Ce qu’il fallait pratiquer sans négliger les autres choses
Éliane
Colard
Matthieu
23/23 : « Malheur
à vous Scribes et Pharisiens hypocrites ! Parce que vous payez
la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et que vous négligez
les choses les plus importantes de la loi ; la justice, la
miséricorde et la fidélité : c’est là ce qu’il fallait
pratiquer sans négliger les autres choses ».
Luc
18/12 : « …
je jeûne deux fois la
semaine et je donne la dîme de tout ce que je possède ».
En
lisant dans la Bible la façon dont Jésus a fustigé les Pharisiens,
nous pourrions penser ne pas être concernés par ces reproches.
Pourtant passant au milieu de nos rassemblements aujourd’hui, Jésus
pourrait avoir matière à agir de même. La religiosité
(Pharisaïsme d’autrefois) se nourrit de ce que notre propre nature
peut avoir à offrir, et prendra selon le temps et les cultures des
formes différentes. N’est-il
pas fréquent d’entendre des chrétiens se définir ou se situer en
fonction de toutes leurs actions ou réalisations spirituelles ?
Vous demandez à une personne de ses nouvelles et elle vous répond
en vous présentant la carte de visite de ses états de service pour
Dieu, cela ne vous est
jamais arrivé ? Pourtant notre état de santé spirituelle
(voire parfois physique) ne dépend pas de ce que nous faisons ou pas
pour Dieu, mais bien souvent de l’état de notre âme. Ce
que vous êtes
en Dieu primera toujours sur ce que vous faites pour
ou au nom de
Dieu.
Parfois
vous demandez à des frères et sœurs d’une assemblée des
nouvelles d’un des leurs et vous entendez la réponse
suivante : « oh
tu sais, il ne vient plus aux réunions »
et tout est dit là. On pourrait en tirer la conclusion suivante : si
vous allez l’église (comme on dit) vous allez bien, mais si on ne
vous voit pas aux réunions c’est que vous êtes rétrograde,
perdu, ou du moins sur une pente glissante. Mais
dire qu’une personne est rétrograde ou sur la mauvais pente du
fait qu’elle est absente des rassemblements est évidemment une
analyse simpliste quoique tout à fait courante dans nos milieux
évangéliques où le faire visible
prime sur la vie spirituelle intime et secrète là où seul Dieu
vous voit et vous entend.
L’autre réalité est aussi que des personnes n’allant plus dans
les rassemblements, on ne s’en préoccupe plus du tout et on passe
à autre chose. Cette attitude est assez normale si l’assemblée se
situe davantage dans une logique clientéliste que fraternelle. Dans
une logique clientéliste on parle de membres
et les gens ont une valeur toute numérique. Et étant donné que
dans certaines assemblées les gens vont et viennent, lorsque
certains partent d’autres arrivent et on ne fait pas la différence
car ce qui compte c’est qu’il y ait toujours autant de monde pour
donner l’impression que l’église va bien. Le critère de la
santé y est par conséquent quantitatif et jamais qualitatif. Mais
ce n’est pas le sujet de ce message, aussi je ne m’étendrai pas
dessus. Notons juste que le fait d’être présent à toutes les
réunions d’église ne devrait jamais servir à définir notre
qualité d’enfant de Dieu. Car une assemblée peut facilement être
remplie de personnes étrangères à la vie de Dieu. Or Dieu ne
s’arrête pas aux apparences, c’est la réalité du dedans du
cœur qui prime dans la vie spirituelle. Ce n’est jamais ce que
nous faisons extérieurement qui écrit notre identité, c’est
d’abord et premièrement ce
que nous sommes à
l’intérieur qui devrait déterminer ce que nous faisons.
Beaucoup
de chrétiens envisagent la vie spirituelle de façon déconnectée
de l’état de leur âme. Or l’état de notre âme a une incidence
directe sur toute notre vie, dans le sens où cela va déterminer
notre marche non seulement naturelle mais aussi bien souvent
spirituelle. C’est pourquoi l’apôtre Jean disait à Gaius qu’il
lui souhaitait de prospérer à tous égards et sois en bonne santé,
à l’instar de l’état de son âme. Si ton âme prospère, le
reste devrait suivre. Comme on dit quand on a le moral dans les
chaussettes on ne va pas loin. Ton âme prospère non pas parce que
tu pointes quotidiennement à l’église ou à toutes les réunions,
mais dans la mesure où tu marches dans la fidélité et la vérité en
étant établi dans le Fidèle et Véritable. Beaucoup de réunions
évangéliques sont des rassemblements d’âmes malades, en
souffrance ou en mauvaise santé, et cela a une incidence non
négligeable sur la qualité des rassemblements. S’il s’agit
d’une grosse assemblée cela ne sera pas aussi visible ou
directement apparent que dans un tout petit rassemblement où tout
est tout de suite perceptible. Pour donner un exemple simple :
un culte de louange dans une assemblée d’une centaine de personnes
parmi lesquelles 10 sont en état de déprime, ne sera pas vécu de
la même façon au sein d’un rassemblement de 20 personnes parmi
lesquels seulement 2 personnes déprimées. C’est pourquoi de
grosses assemblées peuvent être malades dans leur âme tout en
donnant une impression de vie et de santé. Elles sont à l’image
de l’église de Sardes. C’est juste que la taille empêche de
discerner la maladie de certains petits membres. Dans le corps humain
si un membre est malade c’est tout le corps qui en pâtit dans sa
santé et cela peut dans certains cas toucher d’autres membres. Et
il en est de même dans l’église corps de Christ même si certains
rassemblements donneront une illusion de santé globale du fait de la
taille.
Ton
être entier sera à l’image de ton âme car celle-ci marque ta
personnalité, ton identité. Dans
la vie spirituelle, c’est quand
et parce que
tu es, que tu peux faire.
Si ton identité dans le corps de Christ est d’être un bras tu
agiras alors comme un bras et non comme un pied, d’où l’intérêt
pour le corps de Christ que chacun connaisse et entre dans son
identité. Cette identité tu la reçois du bon Berger qui connaît
chacune de ses brebis et les nomme chacune par son nom comme le
fait un père ; et c’est parce que le nom définit l’identité.
C’est Dieu et non pas toi qui dit qui
et ce que
tu es. Puis la loi de l’Esprit de vie va insuffler dans notre cœur
l’énergie divine qui nous permettra de bouger ou d’agir dans
l’identité qui est la nôtre et selon la volonté de Dieu. Cette
loi de l’Esprit de vie est très pratique dans son essence et sa
finalité. C’est pourquoi la mise en garde de notre Seigneur Jésus
aux Pharisiens de son époque doit absolument interpeller l’église
aujourd’hui. Même si
les circonstances sont différentes, la propension du cœur humain à
se glorifier de ce qu’il fait ou produit est toujours la même.
L’aspect
très pratique de la loi de l’Esprit de vie
Luc
11/42 : « Malheur
à vous Pharisiens ! Vous donnez à Dieu le dixième de plantes
comme la menthe et la rue, ainsi que de toutes sortes de légumes,
mais vous négligez la justice et l’amour pour Dieu : c’est
pourtant là ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste ».
Ce verset de Luc 11 parle de l’amour pour
Dieu. La plupart des
Chrétiens disent «
j’aime Dieu »,
mais Jean dit que nul ne peut aimer Dieu et haïr son prochain. Or
quand vous avez des dossiers non réglés avec des personnes de votre
entourage ou votre famille, du non pardon ou de la rancœur, vous
manifestez que vous n’aimez pas vraiment Dieu.
Michée
6/8 dit encore ceci : « On
t’a fait connaître ô homme ce qui est bien,
et ce que l’Eternel
demande de toi, c’est que
tu pratiques la
justice, que tu aimes la miséricorde et que tu marches humblement
avec ton Dieu (qu’on
lui soit fidèle dans la marche). Dieu attache manifestement une
grande importance à ces 3 choses : la
justice, la miséricorde et la fidélité.
