a comme une rupture au
niveau spirituel dans tout le royaume, rupture qui amenait
nécessairement un constat de la part d'Ésaïe qui s’est
écrié : « Malheur
à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont
impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont
impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées ».
Jusque
là le ministère d'Ésaïe s’était déroulé sans qu’il ait eu
de vision du Trône de la Gloire et la sainteté qui l’environne.
Mais là c’était différent et ce n’est pas un hasard si cette
vision lui fut donnée au moment précis de la mort du Roi Ozias, ce
qui l’avait d’autant plus plongé dans ce sentiment d’indignité.
C’était comme si la lèpre d’Ozias avait atteint la nation toute
entière jusqu’au Prophète lui-même ; et Ésaïe ressentait
cet état car comme tout vrai Prophète il vivait l’identification
spirituelle.
La
lèpre de la chair vive
Dans
le langage biblique, la lèpre symbolise spirituellement un état de
péché qui éloigne de la sainteté de Dieu : le lépreux doit
être séparé, mis en isolement. C’est par excellence un symbole
d’impureté tel que nous le voyons mentionné en Lévitique 13/3,
9, 14 et 15.
Lévitique
13/9 (version Français courant) : « Quand
un homme est atteint d’une plaie de lèpre, on l’amène chez le
Sacrificateur. Le sacrificateur l’examine, s’il y a une
boursouflure
blanche sur la peau, avec des poils blancs et de la chair vive, il
s’agit d’un cas de lèpre chronique, le sacrificateur déclare
l’homme impur ».
Le
terme boursouflure est traduit par « tumeur »
dans d’autres versions. Et de fait, la tumeur est communément
désignée par le mot « grosseur »
parce qu’il s’agit souvent d’une excroissance. Dans notre cas
cette excroissance est liée à la chair qui devient à vif et c’est
cela qui permet de dire qu’on est en présence de la lèpre.
Lévitique 13/ 14 et 15 aussi nous parle de la lèpre
de la
chair vive qui
rend impur : «Le
jour où apparaît sur lui de la chair vive, l’homme devient
impur ».
Ne
passons pas à côté de la symbolique de ces passages car
spirituellement dans la Nouvelle Alliance et plus précisément dans
le cadre du fonctionnement de l’Église, la lèpre symbolise
clairement la
chair qui s’immisce dans la gestion des choses saintes ;
lorsque le charnel cherche à interférer dans le spirituel sous un
prétexte ou un autre. Le verset 15 est formel : « La
chair vive est impure c’est la lèpre ».
Même l’image de la boursouflure ou tumeur est parlante
spirituellement car elle symbolise cette vilaine excroissance de la
chair que représente l’orgueil de l’homme qui le fait enfler.
La
lèpre dont Ozias fut frappé n’était que la répercussion dans le
naturel de la situation spirituelle qui était devenue la sienne à
cause de sa présomption et sa désobéissance, il est dit en 2
Chroniques 26/16 : « sitôt
qu’il fut devenu puissant, son cœur s’éleva pour sa perte ».
Il s’est enflé d’orgueil et cette enflure s’est traduit dans
le naturel par une enflure, une tumeur dans sa chair.
La
chair ne peut pas hériter du Royaume de Dieu dit Paul aux
Corinthiens, elle ne peut dans ce cas pas davantage exercer de
service spirituel. Elle devra absolument être crucifiée car si elle
reste vivace,
tôt ou tard elle amènera la lèpre non seulement sur notre service
mais encore sur tout le corps qui en sera contaminé. Les versets 16
et 17 parlent de la chair vive devenue blanche ce qui manifeste le
retour de la pureté. La lèpre disparaît une fois le péché expié.
Mais cela n’est possible que si la chair est crucifiée, la
chair vive doit changer
d’aspect nous dit le verset 16.
Par
cette lèpre, c’est la force et l’autorité de l’homme
naturel
qui furent frappées. Ozias au lieu de rester dans ce qui faisait sa
force (rappelons la signification de son nom l’Éternel
est ma force),
s’est cramponné à son orgueil présumant de sa position
certainement sous prétexte qu’auparavant la main de Dieu l’avait
accompagné dans tout ce qu’il accomplissait. Mais il avait agir en
dehors du cadre de son onction. Il fut déchu de sa position et
mourut de la lèpre dont il fut frappé en conséquence de sa
désobéissance. Et c’est alors à ce moment-là que Dieu se montre
à Ésaïe comme le Roi.
Notons d’ailleurs que c’est en Ésaïe 6 que Dieu est décrit
pour la première fois dans la bible en tant que Roi : Ésaïe
dit ceci « Mes yeux
ont vu le Roi, l’Éternel des Armées ».
« Le roi est mort, vive le Roi ! ». C’est lorsque
nous sommes écartés que Dieu peut prendre toute la place, la chair
doit faire place nette pour qu’Il croisse dans nos vies. Lorsque
les excroissances de lèpre poussant dans notre chair sont amenées à
la Croix c’est alors seulement que nous pouvons dire « ce
n’est plus moi qui vis mais Christ, ce n’est pas moi qui règne
mais le Roi ». Le roi Ozias meurt et Ésaïe a la vision du
trône de la gloire divine. Le Trône de Dieu ne peut être supplanté
par un autre trône. Lorsque nous lui disons « Seigneur prends
toute la place, prends la place du Roi dans nos vies », nous ne
pouvons en même temps être sur le trône. Ozias n’est plus le roi
à ce moment là, il n’y a plus qu’un seul trône et c’est
celui qu’ Ésaïe voit dans la vision.
