Des oreilles pour entendre ce que dit l’Esprit
Par Éliane Colard
Marc
4/9- : « Que
celui qui a des oreilles pour entendre entende » .
Lorsqu’il
fut en particulier, ceux qui l’entouraient avec les douze
l’interrogèrent sur les paraboles. Il leur dit : c’est à
vous qu’a été donné le mystère du royaume de Dieu ; mais
pour ceux qui sont au dehors tout se passe en paraboles
afin qu’en voyant ils
voient et n’aperçoivent point et qu’en
entendant ils entendent et ne comprennent point
….».
Pour
les disciples (dans ces passages c’était le cas de ceux qui
l’entouraient avec les douze), le royaume des cieux n’est pas
censé être un mystère hors de portée. Pourtant Jésus s’étonnait
de ce que ses disciples ne saisissait pas ce qu’il leur disait :
au Verset 13 il leur dit : « vous
ne comprenez pas cette parabole comment comprendrez-vous toutes les
paraboles ? ».
Les disciples de Jésus étaient censés comprendre le langage du
Fils de Dieu car c’est à eux qu’était « donné »
le mystère du royaume des cieux. Mais aujourd’hui encore Jésus
pourrait faire la même remarque étonnée sur notre incompréhension
chronique face au langage qu’utilise souvent l’Esprit de la
prophétie qui est le témoignage du Fils de Dieu.
Le
royaume de Dieu est un royaume spirituel et c’est l’Esprit de
Dieu qui nous ouvre l’intelligence pour nous donner de comprendre
les choses qui appartiennent à sa réalité qui doit devenir notre
réalité. Ce qui nous concerne dans ce royaume spirituel ne peut
être appréhendé que spirituellement, la chair ne le peut ;
c’est pourquoi il est nécessaire de naître d’Esprit pour entrer
dans ce royaume. Dieu nous a dotés de sens spirituels pour nous
permettre de nous mouvoir dans la vie spirituelle qui est, en
principe, la réalité dans notre nouvelle nature. Or souvent nous
faisons l’erreur de croire que par la chair et les sens naturels
dont elle est pourvue, nous pouvons saisir les réalités de nature
spirituelle. Mais Dieu est Esprit et c’est uniquement en
esprit que nous pouvons l’adorer, le voir et nous mouvoir dans Son
royaume qui n’est pas de ce monde d’en bas. Puisque nous
passons par une naissance spirituelle
pour vivre de la vie de Dieu, nous aurons aussi besoin d’exercer
et d’affiner les sens spirituels qui appartiennent à cette
nouvelle nature : c’est par eux que nous pouvons appréhender
ce qui est céleste et spirituel. Notre vie spirituelle est dotée
d’organes des sens spirituels et l’observation de nos sens
naturels peut nous donner une idée de leur utilité et leur mode de
fonctionnement.
Si
lorsque nous ne le connaissons pas encore, Dieu peut nous approcher
en utilisant un code ou un langage qui appartiennent à notre
humanité avec ses sens naturels, après la nouvelle naissance il
nous fera entrer dans une communication qui appartient à une
nouvelle dimension, en phase avec notre nouvel état : il nous
parle un langage qui correspond à notre nouvelle nature et qui fera
en conséquence appel à l’éveil des sens de notre nouvelle
condition de fils et de filles du Père céleste. La vision,
l’ouïe, l’odorat, le toucher prendront un sens différent en ce
qui concerne le royaume spirituel de Dieu. De même qu’une vie
naturelle dépourvue des sens qui vont avec est handicapante, une vie
spirituelle coupée des sens spirituels permettant d’y évolue
serait tout aussi handicapante.
C’est
normal que nous soyons amenés à parler et surtout à comprendre le
langage divin, c’est le langage du Père. Mais un enfant n’apprend
à parler qu’en entendant
parler ses parents, c’est la voix de ceux-ci qui détermineront son
langage et tous les éléments qui le composent. C’est pourquoi au
fur et à mesure de notre croissance en Lui, en la connaissance du
Fils, Dieu nous fera croître dans la compréhension de Son langage
et des codes qui lui appartiennent. Si nous faisons partie de Ses
brebis, la volonté du bon Berger est que nous soyons non seulement à
même d’entendre Sa voix mais encore de la comprendre. Tout au long
de notre vie spirituelle Dieu cherchera à éveiller
nos sens spirituels
pour permettre un véritable rétablissement de la communication qui
fut coupée en Eden.
Force
est d’admettre que pour bon nombre de ceux qui appartiennent à
Dieu en étant passé du royaume de ce monde au royaume céleste de
Dieu, par moment le langage divin peut paraître complexe,
hermétique, du moins pas toujours compréhensible. Comme si c’était
dans une langue étrangère que Dieu s’exprimait, un langage qui ne
parvient pas jusqu’à l’entendement ainsi que l’avait annoncé
Ésaïe 28 : un
langage barbare ou
des
lèvres étrangères.
Et pourtant Ésaïe n’avait pas parlé à ses contemporains dans un
langage étranger. Mais ce langage pouvait leur sembler « étranger
» et «barbare » parce que leurs oreilles « incirconcises »
étaient devenues incapables de décoder les sons provenant des
paroles d'Ésaïe communiquées par Dieu.
Certains
voudraient que tout soit simple dans ce que dit Dieu ; il n’y
a rien de plus faux ! Ce qui est simple c’est que Dieu aime
l’humanité et veut lui faire connaître la paix et le repos qui ne
se trouvent qu’en Lui. Mais ceci étant dit, presque tout qui est
en rapport avec l’héritage de ceux qui acceptent d’entrer dans
ce repos (qui est le salut
) est appelé
« mystère » :
mystère de la grâce de Dieu en Jésus Christ, mystère du royaume
de Dieu, mystère de la foi, mystère de la piété, mystère de
l’endurcissement d’Israël, mystère de l’enlèvement de
l’épouse, mystère de l’union de Christ avec son épouse,
mystère de l’iniquité, mystère des 7 étoiles, mystère de
Babylone la grande. Or un mystère est une réalité cachée qui a
besoin d’un dévoilement pour l’entendement. Aussi, toute la vie
spirituelle de celui qui entre dans le repos du salut sera une suite
de dévoilement et ce, jusqu’au retour de Christ où la
connaissance sera parfaite et où il n’y aura donc plus besoin de
dévoilement.
Mais en attendant ce jour là, Dieu doit nous faire
entrer dans un dévoilement progressif par le ministère de l’Esprit
qui est donné pour cela : « …Quand
il sera venu (l’Esprit),
il prendra de ce qui est à moi il vous l’annoncera, il vous
conduira dans la vérité … ».
Aux Corinthiens, Paul parle des serviteurs de Dieu comme de
dispensateurs des mystères
de Dieu (il parle des serviteurs/ministères donnés pour
l’édification du Corps de Christ qui sont comme 5 sens qui
vont permettre au Corps de Christ de se mouvoir dans le royaume
spirituel qui est le sien, jusqu’à atteindre la stature parfaite
du Fils). Les mystères dont il est question en ce qui concerne le
royaume de Dieu sont des réalités non perceptibles par
l’intelligence humaine pour la raison qu’elles appartiennent à
une dimension spirituelle. Ils ont besoin d’être révélés à
notre entendement. Il est vrai que Dieu parle tantôt d’une manière
tantôt d’une autre, mais le langage divin n’est pas toujours un
langage accessible à l’oreille humaine,
charnelle quoi que
nous puissions penser à ce sujet. Nous avons besoin que Dieu touche
nos oreilles. Car les mystères sont par essence ce qui reste caché
à nos sens naturels et sans cet attouchement de Dieu ils resteront
cachés, mystérieux.
