Le Caractère céleste de la Révélation

Éliane Colard


Matthieu 16/17 : «  Tu es heureux Simon fils de Jean, car ce n’est pas un être humain qui t’a révélé cette vérité mais mon père qui est dans les cieux. Eh bien moi je te le déclare, tu es Pierre et sur cette pierre, je construirai mon église ».
Cette pierre sur laquelle Jésus déclare vouloir construire son Église, c’est la pierre de la Révélation. Ce n’est que sur la Révélation que l’Église, Assemblée du Dieu vivant peut être fondée : sur la révélation de Celui nommé « Parole de Dieu », Jésus Fils de Dieu, Messie annoncé et prophétisé dès les temps anciens. Sur cette PAROLE seule l’Église doit être fondée et non pas sur la parole des hommes. C’est lui Jésus la tête du Corps qu’est l’Église .
Quand les hommes promettent, ils appellent cela, donner sa parole, une parole comme gravée dans la pierre qui va servir de témoignage, une sorte de serment. Dieu avait promis d’envoyer Sa Parole au monde, Jésus-Christ-Serment du Dieu vivant, afin de le sauver. Cette Parole-Serment, c’est la Pierre angulaire de la Promesse de Dieu envoyée pour soutenir la maison spirituelle qui allait être bâtie.
Le contexte de ce verset de Matthieu 16 est la double question que Jésus avait posée aux disciples : «Qui dit-on que je suis». Puis de façon plus personnelle «Mais vous, qui dites-vous que je suis». L’articulation de cette question double est intéressante. Car ce n’est pas ce que l’«on» nous dit de Jésus qui doit déterminer ou formater ce que nous croyons et connaissons intérieurement de Lui, mais ce que nous pouvons dire de Lui personnellement : qui il est pour nous, ce qu’il est pour nous. Et c’est parce que les deux choses ne sont pas forcément les mêmes, que Jésus articule la question sous cette double forme. Ce que nous pouvons dire de Jésus est ce que le Père nous révèle et qui va traverser le voile de notre intelligence naturelle pour aller toucher notre esprit et impacter profondément notre cœur.