Ozias
ou la consécration dans/ au service du Corps
On
pourrait appeler le corps de Christ Ozias
(l’Éternel
est ma force),
car l’Église tire sa force du Seigneur Jésus-Christ ; il est
dit que c’est de Lui que tous les membres du corps tirent leur
accroissement selon la force qui convient à chacune des parties de
ce corps dont Christ est la tête (Ephésiens 4/16).
Dans
le Corps de Christ qui est l’Église, chacun est appelé à une
place précise et consacré pour une action précise. Notons que la
lèpre est apparue sur le front d’Ozias, et le front est le lieu
symbolique générique de la consécration/onction spirituelle. Cette
partie du corps n’est pas choisie par hasard, elle marque le siège
des pensées et montre que dans le service nous entrons non pas dans
une action selon nos propres pensées mais selon la pensée de Dieu.
C’est une marche dans une obéissance à Dieu où nos pensées
doivent constamment être ramenées captives à Christ la seule tête
du corps, afin de permettre à celui-ci d’avancer selon le projet
de Dieu. Nous n’avançons plus selon les considérations terrestres
charnelles mais selon celles célestes spirituelles. Aussi, dans le
Royaume de Dieu, ta place dans le Corps de Christ dépendra de ton
appel, c’est ton appel qui te consacrera dans le service en te
positionnant à un endroit particulier dans le Corps ; tu
n’auras jamais une consécration générale pour être tous les
membres à la fois.
L’obéissance
ou les sacrifices ?
L’histoire
d’Ozias ressemble à celle de Saül qui remportait des victoires
tant que l’onction de Dieu était sur lui ; mais l’onction
de Dieu l’a quitté dès lors qu’il a pris une place qui n’était
pas la sienne. L’onction de Dieu est donnée pour agir en fonction
de Sa volonté ; elle se retire de toi dès que tu fais ta
propre volonté. Dieu ne gaspille pas ses forces inutilement.
Pourtant Ozias tout comme Saül a agi en pensant faire
plaisir au Seigneur.
Mais tu ne peux faire plaisir au Seigneur qu’en faisant Sa volonté.
A deux reprises Saül avait choisi d’agir à sa façon sans obéir
strictement aux instructions divines. Une première fois par
impatience
en pensant que Dieu pourrait l’avoir oublié : il avait
désobéit alors que Samuel qui venait de l’oindre roi lui avait
donné des instructions précises de la part de Dieu (1 Samuel 10/ 7
et 8), il lui avait dit de l’attendre !! Mais manifestement
Saül a eu peur que Dieu ne fasse pas comme il avait dit, et peur que
les hommes s’éloignent de lui à cause de ça (1 Samuel 13/8
surtout verset 11). Et une deuxième fois par présomption
pensant
que Dieu ne savait pas ce qu’il faisait (1 Samuel 15/ 26) :
Samuel dit à Saul que Dieu l’a rejeté car il a rejeté les
paroles de Dieu. Pourtant tout en ayant désobéi de façon
flagrante Saül eut le culot de prétendre avoir obéi à Dieu
(verset 20). Mais au verset 24 il avoue finalement avoir écouté la
voix du peuple parce qu’il le craignait.
Ne
passons-nous pas nous aussi à coté de la volonté de Dieu par
impatience et/ou présomption tout en pensant accomplir
honnêtement ce que Dieu a promis ? Dans l’impatience de voir
s’accomplir ce que Dieu a promis certains se lancent à l’instar
d’Abram
dans la fabrication d’œuvres de type
Ismaël
(Cf. le livre
Entrer dans le repos des œuvres divines).
De même par présomption d’autres entrent dans des œuvres
sacrificielles au nom de Dieu mais de type
Caïnique
qui se révèlent en contradiction totale avec la pensée divine (Cf.
Entrer
dans le repos des œuvres divines).
La
conséquence de nos désobéissances à Dieu est forcément
dramatique, car quand on n’obéit pas à Dieu, on ouvre une brèche
de soumission au diable, et c’est pour cela que Samuel dit au
verset 23 que la désobéissance est aussi coupable que la
divination. Et de fait, ayant perdu l’onction de Dieu sur sa vie,
Saül est allé jusqu’à consulter une voyante pour faire monter
l’esprit de Saül.
Nous
avons dans l’église des Saül et des Ozias-défaillants
(car Ozias n’a pas toujours été comme à la fin), qui parce qu’un
temps Dieu a été avec eux pensent qu’ils ont reçu un mandat
général pour faire tout ce qui leur passe par la tête. Et après
avoir commencé avec la force de Dieu, ils continuent avec leur
propre force sous leur propre initiative. Il y a de même dans
l’église beaucoup de Saül et d’Ozias qui pensent que les
sacrifices sont à placer au même niveau voire même au dessus de
l’obéissance. Il y a des chrétiens qui chercheront à forcer le
bras de Dieu par des jeûnes multipliés là où ils devraient
simplement entrer dans une obéissance à Dieu dans des choses très
pratiques. Mais la marche spirituelle n’est pas de la magie, ce
n’est pas parce que vous allez faire certaines choses, poser des
actes particuliers ou agir de telle ou telle façon que le ciel
s’ouvrira tout à coup comme sous l’effet d’un sésame !