C’est
souvent par paraboles que Dieu a délibérément choisi de parler à
son peuple ainsi que nous le dit la Bible (Osée 12/ 11) : « J’ai
parlé aux prophètes, j’ai multiplié les visions ; et par les
prophètes j’ai proposé des paraboles
». Jésus expliquera aux disciples la raison d’être de ses
paraboles : « ….afin
qu’en voyant, ils ne voient point et qu’en
entendant ils ne comprennent point
». Cependant, à ses disciples (ceux qui acceptent de se laisser «
discipliner » par l’Esprit de Dieu), Jésus veut ouvrir les yeux
et les oreilles sur ce qui est caché, les « mystères »
du royaume. Si Dieu est un Dieu de révélation
c’est parce qu’il existe des choses cachées dans lesquelles il
cherche à nous faire entrer. Il veut sans cesse nous conduire plus
loin. Si nous Le contemplons, nous sommes forcés d’être conduits
Sa présence en d’une gloire vers une autre gloire.
Ainsi,
souvent Jésus dira dans le cadre des paraboles sur le royaume : «
Que celui qui a des
oreilles pour entendre entende
». De même, à la fin de chacune des lettres aux sept églises
(Apocalypse), il est dit : « Que
celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux églises
». Dieu attache une importance particulière à nos oreilles ! Elles
nous permettent d’entendre correctement, ou non, Sa voix. Et ici il
est question de bien plus qu’un organe naturel, il y a un organe
spirituel qui doit être exercé en vue de l’entendement des choses
spirituelles afin que l’église entre pleinement dans l’objectif
suprême de Dieu qui est l’union de l’épouse avec l’époux.
Le
texte d'Ésaïe 28 où le Prophète évoque des
lèvres étrangères et un langage barbare
que le peuple était incapable de comprendre, était
l’accomplissement d’une parole que Dieu avait auparavant annoncée
au Prophète (Ésaïe 6/ 9- 10) et qui rejoint les paroles prononcées
plus tard par Jésus concernant la possibilité d’entendre sans
comprendre : « Va
et dit à ce peuple : Vous entendrez, et vous ne comprendrez point ;
vous verrez et ne saisirez point. Rends insensible le cœur de ce
peuple, endurcis ses oreilles et bouche lui les yeux, pour qu’il ne
voie point de ses yeux, n’entende point de ses [oreilles], ne
comprenne point de son cœur, ne se convertisse point et ne soit
point guéri.. ».
Les
prophètes Jérémie et Ézéchiel ont reçu des messages similaires
: Jérémie 5/ 21 : « Publiez
le en Juda : Écoutez ceci peuple insensé, et qui n’as point de
cœur ! Ils ont des yeux et ne voient point, ils
ont des oreilles et n’entendent point
».
Jérémie 6/ 10 : « A qui m’adresser, et qui prendre à témoin pour qu’on écoute ? Voici leur oreille est incirconcise ; et ils sont incapables d’être attentifs ».
Jérémie 7/ 27- 28 : « Si tu leur dis toutes ces choses, ils ne t’écouteront pas.. Alors dis-leur : c’est ici la nation qui [n’écoute pas] la voix de l’Éternel son Dieu, et [qui ne veut pas recevoir instruction] ; la vérité a disparu, elle s’est retirée de leur bouche ».
Ézéchiel 3/ 7 à 9 : « Mais la maison d’Israël ne voudra pas t’écouter, parce qu’elle ne veut pas [m’écouter]... ».
On
pourrait se demander pourquoi Dieu envoie des Prophètes parler à un
peuple dont il sait par avance qu’il n’écoutera pas Ses paroles
! Tous les versets précédents montrent un peuple devenu comme
incapable « d’entendre
» ce que dit Dieu. Mais cela n’était pas réservé à l’ancienne
alliance car toute la Parole de Dieu est selon ce langage sur lequel
repose comme un voile qui n’est ôté que par le Seigneur l’Esprit.
Il ne faudrait pas croire que c’est parce qu’on devient chrétien
que tout ce que dit Dieu devient automatiquement clair, la multitude
des dénominations et interprétations bibliques est là pour
démontrer le contraire s’il était besoin. Par ailleurs, ce qui
peut nous sembler évident aujourd’hui ne l’a jamais été pour
les disciples du temps du ministère terrestre de Jésus. Marc 4/ 33
: « c’est par
beaucoup de paraboles qu’il leur annonçait la parole selon qu’ils
étaient « capables
de l’entendre ».
Des
oreilles en mauvais état
L’exhortation
du Seigneur à son peuple est d’avoir des oreilles pour entendre ce
qu’il dit. C’est parce que même lorsque nous possédons des
oreilles pour entendre il nous est possible de ne pas entendre.
Entendre n’est pas un corollaire de la présence des oreilles dans
le corps. Et cela ne se décrète pas davantage dans le royaume
spirituel même quand le ministère de l’Esprit est présent. Et
nous comprendrons pourquoi.
Lorsque
Dieu persiste à parler en paraboles à son peuple, c’est parfois
dans le but de mettre en évidence la qualité d’écoute de ses
oreilles. Paul relève la chose suivante parmi les caractéristiques
des derniers temps qui sont des temps mauvais (2Timothée 4/ 3) : «
Car il viendra un temps
où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais ayant la
démangeaison « d’entendre » des choses agréables, ils se
donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs,
« détourneront l’oreille » de la vérité…
».
Avoir les oreilles qui démangent est un signe de mauvaise santé auditive. Cela signifie parfois que quelque chose ne fonctionne pas bien dans cet organe, qu’il y a une obstruction ou que quelque chose d’étranger s’y est invité. Ce peut être un trop plein de cérumen qu’il faudra veiller à enlever. Mais d’autres fois ce sera un organe qui y aura poussé de façon inappropriée comme dans les cas d’exostose : sortes d’excroissances osseuses poussant dans l’oreille ; ce qui a comme effet pervers de modifier considérablement la perception des sons émis à cause d’un rétrécissement du conduit auditif. Tous les versets cités précédemment démontrent à quel point la qualité de notre écoute est primordiale pour la qualité de notre marche dans l’obéissance à Dieu. Cela a une incidence directe sur notre foi car celle-ci est étroitement liée à notre façon d’entendre ce que Dieu dit dans sa Parole : « La foi vient de ce qu’on entend de la parole de Dieu ».
Le
fait d’avoir matériellement des oreilles ne signifie en effet pas
être automatiquement en mesure d’entendre : les sourds sont
tous munis de cet organe dans le corps cela n’empêche qu’ils
n’entendent pas. C’est pourquoi cet avertissement lancé à
maintes reprises dans la Bible parle non pas d’avoir simplement des
oreilles, mais d’avoir des oreilles pour entendre. Cela parle de
la nécessité d’être doté de la faculté fonctionnelle
d’entendre. Ce qui sous entend qu’au départ tout est en bon état
pour permettre à l’organe de fonctionner. Cependant la teneur de
l’avertissement biblique ne semble pas s’arrêter là mais
va plus loin dans la mesure où il semble suggérer qu’on peut
avoir des oreilles
pour entendre
(donc n’être pas sourd) et pourtant ne pas entendre
véritablement : « Que
celui qui a des oreilles pour entendre, entende ! ».
C’est parce que la notion d’audition à laquelle la Bible fait
référence ici, va plus loin que le simple fait d’entendre un son,
s'agit aussi de « comprendre »
son signifié. Et de fait, l’appareil auditif en son entier sert à
la fois à la perception du son mais aussi à sa compréhension.
C’est pourquoi la notion biblique et spirituelle de l’entendement
touche aussi à la compréhension de ce qui est entendu. Nous avons
le sous entendu de cette notion dans tous ces passages de Marc 4, 12,
Mathieu 13/13, et Luc 8/10 où Jésus explique que si le mystère du
royaume est censé être sans voile pour les disciples,
pour les autres il n’est donné qu’en paraboles afin qu’en
entendant ils entendent, mais ne comprennent point ; entendre
sans comprendre est aussi une forme de surdité.