Connaître qui il est
Lorsque Jésus leur a demandé : «qui dites-vous que je suis ?», certains lui ont répondu qu’on disait de lui qu’il était Jean-Baptiste, d’autres Élie, d’autres encore un prophète. Ces définitions sont venues de que ses contemporains le voyaient agir tantôt à la manière de Jean-Baptiste fustigeant les pharisiens, ou encore comme Élie ou un Prophète parce qu’il annonçait des choses de la part du Père. Mais Lorsque Jésus leur a demandé «et vous, qui dites-vous que je suis ?» Pierre seul a répondu disant qu’il est le Messie. Il était clair que cela ne pouvait venir que d’une révélation spirituelle céleste, car le Messie était attendu en Israël d’une toute autre façon que ce que Jésus manifestait. Ceux qui étudiaient les Écritures (les scribes et les pharisiens) n’ont pas trouvé dans l’attitude de Jésus un indice de son identité véritable de Messie Fils de Dieu tel qu’ils le concevaient. Donc la réponse de Pierre ne pouvait pas provenir de ce qui se disait autour de lui. La chair et le sang ne pouvaient concevoir à ce moment là le Jésus qui marchait au milieu d’eux comme le Messie attendu ; un prophète à la rigueur oui, mais le fils de Dieu non ! Cette révélation ne pouvait donc venir que d’en haut, d’une source spirituelle au dessus de toute pensée ou conception humaine.
Ce que nous pouvons dire de la personne de Jésus ne devrait pas venir uniquement de ce que nous avons entendu extérieurement dire de Lui. Bien entendu assez souvent au départ nous avons entendu parler de Lui par une personne extérieure à nous ; c’est ainsi que ça se passe (sauf rare cas de visitation ou illumination de personnes dans des pays fermés à la proclamation libre de l’évangile de Jésus-Christ). Mais la révélation de qui Il est, devra ensuite venir s’incarner en nous dans notre cœur et toucher notre esprit de façon personnelle ; cela ne peut se faire en dehors d’une révélation spirituelle personnelle au cours de laquelle Dieu nous interpelle. L’évangile de Jean dit que le Bon Berger appelle chaque brebis par son nom et que chacune connaît la voix du Bon Berger. Ce n’est donc pas une connaissance superficielle qui glisse sur l’intelligence naturelle de façon à s’agencer avec les autres connaissances qui vont formater notre mentalité ; ça le christianisme peut le faire et là on pourrait parler de formatage intellectuel ou culturel. Mais ici il ne s’agit pas de cela, il est plutôt question d’une connaissance spirituelle intime qui va toucher l’esprit et influer sur le cœur au point de le bouleverser en le changeant en profondeur même si ce changement peut s’inscrire dans la durée. Et ça, seul un ensemencement divin en nous, peut le faire, nous transformant en une plante nouvelle prenant racine dans le vrai Cep qu’est Jésus-Christ. C’est un enracinement divin qui connecte notre cœur à une connaissance de Jésus-Christ qui dépasse le cadre naturel ou intellectuel : elle est spirituelle. Cette connaissance nous introduit dans la Vie éternelle que la Bible décrit comme le fait de connaître le Dieu vivant.
Révélation et non pas Information
Aussi nous pouvons entendre les autres définir Jésus, nous dire ou nous apprendre qui il est, mais c’est autre chose que d’entendre le Père nous parler de son Fils, nous révéler qui il est, et peu à peu nous conduire dans l’intimité du cœur du Fils, là où sont cachés les trésors de la sagesse divine. Cela ne peut pas venir du fait de l’humain. Les parents, même en éduquant leur enfant selon la voie qu’il doit suivre ne peuvent produire cela.
Si le titre de ce message c’est le caractère céleste de la révélation, c’est parce que la révélation peut avoir un caractère terrestre. La révélation peut en effet provenir de deux sources : 1-d’une source humaine (la chair et le sang selon d’autres versions) qui porte à notre connaissance quelque chose que nous ignorions, ou 2- une source spirituelle.
La connaissance apportée par la chair et le sang demeure de l’ordre de l’information qui certes nous donne de la connaissance, mais celle-ci ne va toucher que notre intelligence naturelle en éveillant notre conscience à la nouvelle réalité qui nous est apportée. Mais la révélation spirituelle de source divine elle, ouvre notre intelligence spirituelle à la réalité céleste. Elle est la clé qui ouvre la porte de notre esprit pour le plonger au-delà du voile, dans la réalité de la dimension spirituelle permettant à Dieu d’écrire les choses nouvelles de la vie de notre nouvelle nature comme sur une page blanche (le « toutes choses sont devenues nouvelles » d’1 Corinthiens 5/17). C’est à partir de là que nous avons la capacité de marcher en nouveauté de vie car notre intelligence est renouvelée par l’Esprit de Dieu inscrivant dans nos cœurs la pensée divine à mesure de la marche. Sans cet attouchement de Dieu pour ouvrir notre esprit, notre intelligence demeure voilée n’étant capable de s’approprier que les choses de la vie naturelle. Paul dit que l’esprit de l’homme ne sonde que les choses naturelles, seul l’esprit qui vient de Dieu lui permet de sonder les choses de Dieu, l Corinthiens 2/ 11 à 14 : «J’annonce la sagesse secrète de Dieu cachée aux hommes. Dieu l’avait déjà choisie pour nous faire participer à sa gloire avant la création du monde. Aucune des puissances de ce monde n’a connu cette sagesse. Si elles l’avaient connue elles n’auraient pas crucifié le Seigneur de la gloire. Mais comme le déclare l’Écriture, ce sont des choses que nul homme n’a jamais vu ni entendu, ce que nul homme n’a jamais pensé, Dieu l’a préparé pour ceux qu’il aime. Or c’est à nous que Dieu a révélé ce secret par le Saint-Esprit. En effet, l’Esprit peut tout examiner, même les plans de Dieu les plus profondément cachés. Dans le cas d’un homme, seul son propre esprit connaît les pensées qui sont en lui ; de même seul l’Esprit de Dieu connaît les pensées de Dieu. Nous n’avons pas reçu, nous, l’esprit de ce monde ; mais nous avons reçu l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en parlons non pas avec le langage qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec celui qu’enseigne l’Esprit de Dieu. C’est ainsi que nous expliquons les vérités spirituelles à ceux qui ont en eux cet Esprit. L’homme qui ne compte que sur ses facultés naturelles est incapable d’accueillir les vérités communiquées par l’Esprit de Dieu ; elles sont une folie pour lui, il lui est impossible de les comprendre ; car on ne peut en juger que par l’Esprit…».
J’ai remarqué que parmi les messages que le Seigneur met sur mon cœur il en est de deux sortes. Il y en a qui portent un aspect prophétique et spirituel prononcé, et d’autres qui sont plus de l’ordre de l’exhortation pratique pour notre vie de tous les jours. Je ne m’en étais pas vraiment rendue compte jusqu’à tout récemment après la libération de ce précédent message ci . Deux personnes ayant reçu ce même message ont réagi de façon absolument opposée. La première m’a écrit ceci : « j’ai lu votre dernier message deux fois.. il est moins prophétique que d’habitude». C’était un fait. Mais ce qui est troublant c’est que quelque jours plus tard j’ai eu un pasteur qui m’a dit au téléphone la chose suivante : «au fait, je voulais te remercier pour ton dernier message je l’ai davantage apprécié que ceux habituels, il est plus…. » J’ai terminé la phrase : « plus pratique ?». Il m’a répondu «oui c’est ça !»J’ai compris qu’il voulait dire dans le sens où on appréhende davantage les choses  ou que c’est davantage connecté aux réalités qu’on rencontre dans la vie de tous les jours et du coup ça parle davantage. J’ai entendu là, le souci du berger qui a peur que les brebis ne soient dépassés ou dans l’incapacité d’ingérer ou mâcher correctement une nourriture parfois trop spirituelle. Mais je me dis qu’on ne peut donner du lait à toutes les brebis indistinctement et éternellement. De même qu’on ne peut ne donner que de la nourriture solide ou de la viande sans distinction et continuellement à toutes les brebis du Seigneur. Et ce n’est pas nous qui allons faire en sorte que les brebis comprennent. On ne peut pas faire ça. Nous pourrons prendre les mots et les tournures que nous voudrons, ce n’est pas cela qui va éveiller l’intelligence spirituelle pour permettre de saisir les vérités éternelles de Dieu. Paul dit d’ailleurs dans le passage cité précédemment que c’est avec le langage de l’Esprit qu’il prétend parler des choses spirituelles. Évidemment ce que j’ai donné dans le dernier message peut être compris de n’importe quelle intelligence naturelle ; mais la parole de Dieu est donnée pour nourrir l’esprit et c’est l’Esprit de Dieu qui va se charger de la transcription des notes que nos cordes vocales humaines vont émettre pour jouer la musique céleste portée à nos oreilles spirituelles. Si nous ne devions et ne pouvions comprendre dans la Bible que les choses que l’intelligence humaine peut appréhender, Paul n’aurait pas écrit aux Éphésiens et aux Colossiens comme il l’a fait, ni Jean le livre de la Révélation qui porte si bien son nom, pour ne donner que ces exemples. Nous voudrions prendre une fourchette et un couteau pour découper la nourriture spirituelle, la hacher finement en menu morceau afin que les brebis n’aient pas de mal à avaler mais ce n’est pas possible. Il y a même la nouvelle réalité du net qui impose de faire court puisque les gens lisent désormais sur leur Smartphone donc ce qui est long comme mes messages passe à la trappe) ) eh oui j’en suis consciente ! Comme j’en ai parlé dans le livre Entrer dans le repos des œuvres divines, ce siècle est en train de fabriquer des chrétiens fast food malade d’obésité à force de mal manger. Malheureusement c’est un marché en pleine expansion, car la demande en ce sens est forte et donc ceux qui cherchent à placer leurs marchandises et productions en toutes sortes se plient aux exigences de ce nouveau marché. Mais ma motivation en écrivant ces messages n’a jamais été de gagner des parts de marché dans le PVE (paysage virtuel évangélique), donc ceux qui devront lire ces lignes les liront.