Dieu ne se laisse pas, ni manipuler, ni impressionner ; c’est
uniquement Sa volonté qu’il veut accomplir dans nos vies car c’est
uniquement cela qui est juste bon agréable et parfait pour nous.
Un
service purifié.
C’est
la malédiction que nous attirons sur nous et non pas la bénédiction
divine lorsque nous entrons par la chair dans un service divin. Je ne
dis pas que Dieu nous maudit ; ce sont nos actes de
désobéissance qui nous privent de la bénédiction ce sont là
juste des lois spirituelles. C’est celui qui s’appuie sur
l’Éternel et dont
l’Éternel est la force (signification
du nom Ozias),
qui est béni dit Jérémie 17.
Comprenons
dans quel état d’esprit était Ésaïe lorsqu’ il a eu cette
vision glorieuse de la présence divine décrite au chapitre 6. Il
s’est écrié « malheur
à moi car je suis un homme aux lèvres impures et je demeure au
milieu d’un peuple aux lèvres impures ! ».
Le roi Ozias venait d’être frappé de cette maladie invalidante
dont il mourut, une maladie qui rend impur comme nous l’avons lu
dans les passages cités du livre Lévitique. Mais il est dit qu’un
ange vola vers lui avec une braise prise sur l’autel pour lui en
toucher la bouche afin de le purifier. Ésaïe avait besoin de cette
action divine sur sa vie afin que son ministère ne soit pas entaché
par cette lèpre qui étant tombé sur le roi, contaminait tout le
royaume.
Notons
que c’est la bouche d'Ésaïe qui a eu besoin d’être purifiée
car Ésaïe était une bouche, une
voix prophétique
au sein du peuple d’Israël. Tout comme le front était le lieu de
la consécration d’Ozias en tant que roi, les lèvres d'Ésaïe
étaient le lieu de sa consécration en tant que Prophète. Et sans
cette braise provenant de l’autel divin pour les purifier, les
lèvres d'Ésaïe entachées par la lèpre du royaume risquaient
elles-mêmes d’être impropres à continuer ce ministère à la
façon de Dieu. En tant que Prophète, il s’était identifié à
l’état du peuple auprès duquel il était profondément impliqué ;
l’iniquité du peuple était devenue son iniquité ; aussi
Dieu devait spirituellement le désolidariser de cette iniquité pour
lui permettre de continuer à remplir sa mission.
Nous
voyons la différence dans un avant et un après cette action divine
: avant Ésaïe se sentait comme plongé dans un sentiment
d’indignité pour la tache qu’il avait à accomplir : il
disait (verset 5) « Hélas
me voilà condamné au silence ».
À cause de cette lèpre dont il se sentait lui-même atteint
spirituellement, il reconnaissait ne plus pouvoir être une bouche,
une voix en Israël. Pourtant nous voyons qu’après la braise il
fut rendu capable de répondre à la demande du Seigneur : «
me
voici envoie moi ! ».
C’est parce qu’entre les deux il s’est produit cette magnifique
action de purification du feu de l’autel divin où l’ange lui dit
« ceci
a touché tes lèvres, ton iniquité est enlevé et ton péché est
expié »
(notons bien qu’il ne s’agit pas là du péché d'Ésaïe mais
celui du peuple auprès duquel il est impliqué et à qui il est
identifié dans son Ministère ; sa lèpre fut enlevée et ses
lèvres purifiées et c’est après cela qu’il a entendu la voix
divine dire « qui
vais-je envoyer, qui ira et marchera pour nous ? ».
Il peut donc y répondre pour rentrer dans ce service où il va
annoncer des choses fortes qui vont nous impacter nous-mêmes
profondément aujourd’hui. Car Ésaïe a eu les révélations sur
le Fils de Dieu qui allait venir ôter la Lèpre, l’iniquité du
péché qui couvre l’humanité entière.
Pour
continuer à être une voix prophétique, Ésaïe a dû être
purifiée de la lèpre qui avait atteint son ministère en même
temps que le peuple d’Israël. De même, dans l’Église
notre service a besoin de recevoir la purification du feu de l’autel
de Dieu afin que nous soyons propres à l’œuvre à laquelle Dieu
nous appelle et pour laquelle Il nous a consacrés. Lorsqu’une
partie du corps est malade, à cause du principe de la communion,
lien spirituel qui en unit toutes les parties, ce sont tous les
membres qui peuvent être atteints par la maladie. Nous voyons ce
principe décrit par ailleurs dans le livre du Lévitique qui parle
de la lèpre, savoir comment le sacrificateur doit pratiquer une
observation méthodique pour vérifier si la lèpre n’a pas atteint
tout le reste du corps. Le passage du Lévitique n’est pas juste un
récit passé du peuple d’Israël c’est aussi une prophétie
vivante et actuelle pour l’église corps de Christ.
L’église
un fonctionnement collégial à l’image du ciel
L’Église
est décrite selon l’image du corps humain, et le fonctionnement
prévu par Dieu pour elle fait penser à celui de notre Dieu Père,
fils et Saint-Esprit. Dès le commencement nous avons un modèle de
fonctionnement collégial impulsé par le Créateur Lui-même. Il dit
en Genèse 1/ 26 « faisons
l’homme à notre image notre ressemblance ».
