Guérir Babylone ?




« Nous avons voulu guérir Babylone, mais elle n'a pas guéri. Abandonnons-la, et allons chacun dans son pays ; Car son châtiment atteint jusqu'aux cieux, Et s'élève jusqu'aux nues. » (Jérémie 51, 9.)

« Fuyez de Babylone, sortez du pays des Chaldéens, Et soyez comme des boucs à la tête du troupeau ! » (Jérémie 50, 8.)

«  Partez, partez, sortez de là ! Ne touchez rien d'impur ! Sortez du milieu d'elle ! Purifiez-vous, vous qui portez les vases de l'Éternel !  Ne sortez pas avec précipitation, Ne partez pas en fuyant ; Car l'Éternel ira devant vous, Et le Dieu d'Israël fermera votre marche. » (Ésaïe 52, 12.)

« Fuyez de Babylone, et que chacun sauve sa vie, De peur que vous ne périssiez dans sa ruine ! Car c'est un temps de vengeance pour l'Éternel ; Il va lui rendre selon ses oeuvres. » (Jérémie 51, 6.)

« Et j'entendis du ciel une autre voix qui disait: Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n'ayez point de part à ses fléaux. » (Apocalypse 18, 4.)

« la grande ville, (Babylone) qui est appelée, dans un sens spirituel, Sodome et Égypte, LÀ MÊME OÙ LEUR SEIGNEUR A ÉTÉ CRUCIFIÉ. » (Apocalypse 11, 18.)

Tout au long de l’histoire de l’Église le même mouvement s’est répété : un moment de réveil spirituel et de transformation où la vie d’En Haut se manifeste puissamment est malheureusement toujours suivi d’une installation plus ou moins rapide dans les modes de pensées du monde. L’erreur souvent commise par ceux qui voulaient continuer à suivre le chemin de la vie a consisté à chercher à réformer ce système qui s’est installé dans l’économie du monde et qui n’obéit donc plus à l’Esprit de Christ.


Si le Seigneur n’avait pas un lieu où reposer sa tête sur une terre dont Il était pourtant le Créateur (Luc 9, 58.), comment se fait-il que ses disciples trouvent aujourd’hui légitime d’avoir des « lieux de cultes » reconnus par ce monde qui a rejeté Celui qui en était l’origine et qui voulait l’éclairer de sa lumière ? (Jean 1, 9-11.)

Les deux cités avec leurs deux cultes

Selon l’Écriture, ce qui rend le monde esclave du péché, c’est la peur de la mort (Hébreux 2, 15.). C’était cette crainte de disparaître qui poussa Caïn à bâtir la première cité. Elle dévoilait également une révolte contre l’ordre divin qui appelait les humains à se répandre sur toute la terre. Lorsque les hommes édifièrent Babylone et sa tour qui voulait toucher le ciel, c’était encore dans le projet de ne pas être disséminés (Genèse 11). Le principe même de la cité c’est le rassemblement. Mais l’Écriture nous enseigne qu’il y a deux cités (et donc deux rassemblements) qui s’opposent fondamentalement sur le plan spirituel.

-La cité terrestre est décrite dans l’Apocalypse comme étant « Babylone la Grande », mais aussi comme étant : « la grande ville, qui est appelée, dans un sens spirituel, Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. » (Apocalypse 11, 8.). Il y a beaucoup de choses à comprendre de ce Texte de révélation. Ce rassemblement religieux terrestre installé dans le monde possède donc en lui les traits caractéristiques de :

-Babel (littéralement « Porte de dieu » ou « confusion ») ;
-Sodome (égoïsme et perversions sexuelles) ;
-l’Égypte (idolâtrie et servitude) ;
-et de la Jérusalem terrestre (qui persécute et tue ceux que Dieu lui envoie).