Tout ça est très
pratique et bien loin de la lettre d’une loi qui serait
impersonnelle, abstraite ou demeurant de l’ordre de la simple
connaissance. Dieu ne
nous demande pas seulement de connaître ce qui est bien puis de nous
contenter de transmettre cette connaissance. Il nous va demander de
mettre aussi tout cela en pratique. La meilleure manière d’enseigner
passe par le miroir de notre vie. Nos enfants apprennent en nous
regardant. Si nous pratiquons notre vie sous leurs yeux, ils
finissent par regarder
comme nous, nous
ressembler ; to look like signifie en Français ressembler
mais au mot à mot on traduit regarder
comme. L’enseignement
que nous leur donnons par le miroir de notre vie ne passe pas
uniquement par ce que nous leur disons par nos paroles, mais aussi
surtout par ce que nous leur montrons de nous de notre vie. La
preuve : en plus de ressembler à leurs parents, certains
enfants finissent par parler comme eux avec parfois le même timbre
de voix. De même, si nous regardons le Seigneur, si nos yeux se
fixent sur lui, nous finissons par lui ressembler peu à peu jusqu’au
jour où nous refléterons Christ entièrement. C’est ce que Paul
nous dit en 2 Corinthiens 3/18 : « Nous
tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la
gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de
gloire en gloire, comme par le Seigneur l’Esprit ».
Dieu
nous appelle à être des modèles, des exemples à suivre, nos vies
devraient être des lettres de Christ pour ceux qui nous entourant et
nous côtoyant, nous regardent vivre. Nous sommes pour eux comme des
livres ouverts avec des lettres qui vont communiquer un message.
Si nous sommes dans le Fidèle et Véritable, ils sont censés lire
ou percevoir ce que Christ leur dit au travers de nous. Notre vie
transmet un message à notre entourage. Ce que tu es ou vis parlera
toujours plus fort que ce que tu dis avec ta bouche. Parfois on
s’entend dire « je
ne sais pas ce que c’est, mais il y a en
toi quelque
chose qui m’attire».
Ce ne sera jamais ce
que nous ferons qui va attirer à Christ, mais ce que nous sommes, ce
que les gens vont percevoir en
nous.
Faire ou reproduire ce que nous faisons extérieurement ça peut être
plus ou moins facile, il suffira souvent d’en avoir les moyens. Les
actions extérieures sont faciles à mettre en place, mais il en va
tout autrement de ce qui nécessite une implication de l’esprit et
un engagement du cœur envers le Dieu vivant.
L’obéissance
et non les rites
La
marche dans l’obéissance que Dieu attend de notre part nécessite
absolument une implication de l’esprit et un engagement du cœur.
Le contexte du passage de Michée cité ci-dessus est très parlant.
Car, alors que notre vie devrait manifester les 3 choses importantes
(la justice la miséricorde la fidélité), elle laisse parfois
plutôt voir à ceux qui la lisent, uniquement les multiples
accomplissements religieux que nous faisons. Cela donne en lecture
l’image d’un Dieu tout le temps courroucé qu’il convient
d’apaiser pour se le rendre propice, en langage évangélique on
dira pour incliner son cœur en notre faveur. C’est
le faire pour
au lieu du faire
parce que.
C’est exactement la voie dans laquelle sont engagées les religions
païennes qui rendent culte à un dieu lointain impersonnel et
courroucé. Mais contrairement aux divinités païennes, notre Dieu
préfère toujours l’obéissance aux sacrifices. Sacrifice sans
obéissance équivaut à des actes de sorcellerie, comme des
baguettes magiques qu’on actionnerait pour avoir un résultat
rapide et précis. C’est ce que font parfois certains en
s’engageant dans des jeûnes qui auraient pour objectif de faire
bouger le bras de Dieu
dans le sens de leur propre volonté qu’ils finissent par prendre
pour celle de Dieu. Mais cette attitude vient aussi d’enseignements
pernicieux sur la foi, où certains ont prêché que si vous croyez
fortement une chose quelle qu’elle soit et sans douter, elle va
vous être donnée. A partir de là, la porte a été ouverte pour
faire entériner par Dieu tout et n’importe quelle chose à
laquelle nous croirions fermement sans douter. On trouve toutes
sortes d’incitations dans ces enseignements à dormir debout, comme
par exemple prier pour que Dieu vous donne un jet privé etc. Il y
est souvent question de jeûner pour avoir
plus, et rarement pour
diminuer
afin de faire plus de
place à Dieu en soi.
Pourtant au lieu de multiplier de tels jeûnes, il est bien plus
judicieux d’entrer simplement dans l’obéissance. Va-t-on jeûner
pour la conversion du conjoint alors que dans le même temps on est
un mauvais témoin de Christ à la maison ? Allez-vous jeûner
pour que Dieu vous donne un meilleur travail alors que dans votre
travail actuel vous êtes désinvolte, négligent ou réputé pour
être un absentéiste pratiquant ? Si vous savez être fidèles dans
les choses de peu d’importance, Dieu vous en confiera de plus
grandes.
J’ai
vu des gens prendre des décisions ou faire des choix clairement à
l’opposé de la volonté évidente de Dieu, ce qui les a placés
sur un chemin où ils n’avaient rien à faire, et dans cette
situation ils sont entrés dans des jeûnes multipliés pour demander
à Dieu de venir les bénir là. Mais réfléchissons une minute :
Dieu pourrait-il faire une telle chose s’il nous aime ? Ce qui
est clair c’est que les personnes engagées dans une voie qui n’est
pas celle que Dieu a prévu, tourneront en rond, perdront du temps
voire des années de leur vie. Peut-être un jour reviendront-elles à
l’endroit précis où elles ont bifurqué sur la route ou
peut-être ne reviendront-elles jamais de leur mauvaise voie et
finiront malheureuses. Ce qui est certain, c’est qu’on ne peut
connaître le repos et la paix véritable que sur le chemin que Dieu
nous a tracé. Là seulement notre âme peut être calme et dans le
repos comme un enfant sevré qui repose sur le sein de sa mère.
Pour
en revenir au texte de Michée, le contexte de ce passage de Miché
6/6 et 7 rappelle l’épisode de Balak faisant appel à Balaam pour
maudire Israël, et la façon dont le prophète/voyant avait
multiplié les holocaustes dans le but d’avoir une réponse de Dieu
en faveur de la demande faite par Balak. Avec tous ses holocaustes,
Balaam était néanmoins resté dans l’incapacité d’aller à
Dieu. C’est Dieu qui chaque fois était allé
au devant de lui car
Il avait un but au travers de cet évènement qui tout en n’étant
pas dans Sa volonté allait néanmoins servir Son plan. Pour aller à
la rencontre de Dieu, ton cœur doit être droit et sans détour.
Mais Balaam avait emprunté une voie de détour, une voie tronquée
et c’est pourquoi chaque fois qu’il allait à la rencontre de
Dieu pour recevoir son oracle, il est dit que Dieu alla au
devant de lui. Il ne
pouvait se tenir devant Dieu et sur le terrain de Dieu avec le
dessein qu’il avait dans le cœur. Il avait beau offrir tous les
holocaustes qu’il voulait en respectant minutieusement les rites,
il avait beau changer de position géographique dans son évocation
(tel qu’on le voit en Nombres 23/13), rien de tout cela ne
réussissait à faire changer les plans de Dieu. Tu ne peux infléchir
la volonté de Dieu concernant Ses plans alors que toi-même tu agis
hors de Sa volonté connue. C’est pourquoi la quantité
d’holocaustes offerts par Balaam sur les 7 autels ne changea rien.
Et même, Dieu qualifiait ces holocaustes de tentatives
d’enchantements ou de divination
(verset 23). Michée 6 le dit « l’Eternel
agréera t-il des milliers de milliers de Béliers, des myriades de
myriades de torrents d’huile ? ».
Bien que le jeûne soit une pratique encouragée par Dieu tant que
l’époux ne sera pas de retour (Marc 2/19 et 20) des
jeûnes multipliés peuvent ne rien prouver du tout ; et même
pire : certains jeûnes n’ont eu pour conséquence que de
renforcer des liens de la servitude chez ceux qui les pratiquaient.