Mais la réalité est que nous buvons du lait puis de la nourriture solide. Celle-ci est essentielle pour la bonne croissance dans la stature parfaite de Christ qui ne nous appelle pas à demeurer des enfants mais à devenir des hommes faits. Il y a de tout et pour tous dans la Bible, mais c’est le Saint Esprit qui se charge de l’administration de cette nourriture. C’est bien de savoir qu’on est enfant de Dieu mais c’est important aussi pour un chrétien de comprendre la teneur de son héritage spirituel d’enfant et les prérogatives qui s’y rattachent. Un chrétien ne peut pas dire «moi ce qui me convient dans la Bible c’est Matthieu, Marc et Jacques et Pierre, le reste me passe par-dessus la tête donc je me limite à ça». Ce n’est pas comme si c’était à nous de choisir ce que nous devions manger ! La Bible n’est pas un Drive. C’est l’Esprit de Dieu qui est encore le mieux placé pour ce qui est de l’administration de la nourriture spirituelle. Et si on l’appelle nourriture spirituelle c’est bien parce que c’est l’esprit qu’elle doit nourrir et non l’intelligence naturelle.
Aussi, quand un message est plus difficile au point qu’on puisse ne pas le saisir sur le moment, au temps de Dieu l’Esprit nous permettra d’y revenir et nous donnera de l’assimiler. Car il est vrai que nous ne pouvons pas tout comprendre tout de suite, et Dieu tient compte de notre stade de développement ; mais viendra le moment où l’Esprit prendra de ce qui est à Jésus et nous l’administrera sans que nous ayons d’indigestion. Un message donné oralement ou par écrit s’adresse à des personnes très diverses à des stades différents de développement et c’est l’Esprit qui va se charger de l’administration adaptée à chacun, sinon ce serait bien compliqué de faire un service individualisé surtout si le message se répercute sur le net auprès d’un public hétérogène inconnu. Si dans le corps de Christ nous sommes censés marcher d’un même pas, cela ne signifie pas que tout le monde se trouve sur la même ligne. Les épîtres dans la Bible sont de teneurs différentes : nous avons à côté de textes compliqués à teneur hautement spirituelle, des lettres à teneur très pratiques tout de suite accessible à l’intelligence humaine et tout ça vient de Dieu. Nous ne pouvons pas nous nourrir que de lait facile à assimiler, de même que nous ne pouvons nous nourrir que de nourriture solide, viande, il faut de l’équilibre, du liquide, des légumineuses, fibres etc ; sinon il peut y avoir indigestion ou mauvaise croissance. Sur le plan spirituel il en est de même.
On m’invite à une conférence où je dois choisir un titre de message qui parle très pratiquement sans être trop spirituel et difficile à appréhender pour ceux n’ayant qu’une connaissance limitée des choses de Dieu ; les gens devant comprendre tout de suite de quoi il s’agit, juste en recevant l’invitation. Ça je comprends et je peux faire. Cependant j’aurais beau faire en sorte de ne pas parler le langage dit de Canaan, si il n’y a pas la prière en arrière plan pour que Dieu lui-même touche les esprits afin d’agir sur la perméabilité des cœurs en éveillant l’intelligence spirituelle des gens, ces derniers repartiront avec juste des informations plein la tête, sans que l’Esprit de Dieu ait pu planter en eux Ses vérités spirituelles seules capables de les impacter profondément et durablement. Un trop plein d’informations peut provoquer de l’obésité spirituelle sans amener de croissance intérieure. C’est ce que l’Esprit de Dieu va déposer dans nos cœurs qui va produire une telle croissance, c’est le travail de l’Esprit de révélation. Paul priait en ce sens pour les Éphésiens : «Je ne cesse de rendre grâce pour vous, faisant mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints.» Éphésiens 1/ 16 à 19. Amen !!!
Dieu veut qu’on connaisse la richesse de l’héritage qu’il nous réserve. Ce sont des biens spirituels ! Si nous sommes fils, nous sommes aussi héritiers. Dans ce cas, n’est-ce pas important de savoir en quoi consiste notre héritage ? Bien sûr nous pouvons connaître par cœur ces versets, mais c’est mieux de les expérimenter. Le verset 17 affirme clairement que la vraie connaissance de Christ est donnée par révélation du Père de gloire.
L’attestation de paternité divine par l’Esprit d’adoption
Je me souviens il y a des années de cela, peu après ma conversion à Jésus-Christ, mes anciens amis sont venus me trouver, inquiets de me voir changer brusquement de camp ; on dirait aujourd’hui un changement brutal de paradigme car de mentalité. Dieu m’avait saisie alors que j’étais activement engagée dans un mouvement indépendantiste étudiant et avant cela j’avais animé une émission pour enfants sur une radio indépendantiste. Ces amis étaient donc surpris et inquiets de me voir embrasser ce qu’ils nommaient la religion. Certains croyaient que j’étais entrée en dépression (c’est vrai que j’étais mal en point quand même !) et regrettaient de n’avoir pas été là pour éviter que je me tourne vers la religion comme bouée de secours. D’autres sont allés plus loin en me disant que je m’étais fait enrôler par un mouvement à la solde de la CIA, car le mouvement évangélique importé des États Unis était selon eux connu pour endormir la conscience. Il faut dire (on peut en rire aujourd’hui) que j’avais dans ma chambre universitaire des prospectus avec le sigle C.I. A ; mais je savais que la signification était «Christ Is The Answer»). Je me souviens qu’une fraction de seconde j’ai réfléchi à cette possibilité de m’être faite avoir dans un mouvement infiltré par le gouvernement US, c’était facile, vu comment ma pensée avait été formatée durant ces années là. Mais très vite il s’était produit une chose à laquelle je ne m’attendais pas et qui m’a marquée à tout jamais. Quelque chose de complètement nouveau pour moi. C’est comme si un burin s’était mis écrire une empreinte dans mon cœur. Quelque chose était en train d’inscrire la paternité de Dieu en moi, l’Esprit de Dieu, l’Esprit d’adoption du Père était en train de réécrire mes gênes et je me sentais profondément enfant de Dieu. A ce moment là je n’avais pas les moyens de comprendre ce qui se passait en moi. Peu après je suis tombée sur ce verset alors que je connaissais à peine les Écritures : «l’Esprit lui-même témoigne à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu». C’est exactement ce que j’avais ressenti à ce moment-là : un sentiment d’appartenance spirituelle céleste. Je crois que nous devons à un moment ou un autre recevoir en nous le témoignage de l’Esprit d’adoption du Père qui nous dit en nous-mêmes que nous sommes fils ou fille et non pas un étranger voire un enfant illégitime. Cette paternité est écrite certes sur les registres célestes, mais Dieu l’écrit aussi sur les tables des cœurs qui lui appartiennent. Et quand l’Esprit inscrit la paternité de Dieu en vous, personne ne peut enlever cela. Vous allez passer certainement par des moments difficiles comme tous les enfants de Dieu, allant parfois jusqu’à vous sentir abandonné tellement certaines épreuves vous sembleront difficiles, intenables, mais ce ne sont pas ces circonstances là qui effaceront en vous la certitude de son amour de Père. C’est aussi ce que Paul illustre en Romains 8/ 35 et 39.
Les brebis entendent sa voix
Je ne crois pas que venir à l’Évangile soit la même chose que recevoir la vie de Jésus en soi : être en Christ. Beaucoup sont venus à l’Évangile parce que quelqu’un leur a parlé en leur annonçant la Bonne Nouvelle. Ils ont eu foi en cette bonne nouvelle, y ont cru et l’ont acceptée. Mais il faut venir au Seigneur de la Vie pour naître d’en haut et vivre la Vie du Royaume comme Jésus l’a dit à Nicodème. Après que la Samaritaine ait rencontré Jésus (Jean 4.), elle est allée raconter à son peuple tout ce que Jésus lui avait dit ; ils ont au départ cru en Lui à cause de la parole de cette femme. Mais par la suite ils lui dire ceci : «Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons, car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde».
Paul illustre bien cette réalité dans le passage où il parle de la nouvelle naissance en Jésus-Christ, lorsqu’il dit que si quelqu’un est en Christ il est une nouvelle créature les choses anciennes sont passées, toutes choses sont devenues nouvelles. J’aime bien les contextes car ils éclairent la compréhension de ce qui est dit. Or le contexte de ce passage de 2 Corinthiens 5/17 que nous connaissons bien, est 2 Corinthiens 5/16 où Paul dit ceci : «et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière». Accepter et recevoir ce qu’on nous apprend de Jésus est certes juste, mais pas suffisant. Cela doit être complété par une rencontre expérimentale personnelle qui sera suivie par la descente de la substance de vie de Dieu en celui qui accepte que la Parole vienne en lui. A ce moment là, comme dit plus haut, l’Esprit lui-même attestera à son esprit qu’il est enfant de Dieu, et cela rien ni personne ne pourra le contester. A ce moment là, ce n’est plus ce qu’on nous a dit de Lui qui détermine ce que nous croyons, mais ce que nous pouvons dire de lui parce que nous l’aurons entendu nous-mêmes et c’est l’Esprit d’adoption du Père qui dépose cette connaissance en nous en témoignant de notre filiation céleste, tel que nous pouvons dire ‘nous l’avons entendu nous-mêmes, nous savons qu’il est vraiment notre Sauveur notre Messie’. Lorsqu’il nous fait naître à la vie nouvelle, Dieu nous ouvre les oreilles et les yeux spirituels qui vont nous permettre de voir et d’entendre celui qui nous a appelés.