Je
pense que certains savent ce que c’est que d’entendre sans
comprendre sur un plan matériel, physique. On entend un son mais il
demeure confus car le cerveau n’arrive pas à le décoder pour lui
donner sens. M’exprimant à la manière de l’apôtre Paul en 2
Corinthiens 12/2, je dirais que je connais une jeune femme affectée
depuis quelques temps d’une perte conséquente de perception
auditive (de l’ordre des 40% dans ses deux oreilles -diagnostic de
spécialistes Orl-). Elle entend mais sans toutefois comprendre
certains sons émis qui lui parviennent comme du bruit confus. Pour
ces sons, il faut que ses interlocuteurs articulent, elle doit
souvent chercher à lire sur leurs lèvres pour saisir le signifiant
des mots prononcés.
Il
faut savoir que lorsque nous entendons et décodons les sons émis
dans notre environnement, c’est l’aboutissement de tout un
processus de travail qui engage tout l’appareil auditif. Un
travail minutieux dont on ne peut souvent apprécier le caractère
miraculeux que lorsqu’on fait partie des malentendants. Pour la
plupart des personnes, ce fonctionnement peut sembler tout à fait
logique : on entend et puis c’est tout et c’est normal c’est
ainsi que cela doit se passer puisque c’est pour cela qu’on a des
oreilles. Pourtant rien n’est simple ; et comprendre le
processus de l’audition m’a donné de saisir à quel point le
corps humain est un miracle de création. L’appareil auditif est
composé de 3 parties qui sont l’oreille externe, l’oreille
moyenne et l’oreille interne. Les sons qui parviennent à l’oreille
passent par l’oreille externe dont le rôle est de capter les
ondes. Ils pénètrent ensuite dans l’oreille moyenne dont le but
est de transformer ces ondes en ondes mécaniques, et ce sont les
osselets (situés dans l’oreille moyenne) qui sont chargés
d’assurer la transmission des
vibrations du tympan vers l'oreille interne.
Enfin, l’oreille interne dernier stade du système de réception et
organe proprement dit de l’ouïe, (et de l’équilibre comme nous
le verrons plus loin) entre en jeu en transformant les ondes
mécaniques reçues en stimulations électriques. C’est là, dans
l’oreille interne que se trouve le nerf auditif qui conduit les
impulsions électriques jusqu’au lobe temporal où elles seront
interprétées par le cerveau.
Le lobe temporal est une zone du
cerveau importante pour la plupart des fonctions cognitives (la
vision des formes complexes, la mémoire, le langage et en
l’occurrence l’audition) : c’est lui qui permet le
traitement des informations auditives. C’est lorsque toute la
chaîne fonctionne bien pour arriver jusqu’au lobe temporale, qu’en
retour il nous est donné de comprendre ce que nous avons entendu. Ce
processus détaillé se fait très vite c’est pourquoi nous ne
sommes pas toujours conscients de tout ce qui se met en mouvement
pour décoder un seul son. Si cela vous parait normal sachez que pour
les malentendants c’est tout simplement miraculeux.
Une
audition défectueuse engendre un grand nombre de frustrations :
le sentiment d’isolement du à la déperdition de l’information,
l’exaspération de l’entourage à qui l’on demande de répéter
à n’en plus finir. Alors parfois par lassitude il arrive que la
personne affectée par ce handicap fasse simplement semblant de
comprendre car cela demande une énergie considérable de comprendre
des gens qui n’articulent pas ou qui ont un timbre de voix dont le
son ne parvient pas correctement à l’oreille interne. On peut
avoir l’impression d’être rendu à un état de faiblesse que
seule la grâce de Dieu est en mesure de relever.
Cette
perte d’audition a peut être ceci de bien qu’elle a certainement
été utilisée par le Seigneur pour parler à cette femme en
ouvrant son entendement sur beaucoup de choses et notamment
sur l’importance d’avoir des oreilles pour entendre. Je dirais
que c’est comme une sorte d’incarnation de ce message livré ici.
3 années déjà avant cette perte d’audition, cette femme avait
été affectée d’une maladie très rare des yeux pouvant
entraîner une cécité totale et dont les médecins n’ont toujours
pas compris l’origine. Mais de la même façon cette maladie avait
été l’occasion pour le Seigneur d’ouvrir les yeux spirituels de
cette femme sur les trésors du royaume des cieux en lui donnant de
scruter les profondeurs du Christ. La cécité ou la surdité
lorsqu’ils surviennent ainsi en dehors de tout accident, sont des
maux qui généralement touchent les personnes âgées, ce qui n’est
pas le cas de cette femme. Ésaïe et Ézéchiel ont parfois du
incarner dans leur chair un message de Dieu. Est-ce le cas de cette
personne ? Dieu seul le sait. Mais gloire soit rendu à Dieu car Sa
grâce n'a pas fait défaut jusqu'à aujourd'hui.
Les
yeux et les oreilles nous interpellent sur l’importance de ces deux
organes dans le corps de Christ car ils sont les organes spirituels
d’un peuple spirituel et prophétique : l’église qui voit
son Seigneur et entend Sa voix. Pour cela, parfois Dieu doit nous
rendre sourds et aveugles à certaines réalités terrestres pour
qu’on soit en mesure de voir et entendre les véritables choses
célestes et éternelles. Comme dans le naturel, il arrive que les
sens spirituels soient exacerbés lorsque les sens charnels sont
affaiblis. Cette femme dont je parle ci-dessus c’est bien entendu
moi. J’ai su pendant un temps ce que c’était qu’ouvrir les
yeux et ne rien voir, puis ne voir que de façon confuse. J’ai
ainsi pu comprendre un peu de ce que Paul voulait dire par Galates 6/
11, car c’est ainsi que fut écrit le livre « Entrer
dans le repos des œuvres divines » ;
j’ai évoqué vaguement cette souffrance dans ma chair, dans
l’avant propos
où je parlais d’organes vitaux attaqués de longs mois dans un
combat qui a jalonné la rédaction de ce livre jusqu’à sa
parution. J’ai du moi-même, entrer dans le repos pour arriver au
bout. Et écrire avec une police de caractère très élevée fut une
solution momentanément viable avant le recouvrement total de ma
vision d’avant. De même, je sais ce que cela fait d’ouvrir
toutes grandes les oreilles et ne pas être en mesure d’entendre
certains sons.
Selon
les propos de Jésus en Marc 4, les disciples auraient du être de
ceux qui comprennent en entendant Ses paraboles. C’est à eux
qu’étaient destinés les mystères du royaume. Les mystères je
l’ai dit sont des réalités qui demeurent étrangères à ceux qui
n’ont pas reçu la clé de leur compréhension. Si pour les autres,
ceux qui ne connaissent pas Jésus ces mystères restent fermés, à
Ses disciples Jésus donne la clé de la connaissance. Le Seigneur
donne à ses disciples d’entendre correctement ce qui est donné en
Paraboles.
Au
travers de ce problème d’audition, le Seigneur a ouvert mon
entendement spirituel sur le particularisme des surdités car elles
ne sont pas toutes pareilles, ni totales. J’ai compris comment on
pouvait entendre sans
entendre. C'est-à-dire
avoir une oreille qui laisse passer certains sons et pas d’autres.
Dans certaines défections de l’audition (comme celle qui m’a
affectée), on a plus de mal à entendre les sons graves ou basses
fréquences que les sons aigus ; on entend les sons aigus peut
être faiblement ou avec moins d’acuité, mais on les entend tout
de même ; par contre les sons graves ont vraiment du mal à
passer la barrière. Concernant certaines vibrations, elles auront
beau avoir été émises dans la réalité, elles seront néanmoins
pour le mal entendant comme inexistantes.
J’ai
été interpellée fortement sur le fait que ne pas entendre
correctement certains sons pouvait être très préjudiciable à
l’église dans le temps où nous sommes parvenus. Les sons aigus
véhiculent souvent des accents de gaieté appelant à la fête
bruyante et insouciante. Les sons graves par contre appellent plus à
autre chose, des choses graves : c’est par exemple le son de la
trompette des sentinelles ; c’est le son du cor ou celui des
schofars qui appellent à la vigilance dans les cas d’alerte ou
d’état d’urgence où le temps presse. Il peut s’avérer
dangereux de ne plus être en mesure d’entendre ce genre de son.