La première fois que j’ai vu cela j’ai été estomaquée car je
ne comprenais pas. C’était il y a bien longtemps, je me trouvais
avec un groupe de personnes à prier et jeûner
quand tout à coup un homme qui se trouvait là aussi a manifestement
été saisi pendant ce temps de jeûne et prière d’un esprit de
délire mystique. J’ai vu aussi le cas de personnes dont la
situation a empiré à partir de la période où elles sont entrées
dans de très longs jeûnes. Cela signifie toujours que le cœur
n’avait pas été en phase avec l’esprit du vrai jeûne. C’est
le genre de chose qui peut arriver quand on jeûne pour tenter de
forcer la main de Dieu en ne cherchant pas à faire d’abord ce que
Dieu nous demande, ce qu’Il attend premièrement de nous et qui
souvent se trouve déjà à notre portée.
Ce
que l’Éternel
demande de toi
La
pratique d’un rituel précis ne pourra jamais justifier
l’intervention divine, de la même manière que la simple
obéissance à la Loi ne saurait justifier quiconque. Cette
obéissance-là toute légaliste, n’implique pas forcément
l’adhésion du cœur : l’amour pour Dieu et pour le prochain
n’entrent pas en compte dans cette obéissance. Dieu qui n’est
pas dupe dit d’ailleurs en Osée 6 à Israël « L’affection
que vous me portez est comme un nuage matinal ou comme la rosée qui
bientôt se dissipe. C’est pourquoi je vous combattrai par le
message des Prophètes, je vous tuerai par les paroles de ma bouche
et mes jugements éclateront comme la lumière. Car j’aime qu’on
agisse avec bonté plutôt que des sacrifices, et la connaissance de
Dieu plutôt que les holocaustes ».
Voilà ce que Dieu attend : c’est qu’on agisse avec bonté.
On
saisit aussi dans ce texte, l’opposition entre la Loi écrite et la
Parole vivante de Dieu imagée par le message des Prophètes. C’est
cette parole-là qui actualise la Loi dans son sens pratique et sa
finalité suprême. Car les Ecritures nous disent à quoi se résume
la Loi : aimer Dieu et son prochain. En Romains 13/9 et 10 Paul
dit « Les
commandements : tu ne commettras point d’adultère, tu ne
tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et
ceux qu’il peut encore y avoir se résument dans cette parole :
tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait point de
mal au prochain, l’amour est donc l’accomplissement de la Loi ».
Mais pratiquer la loi parce que c’est la loi sans en saisir le but
et la finalité c’est juste rester dans une posture légaliste vide
de contenu de sens et de but et cela ne plait pas à Dieu qui est
pourtant Celui qui a donné la Loi. Il est tout à fait possible de
pratiquer la lettre de la loi sans aimer son prochain et sans aimer
Dieu ; et c’est ce que Dieu reproche à son peuple dans ce
texte d’Osée « L’affection
que vous me portez est comme un nuage matinal ou comme la rosée qui
les bientôt se dissipe ».
Ce texte montre un peuple qui accomplissait les préceptes de la loi,
offrant ses holocaustes sans que son cœur soit impliqué. Dieu leur
dit qu’il les combattrait par la Parole des prophètes. Si la Loi
donnée sur les tables suffisait, Dieu n’aurait pas envoyé de
Prophètes, tout était déjà écrit. Aussi c’est très étonnant
d’entendre dire aujourd’hui qu’on n’a pas besoin de Prophètes
ou de prophéties sous prétexte que tout est déjà dit et écrit,
qu’il n’y aurait donc rien d’autre à dire. Est-ce à dire
qu’aujourd’hui nous honorons un Dieu silencieux ? Un Dieu
qui n’a plus rien à dire puisqu’il a déjà tout mis par écrit ?
Vous imaginez-vous en tant que parents, ne plus du tout parler à vos
enfants après leur avoir laissé un jour des instructions précises
sur ce que vous attendez d’eux ? Du temps de l’ancienne
alliance ce qu’ont annoncé les Prophètes après Moïse n’était
pourtant pas autre chose que ce que Dieu avait déjà dit à Moïse
et même avant dans les promesses faites aux pères ! Tout y
était déjà dans les grandes lignes, absolument tout : les
idolâtries à venir du peuple d’Israël, son rejet des préceptes
de Dieu, son éloignement du Dieu vivant pour aller s’attacher à
d’autres dieux, sa déportation etc ou encore l’émergence de la
tribu de Juda d’entre ses frères pour être un sceptre en Israël
jusqu’à l’avènement du Schilo (Genèse 49/8 à11). Et que dire
de ce que Dieu disait déjà en son temps à Abraham en Genèse 15
concernant sa descendance et tout son cheminement (donc bien avant
l’avènement de Moïse). N’est ce pas aussi la même chose que
Dieu dira par Moïse et que décréteront également plus tard les
prophètes Jérémie ou Ézéchiel..
etc ? L’applicabilité de la Loi par ceux à qui elle était
destinée ne pouvait s’incarner ou s’actualiser pratiquement sans
la Parole des Prophètes. Il en est ainsi dans la vie naturelle au
niveau des normes qui régissent notre vie dans la société civile
: il y a toujours une norme souveraine et supérieure ; sans
remonter à la Constitution, prenons la loi ; il faut alors des
décrets d’application, règlements, circulaires ou arrêtés pour
lui donner corps concrètement en ses divers niveaux d’applicabilité,
sinon elle pourrait rester lettre morte, inerte et tomber en
désuétude faute de lisibilité pratique permettant sa mise en
vigueur. Justement si on parle de mise
en vigueur c’est
bien parce qu’autrement elle est sans force, sans vie. On dira
concrètement que le décret lui permet de sortir de son état de
latence ou d’inertie. Rapportée à la vie spirituelle cela
explique pourquoi il est dit que c’est l’Esprit qui vivifie, sans
lui la lettre de la loi est morte, inerte.
Ce
que l’Éternel
demande de toi, la lettre de la loi te l’apprend, mais sans te
donner la capacité de l’accomplir. Ce n’est pas là son but. La
loi est là pour dire le droit, ce qui est juste ou ne l’est pas.
Mais ce n’est pas la connaissance de la loi qui te donne la
capacité d’accomplir ce que l’Éternel
demande de toi. Pour
imager cela, le droit Français dit que nul n’est censé ignorer la
loi ; pourtant nous savons bien que ce n’est pas la
connaissance des règles qui empêche aux gens de les enfreindre,
sinon nous serions dans une société idéale. Mais la règle de
droit est édictée pour permettre la mise en œuvre de la sanction
lorsque la loi est transgressée. C’est pourquoi il est dit qu’il
n’existe ni crime ni peine sans loi ; autrement dit, si une
loi ne définit pas un fait comme une infraction ou un crime nul ne
peut sanctionner ce fait. Par conséquent c’est par la loi qu’on
connaît
le crime ou l’infraction. Ce principe qui émane du droit Romain
n’est finalement pas très étranger au principe divin, car comme
on peut le comprendre il en est de même sur le plan spirituel où
Paul dit en Romains 7 que c’est avec la loi ou le commandement
qu’est venu le péché. Le commandement au lieu de conduire à la
vie, a conduit à la mort dans le sens où il ne contient pas en
lui-même de puissance pouvant donner la vie, il n’apporte que la
connaissance de ce qui est juste ou pas, donc amène en quelque sorte
la condamnation et la mort. Si nous restons uniquement dans une
relation spirituelle basée sur le commandement nous restons sous
l’emprise d’une loi de mort quand bien même la loi est divine
puisque donnée par Dieu. Le
Saint-Esprit doit donner vie à la Loi divine pour qu’elle devienne
Esprit et Vie au lieu de se contenter d’énoncer la sentence.
Sa finalité lorsqu’elle est vivifiée sera la vie et non plus la
mort. Mais sans le
souffle vivifiant de l’Esprit de Dieu elle n’apporte que la mort
car alors elle ne fait qu’édicter règles sur règles, préceptes
sur préceptes, pointant sans cesse la sentence qui tombe sur
quiconque ne pratique pas toutes ses dispositions.
