La question alimentaire

par T.Austin Sparks

Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice ; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal (Hébreux 5/13-14).


En temps d’urgence nationale, pour raison de guerre menaçante ou réelle, l’un des aspects les plus vitaux, et qui gouverne en grande partie l’issue de la crise, c’est celui de l’approvisionnement alimentaire. Le conserver est une caractéristique primordiale tant en matière de défense que d’attaque. L’empêcher de tomber entre les mains de l’ennemi est une tactique de victoire. Si cela est vrai dans le domaine naturel et terrestre, c’est certainement vrai dans le domaine spirituel et céleste. Les chrétiens ne réalisent pas toujours qu’ils sont nés à la vie nouvelle dans des conditions qui sont comme marquées par une situation d’urgence. C’est-à-dire, qu’un état de guerre a existé depuis le jour où Adam a péché, et que cette guerre est de plus en plus intense, à mesure que s’approche la consommation des temps. Une caractéristique de cette guerre est la question alimentaire, et la question finale dans le cas de chaque croyant portera sur la nourriture spirituelle (qualité/quantité). Il en est aujourd’hui comme du temps de Gédéon. En un temps où les Madianites gâchaient et détruisaient  toutes les productions et récoltes du pays, Gédeon fut suscité par Dieu pour être utilisé comme un libérateur, car secrètement, il s’était livré pour conserver la nourriture de ses frères (la mettant à l’abri de Madian), afin de vaincre l’ennemi Juges 6/11.

Mais pour examiner la question de l’alimentation en général, il y a des analogies assez simples entre le naturel et le spirituel.


Tout d’abord, voyons la question de :

L’Appétit

Une question souvent posée par un médecin à son patient est, « Comment se porte votre appétit? » montrant par là que cela est étroitement lié à la maladie ou la santé, et peut être un symptôme. Or, un fait qui doit être reconnu, c’est que dans le chrétien, il y a un «homme intérieur», qui est tout à fait distinct de l’autre : l’homme extérieur, et qui dispose aussi pour sa part d’un ensemble de facultés et des fonctions précises. Cet homme intérieur est capable de croissance; mais aussi d’être en maladie ou en santé; d’être faible ou fort; d’être capable de faire des exploits spirituels, ou être impuissant dans la lutte. Peu importe à quel point un chrétien peut être plein d’entrain et d’énergie naturelle, toute sa force naturelle pourrait n’avoir pas même un iota de valeur spirituelle. Il y aura, tôt ou tard, une rupture terrible aussi bien dans l’ouvrier que dans son travail, et n’importe quelle situation d’urgence sera en mesure de précipiter  rapidement cette rupture, s’il n’y a pas de véritable constitution spirituelle dans son homme intérieur. Cela dépend de la nourriture spirituelle . Mais dans la mesure où il est si facile de poursuivre une activité avec l’énergie naturelle sans réaliser que ce n’est pas vraiment la puissance spirituelle qui est à l’œuvre, nous devrions appliquer le test de la vie spirituelle et de la santé. Comment se porte votre appétit? Quel genre d’appétit avez-vous pour la nourriture spirituelle? Est-il pauvre? Est-il facile à satisfaire? Est-il maniaque et pointilleux? Devez-vous faire préparer et servir votre nourriture spirituelle de manière si agréable et savoureuse que vous soyez en mesure de sentir que vous êtes ou non en train de manger? Que pouvez-vous manger? C’est ici le genre de question pour personnes fragiles et invalides.

Pour les personnes vraiment saines et solides, la question concernerait plutôt «quelque chose dans laquelle vous pourriez mordre à pleines dents », «quelque chose de solide», «quelque chose de suffisamment solide pour vivre et marcher dessus »! Ceci est un bon test de la solidité de notre vie spirituelle, et Paul, l’Apôtre, ne nous a laissé aucun doute à ce sujet. «.Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels » (1Cor. 3/1,2).

Une pratique d’auto-illusion

Une des caractéristiques les plus dangereuses et désastreuses de ces  dernières années concernant l’alimentation dans la vie, c’est le côté « confiserie ». Agréable au goût, détruisant momentanément la sensation de faim, rapide à prendre, avec une annulation du sentiment de besoin ou de désir pour quelque chose de plus substantiel. Mais c’est un univers faux, perfide en ce qu’il ne produit pas de constitution organique solide, et quand surgit le test décisif, lorsque se multiplient des épidémies, les germes ou corps étrangers; lorsque, pour une raison quelconque on a un besoin d’endurance ou encore pour surmonter une crise, c’est alors qu’une carence fatale dans la constitution est révélée.