Puis à nouveau en Genèse 3/22 quand il s’agissait d’empêcher
à l’homme de pénétrer dans le jardin. Puis Jésus lui-même dira
(Jean 5/17-19) : «le
Père agit, moi aussi j’agis..,
le
Fils ne peut rien faire par lui-même ; il ne fait que ce qu’il
voit faire au Père. Tout ce que le Père fait, le Fils le fait
également. ».
Puis aussi Jésus parle aux disciples de l’action qu’accomplira
l’Esprit en accord de collégialité avec le Père et le Fils (Jean
16/13-14) : « Il
ne parlera pas en son propre nom, mais il dira tout ce qu’il aura
entendu… Il révèlera ma gloire car il recevra de ce qui est à
moi et vous l’annoncera ».
Le
ciel fonctionne selon le principe de la collégialité
Ici
dans cette parole d'Ésaïe 6 qui fait référence à la mort du roi
Ozias, nous avons une référence très forte à cette idée de
fonctionnement collégial dans la gestion des choses célestes. Dieu
dit à Ésaïe (l’année de la mort du Roi Ozias lorsque celui ci a
vu le trône de la gloire divine) : « qui
ira et marchera
« pour nous ».
Dieu
tient conseil :
Jérémie 23/18 « Qui
donc a assisté au conseil de l'Éternel pour voir, pour écouter sa
parole ? Qui a prêté l'oreille à sa parole, qui l'a entendue ? ».
Michée
quant à lui, a eu une vision de la tenue de ce conseil : 1
Rois 22/10 ou 2 Chroniques 18/8.
Lire le chapitre parlant de Michée voyant Dieu sur son trône et
les anges des
armées célestes à sa droite et à sa gauche.
Dans
ce conseil il y a des décrets
appelés à être appliqués par des anges serviteurs de Dieu : des
Décrets
(comme dans un conseil des ministres) et des Résolutions
comme à l’ONU : Daniel
4/verset 17 puis 24.
Ces anges sont les agents de Dieu pour accomplir les décrets pris en
Conseil céleste, ils veillent
(c’est pourquoi ils sont ici appelés Veilleurs)
à ce que les décisions de Dieu soient accomplies sur la terre en
conformité avec le Ciel, afin que l’équilibre soit assurée sur
la terre dans un tel alignement avec le ciel. Et les récits du livre
de Daniel illustrent bien cela dans le cadre de l’exécution du
jugement à appliquer concernant Nébucadnetsar.
Le
Seigneur agit toujours de façon collégiale, la bible dit qu’on ne
doit pas recevoir de témoignage sauf l’accord de 3 témoins et
l’épître de Jean parle des 3 qui sont d’accord sur la terre et
au ciel pour l’accomplissement de la volonté de Dieu : le
Père l’Esprit et la Parole. 1
Jean 5/7
la Bible Martin est riche en détails qui nous montrent l’alignement
parfait de cet accord entre le ciel et la terre et dit ceci :
« Il
y a 3 dans le ciel qui rendent témoignage, le Père la Parole et
l’Esprit et ces 3 là ne sont qu’un. Il y en a aussi 3 qui
rendent témoignage sur la terre, savoir l’Esprit, l’eau et le
sang ; et ces 3 là sont d’accord ».
La
lèpre d’Ozias dans l’Église bâtie selon un modèle terrestre.
L’Église
bâtie selon un modèle de gouvernement humain, sous la direction
d’un homme/ femme orchestre, établie sur un système de caste,
voire selon un modèle de gestion des entreprises ou encore
établissant les rôles et les services sur la bases des genres ou
selon la classe sociale n’est pas le plan du Seigneur mais une
conception entièrement issue de la pensée de l’homme.
Et elle attire sur elle la lèpre d’Ozias car elle ne permet pas à
Dieu d’être le Roi au milieu d’elle ni à Christ d’en être la
tête pour libérer tout son ministère en sa faveur.
L’Église
à l’image selon un modèle de fonctionnement terrestre
Cette
Église ressemblera tantôt à une démocratie, tantôt à une
dictature, d’autres fois à une anarchie, voire même à une
Entreprise comme on le voit souvent en nos derniers temps avec les
méga-Church fonctionnant par départements et pôles ayant chacun un
ou des chefs à leur tête selon des compétences et principes de
gestion d’entreprises. Mais aucun de ces modèles de gouvernement
ne correspond au modèle divin pour l’Église.
L’église
biblique n’est pas une démocratie ou les choses sont gérées et
établies à la suite de votes à la majorité des membres. Elle
n’est pas non plus une dictature avec un homme/ femme orchestre à
la tête qui gère tout et à qui tous doivent se soumettre. Elle
n’est pas davantage une anarchie ou chacun pense pouvoir agir à sa
guise sous prétexte que si Dieu l’a libéré ce n’est pas pour
se soumettre à un autre. L’église n’est pas non plus une
Entreprise avec des pôles gérés de façon efficace par des chefs
de département pour permettre d’atteindre les objectifs d’un
calendrier fixé par le Président qui est à sa tête du Groupe.
Dans ce dernier modèle il suffit que vous ayez les compétences
requises pour intégrer un poste ; là on ne répond pas à un
appel spirituel mais on remplit une fonction parce qu’on en a les
compétences.
Ozias
ou l’Église selon la pensée divine
C’est
l’église selon le modèle céleste : celle qui tire sa force
et son accroissement de la tête qui est Christ. Ozias rappelons-le
signifie l’Éternel
est
ma force.