Nature de l’église que Jésus bâtit : Organisme spirituel céleste ou Organisation humaine terrestre.
A l’origine céleste, l’Église est peu à peu devenue une institution terrestre. C’est devenu le Christianisme au lieu de rester le Corps du Christ. Ce n’est plus seulement Christ qui dirige réellement, mais des règlements techniques qui vont régir l’institution et lui assurer une place dans le monde. On se hâte de dire que ce n’est là que la réalité de l’église catholique et on a du mal le voir ailleurs. Et pourtant force est de constater que l’église évangélique est devenue une religion à côté des autres, avec ses rituels fixés au cours du temps.
Lorsque l’Église délaisse les fondements et éléments de sa position céleste, elle se met automatiquement sur le terrain terrestre et est obligée de poursuivre sa construction avec des éléments terrestres. Aussi même sa source de révélation devient terrestre, humaine, charnelle en se cantonnant au domaine de l’intelligence et de la perception humaine ou naturelle. Et c’est ainsi qu’on finit par croire qu’à force de venir à l’église, entendre le message prêché dimanche après dimanche ou les prédications lors des réunions d’évangélisation les gens finiront par devenir Chrétiens. On répète sans cesse qu’accepter l’Évangile ce n’est pas une religion mais une relation ; mais il faut admettre que c’est de plus en plus un mantra vide de sens réel qu’on répète pour rendre le message attractif. Mais les églises évangéliques ont fini par entretenir une religion, il faut oser le dire. Nos traditions évangéliques sont très bien ancrées. Si vous n’en êtes pas forcément conscients, vous vous rendrez compte de leur existence au moment où vous en enfreindrez une des règles non écrites. Les Pharisiens avaient leurs traditions qu’ils mettaient au même niveau que la Loi, mais nous évangéliques, avons aussi nos traditions que nous mettons pour certaines non pas au même rang que la Parole mais au dessus, et en cela nous allons plus loin que les pharisiens tout en nous disant plus proche de la Bible que les Catholiques.
Je ne vais pas énumérer une à une toutes nos traditions, mais juste dire que généralement le déroulement de nos cultes et pratiques de réunions sont basées sur des règles traditionnelles qui n’ont pas leur source dans un modèle originel biblique. Mêmes les classes d’école du dimanche ou les réunions d’évangélisation sont des traditions qui n’y ont pas leur source. Quant à dire que la fonction de Pasteur (pour certains on ne parle plus de ministère mais bien de fonction) a juste remplacé celle de Prêtre, cela passe parfois pour de l’hérésie et pourtant ! Je ne vais pas renier le travail de ces ouvriers de Christ pour autant car je dois beaucoup à ceux qui m’ont portée jusqu’à ce que je suis aujourd’hui et qui pour certains continuent encore. Mais quoi ? Est ce qu’il faut continuer à fermer les yeux en disant que cette façon de fonctionner est normale ? Certes non ! Même si Dieu bénit, ce n’est pas une caution. Nos traditions n’empêchent pas Dieu d’agir car IL est au dessus de ça. Mais il ne faudrait pas les considérer comme faisant partie de la vie spirituelle normale. C’est une anomalie dans le corps, qui lui permet certes de fonctionner jusqu’à un certain point sans opération chirurgicale. Quand ils sentent que c’est bénin, les gens préfèrent autant éviter le travail de bistouri de Dieu qui éradiquerait trop de chose lors d’une opération en profondeur. Mais on voit bien qu’il y a comme un malaise dans le monde chrétien amplifié ces 20 dernières années. Peut-être avec l’avènement d’Internet ? Mais dans les années 80-90 les mauvais dirigeants dans l’Église n’étaient pas aussi ouvertement épinglés qu’aujourd’hui. Quand j’ai écrit mon premier livre il y a plus de 10 ans et dont le thème était Ézéchiel 34, je l’ai confié à une maison d’édition très connue qui m’a dit clairement qu’elle ne pouvait accepter mon manuscrit car ce n’était pas dans la ligne éditoriale de publier ce genre de sujet. Pourtant ce n’était pas un ouvrage destructeur, juste objectif à la fois pour les brebis et les pasteurs. Mais les Pasteurs n’appréciaient que la première partie qui épinglait les Brebis, et les Brebis n’appréciaient généralement que la seconde partie qui épinglait les mauvais bergers ravageurs du troupeau. Auparavant je l’avais fait lire à un des pasteurs que j’ai eu dans le passé (j’ai fait dans les premières pages un remerciement spécial à tous les pasteurs que j’ai eu dans le passé et c’est l’un d’entre eux qui m’a fait la préface) , donc quand je l’ai fait lire à un de ces pasteurs, il m’a dit carrément de ne pas publier car cela ferait du tort à l’Église, il me suffisait de le communiquer main à la main à certains. À l’époque de la sortie de ce livre je ne connaissais pas d’ouvrage dénonçant les mauvaises pratiques de bergers. Aujourd’hui c’est pléthore. L’église a évolué sur ce sujet et Internet aidant, la parole est largement libérée sur ce point.
Si Dieu devait opérer pour enlever les corps étrangers introduits peu à peu dans son Corps, et entraînant des anomalies diverses de fonctionnement, l’Église telle que est devenue, se retrouverait nue tellement ces traditions sont devenues des vêtements couvrant, de vraies béquilles qu’elle a peu à peu façonné pour soi-disant faciliter son pèlerinage dans ce monde. Et toutes ces choses sont en soi rassurantes, des routines bien huilées ; les remettre en question risque de laisser un temps à vide et comme dépouillés. Or les gens n’aiment pas ce stade de jachère, ça peut sembler de la friche au départ et c’est de la friche ! Mais ces vêtements couvrant de traditions n’ont absolument rien à avoir avec la vie normale de l’Église que Jésus construit tel qu’il l’a dit à Pierre. C’est une Église révélationnelle, en pèlerinage dans ce monde avec une tête spirituelle unique et non pas une organisation institutionnelle sédentaire installée dans ce monde avec des têtes humaines et agissant selon les référentiels de ce monde.
La tradition ce n’est pas l’apanage de l’église-bâtiment ; on peut se réunir dans les maisons et être dans la tradition. Celle-ci est ancrée dans un formatage qui va bien plus loin que la forme de nos rassemblements. On ne peut pas vivre sans traditions. Tous les jours en nous réveillant le matin nous avons des traditions, des choses que nous faisons de façon répétée et ça fait sens. Au niveau de la vie spirituelle certaines traditions sont aussi nécessaires, comme se rassembler pour s’édifier mutuellement ou prendre la Sainte Cène comme Jésus l’a annoncé. Mais la forme de ces choses peut varier selon que le Seigneur conduit dans les circonstances qui sont les nôtres. Dans Actes 2 il était dit que tous les jours ils se réunissaient pour persévérer dans 4 choses précises. Pourtant même ces bonnes indications peuvent tourner à une tradition vide de la Vie de Dieu. Si par exemple nous prenons cela pour décider qu’il faut absolument se réunir dans des maisons pour que la vie coule au milieu de nous. Ou encore dire qu’il faut absolument se réunir chaque jour ensemble pour que la présence de Dieu descende et que son vent souffle etc.. et cela devient une tradition qui n’a rien de spirituel ; c’est forcé. Chacune de ces persévérances d’Actes 2/42 peut devenir une tradition figée sans vie alors même qu’au commencement la Vie de Dieu coulait au travers.
La vie spirituelle est dynamique. Quand vous cherchez à la figer en la mettant dans un cadre réglementaire de façon à la reproduire dans le temps, vous la détruisez, elle n’a plus les moyens de couler, son cours devient obstrué. La vie spirituelle ne procédera jamais d’une méthode, mais de l’opération de l’Esprit de Dieu. Ce n’est pas en recréant un cadre où ça a marché autrefois, et où la présence de Dieu a été manifeste, que vous attirerez aussi cette présence de Dieu. C’est pourquoi recréer le cadre d’Actes 2/42 n’est même pas un bon plan, loin s’en faut. Dieu a bougé car l’Église a bougé ; beaucoup de choses sont passées par là depuis Actes 2/42, et si on prétend que c’est son Esprit qui conduit l’Église on ne peut que Le suivre là où il est. Dieu n’est plus à l’endroit où il se trouvait au tout début.
Suivons Dieu là où il se déplace, ne persistons pas à chercher à le voir là où il était la dernière fois. Alors que les disciples regardaient le ciel après que Jésus ait été enlevé sous leurs yeux, deux anges sont venus leur dit ceci : «Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel…Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière  que vous l’avez vu allant au ciel ?». Ézéchiel avait dans l’Ancienne Alliance vu en vision la gloire divine quitter le temple en passant par la porte orientale (chapitre 10), et c’est aussi par cette même porte qu’il la verra revenir dans le temple (chapitre 43). Mais entre temps, Ézéchiel a compris que ce n’est pas parce que la gloire de Dieu s’était déplacée que cette présence glorieuse n’était plus là pour le peuple. Ézéchiel a appris par l’Esprit à suivre Dieu là où les roues transportaient Son trône. Et c’est ainsi qu’il a vu que Dieu n’avait pas quitté son peuple parti en exil ; n’oublions pas que c’est au bord du fleuve Kébar que les cieux se sont ouverts pour Ézéchiel sur des visons divines, donc à Babylone en terre d’exil, alors qu’il était en captivité avec les autres. Quelle merveilleuse vision de la gloire divine il a eue en cet endroit ! À Babylone ! Il en a été de même pour Jean sur lequel a coulé le même esprit de révélation du Père l’amenant dans des révélations similaires de Sa gloire au milieu des êtres vivants qui avaient été montrés à Ézéchiel. Or Jean était en captivité à Patmos lors de ses visions divines.
