Dans quelle Alliance sommes-nous ?

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Dans quelle Alliance sommes-nous?
« Voici, les jours viennent, dit l’Eternel, Où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda Une Alliance Nouvelle… » (Jérémie 31.31.) « En disant: une Alliance Nouvelle, il a déclaré la première ancienne; or, ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître » (Hébreux 8:13.)

Galates 4.22 à 29 : « Car il est écrit qu’Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre. Mais celui de l’esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Ces choses sont allégoriques; car ces femmes sont deux Alliances. L’une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c’est Agar, - car Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie, -et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants. Mais la Jérusalem d’en haut est libre,c’est notre mère; car il est écrit: Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantes point! Eclate et pousse des cris, toi qui n’as pas éprouvé les douleurs de l’enfantement! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux Que les enfants de celle qui était mariée. Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse ».


Lorsqu'on lit ces textes, on se rend bien compte que Dieu avait en projet de changer les termes de l’Alliance qu’Il avait conclut avec son peuple. Chacun de ceux qui ont cru en Christ a le sentiment d’être entré dans cette Nouvelle Alliance. Mais est-ce vraiment le cas ?

N’avons-nous pas tous une tendance instinctive à revenir à des vieux schémas, qui nous semblent rassurants simplement parce que nous sommes habitués à les voir? Même s’ils sont à l’opposé du chemin sur lequel le Christ nous appelle à marcher?

Depuis le début de l’histoire de l’Eglise, cette tendance se manifeste. L’apôtre Paul y réagira, en particulier dans l’Epître aux Galates. Il en parlera comme de deux tendances qui s’affrontent, (la chair et l’esprit) « afin que vous ne fassiez pas ce que vous voulez ». (Gal.5.17.).Or, d’après cette épître, l’envie de revenir aux formes religieuses de l’Ancienne Alliance nourrit les « tendances de la chair ». Pour Paul, il s’agirait d’un arrêt de la marche par la foi ! Et, à la suite du Christ, il nous donne un « test » pour savoir où nous en sommes : reconnaître un arbre à ses fruits. Portons-nous « le fruit de l’Esprit » ou manifestons-nous « les œuvres de la chair » ?

C’est en répondant à cette question que nous saurons vraiment ou nous en sommes. « Eprouvez-vous vous-même pour savoir si vous êtes dans la foi », nous recommande l’Apôtre Paul…
 
Il me parait donc important de bien étudier les différences entre ces deux alliances afin de bien discerner si nous n’allons pas dans la direction d’un « naufrage par rapport à la foi ».

Une des différences fondamentales entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, c’est l’emplacement de la loi.

-Dans l’Ancienne Alliance la loi est écrite (par « le doigt de Dieu »,) sur des tables de pierre. (Exode 31.18.) Donc, elle est extérieure à l’homme. Son action se fait de l’extérieur vers l’intérieur. Elle agit sur les comportements mais pas sur les cœurs. Elle enferme, par la crainte, dans des façons de faire qui ne sont pas forcément vécus dans la foi. (Par exemple, on fait attention, à ne pas coucher avec la femme de son voisin, par peur d’être lapidé plutôt que par amour pour son prochain). On est attentif à ce qui se voit, (ici l’adultère) beaucoup plus qu’à l’attitude du cœur. Son utilité est quand même grande, puisqu’elle garde le peuple, en le rendant conscient du péché. Paul dira qu’elle est comme un esclave (pédagogue) qui emmène les enfants à l’école, vers Christ. En attendant qu’ils soient capables de faire le choix de la foi. (Galates 3.24.)

-Dans la Nouvelle Alliance, « la loi est inscrite (par Dieu,) dans le cœur ». (Hébreux 8.10.) Elle agit de l’intérieur (le cœur) vers l’extérieur (le comportement).

La loi reste évidemment la même mais les modes d’actions de ces deux Alliances sont radicalement opposés !

L’apôtre Paul développe cette idée dans son épître aux Romains (2.13 à16. et chap.7 et 8) : « Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés. Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes; ils montrent que l’oeuvre de la loi est écrite dans leurs coeurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Evangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes ». Dans le sermon sur la montagne (Matthieu 5 à7.) Le Christ nous avertit (Matt.5.20.) : « Si vos œuvres de justice ne surpassent pas celles des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le règne de Dieu ». (Paul, qui était pharisien, nous dira dans l’épître aux Galates, qu’avant sa conversion, il était « irréprochable à l’égard de la justice de la loi » (Phil.3.6.), et pourtant, il combattait ce Règne de Dieu!).
Galates 5.18 à 23 : « Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi. Or, les oeuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu. Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n’est pas contre ces choses. Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs .Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit. »

D’après ces textes il semble évident que les « fruits » que nous portons sont la démonstration de l’état de notre cœur. Il ne s’agit donc pas de faire des efforts pour porter de bons fruits, mais d’être simplement greffé sur le bon cep. D’être« enraciné dans la foi » comme le dit l’apôtre.