C’est donc l’église qui est consciente qu’elle ne peut rien
faire en dehors de ce qu’elle reçoit expressément de l’Esprit
de Christ qui en est la seule tête (cette Eglise là n’est pas
bicéphale).
Un
seul corps avec des membres aux rôles différents pour un
fonctionnement cohérent
Cette
église ne ressemble ni à une anarchie, ni à une dictature ni à
une démocratie ni à une entreprise. Elle est à l’image du corps
humain. Christ en est la tête et ceux qui appartiennent à Dieu en
sont les membres agissant selon l’Esprit de Dieu soufflant et
opérant dans le Corps de manière à accomplir la volonté de Dieu.
L’église est par conséquent censée avoir un fonctionnement
corporatiste ; cela signifie aussi qu’elle ne peut pas
fonctionner sur le modèle de l’ancienne alliance. Nous sommes tous
des sacrificateurs mais chacun à une place précise et dans un rôle
différent car la sacrificature n’a pas dans la Nouvelle Alliance
le même sens que dans l’Ancienne.
Dieu
a marqué ces choses très clairement en étant lui-même un modèle
de ce qu’il veut pour l’Église, car comme certains le répètent,
Dieu est UN en 3 personnes. Si l’Église devait fonctionner avec à
sa tête un homme-orchestre, tout en prétendant être établie selon
un modèle céleste, cela voudrait dire que le Père serait à la
fois le Fils et le Saint Esprit. Cependant le Père ne fait pas tout.
Il a un rôle qui est uniquement le sien, ce n’est pas le Père qui
est mort à la Croix mais le Fils et pourtant le Père est Dieu comme
le Fils l’est, mais dans un autre rôle, une autre manifestation.
De même ce n’est pas le Fils qui opère
dans l’Église, mais l’Esprit. Jésus lui, est auprès du Père
et remplit un rôle d’intercession jusqu’à un temps déterminé,
il ne remplit pas le rôle de l’Esprit de même que l’Esprit ne
remplit pas le rôle du Père ni celui du Fils même s’il est dit
que l’Esprit aussi intercède (Rom 8). Bien évidemment Jésus
agit dans l’Église, mais par l’Esprit de vérité, le
Consolateur qu’Il a envoyé en montant vers le Père. Les 3
personnes de Dieu ne sont pas interchangeables ; de même dans
l’Église un seul ne peut tout être et tout faire à la fois.
Une
église organique à l’image du corps humain
La
lèpre s’est attachée au front d’Ozias : le front est le
lieu de la consécration.
Il
n’avait pas été consacré sacrificateur mais roi il aurait du
rester à sa place dans le cadre de son appel, sa consécration.
Connaître
son identité pour fonctionner dans le corps selon son appel
Pour
que le corps fonctionne de façon cohérente, il faut que les membres
qui le composent connaissent leur identité pour y entrer. Connaître
ton identité c’est savoir qui
tu es : un œil, un bras ? Une oreille, un pied, un nez ?
C’est aussi lorsqu’un membre agit à une place qui n’est pas
la sienne et par conséquent remplit un rôle qui n’est pas le sien
que la lèpre peut gangrener le corps entier jusqu’à le paralyser.
Le rôle ou la place dans le corps est quelque chose qui vient de
Dieu et jamais de nous. C’est Dieu qui dit qui tu es, et jamais toi
qui le décide. Et faute de connaître leur identité beaucoup
d’enfants de Dieu sont là où Dieu ne les attend pas et se
trouvent de ce fait frustrés (en même temps qu’ils frustrent le
corps) car il y a une réelle satisfaction de se sentir à sa place,
accomplissant les œuvres préparées à l’avance pour nous, c’est
bon individuellement et corporativement.
L’identité
n’est pas l’appel même si elle le détermine
Mon
identité détermine ma place dans le corps, mais c’est mon appel
qui détermine mon rôle/ mon service au sein du Corps. Non seulement
il faut connaître son identité, mais encore il convient de
connaître quel est son appel pour pouvoir y entrer. L’appel ce
n’est pas savoir qui
tu es
dans le Corps mais plus précisément ce
que tu es
dans le Corps et c’est cela qui détermine ton action au bénéfice
du Corps de Christ.
L’identité
et l’appel ne sont par conséquent pas à confondre car dans le
corps il peut y avoir des organes similaires : par exemple deux
oreilles, deux yeux, deux bras, deux pieds. Il ne suffit donc pas de
savoir que je suis un œil ou une oreille car dans un tel cas si
chaque membre ne connaît que son identité et non pas également son
appel, il peut y avoir rivalité et entrave au détriment du bon
fonctionnement du Corps. Comme je le disais dans le livre « Entrer
dans le repos des œuvres divines »,
des organes de même nature ne sont pas forcément appelés à
fonctionner de la même façon. Si je suis un œil droit par exemple,
je n’ai pas reçu le même objectif de vision que l’œil gauche
sinon la marche du corps entier serait bancale ; mon rôle
permet d’équilibrer justement le fonctionnement du corps en
donnant une vision qui va compléter ce que va apporter l’œil
gauche. Si je cherche par mimétisme à faire exactement ce que fait
l’œil gauche (ce qui est une perte d’énergie bien inutile),
certes j’aurais agit comme un œil que je suis, mais j’aurais
manqué à mon appel et aurais de ce fait pénalisé tout le Corps.