Paul le dit clairement en Romains 7/10. Aussi, la parole de Dieu
n’est pas appelée à rester juste un commandement, elle doit
véhiculer la vie, le mouvement et l’être afin que le commandement
de mort soit rendu vivant pour atteindre sa finalité suprême. Le
redire si nécessaire que le commandement en tant que tel ne conduit
pas à la vie ; ce rôle est dévolu à la loi de l’esprit de
vie qui est dans la parole vivante et dynamique de Dieu sous
l’impulsion
du dunamis
de Dieu, l’Esprit de la prophétie qui témoigne de la vie du Fils
en nous. C’est le Rhêma qui actualise la parole écrite en nous et
pour nous. C’est le Dunamis de Dieu qui impulse en nous la vie le
mouvement et l’être pour nous permettre de nous mouvoir dans la
vie spirituelle. Vous ne pouvez pas vivre en Dieu et de la vie de
Dieu juste avec et/ou en pratiquant littéralement ce qui est écrit
dans les pages de la bible ; vous avez besoin de ce que la
Parole de Dieu fait couler en vous par son Esprit, son souffle
vivifiant. Et ça, ce ne sont pas les pages de la Bible même
apprises par cœur, mais des décrets que Dieu prononce par sa bouche
depuis son trône et fait descendre sur vous. Ce
n’est pas une chose faite une fois pour toutes dans le passé à
votre conversion, mais des paroles que Dieu édicte continuellement
pour écrire sa volonté sur les pages de votre vie et dérouler son
plan pour vous tout au long de votre pèlerinage. Votre foi sera
édifiée, fortifiée par ces paroles dynamiques de la bouche de Dieu
qui descendront dans notre cœur pour susciter en vous vie, mouvement
et être. On ne peut
pas dire que tout ce qui est écrit dans la bible sort de la bouche
de Dieu pour qu’on le pratique. Lorsque par exemple le livre des
Rois parle de l’infidélité de David ou de ce qu’Absalom a fait,
il s’agit là de récits qui doivent nous servir d’exemple de ce
qui ne convient pas de faire à nous qui sommes parvenus à la fin
des temps.
Ce
qui sort de la bouche de Dieu dans les récits de l’Ancienne
Alliance
c’est ce qui est dans la Loi et ce que disent les Prophètes dans
leurs prophéties, or la Bible ne contient pas que cela !
Beaucoup de ce qui y est écrit constitue des récits dont le but est
de nous avertir, de nous encourager, et en ce sens oui elles
fortifient et réveillent la foi, mais leur objectif n’est ni de
communiquer la vie ni de nous faire vivre par elles. Ce rôle revient
uniquement à ce qui sort de la bouche de Dieu et de notre Seigneur
Jésus-Christ et qui est bien plus qu’un récit de ce qui s’est
passé autrefois. C’est
une parole toujours actuelle car vivante et efficace, elle est la
description de ce que Dieu fait dans l’aujourd’hui pour nous et
en nous par l’Esprit parce que Christ ressuscité est auprès du
Père en train d’intercéder pour que la volonté de Dieu édictée
dans le ciel par la loi divine s’accomplisse concrètement sur la
terre dans nos vies.
Dieu
dit aussi dans ce texte d’Osée 6 que Ses jugements éclateront sur
le peuple comme la lumière. Lorsque Dieu trouve en nous des ténèbres
il envoie sa lumière pour détruire ces ténèbres. Il faut toujours
un jugement avant une restauration et c’est le jugement de la
lumière que Dieu envoie dans nos profondeurs pour nous
transformer et nous restaurer conformément à Sa volonté; nous
devons souhaiter ce jugement sinon nous restons sous la condamnation
des ténèbres et prisonniers de son prince. Ces jugements peuvent
prendre la forme de cette parole vivante et permanente de Dieu donnée
par l’Esprit prophétique et qui agit souvent comme une épée
allant dans les profondeurs de notre être pour séparer entre âme
et esprit. J’aime bien l’image qu’on voit en Juges 3/20 quand
Ehud dit à Eglon roi de Moab : « j’ai
une parole de Dieu pour toi ».
En réalité cette parole n’était rien d’autre qu’une épée à
double tranchant (voir au verset 16) qu’il enfonça dans le ventre
(les profondeurs)
d’Eglon. Cet épisode n’est en effet pas sans nous rappeler ce
qui est dit en Hébreux 4/12 « Car
la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une
épée quelconque à double tranchant, pénétrante jusqu’à
partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les
pensées et sentiments du cœur ».
La
justice la miséricorde et la fidélité
La
suite du verset 8 du texte de Michée dit « On
t’a fait connaitre ô homme ce qui est bien, ce que l’Eternel
demande de toi c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la
miséricorde… ».
Comme évoqué précédemment, celui qui jeûne alors que son cœur
n’est pas droit, fait un jeûne qui n’est pas saint ; il se
met lui-même sous une condamnation et fait du mal à son âme en
prêtant le flan à l’adversaire. Si vous jeûnez alors que vous
avez des dossiers en cours non réglés avec des personnes de votre
entourage, vous laissez une porte grande ouverte aux puissances de
harcèlement ; ce sont là les bourreaux spirituels de la nature
de ceux dont parle Jésus en Matthieu 5/21. Dans ces cas-là, vous
pouvez vous sentir malmené dans votre corps, ce sont les coups des
bourreaux spirituels que vous armez par des jeûnes injustes. Car
le jeûne ouvre la porte au monde spirituel dans la mesure où il
amenuise la chair en l’abaissant ; votre chair devenant faible
par le manque de nourriture, votre esprit prend le dessus. Mais si
celui-ci n’est pas en condition d’être soumis à l’Esprit
Saint, il sera d’une façon ou d’une autre soumis à un autre
esprit résidant dans l’air et qui n’attend que ça.
La Bible
laisse entendre que c’est lorsque nous sommes dans la soumission à
Dieu que nous pouvons résister efficacement au diable. Le
jeûne est une façon de soumettre le corps à l’esprit peu importe
de quel esprit il s’agit, et c’est pour cela que vous retrouvez
la pratique de jeûnes dans toutes les religions dont beaucoup de
religions orientales où des gens jeûnent pour rentrer en connexion
avec des esprits guides ou maîtres spirituels ascensionnés.
C’est pourquoi une bonne relecture d’Esaïe 58 s’impose pour la
compréhension du vrai jeûne selon Dieu. En Esaïe 58 on peut voir
qu’un jeûne saint
pardonne les péchés, guérit les maladies et chasse les démons ;
il monte avec force au trône de Dieu comme une huile parfumée.
Alors qu’un mauvais jeûne ou un jeûne mal fait, (ou mal
saint/malsain) au lieu de briser les jougs ou de délier les liens de
servitude va amener de nouveaux jougs ou faire prospérer la
méchanceté. Comment expliquer que des chrétiens jeûnent pour que
Dieu brise ou condamne leurs frères et sœurs ? Comment peut-on
jeûner dans l’optique d’amener quelqu’un à faire quelque
chose contre sa propre volonté ? Ce sont là des jeûnes de
contrainte
où des chrétiens demandent à Dieu de forcer des âmes à faire
telle ou telle chose. Or quand tu jeûnes, c’est ton âme que tu
dois amener à l’humiliation devant Dieu, pas celle de ton frère,
de ta sœur, de ton conjoint ou encore celle de ton voisin. Tu ne
jeûnes pas pour forcer le bras de Dieu, l’amener à faire ta
volonté ou aboutir ton
plan. Le vrai jeûne
comme le dit Ésaïe
58 doit être pratiqué dans le but de te faire entrer toi dans la
volonté de Dieu, d’entrer dans ce sabbat qu’est le repos en
Christ, et ce sabbat comme le dit la fin d’Ésaïe
58 c’est honorer Dieu en nous abstenant de suivre nos propres
voies. Tu ne peux pas
non plus jeûner avec un cœur amer, envieux ou rancunier car cela
place le cœur sous l’autorité et l’emprise de l’ennemi. Au
contraire, le vrai jeûne détache les chaînes de la méchanceté et
rompt toutes espèces de joug. Par conséquent tu ne peux pas jeûner
pour demander à Dieu de poser un joug sur ton frère et ta sœur. Je
le précise car le fait n’est pas si rare que ça. Vous entendez
des chrétiens dire qu’ils ont jeûné ou vont jeûner pour forcer
des âmes à faire telle ou telle chose qui va dans leur sens.