Cela peut arriver lorsque nos oreilles sont obstruées par des
excroissances qui ont poussé à notre insu comme l’exostose dont
j’ai parlé plus haut (des os poussant dans l’oreille) ou
même des bouchons de cérumen. Spirituellement cela nous parle des
excroissances de la chair qui nous font détourner l’oreille de la
vérité. Elles peuvent être constituées de nos propres désirs et
des choses agréables que nous voudrions entendre.
Il y a un son qui
voudrait nous appeler à prendre le sac et la cendre et pleurer, mais
voilà que nous souhaiterions plutôt que cela soit un son nous
appelant à la fête et à l’insouciance. Et alors nous finissons
par n’entendre que le genre de sons que permettent ces
excroissances ayant poussé avec le temps dans nos oreilles. Face à
cela nous avons deux possibilités 1- admettre comme les disciples
que nous avons des difficultés pour entendre et comprendre ce qui ne
parait pas clair ou 2- considérer que si nous n’entendons pas le
son que d’autres disent entendre, c’est que ce son n’existe pas
ce qui peut s’avérer dramatique.
Si nous choisissons la première
solution, Dieu viendra guérir nos oreilles par une opération
chirurgicale salutaire qui nous permettra d’entendre ce que
l’Esprit dit.
Si nous choisissons la deuxième solution, nous
risquons de finir non seulement handicapés spirituellement en
n’étant en mesure d’entendre qu’un type de son, mais encore en
danger de mort puisque nous serions incapables d’entendre les sons
graves qui indiquent l’impérieuse nécessité d’avoir à se
préparer face à l’arrivée imminente d’un danger signalé.
On
peut conclure qu’il existe deux types de surdité : 1- la
surdité qui ne permet pas du tout d’entendre (avoir des
oreilles sans pouvoir entendre), c’est le cas commun des sourds, 2
–la surdité qui ne permet pas de comprendre (avoir des
oreilles qui entendent mais sans pouvoir comprendre).
La
guérison des oreilles
On
pourrait se demander à quoi servent dans le corps des oreilles qui
ne permettent pas d’entendre ? Pourquoi ne pas les couper si
elles ne servent à rien ? Les gens de ce monde qui ne répondent
pas à l’appel de Dieu, ne reconnaissant pas en Jésus Christ le
sauveur du monde, sont non seulement aveugles mais encore sourds au
message du salut de Dieu. Ils sont pourvus d’oreilles sans pouvoir
entendre l’appel que Dieu ne cesse de leur lancer. Mais nous sommes
encore dans le temps de la grâce de Dieu, où Jésus-Christ est
précisément venu pour guérir les oreilles des sourds comme il a pu
le faire parfois au cours de son ministère terrestre.
En effet,
au-delà des guérisons physiques qu’il opérait, Jésus illustrait
la venue du royaume éternel au travers de Sa vie offerte pour le
salut du monde : la vie éternelle du royaume où les aveugles
voient, où les boiteux marchent, où les lépreux sont purifiés, où
les sourds entendent et où les morts ressuscitent. Ces guérisons
physiques étaient une prophétie de ce qui allait se passer
spirituellement au travers de la vie du Fils de Dieu donnée à
l’humanité pour sa guérison et son rétablissement, afin que la
mort n’ait plus sur les hommes l’emprise que lui avait cédé le
péché de la désobéissance de l’homme Adam. Ainsi, Jésus est
venu rétablir
la fonctionnalité de
nos
sens spirituels
qui, touchés par le péché, ne permettaient plus à l’homme
d’entrer en contact avec le royaume des cieux. Privé de ce
contact, l’homme est à la fois un aveugle né et un sourd né. Car
du jour où dans l’Éden, Adam et Ève ont désobéi aux directives
de Dieu, un brouillage s’est fait dans la communication. Le diable
a mis du larsen sur la ligne directe que l’homme avait avec Dieu,
dès le moment où il lui a fait entendre :
« Dieu
a-t-il vraiment dit ? »,
et où Adam et Ève ont prêté l’oreille à cette question
insidieuse. L’oreille, ainsi que les yeux (quand Ève vit
que le fruit semblait bon à manger) furent mises en cause dès le
commencement.
C’est
par l’oreille que commence l’apprentissage du langage chez
l’enfant : il n’apprend à parler qu’en raison de ce qu’il
entend. Aussi si nous voulons comprendre ce que dit notre Père, si
nous voulons parler le langage du royaume, nous devons entendre ce
que dit le Père, notre oreille aura besoin d’apprendre à
connaître Sa voix afin que notre esprit soit à même de discerner
Ses voies.
Ce
n’est pas encore le temps où Dieu condamne la surdité, c’est
le moment où dans sa grâce il la guérit. Pourtant, encore
aujourd’hui il se trouve des disciples de Jésus pour vouloir
couper l’oreille droite à ceux qui ne comprennent rien ou ne
semblent rien vouloir entendre au message de Dieu. Mais sachons que
même les serviteurs d’un système religieux condamné et rejeté
par Dieu ont droit à la miséricorde divine pour recevoir cette
guérison de l’ouïe.
C’est
pourquoi lors de son arrestation, lorsque l’un de ses disciples a
cru bon de couper l’oreille droite du serviteur du souverain
sacrificateur, Jésus l’a guéri. Il est précisé dans ce texte de
Luc 22/ 50-51 qu’il était question de l’oreille
droite
et nous comprendrons plus loin l’importance spirituelle de ce
détail rapporté dans le texte.
Mais là, nous voyons Jésus guérir cette oreille
droite coupée par un
disciple que Jean dévoilera dans son évangile comme étant Pierre.
Ce disciple avait agi ainsi pour défendre son Seigneur contre un
système religieux qui le rejetait et cherchait à le faire mourir.
Mais le Seigneur ne l’entendait pas ainsi ; pour Lui, ce
n’était pas le temps de couper les oreilles qui n’entendaient
pas. Car s’il devait en être ainsi, même ses disciples devraient
aussi avoir les oreilles coupées puisque eux non plus ne
saisissaient pas davantage que les religieux la réalité spirituelle
de ce qui se jouait à cette heure de l’arrestation du Fils de
l’homme. Et c’est pourquoi Jésus a dit (Matthieu 26/ 52 à
54) : « remets
ton épée à sa place, ne sais tu pas que je pourrais appeler mon
Père à l’aide et qu’aussitôt il m’enverrait plus de 12
armées d’anges ? Mais dans ce cas comment se réaliseraient
les Écritures ? Elles déclarent en effet que cela doit se
passer ainsi ».
Les disciples n’avaient pas encore compris cela, leurs pensées
n’étaient pas Ses pensées : au niveau de l’entendement ils
en étaient au même point que ceux qui venaient arrêter Jésus. La
seule différence était qu’ils avaient réellement cru que Jésus
était le Messie d’Israël. Aujourd’hui, bon nombre de Chrétiens
sont comme les disciples d’autrefois, des coupeurs
d’oreilles vouant sans appel aux flammes de l’enfer ceux qui
rejettent le message d’appel du Seigneur alors que le Seigneur
Lui-même manifeste encore sa patience. Savons-nous le nombre de
personnes qui ne seraient jamais venues au Seigneur si quelqu’un
avait cessé de croire que malgré leur refus catégorique, un jour
le message de la grâce parviendrait à franchir le mur d’incrédulité
enfermant leur cœur et le voile d’aveuglement posé sur leur
intelligence ? Grâce soit rendue à Dieu, c’est encore le
temps de la guérison des oreilles pour permettre à plusieurs
d’entendre le message de l’amour de Dieu et du salut en
Jésus-Christ mais aussi et surtout l’appel des temps précédent
le retour de l’époux.
La
circoncision des oreilles
Dieu
veut guérir également les malentendants, ceux qui tout en n’étant
pas sourds n’entendent pas correctement. Leur organe auditif
dispose de tous les rouages permettant l’acheminement du son, mais
pour certaines raisons cela coince à un endroit, quelque chose vient
bloquer la fonctionnalité cohérente de l’ensemble. Il s’agit
ici du deuxième cas de surdité que j’évoquais plus haut :
entendre sans entendre véritablement c'est-à-dire sans réussir à
comprendre : le son entendu demeure un bruit confus.