Si chacun rentrait à la fois dans son identité et son appel, le
Corps de Christ ne connaîtrait pas de rivalité en son sein et
devrait être en mesure de fonctionner de façon à permettre la
croissance de l’ensemble et glorifier la tête qui est le Christ
Jésus.
L’appel
et le service dépendent de l’identité et jamais du genre
De
même que mon identité dans le corps ne dépend pas des hommes mais
de Dieu, mon service dans le Corps ne dépendra pas davantage de mon
genre que de ma race ou ma classe sociale. Il est important de
préciser ce point. On cite souvent le passage de Galates 3/28 où
Paul dit ceci « Il
n’y a plus ni Juif ni Grec ; il n’y a plus ni esclave ni
homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous
un en Jésus-Christ »,
sans forcément entrer dans sa signification dans l’Église qui est
le Corps de Christ. Bien sûr tout le monde est d’accord avec ce
passage lorsqu’il évoque les Juifs, Grecs, Esclaves, Libres mais
pas quand il est question d’homme et de femme. Ce passage parle
pourtant des rapports dans le cadre de la vie du royaume spirituel de
Dieu dans lequel nous avons été transportés au moment de notre
conversion.
Bien
entendu les différences entre Juifs et grecs n’ont pas cessé
d’exister à partir de cette déclaration de Paul ! Pas plus
que l’esclavage parmi le peuple n’a cessé à ce moment. Et il
est bien évident par conséquent que les genres
ont continué avec leurs différences nécessaires et continueront
encore tant que monde sera et ce malgré les lois humaines. Mais dans
le cadre de l’église et de la vie en Christ, nous parlons non pas
des choses dans ce monde mais en
Christ
comme le souligne ce passage. Et c’est ce « en
Christ »
qui fait que Onésime, esclave de son état selon le monde, ne
l’était pas sous le rapport des choses relevant du royaume de
Dieu. Onésime était l’esclave de Philémon mais Paul dit à
celui-ci de le recevoir comme un frère voire comme lui-même Paul.
Dans l’épître aux Colossiens Onésime est décrit non pas comme
un esclave mais comme un frère, tandis que socialement parlant, sa
condition d’esclave de Philémon n’a pas changé. Comprenons-nous
cela ? Les conditions sociales, de genre de races de nationalité
ne sont pas ce qui détermine le fonctionnement dans Corps de Christ
où il n’y a pas des Blancs, des Noirs, des Juifs, des Arabes, des
Esclaves, des Hommes libres ou des Hommes et des Femmes, mais des
membres fonctionnant sur la base d’une identité définie par la
Tête.
Dans
l’Église, nous sommes des frères et sœurs et dans le Corps nous
sommes des membres placés à des endroits différents et opérant de
ce fait dans des rôles différents selon le bon vouloir de l’Esprit
de Dieu et certainement pas selon les convenances ou bienséances
sociales et humaines certes utiles ou nécessaires dans le monde dans
lequel nous évoluons. Nous évoluons dans les deux domaines :
terrestres et célestes, mais notre fonctionnement n’est pas le
même dans l’un et dans l’autre ; chaque sphère ayant son
mode propre de fonctionnement. Pour marcher dans ce monde nous avons
des sens qui nous permettent d’appréhender l’espace, y vivre et
nous y mouvoir ; mais ces sens sont inutiles voire entravant
dans le monde spirituel où ce sont les sens spirituels donnés par
Dieu qui nous permettent d’exercer les prérogatives spirituelles
attachées à notre état civil d’enfant de Dieu et de répondre à
vocation céleste en Jésus-Christ.
Mais
pour en revenir au fonctionnement dans l’Église qui n’est pas
selon ce monde, par exemple un chef d’entreprise dans ce monde
n’est pas de fait appelé à exercer un ministère de direction
dans l’Église. De même une femme de ménage n’est pas appelé à
nettoyer les lieux du culte du culte communautaire sous prétexte
qu’elle est déjà qualifiée pour ça dans la sphère sociale.
Si
Paul n’avait eu à faire une recommandation spéciale à Philémon
pour que celui-ci accueille Onésime de la bonne façon biblique,
nous n’aurions jamais su que celui ci était son esclave. Dans
l’Église il était son frère bien-aimé. Et dans l’épître
aux Colossiens c’est comme un
frère fidèle bien aimé, un des leurs
que Paul le décrit pour l’envoyer aux Colossiens. De même, Dieu
ne nous définit pas dans le Corps ou dans l’Église par notre état
social, notre race ou notre genre, tout ça n’a pas sa place dans
l’Église car celle-ci a des règles de fonctionnement qui sont
autres que celles de la société, sans pour autant que cela veuille
dire que ces autres considérations sont effacées quand nous sommes
hors du cadre des rapports d’église. Mais quand je suis au sein du
Corps de Christ (En
Christ
comme le dit Paul dans ce verset) c’est l’Esprit qui opère selon
ce que Paul dit en 1Corinthiens 12, un même Esprit mais diversité
d’opérations utilisant les uns et les autres dans un
fonctionnement cohérent du Corps.
La
Lèpre dans l’Église à cause d’une fausse conception du Corps
de Christ
Le
fonctionnement du Corps de Christ n’est pas bâti sur les
considérations de genres sinon nous ferions clairement fausse route.
