Tendre l'autre joue.
Je m'en rappelle comme si c'était
hier, c'était le début de ma vie de disciple.
Le Seigneur m'avait amené quelques mois plus tôt à abandonner ce qui me tenait le plus à coeur avant de le connaître : la pratique de l'aïkido . A la suite d'une série d'expériences orchestrées d'En Haut, j'avais acquis cette claire conviction d'arrêter la pratique de cet art martial japonais basé sur la complémentarité entre attaque et défense. J'avais donc laissé tomber le club que je venais de mettre en route et je prenais peu à peu conscience qu'il me fallait apprendre d'autres manières de concevoir les relations, en particulier les relations conflictuelles...
A l'époque nous étions propriétaires d'un snack-bar et notre clientèle n'était pas composées que de buveurs de lait ! Il y a avait en particulier un habitué, fils de harki, qui accumulait les problèmes à cause de son intempérance et de ses innombrables bagarres.
Et un jour en ma
présence, il pris la décision de renoncer à boire. Nous vendions
encore de l'alcool dans notre bar à l'époque, cependant pour
l'aider dans cette difficile décision, je me suis donc engagé à ne
plus lui en servir.
Une parole insistante.
Quelques semaines ont passées sans événements majeurs. J'avais juste un texte de la Bible qui me tournait sans arrêt dans la tête et qui me posait problème. C'était cette Parole du Christ qui disait :
« Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre. » (Mat. 5. 39.)
Le principe de non-résistance, je connaissais, c'est l'une des bases de l'aïkido et je l'avais pratiqué tellement intensément, aidé par un esprit de divination, que j'arrivais à anticiper toutes les attaques. Mais ce qui me gênais, c'était la seconde phrase de Christ. Car je savais que si quelqu'un cherchait à me frapper sur la joue, avant même que sa main ait atteint son but, il serait entraîné dans une spirale qui se terminait par une projection ou une immobilisation. Et c'est une sorte de gène qui me saisissait quand cette phrase tournait dans ma tête, comme si Jésus avait prononcé une phrase qui n'était pas pour moi. Alors que j'étais son disciple, je me demandais pourquoi la totalité de ses enseignements ne pouvaient pas me concerner.
Avec les années qui ont passées, j'ai appris qu'il nous faut être attentif à ce travail du Saint Esprit, quand Il nous rappelle la Parole du Seigneur (Jean 14. 26.). Car sachant à l'avance ce qui va se passer, Il met entre nos mains des armes utiles et Il nous apprend aussi à nous en servir...
« Béni soit l'Éternel, mon rocher, Qui exerce mes mains au combat, Mes doigts à la bataille » (Ps. 144. 1.)
Mise en pratique.
J'en étais à ce stade dans mes réflexions, quand entra dans le bar le fils de harki dont j'ai parlé plus haut. Légèrement « chaud » -il n'en était déjà plus à son premier verre- il me demanda de lui servir une bière. Je lui rappelais notre engagement et lui déclarais que pour son bien et pour respecter ma parole je ne lui servirai pas d'alcool. Il devenait évident que nous étions devant une épreuve de force, car il commençait à me menacer d'en venir aux mains si je ne lui servais pas ce qu'il exigeait.
Il s'approcha l'oeil mauvais, en serrant les poings. Et moi, conditionné par des années de pratiques d'aïkido, je commençais à « faire le vide » mental pour être en disposition de vacuité complète et amorcer ma défense au tout début de l'attaque...
A ce moment précis, retentit à nouveau cette phrase dans ma tête :
« Tends l'autre joue ! »
Et là en une fraction de seconde, mes
pensées se sont emballées. C'est étonnant de voir à quelle
vitesse peut fonctionner le cerveau dans certaines circonstances.
Pendant que mon agresseur parcourait les deux ou trois mètres qui le
séparaient de moi, je réalisais que j'avais passé des années à
pratiquer le contraire de ce que la Christ enseignait. Je pris
conscience d'un coup que tous les ordres du Christ sont pleins de
sagesse et qu'il n'y a pas mieux à faire que de lui obéir. Je
savais sans l'ombre d'un doute que je pouvais maîtriser mon
agresseur et le faire voler hors du bar. Mais je savais
malheureusement aussi que mes réflexes aiguisées par des années de
pratiques assidues allaient dans le sens opposé à l'ordre du Christ
et que dans quelques secondes, si Dieu n'intervenait pas, j'allai Lui
désobéir à cause de mon conditionnement qui avait laissé
s'installer dans ma vie des puissances opposées à Sa volonté.
