Dossier judiciaire de Youcef Nadarkhani





Depuis que la condamnation à mort de Youcef Nadarkhani pour apostasie est devenue une affaire publique et que des personnalités politiques internationales commencent à protester contre son éventuelle mise à mort, nous assistons dans les médias à une véritable guerre de l'information.
Après les ambassades iraniennes qui nous certifiaient au téléphone que le crime d'apostasie n'existait pas dans leur beau pays signataire de la charte sur les droits de l'homme à l'ONU, nous avons dans un premier temps vu passer une info  qui citait les déclarations d'un sertain Mr Gholam-Ali Rezvani, prétendument « chargé des affaires sécuritaires et politiques » qui a prétendu que (je le cite) Youcef « Nadarkhani est un sioniste, un traître et a commis des crimes sécuritaires », alors qu'aucun des éléments du jugement d'appel qui l'a condamné à mort n'en parle. D'autres médias français avaient relayés cette information avant de la retirer de leurs sites

Un peu plus tard, dans d'autres médias, le même « Gholomali Rezvani » devient « le vice-gouverneur de la province de Gilan » où Mr. Nadarkhani été jugé et condamné. Par l'intermédiaire de l'agence semi-officielle iranienne Fars, le « gouverneur » accusait les médias occidentaux de déformer l’histoire réelle, et a qualifié le pasteur Nadarkhani de «violeur» en l'accusant également « d'extorsion de fonds ». Là encore, aucun des éléments invoqués lors de son jugement ne l'accuse de ces graves délits.


Pour que les choses soient clairement établies, nous avons retrouvé la traduction anglaise de ce jugement et nous mettons en ligne ici une traduction en français, afin que le monde francophone connaisse les véritables motifs judiciaires pour lesquelles ce pasteur iranien risque d'être exécuté. Vous aurez ainsi confirmation que c'est bien pour le délit d'apostasie qu'il risque sa vie et pour aucune autre accusation. Car depuis qu'il a découvert et saisi la Bonne Nouvelle de la foi en Christ, il continue, malgré les pressions et les menaces, à refuser de revenir à l'Islam de ses parents.

 
Acte d'accusation et verdict concernant Youcef Nadarkhani.


Lien d’où est tiré la traduction française du jugement de septembre 2010 . verdict écrit rendu le 13 novembre 2010, ayant permis l’appel auprès de la cour suprême: 



Source en Farsi des charges et verdict de la cour suprême (appel), tenu le 5 décembre 2010, verdict rendu le 12 juin 2011 : http://c0391070.cdn2.cloudfiles.rackspacecloud.com/pdf/youcef-nadarkhani-iranian-supreme-court-verdict-farsi.pdf


Traduction anglaise de la source Farsi des charges et verdict de la cour suprême : http://c0391070.cdn2.cloudfiles.rackspacecloud.com/pdf/youcef-nadarkhani-iranian-supreme-court-verdict-english-translation.pdf

Traité par : la 11ème chambre de la cour d’assise de la province de Gilan 
L’accusé: Mr Yousef Nadarkhani, actuellement à la prison générale, défendu par Mr Abbas Salmanpoor et le Docteur Naser Sarbazi
Accusation: Apostasie