-La Cité Céleste, elle, n’est visible qu’avec les yeux de la foi. C’est vers elle que se dirigeaient Abraham et tous les hommes de foi qui ont orienté leurs regards au-delà des choses visibles, vers les réalités durables et éternelles (Hébreux 11, 8-16.). Ils étaient à la suite de leur Seigneur « étrangers et voyageurs sur la terre ». Rappelons-nous que le seul lieu qu’Abraham a possédé en Canaan était un tombeau. Cependant le Fils de Dieu a poussé encore plus loin la démonstration lorsqu’Il a été enterré dans le tombeau d’un autre, car Il n’avait ici bas « pas un lieu ou reposer sa tête ». Ceux qui l’aimaient et qui sont allé le chercher dans ce sépulcre ont entendu ces paroles (toujours actuelles) : « Il n’est pas ici, Il est ressuscité ! ». Ne cherchons donc pas le Vivant dans les cavernes et les tombeaux des possessions religieuses terrestres !

Lorsque notre Seigneur parle avec la samaritaine du culte véritable que Dieu attend des croyants, Il précise bien que ce n’est ni sur cette montagne de Garizim, ni à Jérusalem qu’a lieu le véritable service spirituel : « l'heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. En effet, ce sont là les adorateurs que recherche le Père. Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité. » (Jean 4). Ceux qui défendent encore un lieu de culte précis se trompent de forme de culte et ne sont donc pas encore complètement entrés dans la Nouvelle Alliance.

La peur de la mort

Et du temps de la venue du Christ, c’est encore et toujours la peur de la destruction de leur lieu de pouvoir qui a décidé les dirigeants du culte mosaïque à faire mourir le Sauveur (Jean 11, 48.). Il est important de constater que si les humains peuvent accepter de mourir à eux-mêmes par la foi dans la résurrection de leur Sauveur, les systèmes religieux installés dans le monde sont dépourvus de cette capacité qui permet d’accéder à une vie nouvelle en Christ. C’est pour cette raison que les constructions religieuses humaines ne pourrons jamais se réformer fondamentalement, cherchant par tous les moyens à survivre et pérenniser leurs lieux de pouvoir et les fonctions cléricales rémunérées qui vont avec… L’histoire de l’Église depuis 2000 ans nous montre que toute tentative tendant à remettre en cause ces systèmes s’est toujours traduit par la répression des « lanceurs d’alerte » et par leur expulsions et parfois même par leur mise à mort. C’est d’ailleurs précisément ce que le Seigneur leur avait annoncé lorsqu’ils leur a dit : « on vous exclura des lieux de réunions » (Jean 16, 2.). Et le plus triste c’est que ceux qui commettront ces choses s’imagineront rendre ainsi un culte à Dieu en éliminant les « contestataires »…

Il est important de préciser que tous les systèmes religieux institués les uns après les autres depuis Caïn participent à cette dynamique perverse de « survie » (la crainte de disparaître parce qu’incapable de saisir par la foi l’espérance de la résurrection). Dans les milieux religieux il est malheureusement trop courant de stigmatiser le système concurrent en oubliant que tous ceux qui s’installent dans le monde démontrent par leurs actes que leur but n’est pas la Cité véritable qui est dans les cieux... Les deux fils d’Adam, Caïn et Abel, adoraient le même Dieu, mais ils n’obéissaient pas à la même dynamique. L’un a été éliminé sans laisser de traces (sinon dans le coeur de Dieu et des hommes de foi), l’autre a passé sa vie à essayer de survivre en laissant sur la terre des traces de son activité, après avoir tenté d’éliminer celui qui marchait par la foi, mais dont le sang parle encore aujourd’hui de résurrection à ceux qui veulent l’entendre (Hébreux 12, 24.).