D’autres jeûnent pour la conversion d’un proche alors qu’ils
refusent de lui témoigner l’amour de Christ qu’ils sont censés
avoir en eux. Lorsque par exemple Paul s’adresse à celles et ceux
dont le conjoint n’est pas en Christ, il ne leur dit pas de jeûner
pour leur conversion mais plutôt ceci : « Femmes
soyez soumises à vos maris afin que si quelques uns n’obéissent
point à la parole ils soient gagnés sans parole par la conduite de
leurs femmes ».
Ce que vous êtes
parle bien plus et beaucoup mieux que ce que vous pourriez dire. Ce
que je trouve toujours tristement pathétique ce sont ces femmes
bigotes faisant profession de connaître par cœur tous les versets
de la bible ou portant foulard sur la tête, avec des réponses
toutes faites à toutes situations et laissant pourtant un
témoignage de vie exécrable dans leur sillage ou leur entourage
(famille ou voisins ou collègues de travail). Je pense que la
situation est grave lorsque des non chrétiens en arrivent à
qualifier un chrétien de méchante personne. Cela arrive
malheureusement trop souvent et dessert clairement la cause de
l’évangile. Ce qui est dit pour les femmes est valable pour les
hommes ; c’est juste qu’en général dans l’église il y a
davantage de femmes ayant un mari incroyant que d’hommes ayant une
femme incroyante et cela ne devait pas être très différent dans
les premiers temps de l’église du temps de Paul. J’ai pris ce
verset car il établit clairement qu’on peut gagner son prochain
sans paroles juste par notre conduite. Mais la méchanceté et le
mauvais témoignage ne sont pas une spécificité féminine loin s’en
faut. Je sais que des hommes mal animés se servent régulièrement
de ce verset comme d’une verge pour frapper leurs femmes qu’ils
n’hésitent pas à qualifier d’insoumises ou de mauvaises
chrétiennes ; mais il est aussi dit dans un autre passage similaire
que le mari doit aimer sa femme comme Christ a aimé l’église.
C’est là pour les maris, le grand défi qui va révéler le cœur
et la vraie position dans l’esprit. Or beaucoup échouent à ce
défi où Christ les attend : ils se révèlent au contraire
dans leur foyer, loin des regards de la foule du dimanche, comme des
vrais manipulateurs, pervers, narcissiques ramenant tout à leur
petit univers comme si Dieu avait créé la femme pour justifier leur
propre existence ou la manifestation de leur règne personnel. Mais
une telle pensée démontre seulement qu’on n’a pas saisi Christ
ni embrassé la révélation de Son corps. Lorsqu’un homme agit
d’une manière qui méprise ou avilit sa femme, il ne fait
qu’annihiler sa propre existence car Paul le dit « de
même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme
existe par la femme et tout vient de Dieu ».)
Si
tu ne peux partager l’évangile à tes proches : famille amis
ou voisins, ne dis jamais que c’est parce qu’ils sont trop
mauvais ou trop impies pour entendre la Parole et la recevoir.
Parfois c’est la honte ou le sentiment de n’avoir pas été à la
hauteur qui bloque. Si tu es un modèle en paroles, en conduite, en
foi, en pureté et surtout en
charité, tu n’auras
jamais à avoir honte de laisser ta famille tes voisins et tes amis
lire la lettre de Christ en toi. Mais si tu refuses de les côtoyer
parce qu’ils ne sont pas chrétiens, comment pourront-ils lire
cette lettre ? Beaucoup délaissent le terrain proche de la
mission qui est le leur (à savoir la famille) pour aller sur un
terrain où personne ne les connait. Tu ne peux pleurer pour un
inconnu mort sans avoir pu faire la paix avec Dieu tout en restant
froid concernant ceux qui te sont proches et qui n’ont pas encore
fait la paix avec Dieu. La mission c’est d’abord Jérusalem avant
d’aller aux extrémités de la terre. Paul n’est pas allé auprès
des Païens avant d’avoir acté le fait que les Juifs rejetaient
son évangile. Pourtant quand Dieu l’a appelé c’était dès le
départ dans la perspective d’annoncer la bonne nouvelle aux
Païens ; mais il a fait les choses dans l’ordre que Jésus
avait dit : d’abord Jérusalem avant les extrémités de la
terre (Actes 13/46- 47) : « C’est
à vous premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée ;
mais puisque vous la repoussez.. Voici nous nous tournons vers les
païens ; car ainsi nous l’a ordonné le Seigneur : je
t’ai établi pour être la lumière des nations, pour porter le
salut jusqu’aux extrémités de la terre ».
Par conséquent tu ne peux pas laisser ta maison en plan (ie en
désordre) en prétendant aller mettre de l’ordre à l’autre bout
du monde : Dieu est un Dieu d’ordre, un Dieu très
méthodique : d’abord ça puis ça ; on y revient encore
et toujours : ce
qu’il fallait pratiquer d’abord sans négliger les autres choses.
Trois
choses sont les plus importantes dans la loi disait notre Seigneur
Jésus aux Pharisiens : la justice, la miséricorde et la
fidélité. On pourrait penser que ces trois choses nous ne les
devons qu’à Dieu. Mais nous ne manifestons bien souvent ces choses
envers Dieu que lorsque nous les manifestons envers notre prochain.
Tu ne peux déconnecter ton interaction envers Dieu de ton
interaction avec le prochain ; car comme on le voit dans la
parabole du fils prodigue quand tu pèches contre ton frère, c’est
d’abord contre Dieu que tu pèches : Luc 15/21 : « le
fils lui dit Mon père j’ai péché contre le ciel et contre
toi… ». Et en
Nombre 21/7 lors de l’épisode des serpents brûlants, le peuple se
repent d’avoir parlé contre
l’Eternel et contre Moïse.
C’est dans les faits contre Moïse qu’ils avaient murmuré,
cependant ils furent conscients que c’était aussi par conséquent
contre Dieu qui l’avait envoyé devant eux pour les conduire. Dans
ces deux exemples c’est premièrement contre un homme que le péché
est commis, pourtant c’est avant tout Dieu ou le ciel qui est cité
premièrement.
J’aime
bien le Psaume 50 très actuel dans la nouvelle alliance et qui dit
à partir du verset 5 : « Assemblez-moi
mes bien-aimés qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice…j’ai
des reproches à te faire mais ce n’est pas pour tes sacrifices ;
tu n’as d’ailleurs jamais cessé de m’en offrir. Je n’irai
pas prendre un taureau chez toi, ni des boucs dans tes enclos car
j’ai à moi toutes les bêtes des forêts, et toutes les bêtes des
montagnes par milliers. Le monde entier est à moi et tout ce qu’il
contient. …Offre plutôt ta reconnaissance à moi ton Dieu, et
tiens les promesses que tu m’as faites, à moi le Très-Haut… ».
Puis plus loin encore au verset 16 : « A
quoi bon réciter mes commandements et parler de l’engagement que
tu as pris envers moi, alors que tu n’acceptes pas les reproches et
que tu rejettes ce que je dis ?.. Tu te laisses aller à dire du
mal des autres et tes discours sont un tissu de mensonges. Tu prends
position contre ton prochain, tu traines dans la boue ton propre
frère ! Voilà ce que tu fais, et tu voudrais que je ne dise
rien ? T’imagines-tu vraiment que je suis comme toi ? ».
Beaucoup de chrétiens s’imaginent que Dieu est comme eux. Ils
appliquent dans leur jugement une mesure qui n’est pas toujours
celle du Seigneur. Ils montrent par cela une méconnaissance
manifeste des profondeurs du cœur du Seigneur, sinon ils sauraient
que la mesure du Seigneur même dans le jugement, porte toujours la
marque de ces choses qu’il faut pratiquer premièrement : la
justice la miséricorde et la fidélité
(ou bonté). Tel Il
est, tels nous devrions être. La vraie justice doit puiser dans la
miséricorde qui à son tour puise dans la fidélité de/à Dieu.