Le Christ nous parle, dès le début de son enseignement, (Matt.5à7 : « Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens: »… « Mais moi, je vous dis ») de la différence fondamentale qu’il y a entre la loi de Moïse et cette Vie qu’il vient apporter et qu’il appelle « le règne de Dieu » (traduit « royaume de Dieu » dans la plupart de nos Bibles.). Dans l’exemple de l’adultère, il ne met pas l’accent sur l’acte visible, mais sur ce qui se passe dans le cœur : « celui qui regarde une femme pour la convoiter, a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. »(Matt.5.28.).

« Le Seigneur ne regarde pas à l’apparence, il regarde au cœur » ! (1 Sam.16.7.) Il n’est pas intéressé par des humains qui l’adorent des lèvres et des gestes, mais par ceux qui le font en vérité, du fond du cœur. (Esaïe 1.15.) (Amos 5.23-24.)

« Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » (Jean 4.23-24.) Le Christ savait bien que la justice de Dieu ne peut s’accomplir que dans un cœur changé par son Père et animé par son Esprit Saint, selon la promesse des prophètes. Ez.36.26-27 : « Je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai en vous un Esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois. »

On voit bien dans ce texte que la Nouvelle Alliance est supérieure à l’ancienne puisqu’elle donne (enfin !) le moyen de faire la volonté de Dieu, grâce à son action dans les coeurs. Nous allons donc comparer trois aspects fondamentalement différents de ces deux Alliances. Je vous laisse le soin d’étudier plus à fond d’autres aspects de ces différences entre les deux Alliances. En n’oubliant jamais que l’Ancienne Alliance (la loi), n’était que « l’ombre des réalités célestes » (Heb.10.1.).

Jérémie.6:16 : « Ainsi parle l’Eternel: Placez-vous sur les chemins, regardez, Et demandez quels sont les anciens sentiers, Quelle est la bonne voie; MARCHEZ-Y, Et vous trouverez le repos de vos âmes! ». Pour nous, disciples du Christ, Ces « anciens sentiers » sont ceux de notre Maître, le Christ Jésus, et des hommes qu’il a appelés et qui l’ont suivi par la foi, ses apôtres. Ce sont eux les fondements de notre foi. Prenons garde à ne pas bâtir sur d’autres bases ! Ce n’est qu’en étant vraiment attentifs à leurs voies que nous marcherons réellement dans la Nouvelle Alliance.

L’entrée dans l’Alliance.

-Dans l’Ancienne Alliance, c’est par la circoncision que l’on entrait dans l’Alliance. Au 8° jour (donc sans choix personnel) pour les enfants d’Abraham. Pour les étrangers, c’était possible par choix personnel, mais certains (Moab, Amon) n’avaient jamais le droit d’entrer dans « l’assemblée d’Israël ».

-Dans la Nouvelle Alliance, C’est par la foi et le baptême que l’on entre dans l’Assemblée (l’Eglise). Tout le monde peut y entrer, car « la volonté de Dieu c’est que tous les hommes soient sauvés ».

Mais ce ne peut être qu’un choix personnel, car la foi ne s’impose pas.

La foi vient en réponse libre à la Parole (Rom.10.17.). Les pressions et les manipulations ne peuvent pas obtenir ce mouvement du cœur vers Celui qui appelle. « Ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1.13.) L’histoire est là pour nous démontrer qu’ils est impossible de faire de vrais disciples par ces moyens. « Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé. Celui qui n’aura pas cru sera condamné. » (Marc 16.16. Darby) D’abord croire, être baptisé ensuite. C’est la foi qui fait échapper à la condamnation, pas le baptême.

A lors, comment a-t-on pu baptiser des peuplades entières, l’épée sous la gorge, en s’imaginant en faire des disciples du Christ ? Et pourquoi baptise t-on encore aujourd’hui, des bébés incapables de croire, car incapables de comprendre ? N’est-ce pas par confusion entre les deux Alliances ?


Le culte.

-Dans l’Ancienne Alliance, il devait être pratiqué dans un lieu géographique précis. A des moments déterminés, dans les heures de la journée et les jours du calendrier.

