L’inquiétude du lendemain
Jean-Luc B
S’il y a une
chose qui devrait animer le disciple du Christ, c’est un regard de
confiance tourné vers un avenir qui est dans la main du Père
Céleste. Le Christ en fera le thème de plusieurs de ses
enseignements. Et prenant des exemples dans la nature créée par son
Père, il montrera l’opposition qu’il y a entre la pensée
païenne du monde, qui est pleine d’inquiétude, et celle de ses
disciples qui n’ont pas à s’inquiéter puisque le Créateur du
monde est aussi un Père attentionné
qui connaît les besoins de ses enfants et
qui sait y répondre au temps convenable.
« Ne
vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous ? que
boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce
sont les païens qui les recherchent. Votre
Père céleste sait que vous en avez besoin. CHERCHEZ
PREMIÈREMENT LE ROYAUME
ET LA JUSTICE
DE DIEU; ET TOUTES CES CHOSES VOUS SERONT DONNÉES PAR-DESSUS. Ne
vous inquiétez donc pas du lendemain;
car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa
peine. »
(Mathieu
6, 31-34.)
Ce
n’est pas un enseignement nouveau, puisque David constatait déjà
la même chose il y a 3 000 ans :
« J'ai
été jeune, j'ai vieilli ; Et je n'ai point vu le juste abandonné,
Ni sa postérité mendiant son pain. »
(Psaume
37, 25.)
Les
conditions de la confiance
Pour
avoir confiance dans le Père Céleste il est indispensable d’avoir
été adopté comme son enfant et de marcher dans ses voies.
Dans
l’Ancienne Alliance, cette filiation était héréditaire. Il
fallait être enfant d’Abraham pour bénéficier de la bénédiction
de son ancêtre. C’est
ainsi que Dieu va délivrer son peuple en Égypte en déclarant à
Pharaon :
« Tu
diras à Pharaon: Ainsi parle l'Éternel: Israël
est mon fils, mon premier-né. Je
te dis: Laisse aller mon fils, pour qu'il me serve. »
(Exode 4, 22-23.)
Pendant
les 40 ans dans le désert, le peuple de Dieu a été nourri
quotidiennement par le « pain
du ciel »,
la manne. Les peuples alentours s’inquiétaient de l’avenir et
essayaient d’amasser des provisions, mais le peuple de Dieu avait
une toute
autre économie !
Dans
la Nouvelle Alliance, la filiation n’est plus héréditaire mais
elle s’obtient par la foi. Nous sommes devenus les enfants d'Abraham (et donc le peuple de Dieu) par la foi
en son Fils Jésus-Christ. Nous sommes devenus
héritiers par adoption divine
(Romains 8, 15.).
Mais
attention ! La foi en Christ n’est pas une adhésion à des
grands principes moraux
ou intellectuels,
elle est la communion quotidienne et confiante avec un Sauveur vivant
qui nous a promis d’être avec nous « tous
les jours jusqu’à l’achèvement des siècles ».
(Mathieu 28, 20.)
La
précarité
Il
y a un mot d’usage courant actuellement qui a perdu son sens
premier, c’est le mot « précarité ». On le comprend
aujourd’hui comme l’antichambre de la misère et
ce mot fait peur.
Pourtant
le
sens original devrait parler aux enfants de Dieu, puisqu’en latin
précaré
signifie : demandé
dans la prière…
Mais dans des pays où les services sociaux ont semblé
remplacer
la providence divine, nous risquons de perdre cette saine habitude de
faire part avec confiance de tous nos besoins au Père Céleste et nous
avons l’habitude de
nous rabattre plus facilement vers les services auxquels la loi nous
donne droit. Il y a tout un apprentissage à faire pour nous sortir
de la pensée du siècle en
adoptant
l’attitude d’un enfant de Dieu et nous avons besoin de la grâce
divine
qui agit au travers des circonstances de notre vie pour apprendre à
penser comme un fils s’appuyant
sur
la bonté de son Père. Le
Maître ne nous a-t-il pas enseigné de demander au Père de nous
donner le nécessaire ?
« Voici
comment vous devez prier :… donne-nous aujourd’hui notre
pain quotidien »
(Mathieu 6, 9-11.)
La
précarité ne serait-elle pas l’occasion
d’un apprentissage
de la foi en un Dieu proche et qui répond à nos besoins ?
Enseignés
de Dieu
Lorsque
le Seigneur a voulu apprendre à ses disciples les bases de la marche
par la foi, il les a envoyé annoncer la Bonne Nouvelle avec des
instructions précises concernant la prévoyance :
« Alors
il appela les douze, et il commença à les envoyer deux à deux, en
leur donnant pouvoir sur les esprits impurs. Il leur prescrivit
de ne rien prendre pour le voyage, si ce n'est un bâton ; de n'avoir
ni pain, ni sac, ni monnaie dans la ceinture ; de chausser des
sandales, et de ne pas revêtir deux tuniques. »
(Marc
6, 7-9.)