Je Lui adressais alors cette prière intérieure : « Je veux t'obéir, mais à cause de tous mes apprentissages de combats, j'en suis totalement incapable. Viens m'aider ! »
Il entend et Il agit !
La façon dont Dieu a répondu me remue les tripes encore aujourd'hui. Car là, en une fraction de seconde je me suis retrouvé rempli d'amour pour mon agresseur. J'avais déjà de l'affection pour lui, mais ce que j'expérimentais là, c'était cent fois plus fort. Ça coulait sur moi et ça débordait tellement, que j'avais la certitude intérieure, qu'il pouvait me frapper et me défigurer pendant ½ heure que je l'aimerais encore avec la même intensité...
En une fraction de seconde, même pas le temps d'un claquement de doigts, mon Dieu avait enlevé des années de mauvaises pratiques en me remplissant de son Amour. J'ai expérimenté ce jour là qu'il n'y a pas besoin de longues séances de « délivrances » pour entrer dans la liberté en Christ, il suffit d'être attentif à la voix du Bon Berger et d'y répondre avec foi.
Il s'est aussi passé quelque choses d'étonnant chez mon adversaire. Il n'a pas pu continuer à s'approcher de moi et s'est mis à pleurer ! Je crois qu'il a aussi été touché par le débordement d'amour de ce moment.
Je n'ai donc pas pris la volée de coups que j'étais pourtant prêt à recevoir. Cependant, ce n'est pas la protection divine qui m'a le plus marqué dans cette expérience, mais c'est la puissance et l'instantanéité de l'action de Dieu dans mon coeur. Car des années de mauvaises habitudes se sont trouvées balayées en une fraction de seconde par la puissance de l'amour de Dieu !
Par la foi.
Par expérience, je peux donc vous assurer que Dieu est capable de vous faire accomplir tout ce qu'il vous ordonne de faire, aussi impossible que cela puisse paraître. Il est bien arrivé à ouvrir les yeux d'un aveugle de naissance, à faire marcher le paralytique et à faire sortir Lazare vivant de son tombeau après 4 jours de putréfaction...
Tout ce qu'Il attend de nous, ce sont des oreilles qui entendent et un coeur qui croit. Le reste est de son ressort.
« C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. Faites toutes choses sans murmures ni hésitations, afin que vous soyez irréprochables et purs... » (Phil. 2. 15.)
« Éternel, tu nous donnes la paix; Car tout ce que nous faisons, C’est toi qui l’accomplis pour nous. Éternel, notre Dieu, d’autres maîtres que toi ont dominé sur nous; Mais c’est grâce à toi seul que nous invoquons ton nom. » (Es. 26. 12-13.)
Jean-Luc Burnod
OUI ! OUI ! OUI !
RépondreSupprimerLe Seigneur peut délivrer instantanément celui qui se confie en LUI !
Amen!
RépondreSupprimerMerci Jean-luc pour ce temoignage.
Je viens de découvrir ton blog, merci pour ton travail
Que Dieu te benisse!
A la lecture de témoignages tels que celui-ci, les réactions sont parfois fort différentes :
RépondreSupprimer- Tout d'abord, par exemple, il y a la personne qui déduit que ce ne sont probablement que de rares privilégiés qui vivent de telles choses. Elle éprouve même une sorte de jalousie, un sentiment d'injustice et de découragement en les comparant avec sa propre ''vie chrétienne''.
Pourquoi les autres vivent-ils des choses extraordinaires avec le Seigneur et pas elle ? N'est-ce pas injuste ? Vaut-elle moins aux yeux de Dieu ? Que doit-elle faire de plus ? Combien de fois n'a-t'elle pas aspiré à vivre aussi cette plénitude d'amour ? Alors que dans la réalité, elle stagne depuis des années dans le désert, accumulant amertume sur amertume...