- Dans la Nouvelle Alliance, il s’agit de vivre des réalités spirituelles et non plus leur « ombre » ! A l’exemple du Christ qui est lui-même cette Alliance et qui l’inaugure : « Tu n’as voulu ni sacrifices ni offrandes…mais tu m’a formé un corps. Voici je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté … Il abolit ainsi la première pour établir la seconde…C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés par l’offrande du corps de Christ, une foi pour toutes ». (Psaume 40.7-9- Hébreux 10.7-10.) Il n’y a donc plus de « lieux saints », ni d’« heures saintes », mais une vie toute entière qui est remplie de la présence du Dieu Saint. « On ne dira plus il est ici, ou il est là, car le règne de Dieu est au milieux de vous ». (Luc 17.21.) « JE SUIS avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ». (Matt.28.20.)

Ceux qui ont reçus, par la foi, ce Don de Dieu, « ne peuvent plus vivre pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux ». (2 Cor.5.15.) Il ne reste plus qu’à écouter l’exhortation de l’apôtre Paul « à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, ce qui sera de votre part un culte raisonnable ». (Rom.12.1.) Si nous sommes « le corps de Christ, et ses membres, chacun pour sa part » (1 Cor.12.27.), nous ne pouvons vivre autrement qu’il a lui-même vécu pendant son séjour parmi les hommes !

Alors, pourquoi cette tendance à fabriquer des « lieux de culte » visibles ? Ne sommes-nous pas, chacun pour notre part, « le temple de Dieu » ? (2 Cor.6.16.)

Lorsque Richelieu a légalisé les temples et les villes protestantes, il a réussi à figer, dans la France d’alors, la dynamique spirituelle du retour à la Parole pour tous. Et cela s’est terminé avec des chrétiens qui prenaient les armes pour tuer ceux qui leurs voulaient du mal !…Comme il est difficile de « ne pas résister au méchant », lorsque l’on possède quelque chose ! « Celui qui ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple » nous avertit le Maître. (Luc 14.33.)

Et pourquoi instituer des jours de « culte » (2 ou 3 heures le dimanche…ou le samedi pour certains), alors que rien ne nous a été enseigné, ni par le Christ ni par les apôtres à ce sujet ? N’y aurait-il que quelques heures, un jour par semaine pour « offrir nos corps à Dieu » ? Et le reste de la semaine ? Ce serait du « bonus » pour les « super consacrés », les « serviteurs à plein temps », mais facultatif pour les croyants « communs »? Que « certains estiment un jour supérieur aux autres » (Rom.14.5.), ne pose pas de problème.
A condition que d’autres puissent être libre de penser que tous les jours sont égaux…


Le sacerdoce. (Sacrificateurs ou prêtres, suivant les traductions.)

-Dans l’Ancienne Alliance il n’y avait qu’une seule tribu (la tribu de Lévi) pour faire le service devant (et dans) la Tente-de-la-Rencontre. Le reste du peuple était interdit de sacerdoce. Il n’avait même pas le droit de toucher aux choses saintes. Nombres 18:7 : « Toi, et tes fils avec toi, vous observerez les fonctions de votre sacerdoce pour tout ce qui concerne l’autel et pour ce qui est en dedans du voile: c’est le service que vous ferez. Je vous accorde en pur don l’exercice du sacerdoce. L’étranger qui approchera sera mis à mort. »

-Dans la Nouvelle Alliance, le Christ a fait de nous tous « des sacrificateurs pour Dieu son Père». (Apoc.1.6.) nous sommes « un sacerdoce royal » (1 Pierre 2.9.)

Alors pourquoi cette différence entre clercs et laïques, jusques dans certaines de nos églises évangéliques? Ne sommes nous pas tous frères ? N’y a-t-il pas là encore un titre que l’on possède et que l’on ne peut défendre qu’avec des méthodes contraires à l’enseignement de notre Maître? (Manipulations, abus d’autorité, doctrines inventées pour protéger cet état de fait, expulsions et choses semblables…)

L’épître aux Ephésiens nous explique que le Christ fait don à son église d’hommes chargés de l’amener à une pleine maturité. (Eph. 4.11 à 13.) Mais le Seigneur nous met lui-même en garde contre l’erreur de les appeler « maître » ; « père » ; « directeur ». (Matt 23.8 à10.) Ils sont simplement des frères à qui Notre Père a confié un ministère particulier dans son Corps. Honorons-les et respectons-les, contribuons à leurs besoins, mais ne les mettons pas à la place du Saint Esprit qui est le seul à avoir droit à ces titres.