Réforme

S’il y a un mot qui a posé beaucoup de problèmes dans l’histoire de l’Église, c’est bien celui là ! Il y a 5 siècles, les grands réformateurs en redécouvrant le salut par la grâce seule ont essayé vainement de « réformer la religion chrétienne ». Mais très vite, expérimentant que le vieux système n’avait aucune envie de se réformer, ils en sont venus à mettre en place dans le monde un nouveau système religieux qu’ils se sont efforcés de rapprocher de ce que leur lecture des Écritures leur laissait apercevoir. Mais ils n’ont malheureusement pas su discerner qu’ils étaient restés dans les mêmes schémas de pensées donc à la périphérie de Babylone et qu’ils n’avaient pas emprunté le « chemin dans le désert » par lequel Dieu ramenait son peuple au Temple et à l’Autel, ou pour le dire avec les Paroles du Christ : au Culte « en Esprit et en vérité » (Jean 4, 23.).

Une autorité religieuse qui voudrait réformer de l’intérieur un système religieux installé dans le monde me fait penser à quelqu’un qui chercherait à couper la branche sur laquelle il est assis. N’oublions pas que « toute autorité vient de Dieu » (Romains 13, 1.) et que ce n’est que dans la repentance que Dieu libère des tyrans qui exercent leur pouvoir sur les âmes à cause des pratiques mauvaises. Ézéchiel 20 nous éclaire sur les raisons de la tyrannie de Pharaon : ce pouvoir abusif prenait appui sur les pratiques idolâtres du peuple de Dieu qui les rendaient vulnérable aux excès de pouvoir et c’est pour cela qu’ils étaient appelés à renoncer à ces pratiques pour entrer dans la liberté. Ésaïe 19, 3-4 nous explique la même chose. C’est Dieu Lui-même qui met en place une autorité tyrannique sur ceux qui se détournent vers les idoles et les esprits des morts et Il le fait pour leur bien, pour la amener à la repentance (verset 20) et à la délivrance. Un tour du monde des systèmes politiques abusifs fait la démonstration que l’idolâtrie et le culte des morts génèrent automatiquement des économies tyranniques. Aucune réforme ou révolution n’y changera rien. Il n’y a que dans la repentance et l’abandon de ces pratiques mauvaises par la foi en Christ que la puissance du tyran est anéantie pour celui qui croit. (Hébreux 2, 14-15.)

Remettre en cause le cléricalisme

A la suite du scandale des 300 prêtres pédophiles américains, plusieurs collectifs catholiques ont demandé que soit remis en cause le système pyramidal clérical romain, qui a montré ses faiblesses et sa perversité dans la gestion de ces sinistres évènements. Mais ils ne semblent pas conscients que changer le mode de fonctionnement de ce système séculaire reviendrait à démolir les structures mêmes qui lui ont permis de se tenir debout pendant plus de 1500 ans ! Le système clérical pyramidal est le squelette de l’église romaine et les réflexes de survie inhérents à la chair ne lui permettront pas de se remettre en question, car il ne lui serait plus possible de garder le contrôle sur l’ensemble de ses membres.

« Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s'affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l'esprit s'affectionnent aux choses de l'esprit. Et l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix ; CAR L'AFFECTION DE LA CHAIR EST INIMITIÉ CONTRE DIEU, PARCE QU'ELLE NE SE SOUMET PAS À LA LOI DE DIEU, ET QU'ELLE NE LE PEUT MÊME PAS. Or ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu. » (Romains 8, 5-8.)

Comme l’Écriture et l’histoire nous l’enseignent, ceux qui voudront remettre dans le droit chemin un système qui s’en est éloigné, doivent s’attendre à des réactions liées à son instinct de survie, car il ne voudra pas disparaître et s’y emploiera sans scrupules contre ceux qui le remettront trop fortement en cause. C’est pour cela que le Seigneur ne nous appelle pas à guérir Babylone, mais à en sortir pour ne pas participer au salaire de ses péchés. Dans une deuxième partie, nous parlerons de ce chemin du retour vers le culte véritable que Dieu à préparé pour ceux qui écouteront sa Voix et son appel.

Jean-Luc B



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