Mais cette façon de voir les choses trouve sa source dans une
mauvais vision de l’église encore bien ancrée, elle ne saurait
avoir sa place que dans une vraie vision du Corps fonctionnant selon
l’ordre impulsé par la tête et par l’opération de l’Esprit
de Christ. Je sais que je vais faire grincer des dents en disant
cela, mais il n’empêche que c’est juste la réalité du
fonctionnement organique de l’Église tel que voulu par Celui qui
l’a bâtie. Ce qui fait généralement grincer les dents de ceux
est lié à la Chaire, cette chère Chaire si convoitée dans nos
milieux. Il est insupportable d’imaginer une femme dans la Chaire.
La Chaire qui symbolise pour certains le fait de prêcher, symbolise
pour beaucoup la domination ou la position élevée de celui qui
partage la parole dans l’assemblée. Mais dans la Nouvelle Alliance
la Chaire n’a pas sa place. Ensuite, cette conception montre toute
sa perversité car il n’est jamais question de domination dans
l’exercice d’aucun ministère ou service dans l’Église (enfin
disons le ministère exercé selon la pensée divine) car celui qui
sert se met au service des autres pour les conduire plus loin et
jamais pour les asservir ou les dominer, ça c’est dans le monde,
Jésus l’a dit en Matthieu 20/ 25 à27. On parle dans le cadre de
l’Église, non pas de domination par la chaire et donc dans la
chair (cas manifeste de Lèpre) mais de fonctionnement organique (en
tant que Corps). Et les ministères doivent être libérés au sein
de ce corps pour que celui-ci avance selon les desseins de Dieu.
Les
ministères ne sont pas des genres,
pas plus qu’ils ne s’imposent en fonction de capacités et
dispositions naturelles. Les ministères se reconnaissent juste au
sein du Corps dans un fonctionnement qui produit la croissance des
membres dans une plus grande connaissance de Christ qui est la tête.
Je
suis consciente du fait qu’il est encore bien difficile à certains
d’imaginer une femme fonctionnant dans un ministère de Docteur, de
Pasteur ou d’Évangéliste, de Prophète ou Apôtre dans le cadre
du corps de Christ (bien que l’église eut de tels ministres en ces
débuts), et c’est précisément à cause d’une mauvaise
conception du fonctionnement de l’Église. Je ne suis pas Pasteur
(Ouf !?) mais j’ai déjà eu affaire à au moins une personne
qui m’a dit il y a des années : « tu
devrais ne pas faire ce que tu fais
(Je suppose que cela voulait dire ne plus libérer ce que je libère
pour le Corps par mes messages) et
tu devrais laisser ton mari le faire à ta place.
Cette phrase est typique d’une mauvaise compréhension de l’Église
organique et de son fonctionnement. Sur le moment je me suis demandée
ce qui pouvait faire penser à cette personne que ce que je faisais
j’avais juste comme ça un jour décidé de le faire. La réalité
est que si je fonctionne à cette place faisant ce que je fais,
libérant ce que je libère, je ne le fais pas de mon propre chef, je
ne l’ai jamais réclamé ; cela m’a été imposé par le
Seigneur. Comment j’aurais pu de moi-même de mon propre fonds
sortir ce que je libère. Personnellement à chaque fois j’en suis
la première étonnée me reconnaissant dans la faiblesse la plus
totale sous ce rapport. Je me demande encore comment ce frère
apparemment bien fondé spirituellement avait pu seulement concevoir
un tel raisonnement.
L’ordre
de Dieu n’est pas de laisser un homme apporter le message
d’édification juste parce qu’il est un homme mais parce qu’il
a expressément reçu quelque chose à donner.
Si un homme n’a pas reçu du Seigneur, devrait-il ouvrir la bouche
ou occuper une place juste parce qu’il est un homme ? Dire ou
concevoir une telle chose, c’est avoir une conception viciée et
donc inadéquat du Corps de Christ.
L’ordre
de Dieu dans le fonctionnement du corps de Christ procède de l’appel
et ne dépend que de la seule volonté de Dieu : l’hommerie
(comme disait Calvin) n’y a pas sa part. Pour répondre à ce que
me disait ce frère ce n’est pas parce que je laisserais ce rôle à
mon mari que du coup automatiquement il recevrait pour le corps ce
que je reçois car si c’était le cas je ne vois pas pourquoi Dieu
qui est puissant et souverain aura commencé par un coup pour rien en
faisant couler sur moi quelque chose qui aurait du couler sur mon
mari. C’est plutôt tordu non ? Non chacun fonctionne selon
l’identité et l’appel qu’il a reçu dans le corps, et jusqu’à
nouvel ordre cela n’est pas interchangeable. Dans les rapports de
l’Église nous sommes mon mari et moi frère et sœur, et à la
maison nous sommes mari et femme, ainsi que parents avec tout ce
qu’impliquent ces états et rôles dans ces sphères. J’imagine
que cela peut en choquer quelques uns mais je sens de devoir préciser
ces choses là, il y a certainement une raison je ne sais. Quand
on ne discerne pas correctement ce principe de fonctionnement de
l’Église qui répond à des règles organiques
où chacun agit en fonction de son identité et de son appel, on
propulse des gens dans un ministère non plus à cause de l’appel
ou de la volonté de Dieu mais à cause de ce que l’homme pense ou
de ce qui semble acceptable socialement voire religieusement.
Et c’est ainsi qu’il se produit beaucoup de dégâts dans
l’Église, parce qu’on n’a pas toujours compris ou accepté que
c’est l’Esprit qui opère au travers du Corps quand ses membres
s’assemblent. On fait prédominer dans l’Église les
fonctionnements qui ont leur place dans le foyer ou dans la société.