A ce propos, il est étonnant de constater aujourd’hui que certains s’imaginent que Dieu n’avait pas pensé à tout ! Ils ont donc inventé des nouveaux ministères : « directeurs de louanges » ; « responsable de cure d’âme » etc.…qui ne sont, en fait, que les titres « christianisés » de fonction humaines bien connues : chef d’orchestre ; psychologues etc.… On nous refait le coup des lieux de cultes païens « christianisés » par l’édification d’une chapelle, d’une église ou d’une cathédrale!

L’Ecriture ne dit-elle pas : (1 Pierre 4.10) « Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu. Puisque chacun de vous a reçu un don, mettez-le au service des autres »? Pourquoi alors, les fidèles se mettent-ils en rangs devant le pasteur ou le prêtre, comme les enfants devant l’instituteur sur son estrade, ou les spectateurs devant la scène d’un théâtre? Allons-nous à l’église pour voir un beau spectacle et entendre de belles phrases, ou sommes-nous réellement l’Eglise, « des pierres vivantes qui s’édifient mutuellement » (1 Pierre 2.5.) « Pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ. » ?

Avez-vous remarqué que notre Seigneur n’employait pas les techniques humaines habituellement en usage pour se faire remarquer et entendre? Il ne se mettait pas sur une estrade comme ceux qui veulent que tout le monde les voit et les considère comme supérieurs. Au contraire, il s’asseyait pour enseigner ! Que ce soit dans les synagogues (Luc 4.20.) ; la montagne (Matt.5.1.) ; ou dans la barque au bord de la mer (Luc 5.3.) Je ne crois pas que ce soit un simple détail !
Quelquefois, l’attitude de quelqu’un peut contredire complètement ses paroles. Ce n’était pas le cas du Christ. « Il s’est abaissé », « il est devenu un serviteur », pas avec des symboles ou des mots, mais avec une vie de vérité qui a marqué tous ceux qui l’ont approché. On ferait bien de le suivre sur ce chemin là ! Je ne parle pas de faire une imitation de sa « technique », mais d’être animé du même Esprit qui nous fera agir dans la même vérité!

Il m’a fallu des années pour comprendre que ce n’est pas la faute au « système religieux» si nous n’écoutons pas la Parole Divine mais uniquement par ce que, par nature, nous préférons croire par nos yeux que par nos oreilles. Quand le prêtre boit tout seul à la coupe en proclamant cette parole du Christ : « Buvez en tous !», pourquoi n’obéissons-nous pas à sa voix ? Parce que nous nous imaginons que nous pouvons croire avec nos yeux, alors que l’Écriture nous déclare que « la foi vient de ce que l’on entend de la Parole de Christ » (Rom.10.17.)

De la même façon, quand le pasteur, pour stimuler les offrandes du dimanche, lit l’exhortation de 1 Corinthiens 16.2 : « Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, » nous amenons notre offrande à la quête le dimanche! Pourtant le texte nous dit bien de mettre à part chez soi ! Je ne veux pas insister sur le fait que ce texte est employé hors de propos. Mais sur le constat que, là aussi, nous obéissons à la tradition plutôt qu’à la Parole. Les yeux des hommes spirituels sont tournés vers « les choses éternelles, celles que sont invisibles » sans le regard de la foi (2 Cor. 4.18.). Ce regard qui « voit et salue de loin » ces réalités que la Parole Divine lui a annoncées. (Heb. 11.2.)

Le Nouveau Testament est étrangement silencieux sur l’établissement d’une nouvelle religion qu’on aurait appelé le « christianisme ». Le mot n’est d’ailleurs pas dans la Bible. Le Christ, nous parle de la Vie de l’Éternité. Et la Vie ne peut pas être limitée à certains lieux et certaines heures. Elle remplit tout pour celui qui croit. Les Actes des apôtres parlent simplement de la Voie. La seule fois ou le mot « religion » est employé par un croyant, il concerne des actions sociales. Aide aux veuves et aux orphelins, et se préserver des souillures du monde. (Jacques 1.27.)

La Bonne Nouvelle de l’Évangile nous parle de quelque chose de bien mieux qu’une religion.