En
dehors de l’organe intime masculin, la Bible parle de circoncision
en ce qui concerne deux autres organes du corps : il s’agit
premièrement du cœur (Deut. 10/7, Jer. 4/4 , Rom. 2/29) et
ensuite des oreilles. Jérémie 6/ 10 dit à ce sujet : « A
qui m’adresser, et qui prendre à témoin pour qu’on m’écoute ?
Voici leur
oreille est incirconcise,
et ils sont incapables d’être attentifs… ».
Il est ici question du peuple qui n’écoute pas Dieu, un peuple aux
« oreilles
incirconcises
».
A la base, la
circoncision concerne une opération douloureuse pratiquée sur
l’organe intime de l’homme dans le but de couper une «
excroissance
de la chair » connue généralement pour receler des impuretés.
Elle est une image précise de la circoncision spirituelle du cœur
qui devait être opérée par l’Esprit de Dieu dans la Nouvelle
Alliance. Mais la circoncision des oreilles intervient aussi selon le
même modèle puisqu’elle a la même vocation : enlever les
excroissances qui, ayant poussé dans nos oreilles, nous empêchent
d’entendre correctement et font obstruction à l’action de
l’Esprit de Dieu en nous. Sur un plan physique cela peut être les
bouchons de cérumen ou encore l’exostose du conduit auditif
(un os poussant dans l’oreille) déjà évoqués. Je connais une
sœur qui a subi une opération des oreilles parce qu’un os avait
commencé à y pousser, diminuant considérablement sa capacité
auditive. Elle a du subir une opération qui a bien réussi, et
aujourd’hui elle entend très bien. Je conçois la circoncision des
oreilles comme ce type d’opération où le chirurgien a procédé à
l’ablation de l’excroissance osseuse qui obstruait son
entendement.
Ceux
qui ont répondu à l’appel de Dieu pour devenir Ses enfants ne
sont plus sourds. Cependant souvent des voiles demeurent encore ou
viennent se poser sur l’entendement. Des bouchons de cérumen sont
amassés, des excroissances osseuses apparaissent au cours de la
marche obstruant le passage des sons. Ceux qui en sont
spirituellement affectés s’en rendent compte lorsqu’il leur
devient difficile d’obéir au Seigneur faute de comprendre ce qu’il
leur dit. Ils entendent encore un peu sa voix mais ne comprennent pas
exactement Sa parole, elle ne parvient pas à toucher leur cœur et
c’est comme si elle restait en surface sans réussir à pénétrer
leur entendement, comme si quelque chose bloquait le parcours du son
dans l’organe auditif. Ce n’est pas une surdité totale car le
son réussit à pénétrer dans l’oreille externe mais quelque
chose gêne le passage du son vers le tympan l’empêchant d’aller
jusqu’à l’oreille interne. C’est dans ce cas précis qu’il y
a besoin de l’intervention du Chirurgien céleste, qu’il vienne
avec le bistouri de l’Esprit pour circoncire les oreilles par
l’extraction de ces excroissances afin que l’entendement soit
guéri et restauré ; afin qu’en entendant on entende
véritablement, ce qui permet à l’intelligence d’être
renouvelée par la Parole de Christ venant toucher le cœur. Et cette
parole qui pénètre peut se déverser sur l’esprit à la façon
d’une eau rafraîchissante qui nourrit et fait revivre une terre
desséchée.
Beaucoup
d’enfants de Dieu regrettent de ne pas entendre Dieu leur parler.
Pourtant Dieu parle mais c’est souvent que nous ne l’entendons
pas. Parfois Dieu appelle, mais il n’y a pas de réponse parce
que nous sommes comme frappés d’exostose spirituelle. Cette
maladie réduit considérablement le canal auditif s’il n’est
pas traité à temps. C’est ainsi que la voix de Dieu devient de
plus en plus inaudible à ceux qui souffrent de ce mal ; ils
souffrent d’une déperdition progressive de l’information :
Dieu leur parle mais la communication passe mal. D’autres fois, la
voix de Dieu sort pour venir à nous, mais elle est noyée dans un
bouchon de cérumen qui représente des sécrétions de notre propre
fond, le flot de nos propres représentations de ce que Dieu devrait
nous dire. Certains ont ainsi parfois des idées précises et
préconçues lorsqu’ils demandent à Dieu de leur parler. Aussi,
lorsque Dieu leur dit quelque chose d’assez éloigné de ce qu’ils
attendaient, ils en concluent que Dieu a refusé de leur parler.
Mais en fait ce sont eux qui ne l’ont pas entendu. Cependant, à
force de ne pas pouvoir écouter les sons qui viennent à nous en
contradiction avec nos propres pensées ou représentations, le
conduit auditif finit par se réduire pour ne laisser passer dans
l’entendement que des pensées humaines et il arrivera
malheureusement que celles-ci soient prises pour des pensées de
Dieu.
Mais
aujourd’hui, c’est un temps où la circoncision est encore
possible et nous pouvons venir au Seigneur lui demander de nous
ouvrir les oreilles, de nous faire passer sous son scalpel pour nous
rendre l’ouïe fine et attentive, débarrassée de tout ce qui
l’entrave. Car il vient un temps et où les oreilles ne voudront et
ne seront plus en mesure d’entendre la vérité qui sort de la
bouche de Dieu. Aujourd’hui, Dieu veut toucher l’entendement de
ses enfants afin de les rendre attentif à Ses paroles. Le
Shema divin (Ecoute !)
retentira jusqu’à la consommation des temps. Dieu sait que quand
Son peuple n’est pas attentif à Sa voix, il devient sensible aux
suggestions de l’adversaire.
Un
séminaire ou une conférence chrétienne qui aurait pour titre «
Comment entendre la voix de Dieu » aurait à coup sûr beaucoup de
succès. Pourtant même en y ayant reçu les dernières méthodes à
la mode prétendument éprouvées, les personnes n’en
ressortiraient pas en sachant davantage entendre la voix de Dieu. Ce
n’est pas une question de méthodes à appliquer mécaniquement. Si
Dieu ne guérit lui-même nos oreilles en les débouchant, nous
aurons beau appliquer toutes les méthodes existant sur le marché
évangélique que cela ne nous rendra pas pour autant capable
d’entendre. Il faut une intervention de la main de Dieu pour que
notre entendement s’ouvre sur le royaume des cieux. Ce n’est pas
de méthodes que le sourd a besoin, mais de voir ôté ce qui entrave
son entendement. Dans le cas d’exostose si on n’enlève pas l’os
le conduit auditif continue de se réduire jusqu’à se fermer c’est
aussi simple que cela. Souvent les gens voudront recevoir des
« méthodes prêtes à l’emploi» qui leur éviteront de
passer par une obéissance douloureuse. Mais en plus d’être une
perte de temps, c’est très dangereux.
Dieu
ne veut pas seulement guérir nos oreilles de la surdité, il
souhaite bien plus que cela : il veut aussi les consacrer et les
oindre afin que nous soyons propres à accomplir Sa volonté et non
la nôtre. Dieu veut faire de nous des sacrificateurs-serviteurs
attachés à son service, et des disciples soumis au Maître pour
marcher dans ses pas, de ceux qui suivront l’Agneau partout où il
ira. Dans ce but, il va s’appliquer à discipliner nos oreilles. Ce
n’est pas un hasard si le mot discipline comporte la même racine
que le mot disciple.