Peu importe où vous vous trouvez physiquement, ce qui est important c’est l’endroit où vous vous situez spirituellement. Si vous suivez l’Esprit en étant positionné dans les lieux célestes, même en exil vous voyez le trône de la gloire divine et l’Agneau de Dieu au milieu. Aujourd’hui l’Église est en exil et ce depuis un bon moment comme je l’ai mentionné page 2 de ce message . Mais Jésus est quand même toujours celui que Jean a vu debout au milieu des 7 chandeliers d’or pour la plupart répréhensibles.
Des outres neuves ne produisent pas de vin nouveau
Ézéchiel avait eu une vision de la gloire divine quittant le temple, mais plus tard, transporté en vision dans la vallée des ossements desséchés, il avait assisté au miracle d’un peuple reconstitué pour devenir une armée. On peut vouloir la restauration des choses comme au commencement, mais ce n’est jamais l’apport d’un nouveau cadre extérieur qui produira automatiquement cela. Vous pouvez tenter de changer le cadre extérieur, la forme vers laquelle l’Église a dévié, si dans ce nouveau cadre vous insérez exactement ce qui remplissait l’ancien cadre, vous aurez exactement la même chose qu’avant à la différence près que tout ça sera dans un nouvel emballage. Or on sait que ce n’est pas l’étiquette qu’on y colle qui fait le goût du vin. C’est l’histoire de la Parabole des outres, mais vue dans un sens différent de la façon dont on l’a lue et souvent entendue. La parabole parle de l’idée vaine de vouloir mettre du vin nouveau dans de vieilles outres et des risques encourus pour le vin et les outres. Mais ce n’est guerre mieux, si vous entendez mettre du vin ancien, voire frelaté, dans une bouteille toute neuve en pensant que le vin perdra son ancien goût pour devenir un tout autre vin. Aujourd’hui beaucoup qui parlent de réforme de l’église ne font qu’envisager de transposer dans un cadre nouveau dit « plus bibliquement correct », ce qui existe déjà dans le cadre actuel considéré comme non biblique. Si vous reposez sur votre lie sans avoir été transvasé, avec dans le dedans de vos cœurs un vin frelaté, vous transporterez ce vin frelaté avec vous quel que soit le nouveau cadre dans lequel vous l’emmènerez. Et si quelqu’un débouche la bouteille neuve entourée de sa belle étiquette, l’odeur et le goût déjà formés dans son ancien tonneau dont le vin a pris le tanin, seront ceux du contenu de l’ancien tonneau. Un nouveau conditionnement ne saurait à lui seul de nature à changer le goût de ce vin.
J’ai personnellement vu que les choses ne fonctionnaient pas ainsi. Au début en tant qu’assemblée, nous avons tâtonné et nous sommes retrouvés face à ces mauvais panneaux de direction fonctionnels; mais heureusement Dieu n’a pas permis qu’on emprunte longtemps ces chemins de traverse. Il nous avait parlé au départ d’un temps nécessaire de jachère spirituelle, on n’avait pas compris à ce moment-là mais on a dû en passer par là. Et ça c’est un stade très ingrat où vous laissez passer par la mort ce que vous saviez ou connaissiez auparavant, tout ce qui peut vous sécuriser, ayant constitué votre colonne vertébrale ecclésiale. Vous vous retrouvez nu un temps, sans vos précieux habits du passé mais qui ne sont pourtant que des oripeaux sur un plan strictement spirituel. C’est le coup de bistouri. Mais si je dis que lorsque nous nous réunissons personne ne sait à l’avance comment cela va se passer, ce qui va se passer, ni si même quelque chose va se passer, j’imagine que ou bien je ne serai pas crue, ou bien on pensera que nous sommes des anarcho-spirituels engagés dans un hors piste ecclésial. Pourtant c’est la réalité. Mais nous n’y sommes pas arrivés d’un coup, cela a eu un coût. Nous sommes passés par des temps de dé-formatage évangélique, puis de dépouillement religieux ce qui n’est certainement pas fini tout à fait, c’est le stade du labour des jachères spirituelles (page 13 du message cité précédemment). Mais le revêtement religieux cherchera désespérément à se remettre en place (la nature ayant horreur du vide) si vous ne marchez pas par l’Esprit, ce que admettons-le honnêtement personne ne fait h-24. Marcher en se laissant guider par l’Esprit c’est la chose la plus difficile pour la vie naturelle et pourtant spirituellement la plus naturelle. Il n’y a dans cette conception rien d’éthérée ou de déconnecté des réalités de tous les jours (la vie spirituelle n’est pas un moment à part où nous déposerions le vêtement naturel pour revêtir le spirituel).
Pour continuer le parallèle avec la vision d’Ézéchiel des ossements desséchés puis d’un peuple reconstitué en armée, on peut dire que la bouteille neuve avec nouvelle étiquette est une nouvelle ossature reconstituée. Seulement, si de la chair et des nerfs tout neufs ne viennent se greffer dessus, puis si l’Esprit ne vient y souffler la vie, nous aurons certes une église reconstituée selon le modèle, mais vide, avec des ossements desséchés. C’est parce que la forme voire l’ossature ne communique pas la vie. Les Proverbes 24/3 et 4 disent ceci «Il faut de la sagesse pour bâtir une maison, de l’intelligence pour la rendre habitable. Il faut du savoir faire pour en remplir les pièces d’objets agréables et précieux». Cela prend du temps et c’est le travail de l’Esprit comme Ézéchiel l’a vu. Cela n’est pas une livraison clef en mains. L’agencement cohérent de la maison prend du temps pour que Dieu fasse de nous des vases agréables d’un usage précieux. C’est le travail du temps entre les mains du potier. Et ça peut passer par le brisement jusqu’à ce que le vase soit selon le cœur du potier ; c’est aussi la leçon que Dieu a montré à Jérémie en Jérémie18. Ce sont les mains du divin Potier qui sont à l’œuvre dans cette construction. Comme Jésus l’a dit à Pierre c’est Lui qui bâtit son église. La Sagesse dont parle le livre des Proverbes c’est Jésus-Christ bâtissant la maison spirituelle qu’est l’Église. Il est dit en Proverbes 9/1 «la sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses 7 colonnes». Cette maison est le corps du Christ, maison de Dieu, appelée à être colonne et appui de la vérité. C’est dans ce but que Jésus taille les colonnes, afin qu’elles puissent porter et soutenir la Vérité qu’est Jésus-Christ de façon à refléter le caractère de Christ. C’est Christ qui est la tête de cette maison et nul autre, il ne devrait pas exister de têtes humaines suppléantes à coté de celle de Christ. Sinon ce n’est pas un corps de nature céleste, un organisme spirituellement vivant, mais quelque chose de tout à fait terrestre : une organisation humaine, sorte de bête multicéphale qui dévore ses propres membres.
L’église terrestre ou quand venir à l’évangile ou aller à l’église peut gâcher des vies
Un tel titre peut choquer ou du moins surprendre, et pourtant c’est une réalité ! Notez que je ne parle pas ici de venir à Christ, mais venir à l’évangile ou aller à l’église. C’est parce que malheureusement on a fini par croire que ceux qui vont à l’église ou se venus à l’évangile appartiennent automatiquement à Christ. Si la définition de notre vie chrétienne se limitait à ces aspects extérieurs, on pourrait plutôt parler dans ce cas de changement de religion ou de philosophie, appartenance à un groupe religieux. Et ce qu’on vit, ce qu’on reçoit dans ces cas reste du domaine de la connaissance et de l’information même si ça va formater notre être au niveau de l’apparence extérieure. Cela peut prendre la forme de la piété mais une piété privée de la force permettant de tenir dans le mauvais jour. Il n’y a rien de plus dramatique qu’une assemblée remplie de personnes d’apparence pieuse mais sans aucune connaissance intérieure de Christ. Connaître toute la Bible par cœur, chanter des cantiques évoquant Jésus ou la gloire de Dieu avec un super groupe de louange mettant l’ambiance et pourtant rester à vide alors que Jésus la tête du Corps remplit tout en tous.