- Et puis, il y a quelqu'un d'autre, qui, à la lecture d'un texte comme celui-ci, en ressort envahi de reconnaissance au Seigneur, devant cet amour incroyable et pur qui coule et se fraie un passage, surgissant du coeur humain qui admet sa faiblesse, son incapacité et son besoin de la grâce de Dieu..
Ce genre de témoignage le ''nourrit'' profondément et le pousse à aller aux pieds du Seigneur, transporté de louanges devant Sa Gloire.
'' Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous.'' ( 2 Cor. 4:7)
'' Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la Puissance de Christ repose sur moi.'' ( 2 Cor. 12 :9 )
"J'ai expérimenté ce jour là qu'il n'y a pas besoin de longues séances de « délivrances » pour entrer dans la liberté en Christ, il suffit d'être attentif à la voix du Bon Berger et d'y répondre avec foi"
RépondreSupprimerC'est la seule chose qu'Il nous demande !! C'est bien loin de tout ce que nous avons appris jusqu'à maintenant hélas : la prière en 6 étapes, l'adoration en 4 phases, la vie chrétienne en 8 lois, etc.............et j'en passe et des meilleures ! Jésus a dit "une seule chose est nécessaire : et elle ne nous sera pas enlevée ! S'asseoir à ses pieds et l'écouter nous enseigner LUI-MEME !!"
Amen, tout est pour sa gloire ! Même nos erreurs et nos faiblesses...
Clochette
Bonsoir Jean-Luc,
RépondreSupprimerLoué soit le Seigneur de ce qu'Il inspire Ses enfants par le Saint-Esprit pour l'édification de Son Corps !
Aujourd'hui même je viens de vivre une expérience révélatrice également dans le domaine de l'aïkido car j'ai pratiqué quelques temps.
Je viens d'écrire un témoignage sur mon blog à ce sujet et je me joins au tien pour le confirmer et l'attester par ma propre expérience. C'est clochette qui m'a fait voir ton article, je l'en remercie. Je pense mentionner le lien de ta page à la suite de mon témoignage, je t'invites à le partager.
QDTB mon frère en Christ, Gloire soit rendue à Dieu notre Père dans le Nom de Jésus, amen.
Flo de : "Alpha et Oméga"
Extrait d'un témoignage :
RépondreSupprimerCorrie Ten Boom a écrit «Victoire à Ravensbrück» où elle parle de la mort de sa sœur. Peu de temps avant la mort de Betsie en 1944, sa sœur lui dit : «Il n’y a pas de puits si profond que l’amour de Dieu est plus profond encore !»
Après la guerre, dans une église à Munich, Corrie vit l’ex-officier SS qui avait été gardien à Ravensbrück. Soudain, toutes les images du camp sont revenues à son esprit – la pièce remplie d’hommes moqueurs, des tas de vêtements, des femmes nues et le visage blême de Betsie. Cet homme s’étant approché d’elle, l’a remercié de son message et dit, «Merci de votre allocution, pensez-donc, il m’a lavé de mes péchés.»
Corrie décrit ce qui s’est passé ensuite. «Il tendit la main et moi, qui avait prêché si souvent le besoin de pardonner, garda la mienne collée à mon corps. Alors que des pensées colériques remplies de vengeance bouillonnaient en moi, j’ai vu que c’était un péché. Jésus était mort pour cet homme, est-ce que j’allais demander davantage ? ‘Seigneur, ai-je prié, pardonne-moi et aide moi à lui pardonner’. J’ai essayé de lui sourire mais je ne pouvais pas, j’ai essayé de lever ma main mais je n’y arrivais pas. Je ne sentais rien, aucune étincelle de chaleur ou de charité. J’ai donc prié encore : ‘Jésus, je ne peux pas lui pardonner, donne-moi ton pardon’. En prenant sa main, une chose extraordinaire eut lieu. Depuis mon épaule, le long de mon bras et à travers ma main, un courant semblait passer de moi vers lui, tandis que dans mon cœur jaillit un amour pour cet étranger qui m’a presque bouleversé. Et ainsi, j’ai découvert que ce n’est pas sur notre pardon, pas plus que sur notre bonté, que la guérison du monde dépend, mais sur le sien. Lorsqu’il nous dit d’aimer nos ennemis, Il donne, en même temps que le commandement, l’amour lui-même».
Corrie Ten Boom