Des
oreilles de serviteurs
Dieu
met une marque distinctive sur l’oreille de ceux qui lui
appartiennent : un signe de mise à part pour Lui : Exode
21/5-6 ; Deutéronome 15/16-17. Dans ces passages, le poinçon
dans l’oreille marquait l’appartenance d’un serviteur ou
esclave à son maître. C’est ainsi que Dieu met Sa marque sur ceux
qui lui appartiennent, ceux qu’il a racheté. Dans les textes cités
ci-dessus, il n’est pas question d’un joug de servitude liant
l’esclave à son maître, mais d’un Joug doux et léger de
liberté et d’amour résultant d’un choix délibéré. C’est
l’esclave lui-même qui choisissait de rester sous la dépendance
de son maître l’année de son jubilé. Christ nous a affranchis de
la servitude du péché mais c’est afin que nous puissions servir
Dieu librement et par amour en choisissant de vivre sous sa
dépendance. Lorsque nous faisons ce choix, Dieu met sa marque sur
nous, et d’un point de vue spirituel le poinçon dans l’oreille
sert à manifester Son droit sur nos vies. C’est à partir de ce
que nous entendons de Sa Parole que notre foi s’édifie; nous
sommes appelés à vivre par la parole qui sort de Sa bouche.
Je
reviens ici sur l’oreille
droite du serviteur du
souverain sacrificateur qui avait été coupée par un disciple du
Seigneur Jésus-Christ lors de son arrestation. Si l’oreille
marquait l’appartenance d’un serviteur à son maître, l’oreille
droite servait à la manifestation de la consécration et l’onction
du serviteur. En guérissant l’oreille droite du serviteur, Jésus
montrait que ce n’était pas le temps pour ses disciples de porter
un jugement sur les serviteurs du système religieux de l’époque
même si tout en scrutant les Écritures, ceux-ci avaient été
incapables de discerner le jour du Fils de Dieu parmi eux. Leur
consécration même détournée de son but servait encore là le plan
souverain de Dieu : Satan faisait là une œuvre qui le trompait
lui-même, car comme Jésus a pu le dire, « sa vie nul ne
la prenait, c’était lui-même qui la donnait ».
L’oreille
consacrée
Lévitique
8/22-24 – évoque le sang du bélier de consécration mis sur le
lobe de l’oreille
droite d’Aaron et
ses fils. Ce sang symbolise en effet la consécration du
serviteur-sacrificateur par laquelle celui-ci est rendu apte à
faire un tri dans ce qui parvient à son oreille ; une
consécration qui lui permet de « discerner » ce qui
vient ou non de Dieu et de pouvoir le condamner le cas échéant. Une
consécration qui rend le serviteur-sacrificateur apte à
« distinguer » ce qui est saint de ce qui est profane et
à pouvoir « faire la différence » entre ce qui est pur
et ce qui est impur, à l’instar des sacrificateurs fils de
Tsadok : Ézéchiel 44/23. En somme, c’est une consécration
qui permet d’être en mesure d’obéir à la recommandation du
Seigneur ; en Marc 4/24 : « PRENEZ GARDE à ce
que vous entendez » ; Marc 4/ 23-24 : « Si
quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende. Prenez
garde à ce que vous entendez…. ».
Le sang sur l’oreille droite marque la consécration de l’homme
spirituel dans son entendement. Dieu sait que ce que nous entendons
formate notre personnalité. En Christ, notre nouvelle personnalité
est spirituelle ; elle ne peut se construire et se maintenir
que par la foi qui vient que de ce qu’on « entend » de
la Parole de Dieu. D’où l’intérêt de prendre garde à ce que
nous entendons, d’être attentifs à ce que nous permettons de
pénétrer dans nos oreilles car c’est cela qui construit notre vie
spirituelle.
Le
sang de consécration ferme l’oreille sur le monde spirituel des
ténèbres, à la voix de l’ennemi et aux bruits du monde et de la
chair. Il ne suffit pas d’entendre correctement, car parfois la
voix qui nous parvient et que nous prenons pour celle de Dieu est
celle de notre propre fonds je l’ai dit. Parfois certains cherchent
à droite et à gauche confirmation de ce qu’ils entendent ;
et lorsque cette confirmation ne leur est pas donnée comme ils
l’entendent, ils se sentent rejetés. Il devient de plus en plus
difficile et délicat de dire à une personne « non je ne
reçois pas ce que tu me dis comme venant de Dieu, je crois que cela
vient de tes propres pensées ». Il y a un réel besoin
d’accepter que les frères et sœurs sondent les pensées partagées
comme la Parole nous le conseille. Mais il existe chez certains une
telle fragilité à vivre le rejet que cela constitue un frein à des
partages dans la vérité et l’authenticité. Pourtant tout ne peut
être accepté sous prétexte de ne pas froisser, car ce n’est pas
rendre service à ceux qui cherchent à grandir dans une réelle
perception et discernement de la voix de Dieu.
A
cause de mon expérience d’audition défectueuse au travers de
laquelle il m’a été donné de saisir certaines choses, il m’est
arrivé de penser au fait que Dieu
est parfois dans l’obligation de fermer ou d’affaiblir nos sens
naturels pour que se développent davantage nos sens spirituels comme
ce fut le cas de Paul (Saul) sur le chemin de Damas. Rendu aveugle
naturellement, il vit ses yeux spirituels s’ouvrir sur Jésus et
sur l’évangile du royaume. Il en est de même pour nos oreilles
que Dieu est parfois obligé de frapper pour nous éveiller à son
écoute. Nous rendre sourds aux bruits de la terre pour être en
mesure d’entendre Sa voix. C’est ainsi que parlant du serviteur
du Seigneur, Ésaïe a pu dire (Ésaïe 42/18 et 19) : « Sourds
écoutez ! Aveugles, regardez et voyez ! Qui est aveugle
sinon mon serviteur, et sourd comme mon messager que j’envoie ?
Qui est aveugle comme l’ami de Dieu, aveugle comme le serviteur de
l’Éternel ? ».
Une sœur m’a rappelée que peu de temps avant que mon audition
soit affaiblie, j’avais partagé le fait que le Seigneur me parlait
de toucher mes oreilles, ouvrir mon entendement. J’avais oublié
cela et cette sœur me l’a rappelé tout récemment quand j’ai
partagé ces derniers jours que je sentais que le temps était venu
pour que je partage ce que le Seigneur m’enseignait au travers de
cela.
L’oreille
ointe
Là
où le sang ferme l’oreille à la voix de l’ennemi et aux bruits
émanant du monde d’en bas, l’huile d’onction de l’Esprit va
l’ouvrir à la voix de Dieu et aux réalités du royaume céleste.
Dieu veut poser un signe de purification sur nos oreilles qui va
permettre l’ouverture de l’entendement sur le royaume des cieux.
Les oreilles ont besoin de recevoir de cette huile pour pouvoir
fonctionner conformément à leur vocation spirituelle. Lévitique
14/28 parle de l’onction d’huile pratiquée sur le lobe de
l’oreille droite de
celui qui se purifie (le contexte était celui de la lèpre qui
symbolise le péché qui s’attache à nous). L’oreille droite
ointe d’huile nous parle de la purification de l’entendement afin
que le serviteur devienne un instrument utile
entre les mains de son maître.
Être consacré ne signifie pas
automatiquement être utile. On peut être un instrument consacré à
un service sans être encore affûté pour servir à ce but. C’est
alors le serviteur inutile, celui qui agit par devoir,
il fait tout juste ce qu’il doit
faire. Un serviteur utile à son maître est celui qui a un
autre moteur pour agir que le devoir : il a reçu le
« vouloir ».
C’est celui qui marche dans les pas de son maître après que
son « vouloir » ait été discipliné. L’huile sur
l’oreille droite nous parle de la discipline du cœur du serviteur
qui devient un disciple. Le serviteur n’entre pas dans le secret du
maître, il est dans l’obéissance mais c’est encore une marque
extérieur de son service (Jean 15/15); le disciple lui est un
ami qui sait ce que fait le maître, il est comme Jean couché sur le
sein de Jésus : delà il entend
battre son cœur. Le disciple est lui aussi dans l’obéissance mais
pas une obéissance servile extérieure qui ne sait
pas, il entre dans les secrets du maître. C’est la source de toute
son activité (Jean 15/ 15 et 16). Il n’y a pas que son corps à
être engagé dans le service au maître, son âme et son esprit y
sont aussi impliqués. Son obéissance n’est pas seulement
extérieure mais aussi intérieure et elle vient de la soumission de
son cœur qui se laisse éduquer. Et cela passe par la discipline des
oreilles.