Le verdict
Selon l’acte d’accusation N° 89/4/3/-2080 délivré par le bureau du Procureur de Rasht, Mr Yousef Nadarkhani, fils de Biram, agé de 32 ans et marié, temporairement à la prison général depuis le 28/7/1388 (octobre 2009)(1), accusé de renier la prophétie véritable du grand prophète de l’Islam, ce qui l’a conduit a une apostasie envers la religion sacrée de l’Islam, après qu’il l’ait acceptée de l’âge de la maturité jusqu’à ses 19 ans. La brève présentation des faits montre que la personne ci-dessus mentionnée est né en 1356 ( 1977) de parents musulmans et selon ses propres déclarations, lors des enquêtes préliminaires, il a accepté l’Islam et obéit aux commandements de l’Islam de l’âge de la puberté à l’âge de 19 ans, âge auquel il s’est officiellement converti de l’Islam au Christianisme.
Il a fréquemment renié la véritable prophétie du grand prophète de l’Islam et l’autorité de la religion sacrée de l’Islam. Il a également montré son apostasie en organisant des rencontres évangéliques invitant d’autres personnes à venir au christianisme, créant une église de maison, baptisant des personnes, exprimant sa foi aux autres et reniant les valeurs de l’Islam. Après son arrestation, pendant les investigations, il a plusieurs fois réaffirmé son refus de revenir à l’Islam et a renié l’autorité de l’Islam sur toutes les autres religions, l'écrivant de sa propre main dans une lettre adressé à la cour d’Assise de la province de Gilan, même si, lors de sa dernière défense en date du 24/12/1388, quand il lui fut demandé « depuis l’âge de la puberté jusqu’à l’âge de 19 ans, quelle était votre religion ? » Il a répondu « depuis ma naissance dans une famille musulmane j’étais musulman, jusqu’à ce que je me convertisse au christianisme à l’âge de 19 ans. » Dans une autre question du Procureur public ainsi formulée « admettez vous que vous étiez musulman à l’âge de la puberté et que vous vous êtes converti au christianisme après l’âge de 19 ans ? » il a répondu qu’il était musulman de l’âge de la puberté avant qu’il ne se convertisse au christianisme dans l’année de ses 19 ans »
Il a de nouveau été interrogé ainsi « croyez vous dans les bases de l’Islam lesquelles sont l’unité de Dieu, la résurrection des morts, et la grande prophétie du grand prophète Mahomet ? » Il répondit « Je crois en l’unité de Dieu et la résurrection des morts mais pas à la grande prophétie du grand prophète Mahomet ». Après les preuves de culpabilité et la mise en accusation, l’affaire a été transmise aux Tribunaux dont dépend cette section. Le Docteur Naser Sarbazi et Mr Abbas Salmanpoor ont été désignés comme avocats de la défense, la cour a poursuivi l’affaire après que les formalités aient été achevées.
Le représentant du bureau du procureur de Rasht a lu l’acte d’accusation, et sur ces bases, l’apostasie selon les théologiens de l’Islam est un crime pour lequel est prévu une peine dans les lois de la République Islamique d’Iran, au regard de l’Article 167 de La Constitution de la République Islamique d’Iran, de l’Article 3 du code de procédure civile du Tribunal Islamique Révolutionnaire, et de l’Article 105 du système Judiciaire Islamique d’Iran. Après que le tribunal lui ait fait comprendre les charges, il a dès le début refusé celles-ci en déclarant qu’il n’avait aucune religion particulière de l’âge de la puberté à ses 19 ans, et qu’il s’est converti officiellement au christianisme croyant que c’était la seule vérité. Quand il lui fut demandé par le tribunal, pourquoi il avait affirmé à plusieurs reprises durant les interrogatoires que « depuis ma naissance dans une famille musulmane j’étais musulman, jusqu’à ce que je me convertisse au christianisme à l’âge de 19 ans. » Il a répondu « Le procureur m’a poussé à croire que lorsque quelqu’un naît de parents musulmans et n’a choisi aucune religion passé l’âge de la puberté, il est un musulman. C’est pourquoi j’ai répondu ainsi. » Les avocats de la défense en plus de reprendre cette défense de leur client, affirmèrent «  Puisqu’il n’y a pas de peine spécifiée dans le système Juridique Islamique d’Iran et autres lois pénales, leur client n’a donc pas commis de crime pouvant être puni. Deuxièmement : Leur client n’a pas accepté l’Islam dés le