Elle nous parle d’une Nouvelle Alliance entre Dieu et les hommes, ou le Créateur de l’univers annonce qu’il viendra faire sa demeure dans le cœur de celui qui croit en celui qu’il a envoyé, Jésus Christ. La Nouvelle Alliance donne à tous ceux qui reçoivent « la Parole faite chair », le pouvoir de devenir enfants de Dieu. (Jean 1.12.) « Si vous demeurez dans ma Parole, vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaitrez la vérité et la vérité vous rendra libre » (Jean 8.31-32.) Il convient donc de rester dans sa Parole, de ne pas s’en éloigner. Car c’est la Vérité qui est en elle (Jean 17.17.) et qui peut nous rendre libre ! Libre de pouvoir accomplir ces commandements « dont dépendent toute la loi et les prophètes » : Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée ; et aimer son prochain comme soi-même. Merveilleux programme inscrit par Dieu dans la destinée de l’homme, mais qui ne peut s’accomplir que par la réception de Celui qu’Il nous a envoyé pour cela : son Fils Jésus Christ, la Parole qui est venue parmi nous.

Pour comprendre notre responsabilité, il est important de faire remarquer que pour fructifier, la Parole a besoin d’un terrain qui la reçoive! Pour « vivre par la foi », (ce qui est le principe de base de la Nouvelle alliance ! (Rom.1.17 ; Gal.3.11 ; Heb.10.38.)), il nous est donc nécessaire : 

1) d’écouter la Parole de Christ ; 
2) de la croire ;
3) d’obéir.


1) ECOUTER.

La première parabole du Seigneur, (celle du semeur qui sème la Parole,) commence par un impératif auquel on ferait bien de prêter attention : « ÉCOUTEZ ! » (Marc 4.3.) Et au verset 23-24 : « Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende. » Il leur dit encore: « Prenez garde à ce que vous entendez ». Plus loin, il nous rappelle que le plus grand commandement commence par : « ECOUTE Israël !»(Marc 12.29.). C’est la base en effet. Car « la foi vient de ce que l’on entend ». (Romain 10.17.) Et pas de ce que l’on peut voir, même des choses miraculeuses !!!

Il convient de remarquer que ce problème d’écoute et de foi est constant depuis le début de l’histoire humaine. Depuis le jardin d'Éden, Dieu parle et l’homme ne le croit pas! Depuis le: « tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance » (Gen.2.17.) ; en passant par : « écoutez ma voix, et je serait votre Dieu et vous serez mon peuple…afin que vous soyez heureux.» (Jér.7.23.); jusqu’à : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le.» (Marc 9.7.), Dieu essaie, malheureusement sans beaucoup de résultats, d’établir avec l’homme une relation de foi par sa Parole. « Écouter (ou : obéir) est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers… » (Sam. 16.22. Darby).

La Bible est principalement le récit de cette Parole de Dieu qui cherche son chemin dans les cœurs. Et, parfois, cette Semence Divine trouve un terrain qui la reçoit. Noé, puis Abram et tous ces « héros de la foi » dont nous parle (entre autres) l’épître aux Hébreux, (chapitre 11) avaient des cœurs ouverts à la Voix d’en haut. Ils deviennent alors des « sources de bénédiction », des gens par lesquels Dieu peut bénir autour d’eux. Ils sauvent, délivrent, guérissent, bénissent ceux qui sont à côté d’eux, ou qui marchent avec eux. Ce qui nous démontre que Dieu a toujours eu besoin d’hommes qui le croient pour répandre pleinement sa bénédiction sur sa création. Dans la Nouvelle Alliance, ce n’est plus seulement quelques élus parmi le peuple qui reçoivent l’onction de l’Esprit (qui seule permet de parler et d’agir selon Dieu), mais « tous ceux, en aussi grand nombre que Dieu les appellera ». (Actes 2.39.) «Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, sont fils de Dieu». « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas ». (Rom.8.9.) Et cet Esprit est reçu « par l’écoute de la foi ». (Gal.3.2. traduction littérale.)

2)CROIRE.

Jean 5:24 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m‘a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » Comme le dit cette parole du Christ, il ne suffit pas d’écouter la « Bonne Nouvelle » (traduction littérale du mot « évangile »), encore faut-il la recevoir et la laisser prendre racine en nous! « Sans la foi il est impossible d’être agréable à Dieu » (Heb.11.6.). Celui qui écoute le Christ sans le croire, manque le but. (« Manquer le but » est la traduction littérale du verbe « pécher », en hébreux.)

La parole du Christ contient en elle-même la puissance de s’accomplir, mais elle ne se manifeste que dans la foi de celui qui écoute.