Parents, si vos enfants ne viennent pas aux rassemblements périodiques de l’église, pas de panique ! Ce n’est pas une maladie grave ni incurable. Nous aimerions tous que nos enfants soient très bouillants dans la foi, mais on ne peut forcer cela. Ça reste la part de Dieu. Notre part est de les éduquer selon la voie du Seigneur certes, mais nous ne pouvons forcer leur adhésion de cœur et d’esprit. Certains parents ont dégoûté leurs enfants de la foi en cherchant à faire la part du Saint-Esprit, or c’est lui qui convainc de péché de justice et de jugement. En forçant l’adhésion nous en faisons des étrangers en terre sainte, baptisés automatiquement parce qu’on a estimé qu’après un certain temps ils ont intégré suffisamment de connaissances et que c’est la suite logique. Ces jeunes étrangers en terre sainte épouseront plus tard des jeunes étrangères en terre sainte (ayant éventuellement grandi aussi avec l’évangile) et ils enfanteront des enfants apatrides spirituels, ne se sentant finalement ni du monde puisque formatés par la vie de l’institution ecclésiale, ni davantage du royaume des cieux puisque n’ayant jamais été réellement ensemencés d’en haut. Et tristement c’est une génération qui risque de quitter cette terre un jour sans jamais avoir connu le bonheur d’un cœur irrigué par les sources divines du sanctuaire céleste. Ainsi, parce qu’ils seront comptés présents à tous les services de l’église certains n’auront jamais véritablement été exposés à la nécessité d’une expérience personnelle intime du Christ. Ça c’est pour ceux du dehors dit-on, ceux qui n’ont jamais lu la Bible ou n’ont pas fréquenté les bonnes églises ! Mais ceux qui vont fidèlement pointer chaque dimanche sont estampillés sauvés. On ne se pose pas de question : ils sont là ils ne causent pas de problème, ne vont pas en boite et ont l’air de bons petits soldats obéissants. Mais un temps, qu’ils cessent de venir et les voilà considérés comme des rétrogrades ayant abandonné l’église et le Seigneur. En réalité ils n’ont pu abandonner le Seigneur s’ils ne l’ont jamais connu.
Il y en a d’autres qui apprennent Christ d’une façon déplorable. Nous sommes tributaires du milieu dans lequel nous prenons naissance et sur ce plan, certains sont certainement mieux lotis que d’autres. Il y a de mauvais parents spirituels ou encore des milieux de vie spirituelle toxiques qui vont les uns ou les autres influer sur la nature ou qualité du déroulement de la vie spirituelle du nouveau né. Ce terreau dans lequel prennent racine certains enfants de Dieu, peut ou bien nourrir la semence en lui permettant de bien se développer, ou encore la tuer avec des coloquintes sauvages qui vont la ceinturer, ou étouffer peu à peu ses racines. Ces coloquintes sont des enseignements tordus, pernicieux sur la foi, sur Dieu, sur l’église, sur la marche du croyant etc. Il n’y a rien de pire que de figer la connaissance de Christ à ce qu’on en a découvert. Or des écoles bibliques et de nombreuses formations bibliques qui pullulent sont basées sur une telle conception réductrice. Il y a autant d’écoles ou formations bibliques que de doctrines différentes dans le corps de Christ sur des sujets divers car chaque mouvement, ou branche de mouvement, a voulu à un moment figer sa connaissance en une doctrine particulière afin de la transmettre. Or la connaissance de Christ et de Dieu est évolutive, dépendant de là où on en est dans la marche. Si on n’a pas cessé de cheminer avec Christ, si on ne s’est pas arrêté en chemin, on ne peut avoir de Lui la même connaissance qu’il y a des années en arrière. La vision est obligée de se préciser et devenir plus nette si vous avancez ; donc vous ne pouvez voir exactement la même chose au bout d’un moment. Aussi, on ne peut jamais figer dans une formation biblique ce qu’on a perçu de Christ à un moment donné de la marche, sauf les grandes lignes qui elles ne bougeront pas. Or certains prétendent avoir déjà vu et compris tous les contours, et ont de ce fait entrepris de figer dans le béton ce qu’il y avait à en connaître. Ça c’est une façon de gâcher la progression des autres car ces derniers ne peuvent aller plus loin que la formation reçue. Parfois on cite même le verset qui interdit d’aller au-delà des Écritures, comme si ce que dit le formateur ou maître à penser est équivalent aux Écritures elles mêmes.
D’autres qui ont eu le privilège d’une merveilleuse visitation personnelle dans une situation personnelle précise vont mettre en place des formations afin d’apprendre aux autres à recevoir la même visitation en suivant une méthode bien précise. La multiplication de ces méthodes aujourd’hui amène son lot de découragement parmi des brebis qui restent à vide alors qu’on leur avait promis de l’eau surtout que ces promesses ne sont jamais gratuites, ces formations aux méthodes pour recevoir plus, pour réussir ceci ou cela sont généralement payantes. L’église est malade de tous ces marchands du temple. C’est une gangrène dans le Corps.
Il y a enfin des chrétiens qui ont tout donné à l’église (entendre l’institution) en délaissant le conjoint, le foyer, ou en négligeant l’éducation, l’avenir des enfants, le temps qui devrait tout simplement leur être consacré à faire des activités avec eux. Ça c’est le monde et un jour le monde sera détruit et il ne faut travailler que pour le monde à venir, comprendre ici s’investir dans l’église et ses diverses réunions. Il y a ainsi des couples ou familles au bord du burn-out passant leur temps libre dans les multiples activités de l’église car pour eux c’est ça être un bon chrétien. Leur vie entière est organisée autour de l’assemblée. Et le développement actuel avec les méga-church pousse vers cela à l’instar des grandes entreprises organisant des activités, amusements, sorties EN entreprise pour leur salarié afin de développer un esprit maison. Moi j’appelle ça l’esprit d’Hatsor. Ces chrétiens ne savent pas qui est leur voisin et ne s’en intéressent pas car après tout ce sont des pécheurs, des mondains et il ne faut pas se mêler avec eux. Et puis un jour, ces personnes pour X raison en recul par rapport à l’église, à la foi, ou même à Dieu (oui, Dieu le permet parfois pour une remise à plat salutaire !) et se retrouvent seuls tout seuls, sans plus aucun repère car leur vie était articulée autour de l’institution ecclésiale et de ses besoins qui a fini par prendre la place du Seigneur. Pour l’institution/l’église, ils ont délaissé même les relations avec leur famille puisqu’on leur a dit que la seule famille valable était celle dans l’église. Après tout, Jésus n’a t-il pas dit que celui qui vient à lui, s’il n’abandonne pas sa mère son père ses frères et ses sœurs n’est pas digne de lui ? Pourtant au jour du malheur certains ne trouvent que des voisins incroyants alors que les gens de l’église ne les visitent plus puisqu’ils ont déserté les rangs. Triste réalité mais pourtant vrai dans ces temps mauvais à la charité refroidie et au sujet desquels Jésus demandait s’il trouverait la foi. Proverbes 27. 10 dit ceci : «mieux vaut un voisin proche qu’un frère éloigné». Évidemment que la communion fraternelle est un lieu par excellence de bénédiction (Ps 133), mais nous ne vivons pas en vase clos, la bénédiction que nous recevons lorsque nous sommes assemblés est pour ceux que Dieu place autour de nous.
La révélation passe par l’expérimentation
La révélation installe une conviction personnelle. Tant que vous n’aurez pas une révélation personnelle, vous marcherez dans la conviction d’un autre. Pendant un temps ça va aller, mais à terme à la première difficulté, au premier écueil rencontré sur le chemin vous risquez de trébucher sans pouvoir vous relever faute de force intérieure liée à une piété personnelle. La piété ne peut être communautaire, vous ne pouvez emprunter celle de votre sœur ou de votre frère, ni même celle de vos parents naturels ou spirituels. C’est notre piété personnelle qui nous communique la force dans la marche spirituelle. Mais pour cela elle doit prendre sa source dans cette substance de vie que Dieu fait couler en nous en tant que vase individuel. La religion c’est la piété sans force, une vie d’apparence, un revêtement extérieur sans que cela jaillisse d’une vie reçue et entretenue pour être manifestée. L’information que communique la connaissance sur Dieu n’équivaut pas à ce que Dieu dépose dans notre coeur quand il nous amène à expérimenter Sa présence dans notre vie au travers de nos circonstances de tous les jours.
Dieu a parlé de sa miséricorde à Jonas en utilisant un ricin. J’ai aussi expérimenté une telle leçon tout récemment au travers d’une plante cassée que j’avais destinée au rebut. Et Dieu l’a ramenée à la vie y faisant apparaître des rameaux tout neuf et un tronc poussant droit. Au travers de ce miracle de restauration Il me parlait de ce qu’Il voulait faire dans la vie d’une personne pour qui j’étais en train de baisser les bras me disant qu’il n’y avait plus rien à en attendre, les choses semblant consommées et impossibles à changer. C’était une leçon prophétique qui a généré à peine quelques jours plus tard un mouvement allant dans le sens d’une restauration initiée par la main de Dieu dans cette situation qui m’avait semblé si désespérément perdue. En tout cas les signes précurseurs de cette restauration sont là et les conditions de cette restauration se sont mises en place de façon surprenante peu de jours après la renaissance de cette plante sous mes yeux. Dieu est miséricordieux, là où nous disons c’est irrémédiablement mort, lui il décide de donner encore une année au figuier en lui donnant du fumier pour l’aider à repartir. Si l’année suivante le figuier ne porte pas de fruit ce ne sera pas faute d’avoir bénéficié de toute la bonté de Dieu. J’ai vraiment saisi au travers de cela qu’Il est souverain dans sa miséricorde et cela n’a rien à voir avec le mérite ; nous pouvons penser que telle situation ne mérite pas une seconde chance mais notre Dieu est le Dieu des miracles compatissant miséricordieux, appelant des choses nouvelles à la place des choses anciennes ; exactement ce qui m’a été montré au travers de la restauration de la plante dont les rameaux sont en train de repousser avec un tronc plus droit. Je pensais connaître un peu certains aspects de la miséricorde et de la longanimité de Dieu, mais force m’est de reconnaître que je n’en ai vraiment qu’une idée très infime.