Des
oreilles de disciples
Jésus
dit que c’est aux disciples qu’est donné le mystère du royaume
de Dieu : ils sont de ceux qui en entendant, entende et
comprennent. Les oreilles de disciples sont des oreilles qui
permettent non seulement d’entendre le message, mais aussi de le
comprendre. L’information arrive dans l’oreille externe et sans
rester bloquée au niveau de l’oreille moyenne elle va jusqu’à
l’oreille interne qui les transmet au lobe temporal afin que le
cerveau puisse donner en retour une compréhension claire de ce qui
au départ était juste un son qui en l’état pouvait rester
mystérieux. Les oreilles
de disciples nous
parlent d’un entendement spirituel ouvert, éveillé, d’une
intelligence spirituelle affûtée pour permettre l’équilibre dans
le corps. Car en plus
de servir à l’entendement, l’oreille interne contient les
organes qui donnent le sens de l’équilibre au corps (empêchent
son instabilité), coordonnent les mouvements de la tête et des yeux
ainsi que les ajustements de la posture du corps. En particulier
lorsque cet organe connaît des désordres dans son fonctionnement,
nous pouvons souffrir de vertiges, d’étourdissements, de
déséquilibre ou de désorientation. L’oreille interne équilibre
le corps sans que nous en soyons forcément conscients. Son rôle est
de détecter/discerner les changements de positions du corps et d’en
assurer l’équilibre en conséquence. Ce n’est pas un hasard si
Dieu a pris le corps humain pour figurer le Corps de Christ :
c’est parce que le Corps de Christ fonctionne en grande partie
selon ce modèle. Ainsi nous sommes d’autant plus interpellés sur
l’importance du rôle de l’oreille interne éveillée par
l’Esprit de Dieu pour servir à un fonctionnement cohérent et
équilibré de tout le corps de Christ.
De
même que l’oreille interne permet l’équilibre du corps en
l’empêchant de chanceler, l’oreille spirituelle éveillée à un
rôle de soutient et d’équilibre dans le corps spirituel. Ésaïe
50/ 4 et 5 dit : « Le
Seigneur l’Éternel, m’a donné une langue exercée pour que je
sache soutenir par la parole celui qui est abattu ;
Il éveille chaque
matin, il éveille mon oreille pour que j’écoute comme écoutent
les disciples. Le Seigneur l’Éternel m’a ouvert l’oreille Et
je n’ai point résisté, je ne me suis point retiré en arrière. ».
Ce
passage nous donne une idée de l’importance d’avoir les oreilles
ouvertes ; cela a
un lien avec la langue exercée : c’est dans le but de
soutenir le reste du corps, les autres membres. Une oreille bien
développée et en bonne santé permet au corps de se tenir bien
debout sans être désorienté. Pour soutenir le reste prêt de
mourir, Sardes est exhortée à être vigilante, ce qui signifie
avoir le cœur et l’esprit éveillés. Vous avez besoin d’avoir
les oreilles éveillées pour pouvoir soutenir et aider les autres.
Pour cela nous devons dépendre de Dieu, de ce qu’il dit ;
nous devons pouvoir entendre sa voix sans larsen, recevoir Sa pensée
et Sa sagesse. Proverbes 22/17 dit : « Prêtes
l’oreille et écoute les paroles des sages ; applique ton cœur
à ma science. Car il est bon que tu les gardes au-dedans de toi, et
qu’elles soient toutes présentes sur tes lèvres ».
Cette dernière partie du verset illustre la corrélation étroite
entre le fait d’avoir les oreilles éveillées aux paroles de la
bouche de Dieu et la capacité d’avoir une langue exercée de
disciple qui sache soutenir celui qui chancelle ou manque
d’équilibre. Mais le verset va plus loin : il dit
aussi « Afin
que ta confiance repose sur l’Éternel, je veux t’instruire
aujourd’hui, oui toi.. ».
Dieu veut nous éveiller l’oreille afin que nous recevions Ses
instructions pour être guidé dans la marche et afin de tenir ferme
en Lui dans la foi.
Le
Seigneur dit au début du texte d'Ésaïe 50 qui parle des
oreilles de disciples : « Je
suis venu, pourquoi n’y avait-il personne ? J’ai appelé,
pourquoi personne n’a-t-il répondu ? ».
Si personne
ne répond quand Dieu appelle c’est peut être faute d’entendre
sa voix. Jésus a dit que Ses brebis entendent Sa voix quand Il
les appelle ; entendons-nous Sa voix quand Il nous appelle,
quand Il nous parle, quand Il nous instruit ? Il est dit ailleurs
dans le livre d'Ésaïe : « Tes
oreilles entendront la voix qui dira « voici le chemin
marches-y.
Car tu irais à droite ou tu irais à gauche».
C'est dire à quel point notre audition est une question de survie
dans la marche qui doit être la nôtre ! C’est ainsi que nous
sommes guidés. Nous sommes condamnés à dévier, être désorientés,
voire « dérailler » si nous n’entendons pas les
directives du Seigneur.
Nous
devons avoir constamment les oreilles éveillées. Dans le texte
d'Ésaïe 50, il est question d’avoir chaque
matin
les oreilles éveillées. Cela nous interpelle sur la présence d’une
discipline quotidienne chez le « disciple ». C’est par
le biais de cet éveil quotidien que la main du Seigneur nous ouvre
l’entendement spirituel, c’est une éducation à entendre Sa
voix. Nous disons souvent « Seigneur ouvres moi les oreilles
afin que je t’entende, que je comprenne » ; mais à la
vérité cela passe souvent par une discipline qui va impliquer notre
être entier corps, âme et esprit. Dieu
veut formater nos oreilles afin qu’elles soient à la fois actives
et réactives. Pour un entendement engendrant la compréhension qui
mènera à une soumission pratique à Sa volonté afin que notre vie
soit alignée sur elle car c’est la vocation de l’épouse de
l’Agneau : entendre ce que dit l’Esprit afin de pouvoir dire
la même chose et à l’unisson. L’Esprit et l’épouse sont
appelés à dire la même chose à mesure qu’approche la venue de
l’époux. L’Esprit
et l’épouse disent « Viens »
prophétise Jean.
La
Parole de Dieu ne nous demande pas seulement d’écouter, mais
d’avoir à entendre
ce que l’Esprit dit ; on peut écouter sans entendre. Et la
Bible est insistante en cela surtout dans la Révélation de Jean,
c’est parce que cela a une importance capitale à mesure que les
temps s’accomplissent. Dieu veut nous disposer à entendre la voix
de l’Esprit. Nous devons être en mesure de prêter l’oreille de
façon à entendre ce que dit cette Voix : « Que
celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux églises ».
Cela signifie qu’à un moment et en rapport avec le but des
avertissements contenus dans ces lettres aux églises, l’Esprit
parlera de plus en plus aux églises de façon de plus en plus
pressante, cherchant à faire entendre un son spécifique. Il faudra
que les oreilles soient en mesure d’entendre ce son qu’il soit
dans les aiguës, les graves ou basses fréquences.
En
Esaïe 42/ 23, le Prophète disait déjà à son époque : « Qui
parmi vous prêtera l’oreille à ces choses ? Qui voudra s’y
rendre attentif et écouter à l’avenir ? ».
C’est un texte où le Prophète prophétisait au peuple au sujet de
la première venue du Messie d’Israël. Déjà à ce moment-là
Dieu exhortait son peuple d’avoir à prêter l’oreille pour
comprendre ces choses afin de savoir reconnaître le temps de sa
visitation. Dans ce même passage, il est dit « Sourds,
écoutez ! Aveugles, regardez et voyez !
Puis encore : « Tu
as vu beaucoup de choses, mais tu n’y a point pris garde ; on
a ouvert les oreilles mais on n’a point entendu ».
Et nous avons vu le résultat : pour la plupart, les oreilles du
peuple étaient fermées lors de la première venue de Jésus :
ils n’ont pas compris les Écritures qui parlaient de Lui et ils ne
l’ont pas reconnu quand il était au milieu d’eux.