Par exemple, quand Jésus dit au paralytique : « Lève-toi et marche!», il y a dans cette parole la puissance de guérir. Mais c’est un ordre, qui fait de l’homme un acteur et pas un simple spectateur de sa guérison! S’il ne se lève pas et ne commence pas à marcher, il ne pourra pas expérimenter la puissance du Verbe Divin! L’Écriture nous montre effectivement, qu’il a cru et qu’il a expérimenté l’efficacité de cette parole, puisqu’il s’est levé et qu’il s’est mis à marcher. Que sa puissance est grande pour ceux que le croient ! Donc pour nous aussi, SI nous demeurons dans la foi.

3) OBEIR.

Matt.7.21 : « Tout ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, n’entreront pas tous dans le règne de Dieu ; mais celui-là seulement qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.» Et comme nous le rappelle l’Apôtre Jacques : «Mettez en pratique la Parole, et ne vous bornez pas à l’écoutez, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements ». (Jacq.1.22.) « Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les œuvres est morte.» (Jacq.2.26.) N’oublions pas que le Saint Esprit est donné à ceux qui obéissent à Dieu. (Actes 5.32.)

Croire et obéir sont les deux facettes d’une même réalité. On ne peut pas les séparer !
On peut donc affirmer que si nous n’obéissons pas, c’est parce que nous ne croyons pas Celui qui parle! Que ce soit par peur où par ignorance, le résultat reste le même : « Celui qui croit au Fils a la Vie éternelle. Celui qui désobéi au Fils ne verra pas la Vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.» (Jean3.36.)

En fait, « L’oeuvre de Dieu c’est que vous croyiez en Celui qu’Il a envoyé ». (Jean.6.29.) Croire en Christ est le fondement de la foi. Mais il est aussi nécessaire de croire Christ ! De croire ce qu’il dit ! Car sa Parole EST la vie éternelle pour celui qui la reçoit. L’expression évangélique « recevoir Jésus dans son cœur », ne devrait pas consister seulement à recevoir la personne Divine, celui qui est le Verbe, mais aussi tout son enseignement. Nos expériences personnelles nous montrent à tous qu’il est malheureusement possible de recevoir quelqu’un d’important sans prendre le temps de l’écouter, et sans tenir compte de ses conseils et de ses ordres!

Et pourtant, dans son « envoi » missionnaire, le Christ disait : « Faites de toutes les nations des disciples…et enseignez leurs à observer tout ce que je vous ai prescrit ». (Matt.28.19-20.) La première Eglise (celle qui grandissait et se fortifiait…), « persévérait dans l’enseignement des apôtres ». (Actes 2.42.) L’apôtre Paul nous dit que son ministère était « d’amener tous les païens à l’obéissance de la foi ». (Romains 1.5.et Romains 16.26.) Pas simplement à la foi, mais à la pratique obéissante de la foi !

Si nous sommes passé à côté de cette réalité, il est temps de redevenir de apprentis (une façon contemporaine de traduire « disciples ») du Maître Divin, qui veut nous apprendre à lui ressembler et qui a les moyens de le faire ! N’a t’il pas dit : « Vous serez parfait comme votre Père céleste est parfait. »(Matt.5.48.) ?

C’est Lui qui le fait, il ne lui manque plus que notre foi… Voulons nous tirer profit de son œuvre à la croix? Ne nous trompons plus d’Alliance ! Et engageons-nous dans ce chemin d’écoute, de foi et d’obéissance aux enseignements de Celui qui nous a ouvert la route vers le Père, et qui sera toujours avec nous : Le Christ Jésus, notre Sauveur ET Seigneur !
Jean-Luc B

Commentaires

  1. Bonjour,

    Serait-il possible que je mette cet article sur mon blog ? (sans rien changer et en indiquant la source et l'auteur). Je sais que vous répondez très souvent oui à cette question mais je préfère m'en assurer.

    Merci.

    Yannick

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  2. Pas de problème Yannick,

    Ils sont là pour être lus.

    Fraternellement.

    Jean-Luc B

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  3. Simple, clair, et et précis! J'aime et c'est cet enseignement que j'ai reçu lors de ma conversion. Le frère qui nous a enseigné à cette époque (fin des années 70) était vigoureusement attaqué par les "dénominations", surtout lorqu'il enseignait sur "la dîme"! Il nous encourageait vivement à vivre notre sacerdoce et se définissait comme une brebis comme les autres au sein du troupeau. Il s'agit de Kenneth O'Hare qui a rejoint la patrie céleste, il y a plus de 15 ans maintenant. En tout cas merci pour ce partage!
    Jean-Claude

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