Dieu a utilisé des circonstances douloureuses dans sa vie pour révéler à Job des aspects de Sa personne que celui-ci ne connaissait pas. Il croyait connaître Dieu, pourtant il devait admettre qu’il en avait seulement entendu parler. C’est après ces épreuves que ses yeux l’ont réellement vu (entendre par là que Dieu s’est révélé à Job). La révélation ne se théorise pas, c’est dans l’expérimentation pratique qu’elle se met en place. Dieu soulève le voile sur un aspect de sa personne lorsque nous passons par certaines situations pratiques ; il a toujours agi ainsi dans l’Ancienne Alliance et continue dans la Nouvelle. Il s’est révélé comme l’Éternel qui pourvoit à Abraham lorsque celui-ci a vu dans le buisson le bélier prévu pour le sacrifice. Il s’est révélé à Agar comme Jehova Roï l’Éternel qui prend soin alors que celle-ci, renvoyée par Sara errait au désert dans un grand désarroi. C’est souvent dans les situations extrêmes que nous recevons une révélation du caractère de Dieu, de son amour, sa compassion à notre égard. Nous entendons des témoignages des autres, mais lorsque le tour de notre visitation arrive, cela devient notre témoignage de la présence de Dieu, notre Péniel à l’issue duquel Dieu nous livre son Nom en nous révélant un aspect particulier de Sa Personne. A l’issue du combat au cours duquel Jacob a lutté avec Dieu (Genèse 32/29 et 30), après qu’il ait demandé à Dieu de lui faire connaître son nom il est dit ceci : «Jacob appela ce lieu du nom de Péniel car dit-il j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvé». Jacob a vu Dieu tel qu’il se révèle aux hommes : au travers de son Fils c’est-à-dire celui qui sauve. C’est lui l’Oint, le Messie, le Christ révélé à Pierre par le Père selon la déclaration de Jésus à ce dernier en Matthieu 16. Le Messie, l’Oint ou Christ ne signifie rien d’autre que Celui qui sauve. Celui qui a révélé à Pierre que Jésus est le Christ et fait passer du nom de Simon à celui de Pierre, est le même qui a donné son nom à Jacob et fait passer celui-ci du nom de Jacob à celui d’Israël. Dieu veut nous conduire à notre Péniel pour une telle rencontre de transformation intérieure. C’est cette rencontre qui nous fait vivre dans sa réalité à Lui. Elle nous transporte d’un royaume à un autre, d’une dimension terrestre à la dimension céleste où nous pouvons percevoir les vérités spirituelles cachées en Christ, là se trouve notre véritable trésor, notre héritage. Avant Péniel, Jacob était le fourbe l’usurpateur comme l’indique le nom. Mais à partir de Péniel il est devenu Israël. Cette étape a marqué la transformation dans son caractère dans l’essence de sa personne. Avant Péniel son identité était selon le terrestre tel que ses parents l’avaient nommé. Mais à partir de Péniel il est entré dans une autre identité qui était en rapport avec une autre filiation et pour un héritage complètement différent. Selon l’héritage terrestre il était le puis-né, le talon d’Esaü ; mais selon l’héritage céleste il a reçu de devenir le premier né de Dieu tel que Dieu l’a déclaré par Moïse face à Pharaon Exode 4/22.
Lorsque Paul prie que Dieu donne à l’église d’Éphèse un esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance et qu’il illumine les yeux de leur cœur, c’est parce qu’il sait que quand la révélation vient, elle nous ouvre les yeux spirituels sur qui est Christ et qui nous sommes en Lui. Avant cela nous sommes comme infirmes pour ce qui est de la vie spirituelle. Or les yeux spirituels sont un organe essentiel à cette vie nouvelle, sans cela on n’a pas les moyens de fonctionner comme on devrait dans notre nouvelle nature qui est spirituelle. La révélation nous ouvre aussi les oreilles spirituelles et nous rend capable d’entendre et comprendre le langage que l’Esprit de Dieu parle à notre esprit. Dieu veut nous amener dans une expérimentation au travers de laquelle nous passerons d’un état où nous avons entendu parler de Lui, à un état où nous pouvons déclarer que nos yeux ont vu sa voix nous révéler qui Il est pour nous.
La part de révélation personnelle dans la marche spirituelle de nos enfants.
Nous savons que les patriarches ont fait chacun pour sa part une démarche avec Dieu. Ils sont passés d’un état où Dieu était le Dieu de leur père, à un état où Dieu est devenu leur Dieu. Ils ont eu chacun avec Lui une rencontre personnelle décisive qui a impacté leur personnalité et déterminé leur devenir. Les choses de leur vie ne se sont pas mises en place avec ce qu’on leur avait raconté de Dieu et de ses promesses, mais à la suite de ce que Dieu leur a dit individuellement en venant personnellement à leur rencontre. Ils ont chacun pour sa part soupé avec Dieu. Leurs oreilles avaient entendu parler de Lui par leurs parents, mais à un moment donné de leur vie leurs yeux l’ont rencontré sur leur propre chemin où Dieu est venu à leur rencontre, et leur personnalité a été transformée par cette rencontre dans ce lieu où Il s’est révélé à eux. Leurs yeux spirituels ont pu voir la voix dont on leur avait parlé.
Dieu a rencontré Abram en venant à sa rencontre, s’est révélé à lui, lui a révélé Son nom et a transformé l’identité d’Abram en celle d’Abraham. C’est cette nouvelle identité qui renfermait les promesses faites sur sa descendance. Mais plus tard Dieu s’est aussi manifesté à Isaac son fils, allant à sa rencontre et lui révélant à lui aussi Son nom Genèse 26/ 24.Et ensuite Dieu a fait la même chose avec Jacob le fils d’Isaac, en allant à sa rencontre à Péniel, se révélant à lui et lui faisant connaître également Son nom. Il avait conduit Jacob dans une rencontre transformatrice le faisant passer de l’identité de Jacob à celle d’Israël. Isaac puis Jacob auraient chacun pu vivre sur la base de la révélation et des promesses faites à Abraham puisque ce sont en quelque sorte les mêmes qu’ils ont reçu. Mais Dieu a à chaque fois personnalisé et personnifié la bénédiction et les promesses car Il n’est pas un grand père, mais un Père pour chacun de ses enfants. La rencontre de Péniel est une expérience décisive pour asseoir l’identité spirituelle et déterminer l’héritage qui s’y rattache.
Nos puits personnels de la bénédiction.
La rencontre de Dieu avec Isaac illustre aussi une réalité percutante de la façon dont Dieu s’y prend avec nous. Il est dit en Genèse 26 verset 18 : «Isaac creusa de nouveau les puits d’eau qu’on avait déjà creusé du temps d’Abraham son père et qu’avaient comblés les Philistins après la mort d’Abraham. Et il leur donna les mêmes noms que son père leur avait donnés». Ces puits qui sont les mêmes déjà creusés autrefois, illustrent le fait que les promesses faite à Abraham n’était pas différentes de celles faites à ses descendants ; mais chacun devait creuser pour s’approprier personnellement la bénédiction. Bien sûr le fait que ces puits aient été bouchés par l’ennemi est une adversité ; mais Dieu a permis cette adversité pour amener la descendance à rechercher ardemment cette bénédiction perdue ou volée pour la faire sienne. Isaac devait payer le prix de l’appropriation personnelle par un désir ardent de retrouver ces puits et ce, malgré les oppositions. C’est après qu’il ait creusé, que Dieu lui est apparu. Et Isaac n’a pas cessé de creuser avant de trouver l’élargissement. Il a creusé jusqu’à ce que la source jaillisse clairement sans contestation possible.
La vie spirituelle n’est pas un héritage qui s’acquiert de père en fils, mais chacun doit chercher Dieu pour sa part. Les enfants ne peuvent indéfiniment boire à la source creusée par leurs parents. Chacun doit creuser pour faire jaillir sa propre source où Dieu va pouvoir l’abreuver. En tant qu’évangéliques nous parlons souvent de relation personnelle avec Dieu mais certains ne vivent-ils pas parfois cette vie par procuration ? La révélation ne devrait pas tout le temps passer par le filtre des autres. Est-ce l’église, le pasteur, les frères et sœurs qui définissent à quelles sources nous devons et pouvons étancher notre soif ? Et les parents laissent-ils toujours les enfants déboucher leurs propres puits pour étancher leur soif auprès du Seigneur source d’eau vive ? Cette recherche personnelle peut certes s’avérer dangereuse car les brebis peuvent parfois trouver sur leur chemin des sources trompeuses et les prendre pour des sources sûres. Mais nous ne pouvons faire l’économie de laisser faire cette démarche de recherche personnelle des eaux paisibles du bon Berger. Du reste, chaque brebis devra tôt ou tard apprendre personnellement à faire la différence entre deux sources d’eau qui se ressemblent mais qui pourtant n’auront pas la même finalité : l’eau douce et l’eau amère ont la même couleur et ne diffèrent que par la saveur et les effets sur l’organisme. Ce n’est pas dans les cours méthodologiques que cela s’apprend. C’est une démarche qui passera parfois par des expériences amères où les brebis rencontreront au travers de leur chemin des Ezek de contestation concernant leur nouvelle identité, des Sitna d’hostilité concernant les prérogatives attachées à l’appropriation personnelle de leur héritage céleste, mais en persévérant, Dieu leur donnera de trouver des Réhoboth d’élargissement en Lui, en les affermissant dans leur vocation. La source de Dieu en elles, deviendra une source qui jaillira jusque dans la vie éternelle. Leurs yeux s’ouvriront et elles verront et entendront la voix qui leur révèlera le Fils ainsi que les trésors cachés en Lui, que l’œil n’a point vus, que l’oreille n’a point entendus, et qui ne sont point montés au cœur de l’homme naturel, mais que le bon Berger a préparées pour elles parce qu’ils les aime.
Eliane COLARD Septembre 2018.