début de l’âge de puberté et ne peut devenir apostat en se détournant de lui. Troisièmement : Leur client ne nie pas la véritable prophétie du grand prophète de l’Islam comme il est affirmé dans les notes de la cour d’Assise de la province de Gilan, il croit au grand Mahomet comme le grand prophète de l’Islam. Quatrièmement : Du fait de l’existence de preuves non fondées concernant cette affaire, les avocats ont requis un verdict de non culpabilité pour leur client. En réponse au tribunal pour savoir si oui ou non l’accusé croit dans la véritable prophétie du grand prophète Mahomet, fils d’Abdullah comme un prophète du Dieu tout puissant pour le salut de l’humanité, il répondit, «  J’ai affirmé dans les dépositions écrites qu’il est le prophète des Musulmans mais pas le messager de Dieu, je n’ai pas étudié l’Islam et je ne parlerai jamais de preuves islamiques pour convertir à l’Islam »
Après audition de l’acte d’accusation lu par le procureur, l’accusé rejeta la charge d’apostasie dans sa dernière défense, et laissa celle-ci entre les mains de ses avocats. Les avocats ont demandé un verdict de non culpabilité pour leur client, réitérant la même défense que précédemment. Des objections ont affecté le procès d’une manière ou d’une autre, un membre du jury a quitté le procès, bien que quelques membres du jury, le premier et le second jour du procès les 30/6/89 et 31/6/89 (septembre 2010) ont précisé que le tribunal n’avait pas accepté les objections après la fin du procès, les réponses à ces objections ont été écrites.
En conséquence de quoi et au regard des points suivants
: Les rapports du bureau d’enquêtes de Gilan ainsi que du bureau exécutif du système judiciaire. Les écrits explicites et incontestables de l’accusé, dont le contenu montre qu’il a accepté l’Islam à l’âge de la maturité, et qu’il l’a quitté à l’âge de 19 ans. L’organisation de réunions évangéliques et la reconnaissance de la création d’églises de maison. La défense déraisonnable et non fondée de l’accusé selon laquelle il n’avait pas embrassé l’Islam et ne pouvait donc pas le quitter  Ses écrits de la prison à destination de l’enquêteur chargé de l’affaire qui confirment ses déclarations faites dans le bureau des enquêteurs.Les autres éléments qui existent dans cette affaire, comme la défense irrationnelle des avocats selon laquelle la négation de la vraie prophétie du grand prophète de l’Islam n’est pas de l’hostilité et de la malveillance vis-à-vis de l’Islam, mais le résultat de la colère et de la pression qu’il a subi.
Il a été prouvé aux membres du jury que Mr Youcef Nadarkhani, fils de Biram est né de parents musulmans, a choisi l’Islam et l’a quitté à l’âge de 19 ans. Ses actes, selon les fatwas de tous les théologiens Chiites sont considérés comme une apostasie par rapport à la religion sacrée de l’Islam.
Au regard de l’Article 167 de la Constitution de la République Islamique d’Iran, de l’Article 3 du code de procédure Civil du Tribunal Islamique Révolutionnaire, de l’Article 8 de La loi de Création du Tribunal Général Révolutionnaire, de l’Article 105 du système Judiciaire Islamique d’Iran, de l’Article 8 du livre de Tahrir Alvasilah Fi Sofat Alghazi Va Maianaseb Lah, fatwas des théologiens incluant l’Imam et le chef suprême et les grands ayatollahs Mohammad Reza Golpayegani, Safi, Makarem Shirazi, Behjat Foumani, et les pages 103 à 109 de son dossier,la personne mentionnée ci-dessus étant considérée apostate sera exécutée par pendaison de manière à ce que son âme lui soit retirée.Cette sentence peut être porté devant la cour suprême dans un délai de 20 jours après qu’elle ait été délivrée.

(Traduction MJ)

NDLT
(1) calendrier persan, utilisé en Iran, différent du calendrier musulman.= 2 octobre 2011(calendrier grégorien) = 4 Dhou Al-Qi'da 1432 (calendrier musulman) http://geneom.free.fr/gomol/CalendFr.html#ancPerse

Commentaires

  1. Je bénis grandement le Seigneur pour la persévérance de Youssef. Et je prie afin qu'il persévère contre vents et marrées, et que par sa détermination à ne pas céder à cette épreuve, de nombreux iraniens et musulmans se convertissent et acceptent Jésus comme leur Seigneur et Sauveur !

    Alléluia !

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