Ils
ont alors expérimenté que Le Dieu qui les envoyait était aussi
Celui qui subvenait à leurs besoins, car un employé n’est pas
envoyé en mission à ses propres frais. Cependant
dans d’autres circonstances, le Seigneur leur donnera des
instructions différentes :
« Il
leur dit encore: Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans
sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose ? Ils
répondirent: De rien. Et
il leur dit: Maintenant, au contraire, que celui qui a une
bourse la prenne et que celui qui a un sac le prenne également, que
celui qui n'a point d'épée vende son vêtement et achète une
épée. »
(Luc
22, 35-36.)
Nous
voyons là que le Seigneur ne leur a pas enseigné des principes de
pauvreté, mais Il les a appris à écouter sa voix au fur et à
mesure des différents moments de l’existence. C’est dans la
communion constante qu’ils avaient avec le Maître que se trouvait
la bonne instruction et non pas dans des
principes
qu’ils auraient appris par coeur et
qui seraient devenu un point d’appui à la place du Rocher des Siècles.
Tyrannie
Selon
l’enseignement de la Bible, nous
savons que
toute autorité a été instituée par Dieu. Aussi bien dans les
cieux que sur la terre.
« C'est
lui (Dieu)
qui
change les temps et les circonstances, qui renverse et qui établit
les rois »
(Daniel
2, 20.)
« il
n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui
existent ont été instituées de Dieu. »
(Romains
13, 1.)
Mais
cela ne veut pas dire que ces
autorités pratiquent le droit et la justice, puisqu’ils
sont dans une économie qui ne reconnaît pas l’autorité divine et qui ne s'y soumet pas !
Jésus
a déclaré
que le pouvoir de Pilate lui avait été donné d’En Haut (Jean 19,
11.), mais ce n’est pas pour autant que le procurateur romain a
pratiqué la justice à son égard... Selon le Maître, les abus
de pouvoir sont malheureusement attachés à l’exercice de
l’autorité ici
bas
tant
qu’elle
n’a pas été régénérée par la Nouvelle Naissance :
« Vous
savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des nations les
tyrannisent, et que les grands les dominent. Il
n'en est pas de même au milieu de vous. »
(Marc
10, 42-43.)
Dans
la véritable Église du Christ, il n’y a pas de rapports de
domination et encore moins de tyrannie puisque notre Seigneur
Lui-Même est venu pour servir et non pas pour dominer.
Il
y a donc actuellement deux royaumes qui cohabitent sur terre.
- D’un
côté il y a le règne du « prince de ce monde » qui est
meurtrier dès le commencement
et qui veut entraîner tous les hommes avec lui dans sa perte. Ce
règne est caractérisé par la séduction et les abus de pouvoir et
découle du refus de reconnaître l’autorité divine.
- En
face,
il y a le Règne de Dieu qui s’établira sur toute
la
terre comme il est établi
aux
cieux et ce
Règne est
caractérisé par l’amour, la
justice
et la liberté. Dieu aime ses créatures et donc Il ne les
force pas, Il n’abuse pas de son pouvoir, voulant nous voir
répondre librement à l’amour qu’Il nous a manifesté en Christ.
Il
n’y a donc
que
deux choix entre ces deux règnes. Tant que les hommes ne voudront
pas du Règne de Dieu manifesté en Jésus-Christ, ils seront
obligatoirement soumis au prince
de ce monde,
qu’ils en soient conscients ou non. Il n’y a pas de no
man’s land
entre ces
deux royaumes.
Et
chasser un tyran ne fera que libérer la place pour un autre tant qu'on ne
décide pas de changer de Maître dans
sa vie personnelle…
« On
crie contre la multitude des oppresseurs, On se plaint de la violence
d'un grand nombre; Mais nul ne dit: Où est Dieu, mon
Créateur... »
(Job
35, 9-10.)
Confiance
au travers de l’épreuve
Le
Christ
Jésus nous a démontré que pour celui qui place sa confiance en
Dieu, même ses ennemis avec leurs injustices accomplissent néanmoins
le
dessein de Dieu à
son égard,
mais
sans
le savoir. Les
apôtres en avaient tiré la leçon lorsqu’ils disaient :
« Car
les habitants de Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus, et,
en le condamnant, ils ont accompli les paroles des prophètes qui se
lisent chaque sabbat. »
(Actes 13, 27.)
« Je
veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains
pures, sans colère ni mauvaises pensées. »
(1Timothée
2, 8.)