Et ainsi il n’est pas surprenant de voir des assemblées
fonctionner avec des gens qui ne sont pas appelés au ministère
ou/et qui ne sont à une place qu’en raison de leur Genre, ou de
leur classe sociale par exemple un chef d’entreprise plébiscité
pour une place de responsable parce qu’il aurait des potentialités
naturelles de leader.
La
vraie question est celle-ci : « quel est le moteur de mon
action dans le cadre de l’Église dont Jésus-Christ est la tête :
moi-même ou le Saint-Esprit ? ». Mais aussi celle-ci :
« en faisant ce que je fais dans le cadre du Corps de Christ,
suis-je je suis en train de fonctionner à ma place ou à la place de
quelqu’un d’autre ? ». En posant ces questions, on est
propulsé dans une réflexion qui oriente vers la vraie vision du
Corps de Christ fonctionnant avec des membres que l’Esprit lui-même
place et coordonne selon la volonté de Dieu.
En
divers endroits, le Corps de Christ est affecté par la Lèpre
d’Ozias
parce qu’on a laissé des gens exercer un service en dehors de leur
identité et en contradiction avec l’appel du Seigneur. Le front de
plusieurs est marqué par une lèpre honteuse. Ils sont affectés à
un service qui n’est pas le leur. Il y a comme ça une intrusion de
la « vie naturelle, charnelle » dans le service de Dieu,
c’est un élément étranger qui entre dans le corps ; et
cette sorte de greffe mal venue finit par créer un rejet de la part
du corps entier qui en souffre. Les chrétiens ressentent bien quand
un soit disant « ministère »
est à une place qui n’est pas la sienne ; on ne peut pas
juste placer une personne à un endroit du Corps en lui disant
« voilà à partir d’aujourd’hui tu seras ci et ça et tu
feras ci et ça ». C’est pas ainsi que ça fonctionne ;
on ne place pas une personne en tant que Pasteur, ni en tant que
Prophète, Docteur, Evangéliste ou Apôtre ; pas plus qu’on
ne peut s’autoproclamer tel.
Les
Ministères et Services ne peuvent émaner que d’un appel
spécifique du Seigneur Jésus-Christ qui définit qui
et ce que
nous sommes. C’est aussi Lui qui libère et fait monter tous les
Ministères pour le bénéfice du Corps.et c’est uniquement par
l’Esprit que ceux-ci opèrent et non pas par une volonté d’hommes.
C’est Dieu qui a envoyé Ésaïe et non pas la propre volonté de
ce dernier. Il a répondu à l’appel du Seigneur qui interrogeait
« qui
enverrais-je
? »
mais il a aussi entendu Dieu lui dire après cela «Va
et dis à ce peuple ».
Être
approuvé des hommes ne signifie pas être approuvé de Dieu. Et bien
souvent les vrais ministères approuvés de Dieu seront rejetés des
hommes comme Paul dont le ministère fut discrédité à maintes
reprises à Corinthe même et par des hommes soit disant d’église,
des super Apôtres comme il les appelait. Dans un autre sens
plusieurs qui ont été de puissants instruments de Dieu à un moment
et dans un service particulier finissent par perdre le sens de leur
appel et la valeur de leur service. Pourquoi ? Parce que alors
qu’ils avaient commencé en suivant les voies de l’Esprit ils ont
continué en écoutant la voix des hommes, ils ont étendu leur
sphère d’activité et d’influence de leur propre initiative et
au-delà de leur onction/consécration spécifique en surfant sur
leur succès et leur renommée (comme Ozias), alors que peu à peu
l’Esprit de Dieu s’est déjà écarté. Car l’onction de Dieu
pour le service ne peut pas nous suivre alors que nous nous écartons
du chemin que Dieu a assigné à son onction sur nos vies. L’onction
est en rapport avec le service : Ésaïe 61. Pourquoi Dieu t’a
oint ? Dans quel but ? Pour quel service ? Tu n’es
pas multiservices dans le Corps donc demande toi pour quel service tu
es oint.
Si
tu sens que tu n’es pas à ta place ou que tu as laissé la lèpre
atteindre son service, il n’est pas trop tard pour venir ou revenir
à l’autel de Dieu. Il y a pour toi une Pierre
ardente et Précieuse
assez puissante pour ôter l’iniquité du feu étranger qui dévore
ce que Dieu avait placé en toi pour Son corps. Que tu sois une
bouche comme Ésaïe ou que tu aies un front comme celui d’Ozias,
le feu de l’autel divin te purifiera. Mais tu dois venir à cet
endroit de la consécration pour entendre Dieu te préciser ton
identité et ton appel. Que tes yeux s’ouvrent sur la vision du
Roi, l’Éternel des armées !
Ésaïe 6/ 5 à 9 : « Alors
je dis : Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un
homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un
peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées. Mais l’un des séraphins vola vers moi,
tenant à la main une pierre ardente, qu’il avait prise sur l’autel
avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : ceci a
touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché
est expié. J’entendis la voix du Seigneur disant : Qui
enverrais-je, et qui marchera pour nous ? Je répondis : me
voici, envoie-moi. Il
dit alors : va… ».
Éliane Colard
Dans le même ordre d'idée :
Commentaires
Enregistrer un commentaire