Savoir
tenir sa maison
Je
prendrai pour exemple ici les conditions fixées par Paul pour être
un Ancien donc un modèle du troupeau mais cela
s’applique dans la vie de tout chrétien
(1 Timothée 3/5) : « Car
si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra
t-il soin de l’assemblée de Dieu ? ».
La maison symbolise spirituellement notre vie. Je sais que le
Ministère ou Service dans l’église exerce un attrait particulier
sur plusieurs comme si c’était un signe de promotion spirituelle.
Et cela a conduit à beaucoup de désordres et mauvais témoignages
dans l’église du Seigneur. Un grand nombre de personne veut être
calife, comme s’il y avait là une source de gain ; pourtant
Dieu dit que la vraie source de gain en la matière c’est la piété
AVEC le contentement. S’il y a du désordre dans ta propre vie, si
tu ne sais pas gérer les choses pratiques de ta propre vie dans la
sphère naturelle, tu ne seras pas en mesure d’amener une gestion
saine dans l’église du Seigneur. Les choses de notre vie pratique
sont un terrain d’apprentissage et de formation où nous apprenons
à régner et à vaincre dans les pires situations d’adversité.
David a appris à régner alors qu’il était berger ; c’est
sur ce terrain-là que Dieu lui a appris à vaincre. Pose-toi la
question de savoir ce qui se passe de façon récurrente dans ta vie
et tu sauras ce que Dieu cherche à produire en toi. Le terrain où
il t’amène régulièrement est celui de la victoire qu’il veut
amener dans ta vie, le terrain où tu as de l’échec est celui de
ta formation ; et tant que tu n’auras pas appris et vaincu tu
y reviendras. Ce ne
sera pas la peine de jeûner pour sauter l’étape, tu ne partiras
de là pour aller ailleurs à l’étape suivante que lorsque tu
seras entré dans l’obéissance, appris et reçu ce qu’il y a
pour toi en cet endroit du parcours.
L’amour
pour Dieu et la charité
Ne
croyons pas que nous ne devons et ne pouvons aimer que ceux qui nous
aiment. Dieu a donné à ceux qui Lui appartiennent la capacité
d’aimer au-delà de ce qui est possible humainement. C’est-à-dire
non seulement la capacité d’aimer ceux qui ne nous aiment pas,
mais aussi la capacité d’aimer ceux qui ne sont pas du tout
aimables. Tous, il nous arrive de côtoyer des gens qui ne sont pas
du tout agréables ou « aimable »
dans le vrai sens du terme et cela même parmi nos frères et
sœurs chrétiens. Pas aimable signifie des gens pour lesquels les
aimer naturellement demande de prendre sur soi : un vrai
sacrifice. Des gens difficiles à supporter au quotidien, toujours
ronchons, à se plaindre de tout, souvent moroses, à critiquer tout
ce qui n’est pas selon leurs schémas de pensée ; des gens à
proprement parler que vous auriez envie de fuir ou que sans la grâce
de Dieu vous expédieriez sans hésiter sur une autre planète où
vous seriez sûrs de ne pas du tout les rencontrer. Faut-il préciser
ici que malheureusement il est possible que nous soyons aussi aux
yeux des autres et parfois à notre insu ce genre de personnes « peu
aimables », casse-pied au demeurant, jamais conciliantes etc, à
donner parfois mal à la tête à son entourage ! Pour savoir si
vous êtes dans cette catégorie, demandez-vous qui dans votre
entourage partirait sans hésiter en vacances au moins deux semaines
avec vous. Côtoyer quelqu’un occasionnellement et le côtoyer
régulièrement voire tous les jours, ce n’est pas la même chose.
C’est aussi pourquoi le couple et la famille proche sont un bon
terrain de formation du caractère. Cette capacité d’aimer qui
vient du Seigneur ne se décrète pas car elle n’est pas dans
l’ordre naturel des choses, elle nous fait marcher à contre
courant de notre propre nature qui nous pousse à rejeter ce qui nous
ennuie
ou ne nous correspond pas. C’est très facile de dire qu’on aime
les gens tout en se préservant de toute communion fraternelle qui
comporte le risque de frictions de chocs et bien entendu de blessures
émotionnelles. Pourtant c’est ainsi que les membres croissent dans
un corps humain qui se met en mouvement, la cohérence et
l’agencement ne viennent jamais d’un coup de baguette magique.
C’est certainement
facile de prêcher sur l’amour, mais ce qui parle et marque
davantage c’est l’amour qui se vit en terrain aride ou qui se
manifeste en terrain notoirement infertile.
Nous
avons la possibilité de recevoir en nous un pouvoir et une puissance
que n’ont pas ceux qui ne connaissent pas Dieu. Il s’agit du
pouvoir d’aimer celui qui n’est pas aimable et la puissance de
pardonner à celui qui nous blesse. On ne peut pas attendre la
capacité d’aimer ou de pardonner de la part de ceux qui ne les ont
pas reçues de Dieu. Par contre nous devrions pouvoir être en mesure
de les leur donner lorsque cela dépend de nous ; ce qui a la
puissance de créer en eux un impact qui prépare dans leur cœur un
terrain propice à la réception de l’amour et le pardon du
Seigneur. Si toi qui a le pouvoir de le faire tu ne le fais pas, tu
renvoies un très mauvais signal sur ce qui agit en toi. La bible
dit en Jean 20/22-23 que Jésus a donné à ses disciples la capacité
et le pouvoir de pardonner les péchés. La tradition religieuse a
confiné ce pouvoir aux prêtres catholiques dans une très mauvaise
interprétation du passage. Mais à contrario, certains évangéliques
n’ont pas fait mieux en en tirant une sorte de fausse doctrine qui
prétend que Dieu nous demanderait de retenir les péchés de
certaines personnes en refusant de pardonner leurs fautes. Non bien
sûr ! Le passage ne dit que ce qui est écrit et rien d’autre. Et
en l’espèce, il dit simplement que ceux à qui nous pardonnons
seront pardonnés et ceux à qui nous ne pardonnons pas ne le seront
pas. Nous recevons la capacité de le faire mais comme pour tout,
nous aurons toujours devant nous le choix d’utiliser cette
possibilité ou non, autrement dit de pardonner ou de retenir. Tout
dépendra dans quel sens nous laisserons s’incliner notre volonté
et notre cœur. Si vous
avez reçu Christ vous savez ce que ça fait d’être pardonné de
ses péchés. Par conséquent que c’est une chose bien terrible de
retenir les fautes de ceux qui nous ont fait du tort si nous avons
reçu de Dieu ce qu’il faut pour les laisser aller libres ;
c’est à la fois une chose terrible pour celui qui ne pardonne pas
et une chose horrible pour celui qu’on refuse de pardonner, les
deux seront toujours liés et les deux âmes peuvent être ou
libérées ou rester enchaînées.
Mais celui qui refuse le pardon ne pourra pas être libéré s’il
retient les fautes de son débiteur. Il s’agit ici ni plus ni moins
d’une compréhension juste et éclairée de la parabole de Matthieu
18 / 22 : le serviteur impitoyable. Lorsque nous refusons de
pardonner, nous jetons en prison notre débiteur en le laissant en
proie aux tourments de sa culpabilité/dette. Mais en retour nous
nous mettons nous aussi en prison : notre attitude nous laisse
nous aussi livré aux bourreaux (verset 34). Le pardon procède d’une
histoire de vases communicants : si tu as été pardonné tu as
reçu le pouvoir de pardonner ; et si tu pardonnes tu es aussi
libéré que celui à qui tu as pardonné : « pardonne-nous
comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé ».
Celui qui ne pardonne pas est appelé dans la parabole « méchant
serviteur »
dixit le verset 32. La puissance et la capacité de pardonner, les
enfants de Dieu l’ont reçu s’ils sont passés sous le sang de
l’Agneau, mais pour autant pardonner ne se décrète pas. Cela
passe pour beaucoup par la
volonté de ne pas retenir
la dette. Or souvent quand on a souffert par la faute d’une
personne, il y a en nous dans la chair, cette vie naturelle quelque
chose qui trouve injuste de laisser aller gratuitement sans exiger
paiement ou châtiment. Mais
c’est l’amour que nous avons reçu de Dieu qui brise le cadenas
de ce genre de prison. Cet amour divin a seul la capacité de couvrir
toute sorte de fautes.