Tout cela a une contrepartie tragique ou un parallèle dans la vie spirituelle. Il y a une tendance affligeante pour servir des choses spirituelles d’une manière qui nécessite le moins d’exigence possible. L’attractivité est une considération primordiale. Les classiques solides d’il y a une génération ou deux ont été supplantés par ce qui peut être lu puis utilisé en quelques minutes. Il est dit que c’est ce qui est demandé, et il y a peu de demande pour quoique ce soit de plus substantiel. Est-ce un symptôme de l’état spirituel de la majorité des chrétiens d’aujourd’hui? Dans ce cas on peut prévoir un terrible « affaiblissement dans les jours d’adversité.

Les dangers de cette maladie sont nombreux et importants. L’un d’eux est une prédisposition à l’erreur. Les erreurs gagnent généralement leur avantage en présentant quelque chose qui offre une ligne de moindre résistance. C’est-à-dire, ils semblent résoudre facilement un problème difficile, ou offrent un moyen rapide pour attendre une fin désirée. Il y a quelque chose d’agréable et de fascinant dans chaque succédané que Satan produit pour remplacer la pure vérité. Les gens qui ne sont pas prêts à prendre ou accepter le chemin de la croix dans toutes ses implications sont emportés comme par une inondation lorsqu’un beau mensonge leur est offert comme un moyen plus rapide pour atteindre le même but. La Parole de Dieu, illustre clairement le fait que la Croix exige ou postule l’annulation de toute la race d’Adam, et de tout ce qui est issu de l’homme naturel ; elle ne laisse d’espoir que pour ce qui procède de la nouvelle création en Jésus-Christ . L’universalisme – le joli mensonge – cherche à détruire la vraie signification de la Croix en disant que la Croix est une si grande chose qu’elle ne pourrait jamais permettre à une seule âme d’être perdue éternellement. Nous ne citerons que ceci pour montrer à quel point l’état superficiel de la vie spirituelle résultant d’une mauvaise et pauvre alimentation met les gens en état d’être balayés par de belles erreurs.

Discernement et aspect sérieux du but 

Dans le domaine physique, une prédisposition à toute maladie est souvent surmontée par des apports constitutionnels substantiels. Donc, il en est de même dans le spirituel.

Dans le corps physique, il y a un merveilleux système de test (accepter ou rejeter) concernant les propriétés des aliments. La circulation sanguine assure la double fonction consistant à apporter la nourriture à chaque partie du corps, tout en triant les déchets à éliminer. Tout ce qui est ingéré dans le corps est transporté vers les petites portes, pour ainsi dire, ou des cellules, pour être par la suite décomposé par l’action de certaines sécrétions. Telle partie de la nourriture contenant des qualités nutritives est acceptée, ventilée, et transmué en tissus vitaux et carburant pour les nerfs. S’il s’y trouve des éléments inutiles ou toxiques, ils sont – dans un corps sain – rejetés. Une bataille peut en résulter pour leur éjection, et une certaine conscience de cette bataille peut être enregistrée dans la personne concernée. Le point important à souligner est que, pour ce qui est de la nourriture il faut une vitalité de base par laquelle les valeurs sont discernées, déterminées, et transformées dans la pensée, la parole, l’action et la nature de l’individu. D’autre part, les éléments nocifs, et ce qui est dépourvu de valeur, seront perçus et rejetés. Ainsi, dans le cas du croyant, une bonne constitution nécessite une réelle vitalité résultant de l’alimentation.

Alors, la vraie vitalité dépend de l’appétit et du discernement qui conduisent à la force et la capacité. Mais il est également nécessaire d’adopter dès le départ, une attitude sérieuse envers la question alimentaire. Nous pouvons par négligence ne pas parvenir à donner à l’homme intérieur ce dont il a besoin, et juste lui permettre d’être servi avec de simples plaisanteries en guise de vérité spirituelle. Nous devons reconnaître qu’il doit recevoir vraiment une nourriture saine et nutritive, et nous devrions nous donner entièrement et définitivement à la recherche de ce genre de nourriture. L’essence de cette nourriture c’est le Christ Lui-même. Par conséquent, le test décisif est de savoir si ce dont nous nous nourrissons permet vraiment au Ministère de Christ de s’exercer pour nous. Non pas combien de connaissances supplémentaires nous sommes en mesure d’acquérir, ni même le fait d’avoir une sensation agréable, mais comment il est possible de croître à la mesure la stature de Christ.

 T.Austin Sparks (traduit par Colibri)

http://www.blogdei.com/la-question-alimenaire-par-t-austin-sparks/



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Commentaires

  1. Amen ! Merci pour ce partage !

    Les juifs qui n'étaient pas dualiste, prenaient le matériel et le spirituel ensemble. Avoir faim et soif de justice, être un seul pain (une seule église) la coupe que Jésus devait boire, etc, etc

    Soyez tous bénis.
    Merci pour ce blog très riches en beaucoup de choses
    Sandra

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