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Commentaires

  1. Bonjour, j'ai lu cet article avec intérêt car je connais plutôt bien le thème en question.

    Après avoir lu ceci, en haut de l'article : sur la révélation de Celui nommé « Parole de Dieu », Jésus Fils de Dieu, Messie annoncé et prophétisé dès les temps anciens,... je me disais que, vu toute la somme de ce qui a été ajouté au sujet de la révélation, après ce si bon début, il y aurait eu un minimum d'explications quant au contexte particulier de cette affaire d'une si grande importance !
    Ce n'est pas à dire que tout ce qui a été écrit sur "la révélation" est faux. Pas du tout au contraire.
    Pour tout dire je crains que le fait de retenir un seul petit morceau de cette déclaration magistrale, sans en voir et méditer sur la suite, fera que le lecteur ne retiendra pas ce que l'Esprit veut nous dire. Mais pour cela il faudra du courage !
    Oui du courage pour recevoir un choc magistral, hautement salutaire mais tellement utile !
    Je sais, on pourra me reprocher de ne rien dire de précis, mais cela est volontaire de ma part. Car justement en parlant de révélation, je souhaite fortement que chacun se pose une question au sujet de cette si haute affaire. Mais je le redis il faudra accepter de prendre la vérité en face, ce qui est de loin le meilleur, face à ce que l'on ne veut pas accepter de voir dans toute cette affaire.
    Je pense qu'ici tout le monde aime les écritures. Moi aussi, mais surtout quand elles m'entraînent dans une compréhension quasi totale du sujet présenté.
    Comment dire cela?
    C'est un peu comme si quelqu'un disait à un autre : Tu devrais croire en Jésus...
    Et l'autre qui lui répond "Moi je veux bien, mais si tu me le présentes, bien entendu"...

    Pour ce passage, est-ce que tout a été suffisamment présenté ?

    S'agit-il uniquement du thème sur la révélation du Christ, ou bien d'autre chose?

    Bien sûr je pourrais y ajouter ce que moi-même y ai vu et qui a déjà libéré beaucoup de gens (je dis bien libéré), mais je ne pense pas que ce soit bon d'agir ainsi, car chacun a le pouvoir ce que dit l'Esprit dans l'écriture, or j'ai un très grand respect envers les brebis du bon berger.
    JeanP


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  2. Bonjour, j'ai lu cet article avec intérêt car je connais plutôt bien le thème en question.

    Après avoir lu ceci, en haut de l'article : sur la révélation de Celui nommé « Parole de Dieu », Jésus Fils de Dieu, Messie annoncé et prophétisé dès les temps anciens,... je me disais que, vu toute la somme de ce qui a été ajouté au sujet de la révélation, après ce si bon début, il y aurait eu un minimum

    d'explications quant au contexte particulier de cette affaire d'une si grande importance !
    Ce n'est pas à dire que tout ce qui a été écrit sur "la révélation" est faux. Pas du tout au contraire.
    Pour tout dire je crains que le fait de retenir un seul petit morceau de cette déclaration magistrale, sans en voir et méditer sur la suite, fera que le lecteur ne retiendra pas ce que l'Esprit veut nous dire. Mais pour cela il faudra du courage !
    Oui du courage pour recevoir un choc magistral, hautement salutaire mais tellement utile !
    Je sais, on pourra me reprocher de ne rien dire de précis, mais cela est volontaire de ma part. Car justement en parlant de révélation, je souhaite fortement que chacun se pose une question au sujet de cette si haute affaire. Mais je le redis il faudra accepter de prendre la vérité en face, ce qui est de loin le meilleur, face à ce que l'on ne veut pas accepter de voir dans toute cette affaire.
    Je pense qu'ici tout le monde aime les écritures. Moi aussi, mais surtout quand elles m'entraînent dans une compréhension quasi totale du sujet présenté.
    Comment dire cela?
    C'est un peu comme si quelqu'un disait à un autre : Tu devrais croire en Jésus...
    Et l'autre qui lui répond "Moi je veux bien, mais si tu me le présentes, bien entendu"...

    Pour ce passage, est-ce que tout a été suffisamment présenté ?

    S'agit-il uniquement du thème sur la révélation du Christ, ou bien d'autre chose?

    Bien sûr je pourrais y ajouter ce que moi-même y ai vu et qui a déjà libéré beaucoup de gens (je dis bien libéré), mais je ne pense pas que ce soit bon d'agir ainsi, car chacun a le pouvoir ce que dit l'Esprit dans l'écriture, or j'ai un très grand respect envers les brebis du bon berger.
    JeanP


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