Nous avons quelques versets qui parlent de la puissance de l’amour
au regard des péchés des autres contre nous : nous avons les
passages de Proverbes 10/12 et Proverbes 17/9 souvent cités à tort
hors de leur contexte malheureusement pour faire entériner toutes
sortes de dérives, mais nous avons aussi 1 Pierre 4/8 : « Ayez
avant tout les uns pour les autres une ardente charité, car la
charité couvre une multitude de péchés ».
Si
je n’ai pas l’amour
Tout
récemment alors que j’étais en pleine rédaction de ce message,
nous avons appris la nouvelle du décès subit d’un cher frère qui
était dans le Ministère. Peu de temps avant son décès, il
discutait avec une autre personne exerçant également le ministère
et qui a donc pu témoigner des derniers mots de leur
conversation car elle était la dernière personne à qui ce
frère a parlé ; et il lui avait dit : « tu
vois, toutes ces choses : les ministères les titres tout ça ce
n’est rien, ce qui importe c’est l’amour, alors aime les gens !
». Cette parole a une résonance particulière dans des milieux où
les ministères revêtent une importance démesurée, milieux où les
titres ronflant deviennent le carburant de certains ministères
évangéliques. Cette déclaration revêtait tout son sens à ce
moment-là et connaissant ces deux personnes je pense qu’il
s’agissait là d’un véritable testament spirituel. Tous les
échos de la cérémonie de l’enterrement du frère étaient
unanimes : ce qui ressortait clairement dans tous les
témoignages c’était l’amour que ce frère avait manifesté
durant sa vie, autour de lui, envers tous ceux qui le connaissaient
et le côtoyaient. Non pas ce
qu’il avait fait, mais comment
il avait vécu ce
qu’il avait reçu et compris. C’est là la trace qu’il a
laissée après lui. Et là on comprend ce que disait l’ecclésiaste
en écrivant que la fin d’une chose vaut mieux que son
commencement. C’est là ce témoignage fort d’amour pour Dieu et
pour les autres qu’il a laissé derrière lui. Sa vie avait
manifesté cette parole que sa bouche avait dite à peine une heure
avant son décès : à savoir que ce qui importe avant tout,
c’est l’amour.
Bien
entendu l’amour ne fait pas tout, mais tout
sans amour, équivaut à rien, du vide ! L’amour ne fait en
effet pas tout car beaucoup de fausses doctrines sont enseignées par
des gens aimant, des gens remplis d’amour pour leurs semblables.
Vous trouvez des gens très débonnaires dans les mouvements du new
âge ou des enseignements clairement déviant, alors que dans le même
temps vous trouvez des chrétiens avec de bonnes doctrines mais au
caractère aigris grincheux parfois même malveillants. Cependant,
devrait-on pour autant accepter l’enseignement de personnes
débonnaires du new âge ou d’autres doctrines étrangères à la
Parole de Dieu. Certes non ! L’amour ne fait donc pas tout.
Mais vous pouvez avoir la doctrine juste, la capacité de décrypter
comme personne les pépites inédites de la Parole de Dieu ou encore
avoir de la foi pour faire tomber toutes sortes de forteresses
résistantes, que tout cela n’aurait aucune importance aux yeux de
Dieu s’il vous manque l’amour, cette chose essentielle qui est le
moteur des œuvres préparées d’avance auxquelles nous sommes
appelées. C’est sur ça que tenait à insister le frère juste
avant de partir auprès du Seigneur. Je crois que le message a été
reçu 5 sur 5 par les frères et sœurs de son assemblée. Ce qu’il
avait dit n’était en fait rien d’autre que ce qu’énonçait
Paul en 1 Corinthiens 13 et qui est si souvent négligé au profit du
reste. Alors que c’est ce
qu’il faut pratiquer premièrement sans négliger le reste.
C’est pourquoi 1 Corinthiens 13 vient avant 1 Corinthiens 14.
Se
délecter des pépites d’or de la Parole de Dieu et passer à côté
du diamant que Dieu veut tailler en nous.
1
Corinthiens 13 : « Quand
je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas
l’amour je suis comme un airain qui raisonne, une cymbale qui
retentit. Et quand même j’aurais le don de prophétie et que je
connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand même
j’aurais toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je
n’ai pas l’amour je ne suis rien. Et quand même je distribuerais
tous mes biens pour la nourriture des pauvres, et quand même je
livrerais mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour
cela ne me sert de rien ».
Nous avons là un résumé des sujets dont nous pourrions
éventuellement nous glorifier spirituellement si nous devions nous
appuyer sur nos belles actions spirituelles extérieures. Posséder
toute la connaissance spirituelle ou de la foi jusqu’à transporter
des montagnes, pénétrer la science des mystères émanant de la
Parole et ne pas avoir/ ou négliger l’amour.
Les
évangéliques toutes dénominations confondues ont cette
particularité certainement héritée de la Réforme Protestante,
d’idolâtrer la Parole écrire (les Ecritures) comme une œuvre
d’art exposée au musée du Louvre. On entend parfois : frères
et sœurs la Parole de Dieu est belle ! Le Seigneur m’a montré
telle et telle chose dans la Parole en me conduisant dans une
révélation profonde etc etc. ..
Mais et après ? Qu’est ce que cela a produit dans ta vie ?
Quelle trace cette super révélation laisse dans ta vie si elle
t’a parlé ? De quelle manière cela t’a-t-il influencé, changé
et transformé un petit peu à l’intérieur ? Ce n’est rien
de dire « cela
me parle » car
en fait ça veut absolument rien dire. Mais quel mouvement différent
cela a opéré dans ma marche ? Oui ça a du sens. On peut
enfler par la connaissance sans jamais être édifié ou construit
correctement à l’intérieur et donc avoir les moyens de croître
réellement. Jésus
n’est pas mort juste pour nous donner l’intelligence ou la
compréhension spirituelle, mais pour que nous ayons la vie
en lui, le mouvement
par l’Esprit et l’être
par la
révélation du Père qui nous fait entrer dans notre véritable
identité de fils du royaume.
Si on ne saisit pas cela, on tombe dans le piège de ceux qui courent
après les exégètes Juifs qui comme disent certains, savent
décortiquer la Thora. Ils la décortiquent et pourtant n’en
saisissent pas la substance de vie à l’instar du fameux rav
Dynovisz dont les prédications font fureur chez des chrétiens mal
affermis dans la grâce révélée en Jésus-Christ. Ces exégètes
Juifs qui refusent le Messie révélé en Jésus-Christ sont
exactement à l’image de ce que Paul décrit en Actes 13/27. Ils
lisent encore cette Parole chaque sabbat, la décortiquent tout en
passant pourtant à côté de Celui dont elle parle, le voile étant
encore là. Et c’est devant eux que certains chrétiens tombent en
admiration, devant les soi-disant connaissances répandues dans ces
prêches, quel drame ! Ces chrétiens sont en train de rétablir
le voile déchiré de haut en bas à la mort de Jésus-Christ. Mais
l’exégèse n’a jamais contenu la Vie, ni n’a jamais eu la
capacité de la véhiculer. Platon et Aristote étaient de brillants
exégètes, allons-nous les lire pour recevoir la révélation ?
La
vraie intelligence vient de la Vie et la Vie c’est connaître Dieu,
non pas avoir une connaissance approfondie de Sa parole, les
Écritures.
Je peux lire les lettres d’une personne et avoir une certaine idée
de cette personne, savoir ce qu’elle aime ou pas, etc, même être
capable d’en parler à d’autres, sans pourtant l’avoir jamais
rencontrée dans l’intimité. Et ramené à notre relation à
Dieu : avoir les lettres, lire ces épîtres
que Dieu nous a laissé ne peut remplacer la connaissance de Son cœur
qui vient de la Vie qu’il fait couler en celui qui Le reçoit.