Quelles
que soient les circonstances, Dieu est Celui qui Règne au dessus de
tout pour celui qui a placé sa confiance en Jésus-Christ et c’est
Sa volonté bonne
et parfaite qui
s’accomplira certainement pour le bien de tous ceux qui l’aiment !
Jean-Luc
B
Dans le même ordre d'idée :
Bonjour Jean-Luc,
RépondreSupprimerJe ne sais pas si tu fais allusion à E. Macron tandis que les Gilets jaunes manifestent leur colère lorsque tu écris : "...Et chasser un tyran ne fera que libérer la place pour un autre tant qu'on ne décide pas de changer de Maître dans sa vie personnelle…". Je suis bien d'accord, Jésus est Seigneur et Sauveur mais "qui ne dit mot consent" : Quelqu'un qui ne se manifeste pas, qui reste silencieux face à une décision ou à une parole donne implicitement son accord. Il ne peut nier par la suite cette adhésion. Il n'est réplique si piquante que le mépris silencieux. Qu'en penses-tu ?
Un chrétien devrait-il se taire et ne pas se mélanger à la foule ?
Bonjour Jean-Luc,
RépondreSupprimeren fait, j'ai été amené à comprendre que le problème du tyran qui en remplace un autre est un faux problème, la vraie difficulté étant ailleurs car il y a plus fort que lui. Et Il y a aussi plus fort aujourd'hui que la multitude des oppresseurs dont parle Job… Nous ne sommes peut-être donc plus dans les mêmes conditions.
Ce n'est pas contre des hommes que les hommes ont à faire mais contre un système, celui des marchés financiers.
J'en veux pour preuve cette récente conversation au sujet de la dette entre un journaliste et Nicolas Sersiron qui démontre par la pertinence la distinction que nous pourrions faire alors. Ceci dit, bien sûr qu'il y a des "hommes" aux commandes des marchés financiers mais il y a surtout un esprit diabolique pour les conduire à notre perte… Le chrétien ne devrait-il pas alors protester ?
Nicolas Sersiron : “…On a donné la possibilité aux marchés financiers de dominer le monde et de gérer la planète. Ils la gèrent et la détruisent. Et pourquoi les marchés financiers sont les rois, parce qu’on a décidé que l'Etat devait se financer auprès des marchés financiers, et on permet aux paradis fiscaux d'exister, donc c'est un délire complet. On est dans un délire complet alors que la vraie question c'est la question écologique, c'est la question sociale, l'injustice, les inégalités qui seront encore plus monstrueuses lorsqu'il fera quatre degrés de plus et là les marchés financiers sont incapables de gérer cela, il n'y a que les États qui seraient capables de gérer cela, mais les États se sont mis au service des marchés financiers donc tout est à revoir, tout est à recommencer, là y a rien qui va. Y a rien qui va parce que le réchauffement, la destruction de l’environnement,… y a plus de poissons, y a plus d’eaux douces."
le journaliste : "Mais alors justement, est-ce que les États sont bien placés pour gérer cela parce que c'est global ?...Il faudrait une organisation supranationale qui aurait une autorité justement sur les États."
Nicolas Sersiron : "Mais déjà que les États ne soient plus aux services des marchés, ça changerait beaucoup de choses. Parce que là, étant au service des marchés, vous voyez bien que, que ce soit Macron ou autre, ils sont totalement au service des marchés. Ils ne sont pas du tout au service du futur. Ils sont dans l'immédiateté. Ils ne pensent absolument pas ce qui va se passer dans dix ou vingt ans. Ils s'en foutent complètement parce que les marchés ne comptent qu'en mois, "combien je vais gagner dans un mois, dans deux mois, dans quatre mois". Il n'y a que ça qui les intéresse, mais ils vont perdre beaucoup quand il va faire trois ou quatre degrés en plus, on est parti pour ça. 2017 a été l'année la plus réchauffante de ces deux milles dernières années.".
Au dessus de toute autorité visible parmi les hommes se trouve un pouvoir spirituel invisible, mais cependant tout à fait réel ! La grande ruse de Satan dans les temps actuels a consisté à faire croire que l’homme pourrait s’affranchir de toute autorité. En réalité, toute la Bible nous apprend et nous démontre que la seule véritable liberté que Dieu a donné à l’homme ne consiste qu’à choisir son maître.
RépondreSupprimerNous tous qui avons revêtu Christ nous savons qu’il est l’unique Maître qui n’abusera jamais de son pouvoir et qui nous guidera sur le chemin de la Vie. Je suis en train de préparer un article qui rappellera ce que la Bible déclare clairement sur l’origine spirituelle de toute autorité dans les cieux et sur la terre. Ça se veut une aide qui pourrait permettre de ne pas s’égarer dans des combats qui ne sont pas les nôtres et où la victoire ne sera qu’illusoire...