Dieu
lance à nouveau des avertissements à son peuple d’avoir à
entendre ce que dit l’Esprit. Car lorsque les temps seront
accomplis lors du retour annoncé du Fils de Dieu, à ce moment-là
ce sera aussi le temps où des oreilles
droites
qui n’ont pas rempli leur vocation, seront coupées car elles ne
serviront plus à rien (cf. l’oreille droite du serviteur du
souverain sacrificateur coupée par un disciple de Jésus). Le
prophète Ésaïe prophétisait dans ce passage (Ésaïe 42) que Dieu
s’apprêtait à publier une loi grande et magnifique. Cette loi
était Jésus-Christ « Parole de Dieu » qui allait être
envoyée parmi les hommes. Mais comme l’avait aussi prophétisé le
Prophète, le peuple n’a pas écouté cette Parole et n’a point
voulu marcher dans ses voies.
Aujourd’hui, dans la Nouvelle
Alliance, nous avons intérêt à avoir des oreilles pour entendre ce
que l’Esprit dit aux églises car Apocalypse 18/ 23 parle d’un
temps et d’un espace où la voix de l’époux et celle de l’épouse
ne sont plus entendues.
La
voix de l’Esprit et de l’épouse vont de plus en plus devoir
s’aligner pour dire la même chose. Mais nous avons en effet aussi
la voix de l’époux qui se fera entendre avec de plus en plus de
force à mesure que s’approche le temps de son retour afin que
personne n’ait d’excuse lorsque la porte sera fermée. Nous
sommes à un moment où Jésus frappe avec insistance à la porte
comme nous le voyons dans le Cantique des cantiques, mais aussi en
Apocalypse 3/ 20. Et dans ce dernier passage, il est question
d’entendre
sa voix
pour pouvoir ouvrir la porte. Lorsque Sulamithe (Cantique des
cantiques) avait ouvert la porte à son Bien aimé, c’était pour
constater qu’il s’en était déjà allé. Il vient un temps où
il faudra entendre la voix de l’Époux pour ouvrir au moment
opportun afin de pouvoir s’asseoir au souper des noces avec Lui.
Quant
à la voix de l’épouse, c’est un cri d’amour et de langueur
lancé alors qu’elle poursuit l’époux afin de s’attacher
à ses pas.
L’église doit prêter l’oreille à cette saison spirituelle des
amours. C’est un temps où l’époux l’attire sur la Montagne
des Aromates. C’est le temps où pareille à la Sulamithe déçue
de tous les bergers de la terre et de tous les Salomon des palais,
elle se plaît à courir les bois et les maquis à la recherche de
son Bien aimé. La voix de l’épouse qui se mêle à celle de
l’Esprit est « Viens
Seigneur Jésus !» car
c’est mue par l’Esprit de la prophétie qu’elle poussera ce cri
jusqu’au retour de son Bien-aimé.
Certains
voient dans le Cantiques des cantiques une allégorie concernant
l’épouse de Christ. Ceci n’est pas faux. Cependant il serait
tout aussi juste d’y voir également une allégorie concernant
Israël au moment de la première venue de Son Messie (c’est le cas
notamment de Frédéric Godet). Personnellement je fais les deux
lectures dans ce texte qui est d’une grande profondeur prophétique
concernant le drame qui se joue pour le peuple de Dieu quant à la
visitation du Messie qu’il pourrait rater faute de pouvoir entendre
et reconnaître Sa voix
au moment opportun sans la confondre avec celle d’un autre.
Dans ce
texte, nous voyons tour à tour Sulamithe en contact avec deux
personnages que nous pourrions confondre, les prendre l’un pour
l’autre si nous n’y prêtons pas garde. Il s’agit du Berger et
de Salomon qui ne sont pas la même personne mais deux personnages
tous deux intéressés par l’amour de la Sulamithe. Et le drame qui
se joue est de savoir par qui la Sulamithe va se laisser séduire, à
qui elle va succomber. Sa poursuite du bien aimé est sans cesse
interrompue par un travail de sape de Salomon et des gardes de la
ville manifestement à sa solde pour être une entrave à la
recherche du Bien-aimé. Salomon veut attirer Sulamithe dans son
palais, alors que le berger souhaite plutôt l’attirer dans les
jardins, le berger son bien-aimé l’appelle « habitante
des jardins »; d’ailleurs la demeure du Bien-aimé berger est
la montagne des aromates. À la fin, ce Cantique nous parle de
l’amour, le vrai qui triomphe de tout et c’est ce moment du livre
qui nous intéresse ici. Sulamithe est appelée par le Berger qui lui
dit (verset 13) : « Habitante
des jardins, des amis prêtent l’oreille à ta voix. Daigne me la
faire entendre- ! ».
Et alors, nous lisons ce que répond la voix de la bien aimée :
elle dit très exactement ceci : « Fuis
mon bien-aimé ! Sois semblable à la gazelle ou au faon des
biches, sur les montagnes des aromates ! ».
Et c’est ainsi que se termine ce livre.
Pour
certains, (dont Frédéric Godet), ce livre est une allégorie de la
première Alliance avec Sulamithe représentant l’Israël qui
attend le Messie et qui est prêt dans son cœur à le rechercher
sans se laisser détourner par son aspect qui n’a rien d’un roi
des palais apparaissant pour délivrer Israël de son envahisseur
Romain. Sulamithe représente ainsi l’Israël qui discernera en
Jésus Son Berger, Celui que Dieu envoie pour conduire son peuple à
Lui. Et ce verset de la fin éclaire la fin de la mission de Jésus
sur la terre lors de sa première venue quand il disait aux disciples
qu’il leur était avantageux qu’il parte rejoindre le Père (à
la montagne des aromates). Oui Jésus devait repartir pour que
l’Esprit vienne faire naître l’Église. Dans ce passage du
Cantique, nous pourrions être étonnés de voir qu’alors que
Sulamithe vient tout juste d’être réunie avec son Bien aimé
après tant de péripéties et d’actes manqués où sans cesse
quelque chose venait entraver cette rencontre, elle ne trouve à dire
lorsqu’elle doit faire entendre sa voix au bien aimé que ce
mot mystérieux : « fuis
à la montagne des aromates ».
Nous aurions pu nous attendre à ce qu’elle dise plutôt « reste
avec moi bien-aimé, ne pars pas ! ». Mais tel n’était
pas le plan de Dieu pour ce temps-là. Et ce passage me fait penser
au dialogue entre Jésus et Marie de Magdala après la résurrection
en Jean 20/17, lorsque Jésus lui répond «
ne me touche pas ! Car je ne suis pas encore monté vers mon
Père ».
Ce n’était pas le moment pour Jésus de rester avec les
disciples, il devait encore remonter afin de remplir toutes choses
comme le dit Paul en Ephésiens 4.
C’était certes le temps du
jugement du prince de ce monde, mais pas encore celui où le royaume
de ce monde était remis au Fils de Dieu et où toutes choses étaient
enfin rétablies. Il restait une autre étape pour l’avènement de
ces choses. Et cette autre étape qui correspond à la seconde venue
du Messie (le retour de l’époux) sera précédée d’un autre cri
de la Sulamithe figurant cette fois non pas Israël attendant la
première venue du Messie, mais l’Épouse de l’Agneau attendant
la réunion avec son Époux. Et cette voix de l’Épouse dira non
plus « fuis
mon Bien-aimé ! »,
mais plutôt « Maranatha,
viens Seigneur Jésus ! ».
Plus le temps de Sa venue approchera, plus l’Esprit et l’épouse
pousseront ce cri ; et nous devrons être en mesure de
l’entendre, et si nous n’entendons pas ce cri inquiétons-nous de
cette surdité. Dieu veut que toute l’Église soit attentive pour
entendre la voix de l’Esprit et celle de l’Épouse afin s’y
aligner pour dire aussi la même chose.
Apocalypse
22/17 : « Et
l’Esprit et l’épouse disent : Viens. Et
que
celui qui entend dise : Viens ! »
Éliane Colard
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