Alors cessons de vouloir savoir toujours plus de choses à propos de
Dieu tout en refusant de faire de l’espace en nous afin que Dieu
puisse y manifester Sa vie. Ne soyons pas comme ceux dont Paul disait
à Timothée qu’ils apprennent toujours sans jamais parvenir à la
connaissance de la vérité. Et ce disant il les comparait à Jannès
et Jambrès qui s’étaient opposés à Moïse. Mais ces deux là
souvenons-nous, c’était des enchanteurs magiciens de Pharaons.
Certains qui cherchent
toujours à connaître plus sans se laisser enseigner ou formater le
cœur par le Seigneur sont dans une logique de sorcellerie où la
bible devient un livre de formule magique et le Saint-Esprit une
baguette à actionner pour avoir de la puissance. Mais cela procède
d’une méconnaissance manifeste du Dieu vivant.
Une
compréhension erronée de l’approbation divine
Certains
pensent que Dieu les approuve parce qu’ils font plein de choses
pour Lui ou reçoivent des révélations. Ils sont comme dit au
début, prompts à produire leurs états de service ou leurs
révélations. Je
fais tout ci ou tout ça, j’ai tel titre. J’ai guéri un tel j’ai
délivré un tel, j’ai ressuscité un tel
! Nous savons déjà ce que Jésus a répondu à ça, à propos de
ceux en qui il ne trouvait pas le fruit qu’il attendait, c’est à
dire un esprit qui manifeste Son caractère à Lui :
je ne vous ai jamais connus !
On peut prophétiser juste tout en n’étant pas en phase avec la
volonté de Dieu. Saül
n’était-il pas parmi les Prophètes ?
Balaam a produit des révélations puissantes de la part de Dieu sur
Israël : il a vu un astre sortir de Jacob et un Sceptre
s’élever d’Israël, n’était-ce pas une parole parfaitement en
accord avec la prophétie aussi donnée auparavant par Jacob en
Genèse 49/10. Prophétiser juste n’est pas et ne sera jamais un
critère que l’approbation divine repose sur la personne qui
prophétise. Voici ce que Balaam disait de lui, comment il se
définissait lui-même Nombres 24/ 16 : « Oracle
de celui qui entend les paroles de Dieu, qui connait la science du
Très-Haut, qui voit la vision du Tout-Puissant, qui se prosterne et
dont les yeux sont ouverts ».
On dirait de lui aujourd’hui qu’il est un personnage totalement
prophétique, il entend Dieu et peut prophétiser mot à mot, il a le
don de révélation et de sagesse pour pénétrer la science divine
et a des visions prophétiques percutantes (l’œil ouvert). Il est
dit de lui qu’il était un voyant ;
non pas dans le sens commun du monde mais dans le sens biblique comme
l’était Samuel : il voyait ! De plus il se définissait
même comme quelqu’un qui se prosterne, donc plus spirituel que
lui… ! Néanmoins, vous pouvez faire toutes ces choses, vous
définir comme tel spirituellement, et pourtant marcher en ennemi de
la Croix, si votre course se situe en dehors des clous de la volonté
divine. Rappelons la signification du nom Balaam « qui
détruit le temple ».
Or la prophétie est donnée dans la nouvelle alliance pour édifier
le temple, le corps de Christ : « celui
qui prophétise édifie exhorte console ».
Si ce que vous dites de la part de Dieu ne produit pas ce genre de
fruit en ceux à qui vous parlez de la part de Dieu, ce n’est pas
de l’édification du temple. Et si tu ne participes pas à la
construction, selon Proverbes 18/9 tu prêtes main forte à celui
qui détruit. Dieu
ne donne pas ses dons pour l’élévation ou la glorification
personnelle du canal, mais pour l’édification de son peuple qui
est le récipiendaire et destinataire de ces charismes donnés dans
le but de conduire les cœurs à s’attacher à Dieu seul et à nul
autre.
Par conséquent recevoir des révélations de la part de Dieu ne doit
jamais devenir objet ou sujet de gloire personnelle. Dieu vous
utilisera si cela peut aider à faire avancer son plan (en cela vous
serez des serviteurs inutiles) mais cela ne voudra jamais dire que
vous avez son approbation. Dieu utilise les canaux qu’il trouve. Si
vous avez les sens spirituels aiguisés, vous pouvez être un canal
spirituel, mais ne vous faites pas d’illusion car vos sens vous
permettent de saisir de façon égale tout ce qui est spirituel s’ils
ne sont pas purifiés. C’est-à-dire que vous pourrez être un
canal utilisé par Dieu ou par l’ennemi tout comme Saül qui, à la
fois pouvait être saisi par Dieu pour prophétiser et l’instant
d’après être saisi par l’ennemi pour avoir envie de tuer David.
Donc
comprenons que ce qui compte pour le Seigneur, ce qui importe pour
Lui, ce n’est pas ce que tu accomplis, mais COMMENT
tu l’accomplis. En
ce sens nous parle Marc 12/41 à propos des sous mis par la pauvre
veuve dans le tronc ; il est dit que Jésus s’assit pour voir
non pas ce
que chacun donnait mais comment
ils donnaient. Jésus regarde et pèse
la qualité de ta vie.
Qu’est ce que tu produis autour de toi, quel air tu souffles devant
toi et qu’est ce que tu laisseras derrière toi. Produis-tu la
crainte ou l’amour dans ton environnement ? Les gens ont-ils
envie de te fuir ou de te ressembler dans ta façon de vivre les
choses pratiquement? Même être un modèle en foi trouve son
expression non pas dans les moments très spirituels du culte
communautaire où tout le monde peut vous calculer, mais dans le
secret où seul Dieu vous voit, dans la vie pratique de tous les
jours, dans le monde où Dieu vous a placé, dans les interactions
avec votre entourage chrétien ou pas, votre façon de gérer les
choses injustes de ce monde injuste. C’est là le terrain de notre
formation. La foi ou la vie spirituelle ce n’est pas un sentiment
éthéré ou complètement déconnecté de la réalité de notre vie
intime ou publique. Elle s’incarne dans notre quotidien. Et si tu
ne sais pas gérer les choses viles ou injustes de cette vie avec ses
défis que Dieu laisse volontairement devant toi, comment pourras-tu
prendre soin des vraies richesses que Dieu veut te confier ? Les
choses les plus importantes dans la vie du royaume de Dieu ce n’est
pas premièrement ce que tu fais ou produis à l’extérieur à la
vue de tous, mais d’abord ce que manifeste ta vie intérieure.
C’est ce que tu es au-dedans qui rejaillira à l’extérieur.
C’est ce que tu
laisseras aussi après toi en héritage, le témoignage de ta vie et
non pas ce que tu auras fait, produit ou réalisé. Souvent on
demande aux gens de donner leur témoignage et ils racontent comment
ils se sont convertis à Jésus-Christ ; mais cela n’est pas
tout le témoignage, ce n’en est que le début. Le témoignage
c’est dans les effets de la présence de Jésus dans ta vie au
quotidien sur le long terme. Non pas comment Dieu t’a transformé
au début mais dans la durée jour après jour au travers des
circonstances de ta vie et ce, jusqu’à la fin. Le témoignage est
une marche jamais un évènement d’un jour j et puis plus rien. La
fin d’une chose vallant mieux que son commencement, si tu devais
mourir aujourd’hui que dirait-on de toi ? Que garderait-on ?
La façon dont Dieu t’a touché au début ou ce que ta vie a
manifesté dans la durée ? Croyez-moi ce qui restera c’est
non pas ce que vous avez dit ou fait, mais ce que votre vie aura dit
de vous. Le parfum que votre vie aura laissé dans votre sillage sera
votre témoignage. Il en a été ainsi de la vie du cher frère
Maurice décédé tout récemment. Et c’est sur les paroles qu’il
a prononcées juste avant de rejoindre le Seigneur que je voudrais
terminer ce message : « Les
ministères, les titres tout ça c’est rien, ce qui importe c’est
l’amour alors aimons les gens »
sans négliger les
autres choses.
Eliane
COLARD le 11/05/2018.
Dans
le même ordre d'idée :
Tout est dit, c'est ma vie de tous les jours qui doit confirmer mon appartenance à Jésus-Christ.
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